Critique de sites pseudo-scientifiques

Sommaire

Liste de critiques de pseudo-sciences que j'ai rédigées

- Autres en vrac (Michel Mizony, Gabriel Chardin, Futura-Sciences, Julian Barbour...)

Francis Sanchez était un gros spammeur qui envoyait régulièrement ses âneries à une liste d'une cinquantaine d'adresses de gens qui ne le lui ont pas demandé, dont moi.

- Août 2005: Encore une catastrophe médiatique: publication d'un nouveau livre de Raymond Schaffer "Comprendre la relativité d'Einstein" aux éditions Ellipses, reprenant les mêmes idées absurdes que son livre précédent. Voir la discussion que j'avais déjà eue à cette occasion.

Les partisans d'un temps absolu

Avant de les énumérer, on peut d'abord utilement lire mes preuves favorites de la relativité et cette explication de pourquoi l'idée du temps absolu est une idée ridicule. Voir aussi cette explication de "un principe de relativité n'est pas une dépendance par rapport à un observateur".

Liste de ces gens qui ont avalé de travers la relativité :
- Le site "Comprendre la relativité" (sic).
- Le site de Gabriel Lafreniere
- "La relativité remise en question;" de JP Galinat - le "renouveau de la physique fondamentale" de ebraw
- Bernard Chaverondier prone l'idée d'un temps absolu, suivant la Relativité Lorentzienne, qui n'est finalement autre en fait qu'un retour à l'espace-temps d'Aristote comme substitut à la relativité restreinte. La plupart de ses arguments étaient faux, et consistaient en impressions et arguments tordus dus à une mauvaise assimilation intuitive de la relativité restreinte de sa part. La seule idée intéressante à retenir de ses propos était par rapport au paradoxe EPR, où j'ai mené une discussion plus intéressante avec lui dans les newsgroups. Mais il faut le comprendre le pauvre, après avoir étudié la relativité générale chez Michel Mizony, comment peut-on espérer de lui une compréhension sérieuse de ce qu'il raconte ?

- Relativité et Ondes de Serge Cabala: Voici quelques discussions à ce sujet sur fr.sci.physique:
La relativité par la mécanique classique des ondes , 24 jan 2000 - " exercices "
[LONG] Contre quelques préjugés tenaces (24-25 jan 2000)
- Maurice Allais, prix Nobel d'économie, a prétendu à une réfutation expérimentale de la relativité restreinte. Voir le commentaire de Jean Gunther, ingénieur en chef des Mines retraité, qui critique ainsi son ancien professeur d'économie à l'école des mines. Jean Gunther est aussi rédacteur de la rubrique "En sciences physiques, sornettes sur l'Internet" de la revue Science et pseudo-sciences de l'AFIS.

Discussion sur le temps absolu (désormais fermée pour cause de spam)

Autres sites de commentaires et bêtisiers

- Petit exemple banal de théorie universelle (semble avoir disparu du web); ce qui est intéressant est la Discussion à ce sujet sur le newsgroup où j'ai présenté en détails les arguments démontant les faux espoirs à la base de ce genre d'entreprise et expliquant pourquoi elle n'a aucune chance genre de réussir. Suite à cette discussion, celui-ci a finalement eu le courage et l'intelligence de renoncer à la défense de sa théorie.

Scientifically inaccurate claims by Chris Hillman
Article Pseudo-science de Wikipedia - version anglophone
Une page en anglais avec cette remarque rappelant s'il en était besoin la preuve que les physiciens ne sont pas des conformistes bornés: "the even-more-revolutionary concepts of special- and general relativity, and of quantum theory (which developed in several stages), achieved rapid acceptance when they were first presented, as did Louis Pasteur's germ theory of disease."
Critique d'un guignol (euh, essayant ce lien avec firefox il ne fonctionne qu'à condition de copier-coller l'url tandis que dillo indique une erreur dns, c'est la première fois que je vois ça) par un autre guignol : enfin une façon pour lui de ne pas trop perdre son temps.
Un message intéressant de Luc Bourhis dans fr.sci.physique, avec petit rappel des principales découvertes en Physique depuis 1930.
La liste noire de Scio. Quelques nuances et commentaires sur certains des sites de cette liste noire: Un article en anglais sur le créationisme

Vendre mes idées : discussion dans fr.sci.physique, ou pourquoi ce n'est pas la peine d'acheter les livres présentant des nouvelles théories révolutionnaires.
Le cyber-revisionnisme en physique théorique , texte de David Louapre .
Science et pseudo-sciences, site de l'Association Française pour l'Information Scientifique, prétend lutter contre les pseudo-sciences, mais peut aussi hélas lui-même fraire oeuvre d'une grande médiocrité par ailleurs.
Site de Christian Nitschelm, astrophysicien sceptique : critiques contre le créationisme et l'astrologie, beaucoup de liens.
Quelques réflexions de Richard Feynman

