Pour une forte taxe sur les
émissions de gaz à effet de serre
Agumentaire moral, économique
et
épistémologique montrant sa nécessité;
pour un libéralisme bien compris et responsable, contre
un pseudo-libéralisme fanatique et inconséquent
Plan de la page
Objet principal de l'argumentaire: démontrer le bien-fondé du
remplacement de tout ou partie d'impôts existants (revenu, TVA, CSG,
succession etc), par une taxe sur les pollutions dont émissions de CO2
issu de combustible fossile (en pratique une taxe sur l'extraction ou
l'importation des combustibles fossiles suivant leur taux de carbone
permet d'en cerner une bonne partie), expliqué à partir des concepts et
principes habituellement reconnus par les libéraux.
Introduction
ce qui m'a poussé à écrire cette page
Analyse critique des méthodes de pensée des liberaux membres d'Alternative Libérale, qui les
amènent à des positions aberrantes sur ce sujet:
L'articulation syllogique du problème
La pensée propagandiste: les mots-clés slogans et vagues allusions en
guise de raison
La question de l'expertise environnementale
reconnaître les sources d'informations scientifiques fiables sur le
réchauffement climatique
Les principes du libéralisme
réflexions générales sur les principes moraux mis en avant par ces
"libéraux" comme des absolus, et sur les aberrations qui résultent de
cet absolutisme; contradiction totale entre leurs prétendus principes
absolus inaliénables et la manière dont ils les foulent aux pieds aussi
absolument sur la question environnementale.
Une petite histoire
illustration de la situation sur un autre exemple imaginaire dans
lequel la contradiction apparaît plus flagrante.
Pourquoi l'exigence de justice
correctement analysée oblige à instaurer une forte taxe sur la pollution
Démonstration de sa légitimité
Critiques radicales de soi-disants outils libéraux lamentablement
inadéquats sur le sujet de cette discussion:
Les labels de qualité
Critique des systèmes d'échanges
de
quotas
Suit un argumentaire économique sur les avantages de la solution de la
taxe sur la pollution: son efficacité, sa pertinence, son caractère
relativement peu coûteux, sa compatibilité avec le libéralisme et même
son caractère favorable au sens de la libéralisation de la société:
Rappel du principe d'adaptation
du
système productif
Pourquoi une telle réforme
fiscale est
indispensable à terme, ne serait-ce que pour des raisons purement
fiscales
Pourquoi la taxe serait efficace
(et
sous-parties)
L'argent perdu à taper à côté
Avons-nous les moyens ?
Autres blocages irrationnels
Quelques pseudo-arguments trouvés chez ces "libéraux", qui ne résistent
pas à l'analyse
Le problème des brevets et de
l'organisation de la recherche
seule partie intéressante pour ceux qui sont déjà convaincus du
bien-fondé de cette réforme fiscale: présentation d'une proposition de
solution nouvelle complémentaire, pour favoriser la recherche et le
développement de solutions industrielles non ou moins polluantes.
Sur le principe de précaution
Critique de certains propos trouvés chez les "libéraux" qui se croient
permis de le rejeter
Conclusion
Ya plus qu'à le faire !
Introduction
La rédaction du présent article fut motivée
par les discussions que j'ai eues avec les membres d'Alternative Libérale
(correspondant hélas, pour une large part au courant de "pensée" dit
"libéral" le plus couramment répandu - leurs idées héritent de celles
des cercles
libéraux; voir aussi ce
site
- ainsi, ceux qui veulent s'opposer à Alternative Libérale n'ont qu'à
mettre
l'accent sur le présent sujet, c'est le meilleur moyen pour mettre en
évidence leurs faiblesses - hélas, alors qu'ils ont pourtant de très
bonnes idées sur bien d'autres sujets) et qui
prétendent tout à la fois les choses suivantes:
-
Le libéralisme est basé sur le principe de non-agression:
tout
acte en violation de la liberté d'autrui est rigoureusement
interdit. Autrement dit, le droit de commettre un acte nuisible à
autrui ne doit même pas pouvoir être acheté contre indemnité en
l'absence du consentement de cet autrui, mais bien totalement exclu. En
particulier, le libéralisme ce n'est sûrement pas le renard libre dans
le poulailler libre.
-
Dans le libéralisme, liberté implique responsabilité:
quiconque
commet des actes nuisibles à autrui doit en être tenu entièrement
responsable et doit en payer le prix; le libéral est pour une
responsabilisation
totale des acteurs.