Yves Gingras: What Did Mathematics Do to Physics? compte-rendu historique qui se veut neutre; je regrette seulement que le processus ici mentionné du changement de sens du mot "explication" n'y ait pas vu la question de sa signification réelle discutée ni même présentée comme méritant débat. En effet, contrairement à ce que l'auteur semble insinuer, je ne vois nullement ce changement de sens comme une perte de sens mais au contraire comme une découverte et un approfondissement du véritable sens du mot "explication", à savoir en gros que les mathématiques sont une parfaite expression de la raison pure et par là-même de la connaissance; encore faut-il savoir pourquoi et en rester digne. En particulier, la confusion entretenue ici entre "mathématiques" et "calculs" est trompeuse. Non, les mathématiques ne se "réduisent" pas au calcul ! Et même si c'était le cas, ce ne serait pas pour autant une dégradation, car les calculs formels ne sont pas par essence moins nobles ou signifiants que les explications philosophiques, c'est même parfois le contraire ! Des calculs bruts peuvent faire perdre le sens, mais les mathématiques et la pratique du véritable physicien mathématicien (comprenant ce qu'il fait) se placent au-dessus des calculs et leur donnent un sens. Nouveau sens souvent implicitement respecté (suivant des degrés certes divers) dans la pratique scientifique, rarement expliqué (surtout au profane), et parfois hélas complètement bafoué par quelques-uns qui pratiquent les calculs comme un non-sens qui ne sert qu'à impressionner, exactement comme dans une même langue courante certains écrivent des non-sens tandis que d'autres rédigent des raisonnements géniaux: il n'y a pas de vil langage d'expression, tout dépend comment on s'en sert ! problématique ici ignorée sans doute du fait que l'auteur de ce texte ne soit pas un vrai physicien.

L'affaire Bogdanoff : Discussion à leur sujet - Discussion sur Futura-Science
Voir aussi l'avis de J. Baez.
Sur leur livre "Avant le Big Bang", voir deux critiques et une discussion sur fr.sci.physique.
Discussions à Futura-Sciences: - Pseudo Sciences VS Sciences Universitaire - énergie libre -pour ou contre l'energie libre ?
Oncle Dom a fait une page web sur les ummos et des liens.

Voir aussi d'autres pages du présent site en rapport avec le thème de la pseudo-science, ou critiquant des choses plus ou moins liées aux sciences:

Commentaires généraux

Le problème de la communication scientifique

Voici quelques réflexions suite à l'exploration d'un certain nombre de sites web sur le thème de la science, en particulier la théorie de la Relativité.

Il y a bien sûr de bons sites. D'autres fois il y a des problèmes, essentiellement de deux types. D'abord, il y a une certaine prolifération de sites stupides, présentant une nouvelle théorie révolutionnaire complètement foireuse qui explique enfin les mystère de l'Univers ou quelque chose comme ça. Beaucoup d'entre eux, de façon plus ou moins évidente, manifestent une méconnaissance importante des théories actuellement reconnues.

Le problème m'a été confié par un membre de l'équipe Yahoo! France (et j'ai déjà entendu cela d'autres sources, c'est un problème social reconnu - je veux parler surtout de la deuxième moitié de cette citation):

<<Et comme vous le mentionnez dans votre article, il existe bel et bien un "problème de l'inertie et du conformisme du système scientifique qui freine la reconnaissance des esprits originaux et le développement des idées nouvelles en sciences" : les francs-tireurs de la science sont donc nombreux à tirer parti du Web et à nous solliciter. L'un des intérêts de l'Internet reste quand même de permettre au plus grand nombre de s'exprimer.
(...)les "pseudo-scientifiques farfelus" nous semblent hélas beaucoup plus désireux de communiquer leurs idées, à défaut de savoir, que les chercheurs reconnus. C'est un constat que nous regrettons, et nous attendons avec impatience que la communuaté scientifique se préoccupe un peu plus de s'ouvrir au grand public en proposant des sites en français de qualité. C'est une denrée rare. >>

Mais récemment, peut-être à cause d'un changement d'équipe, ces sites sont réapparus chez Yahoo et il n'y eut pas de réaction à mon dernier message.