-
En matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de
serre, comme pour tout autre problème, de toute manière (c'est un
principe de travail universel) la méthode étatique et coercitive, soit
d'interdiction, soit de forte taxation sur la pollution, est
anti-libérale, fera nécessairement plus de mal que de bien, sera même
incapable de remplir son objectif de réduction de la pollution et doit
être exclue; les méthodes libérales classiques sont mieux
adaptés et doivent suffire à tour régler;
-
Ils sont très compétents et dignes représentants du
libéralisme,
experts aussi bien en économie qu'en matière environnementale
puisqu'ils connaissent par coeur les oeuvres de références classiques
des fondateurs du libéralisme et autres prix Nobel d'économie, et il
faut donc se former pour savoir répondre aux « mensonges »
(sic) écologistes catastrophistes et antilibéraux (puisque même le
changement climatique ne sera pas vraiment nuisible mais aura des
effets limités et mitigés...).
J'entreprends alors l'argumentaire qui suit, avec quelques
citations
de leurs propos, afin de mettre en
évidence l'absurdité totale d'une telle salade (le point qui ne va pas
du tout étant bien sûr le 3) qui,
si par malheur elle se trouvait prise comme référence
publique des idées libérales, ne pourrait de toute
manière aboutir à rien sinon à rouler dans la
boue les valeurs libérales, dont la
confusion absurde hélas souvent faite avec une certaine
naïveté irresponsable et inconscience des problèmes globaux de
la société, au service d'une loi de la jungle
suicidaire pour l'intérêt général et
l'avenir de l'humanité (à laquelle elles devraient
pourtant, en principe, être l'exact opposé et le
meilleur rampart contre), se trouverait ainsi une fois de plus
entérinée. Par ailleurs, l'idée générale du reproche que je ferai ici à
l'attitude des "libéraux" n'est pas nouvelle mais se trouve également
sur cette page,
section "Le libéralisme n'est pas un dogme, mais un principe
pragmatique" qui fait référence à des travers de longue date du même
style - jusqu'au début de la section suivante "la juste irritation
contre ceux qui se servaient de la phraséologie libérale pour défendre
des privilèges anti-sociaux". A croire que les "libéraux" d'aujourd'hui
n'ont retenu aucune leçon des erreurs de leurs prédécesseurs (on peut
ici penser aux privilèges des géants du pétrole, et de toutes
industries polluantes).
Et aussi bien sûr plus généralement, à
l'adresse de quiconque indépendamment de ses orientations
politiques, afin de montrer les raisons et lancer un appel à
l'instauration urgente d'une forte taxe sur toutes les atteintes à
l'environnement en général et les émissions de
gaz à effet de serre en particulier, afin de limiter l'ampleur
de la catastrophe environnementale dans cette période de
transition cruciale pour l'avenir du monde que nous sommes en train
de traverser.
L'articulation
syllogique du problème
La nécessité urgente d'instaurer une forte taxation
sur, entre autres, les émissions de CO2 et autres gaz à
effet de serre, vient comme conséquence logique du système
des deux énoncés suivants qui seront à discuter
séparément:
-
Sur le plan des sciences de l'environnement, le caractère
effectivement catastrophique gravissime à très long terme des
conséquences de toute pollution supplémentaire de CO2 (et autres) à
partir de la situation actuelle, pollution supplémentaire qu'il faut
donc absolument éviter autant que faire se peut;
-
Sur le plan économique, le caractère non seulement juste
mais
efficace d'une telle forte taxation pour satisfaire à ses objectifs de
réduction importante et effective de la pollution; et aussi, son
caractère optimal (par rapport à toute autre idée de solution) comme
bon compromis de cet objectif avec le fonctionnement général de
l'économie, afin d'être soutenable non seulement écologiquement mais
aussi autant que possible politiquement et économiquement.
En toute logique il est clair que chacune de ces questions
doit
être examinée indépendamment d'abord pour
elle-même, après quoi, si elles se trouvent établies,
il doit obligatoirement en résulter la conclusion (nécessité
d'instaurer effectivement une telle taxe).
Mais je constate que le comportement de mes interlocuteurs a
été
à l'encontre d'une telle démache logique. Il a
consisté d'abord à poser la conclusion, à
savoir, qu'il ne faut de toute façon pas poser de taxe, parce
que de manière générale (comme un principe
universel de la métaphysique "libérale") les taxes et
interventions étatiques c'est forcément mal,
antilibéral et contre-productif. C'est cela la seule chose
importante pour eux: réduire à tout prix le rôle
de l'Etat, sans chercher à savoir pourquoi. Ensuite, il ne
leur reste plus qu'à trouver des justifications, ou plutôt
des prétextes, en attaquant de n'importe quelle manière
qu'ils trouveront, l'une ou l'autre des prémisses ci-dessus.