Personnellement j'essaie de m'investir dans la communication des théories scientifiques avec mon site, mais à ma connaissance je ne peux pas être reconnu pour cela, et avec ses centaines de visiteurs par jour (bon, seulement dizaines pour la stricte partie scientifique) c'est une activité quasi-clandestine par défaut d'institution disposée à en reconnaître l'existence ;-).

En dehors du web, il y a bien des revues scientifiques de qualité qui répondent à un certain besoin (La Recherche, etc), mais cela ne répond pas à tous les besoins, et donc il faut chercher sur le web. Parfois ça va, on peut trouver des choses bien, mais il peut aussi y avoir une autre sorte de problème: une certaine quantité de sites sont faits par des amateurs de sciences, soit des élèves publiant simplement des travaux personnels, soit des étudiants ou autres personnes qui ne maîtrisent pas bien les sujets qu'ils présentent.

Alors, leur effort peut être louable de combler un vide patent du web, mais lorsqu'ils ambitionnent de traiter de sujets élevés, ils risquent de commettre des erreurs.
Je pense que des personnes ne maîtrisant pas suffisamment un sujet de physique fondamentale (n'ayant pas assimilé le fond mathématique des théories) ne devraient pas, en se basant sur ce qu'ils ont retenu d'autres textes de vulgarisation, se permettre d'écrire leurs propres textes de vulgarisation, à moins de se faire relire par des personnes compétentes pour en corriger les erreurs. Non à l'indépendance de la vulgarisation par rapport à la connaissance ! Car une vulgarisation dégrade déjà assez le sens des choses de manière inévitable, une vulgarisation faite d'après une autre peut devenir n'importe quoi.

J'ai fait pour la première fois cette réflexion à Christian Suavet (auteur d'un site sur la cosmologie qui se trouve facilement même si un autre site de lui vient en premier résultat google) pensant qu'il cherchait à faire de la vulgarisation, avant de m'apercevoir qu'il était totalement ignorant de la Physique et qu'il prétendait lui aussi inventer des théories révolutionnaires (totalement farfelues). Ses conceptions sont en contradiction totale avec les théories physiques en vigueur, mais il n'a pas conscience de ce fait. En fait il les ignore, tout en croyant les connaître.
Il croit tout simplement que ces théories en vigueur ne sont rien d'autre que ce que des textes de vulgarisation en racontent; et que les mathématiques (qu'il n'a pas étudié) n'ont rien de fondamental à y ajouter. Du coup, il croit pouvoir découvrir des "explications" des choses, parce que les textes de vulgarisation ne les ayant pas "expliquées" complètement pour lui ou d'une manière qui le satisfasse, il s'imagine qu'il n'y a pas d'explication connue, et qu'il faut en trouver. Il ne savait pas qu'il y a une différence entre la science et la vulgarisation, et que si la vulgarisation ne s'explique pas elle-même c'est parce qu'elle est n'est que la partie émergée de l'iceberg des connaissances actuelles qui la dépassent et qui, elles, en sont bien des explications suffisantes (ou du moins bien meilleures que tout ce qui pourrait se faire en termes vulgarisés). Personne ne l'en avait prévenu. Voir aussi ma page sur les gravitons , qui décrit encore d'autres aspects de cette situation.
(Pour dire les choses plus exactement et répondre à la remarque qu'on ne connait pas actuellement la théorie ultime de la Physique de laquelle découleraient les autres théories : lorsqu'une loi globale est bien expliquée par un mécanisme élémentaire, lorsque des découvertes parviennent à dépasser ce mécanisme ce qui risque d'être caduque ce n'est pas le mécanisme énoncé ( voir le chapitre "La science ne s'est jamais trompée" de Christian Magnan) mais seulement son élémentarité: il gardera son importance explicative mais apparaitra comme étant lui-même une loi globale résultant d'un mécanisme plus fondamental. Le caractère fondamental d'une loi est donc quelque chose de relatif. Et ce mécanisme garde son rôle explicatif, en tant que domaine d'approximation intermédiaire entre les lois les plus profondes et les phénomènes les plus extérieurs, rôle intermédiaire pour lequel il demeurera incontournable pour la plupart des situations. Par exemple la gravitation de Newton garde son rôle malgré que la Relativité générale l'ait détrônée en tant que loi fondamentale.)

Ainsi les phénomènes suivants peuvent passer pour inexpliqués du point de vue du langage vulgarisé, bien qu'ils ne relèvent en realité d'aucun mystère et sont parfaitement compris et expliqués par les théories actuelles: les paradoxes de la Relativité restreinte et de la Relativité générale (différences d'écoulement du temps etc), la dualité onde-particule de la physique quantique (seul le problème de la mesure quantique avec son hasard est sujet à controverse: certains physiciens s'en satisfont, d'autres non, suivant la philosophie de chacun).

Le malheur, c'est que les exigences de rigueur que je pose là sont apparemment très difficiles à satisfaire, vu que beaucoup de scientifiques tiennent un langage inaccessible aux non-initiés (et c'est parfois un défaut qui peut me menacer aussi). De toute façon les choses sont difficiles, puisque des présentations "élémentaires", même incorrectes, plaisent au public qui veut avoir l'impression de comprendre. Aspiration légitime d'une certaine manière... mais pouvant manquer d'une certaine exactitude. Si on veut dire des
choses exactes, ce sera moins facile de se faire comprendre.
Que faire alors ? Je ne sais pas très bien. Je ne demande pas, bien sûr, d'asséner des formules incompréhensibles pour le public. Alors... eh bien c'est du boulot si on veut un jour satisfaire à toutes ces exigences.

Avis aux auteurs de théories alternatives

Le problème avec eux, c'est qu'ils sont très nombreux. Ils se plaignent qu'on les ignore, qu'on n'examine pas leurs théories pour les réfuter et montrer où ils se trompent. Comme on les ignore et qu'on ne publie pas leurs théories, ils s'estiment injustement censurés. Quoi de plus naturel en effet de penser cela, mais comment pourrait-il en être autrement ? Examiner en détail, expliquer gentiment et réfuter la théorie de l'un d'eux ne poserait pas de problème. Faire de même avec trois ou quatre d'entre eux irait encore. Mais comme ils sont des centaines, que peut-on faire ? Telle est la remarque de J.P. Luminet : <<En étant aussi bref dans mon commentaire négatif, j'ai pu paraître arrogant, voire méprisant, ce qui n'est nullement le cas. Mais comprenez que les scientifiques professionnels reçoivent plusieurs fois par semaine des dossiers entiers de scientifiques amateurs (activité fort sympathique en soi) qui prétendent, avec deux poignées d'équations newtoniennes, remettre en cause un siècle de physique fondamentale (relativité, mécanique quantique). Et ils croient que "l'establishment" scientifique est obtus en ne leur répondant pas ou en ne s'intéressant pas à ce qu'ils font. C'est très simple : qu'ils publient leurs théories dans les revues internationales à referee, et leurs articles seront lus, discutés, critiqués ou acceptés! Je ne nie pas qu'il y ait des dérives dans le jugement des "pairs". Personnellement j'avais trouvé lamentable l'attitude de l'establishment médical dans l'affaire de la "mémoire de l'eau" proposée par Jacques Benveniste. Mais dans les sciences dites "dures", les critères de jugement scientifique sont plus objectifs.>>

Cela coûterait trop cher d'engager des dizaines de physiciens aux frais du contribuable rien que pour examiner toutes ces "théories" une par une et expliquer gentiment à leurs auteurs pourquoi ils ont tort. Surtout qu'il faudrait les payer cher pour ce vil travail, vues les insultes qu'ils recevraient en guise de remerciement (car souvent, les auteurs de théories farfelues ne peuvent pas admettre d'être réfutés, leur pensée étant formée de telle façon qu'elle résistera toujours et refusera de prendre en compte les critiques; c'est d'ailleurs indissociable de ce qui leur a fait élaborer leurs théories fumeuses et y croire: un refus de s'investir dans la compréhension de certaines choses  "trop tordues et compliquées" ou "hors sujet" indispensables à leur remise en question).
C'est pourquoi il est impossible de tous les réfuter par des arguments "sérieux et rationnels" comme ils prétendent exiger de "soi-disant" scientifiques diplômés.
Alors, avis à eux, s'ils veulent qu'on les considère sérieusement, ils devraient considérer comme de leur devoir de veiller à "réduire le bruit" qui par son volume empêche la communauté scientifique de prêter attention à chacun en particulier. S'il y en a un qui se considère intelligent (ils le sont tous, n'est-ce pas ?), alors il devrait d'abord comprendre que ce n'est pas le nombre de théories alternatives différentes les unes des autres qui en fait la force, bien au contraire. Ensuite, il devrait faire la preuve de son intelligence en expliquant aux autres qui proposent d'autres théories alternatives différentes de la sienne, pourquoi la sienne est la meilleure. Alors, quand ces gens aussi intelligents et zélés que lui auront été convaincus et auront réussi à convaincre eux-mêmes d'autres jusqu'à arriver au nombre d'une trentaine de gens tous d'accord sur une même théorie à défendre, une théorie que ces gens auront bien comprise et sauront exposer rigoureusement sans hésitation ni se contredire les uns les autres, alors promis, on s'y intéressera de près.

Ceux qui ont une idée

Il y a une autre espèce d'auteurs "révolutionnaires" qui eux, misent tout non sur un nouvel ordonnancement superficiel des récits vulgarisé, mais sur une idée vraiment mathématique qu'ils croient révolutionnaire. Je ne les citerai pas mais voici le message que j'ai envoyé à l'un d'eux. Remarque: pour expliquer pourquoi (ou en quoi) l'image qui y est développée est pertinente, préciser sa signification dans le contexte du monde actuel, il faut avoir à l'esprit les observations faites dans mon édito


Si j'ai bien compris votre attitude.

Vous dites:
"Je montre que telle hypothèse est peut-être vraie" (ou "révolutionnaire").

Mais la seule chose que vous avez montré, c'est que vous n'êtes pas en mesure de confronter cette hypothèse à quoi que ce soit, faute des connaissances nécessaires (en effet, valeur de cette certitude est annulée par le fait qu'il s'agit de prouver non qu'une hypothèse est certaine mais qu'elle est seulement envisageable, or ce caractère envisageable est subjectif - comme je disais quelque part, la certitude du peut-être est une certitude qui peut être relativement absolue mais que je ne trouve pas moins absolument relative).

Supposons que quelque physicien a la pointe de la recherche et hyperdévoué (autant croire au père Noël - je ne suis ni l'un ni l'autre) prenne la peine de confronter jusqu'au bout votre hypothèse avec ses connaissances.
Supposons (comme je pense très probable) qu'il en conclue que votre hypothèse est fausse ou sans intérêt, aucun lien ne pouvant être trouvé avec ce qui est actuellement connu ou avec les problèmes qui se posent.
Supposons enfin qu'il vous le dise, mais qu'il ne puisse vous le justifier parce que les raisons en sont hors de votre portée, comme vous n'avez rien des connaissances requises pour cela.
Accepteriez-vous de le croire ?

Maintenant, je vais vous faire sentir par une image quel est l'ordre de grandeur de l'adjectif "hyperdévoué" ci-dessus.

Imaginons un enfant sur une plage, ou quelqu'un qui, handicapé, ne peut pas beaucoup se deplacer et reste toute sa vie en un même lieu, sur une même vingtaine de mètres de plage.
Un beau jour, il y découvre un coquillage.
Il trouve cela extraordinaire: il n'avait jamais vu une chose pareille.

Alors il décide de passer le reste de sa vie à crier à qui veut l'entendre, jusqu'à vouloir téléphoner au président des Etats-Unis:
"Voyez ce que j'ai trouvé ! N'est-ce pas beau ? Peut-être que cela vaut des millions ! Peut-être que les secrets de l'océan sont écrits dedans !"
etc.
On le comprend, n'est-ce pas, on n'a qu'une vie et on espère qu'elle a un sens. Si le point culminant de sa vie semble être la découverte de ce cocquillage, ce serait bien le diable que ce cocquillage ne serve à rien.

Bien qu'il ne soit pas strictement impossible que tel cocquillage qu'on n'avait pas encore examiné renferme des secrets et des propriétés extraordinaires, le problème est que les géologues ont déjà examiné des millions de cocquillages a priori comparables à celui-là à travers le monde parmi les milliards de cocquillages qu'on peut trouver, que quelques-uns d'entre eux se sont avérés être très intéressants mais rien n'indique que justement celui-là aurait quelque chose de spécial.
Notamment, les circonstances particulières qui ont amené cet individu à trouver le cocquillage et à vouloir en parler à tout le monde ne constituent pas une motivation pertinente en ce sens. Chaque spécialiste ou équipe de recherche, suivant la thématique qu'ils cherchent à développer et les problèmes à résoudre, ont leur propres méthodes d'orientation ou de sélection des lieux à explorer, qui valent ce qu'ils valent avec leurs qualités, leurs défauts, leurs chances et leurs malchances, mais globalement meilleures qu'une recherche purement aléatoire ou suivant le fait qu'un amateur claironne sa découverte sur les toits. Notamment, ils ont des équippements de recherche sous-marine et de voyage dans les îles lointaines, auxquelles les amateurs n'on pas accès, et qui ont souvent permis les découvertes les plus importantes.

J'espère que vous voyez mieux maintenant ce que je veux dire: pourquoi, sans rien nier de votre "démonstration" que votre hypothèse serait a priori envisageable, ce n'est que par pure charité pour vous qu'un savant peut y prêter attention.



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