C'est ainsi qu'une personne participant à la discussion et
considérée par tout le groupe comme « très
compétente » et autorité de ce groupe en matière
de politique environnementale, a consacré la totalité de son
argumentation contre moi à avancer des arguments de type économiques
(ceux de Lomborg, voir plus bas) prétextes à rejeter le point 2, puis
seulement à la fin avant de quitter la discussion, elle admit que
je pouvais éventuellement m'y connaître effectivement en matière de théorie
monétaire que je mentionnais: "Vous avez l'air
compétent en finances. Avez vous discuté de votre projet avec les
spécialistes ***** ? Je ne suis pas une spécialiste de la finance; à
première vue votre projet me semble tenir la route mais s'il y a un hic
je ne le verrai pas. (...)". Mais de toute façon elle campe sur ses
positions: pour elle mon avis ne
vaut rien parce que je ne suis pas expert en matière
environnementale, tandis qu'elle y étant experte, sa
conclusion suivant laquelle la lutte contre le réchauffement
climatique doit passer au second plan face à d'autres
problèmes comme les maladies, doit s'imposer à tous.
Plus généralement je constate que les différents
interlocuteurs, tout en affichant l'unanimité officielle et
inébranlable sur la conclusion (ne pas introduire une nouvelle
taxe) invoquent à son appui des points de vue bien
différents et contradictoires sur les motifs à
l'appui de cette conclusion, mais n'envisageant de toute façon
jamais que leur conclusion puisse être mise en question.
Et ils osent appeler cela l'unanimité ?
Qu'est-ce que c'est donc que cette communauté de pensée
libérale dans laquelle, lorsque l'un dit que 1 est vrai et 2
faux, personne ne proteste, lorsque l'autre dit que 1 est faux et 2
est vrai personne ne proteste non plus, face à un contradicteur robuste
on peut éventuellement se rabattre d'une de ces deux orientations sur
l'autre pour se rattraper, mais lorsque quelqu'un ose
être à la fois être d'accord avec les uns que 1
est vrai et d'accord avec les autres que 2 est vrai, il se fait
aussitôt violemment excommunier du camp des libéraux (enfin j'exagère
un peu, mais...) ?
Je reconnais qu'il y a bien quelque chose qui pourrait
expliquer
et légèrement excuser cette démarche dans le
cadre de la pensée libérale, cependant il est d'autant
plus primordial de faire oeuvre de la réflexion et de la
perspicacité dont un libéral ne devrait jamais se
départir, lorsque, comme ici, cela ne s'applique plus. En
effet, dans le fonctionnement général de l'économie,
survient couramment un phénomène remarquable,
primordial et digne d'un grand respect: la capacité générale
du marché à s'autoréguler de façon
naturelle et adaptée. Le malheur est que ce phénomène
se met à échouer lamentablement face à certains
problèmes spéciaux, à cause de leur configuration
particulière différente de celle,
couramment répandue, où ce phénomène se
produit.
En effet, un phénomène a beau se produire
couramment, cela n'en fait pas pour autant un principe fondamental
universel auquel il faille nécessairement adhérer avant
toute discussion, même si l'on sait qu'il se produit souvent.
Tout au contraire, face à chaque situation différente
il est nécessaire de rééexaminer théoriquement
les mécanismes fondamentaux qui d'habitude engendrent ce
résultat, pour pouvoir juger si, oui ou non, ils continuent de
pouvoir fonctionner correctement pour encore aboutir à ce
résultat, et si cela peut se faire automatiquement les yeux
fermés ou bien si cela dépend de certaines conditions
qu'il est nécessaire de préciser. En particulier,
savoir si le fonctionnement correct de l'économie par le
marché nécessitera à tous de faire très
attention à un certain problème délicat, dont la
méthode de gestion correcte peut par exemple nécessiter
d'ajouter aux mécanismes de marché de nouveaux concepts
qui n'avaient pas encore existé jusque-là et qui
restent à inventer.
J'ai commencé à faire connaissance avec ce genre de
problématique quand j'ai démarré mes réflexions
dans le domaine économique par l'étude théorique
du problème de l'équilibre monétaire: domaine
dans lequel il s'avère que le marché aurait soif de
s'autoréguler, sauf qu'il n'a encore pas disposé, dans
les systèmes actuels et passés, de moyens effectifs de
retranscrire les chocs de déséquilibres dont il peut
souffrir, en actes de rétroaction autonomes et adéquats. C'est comme
quelqu'un qui sait ce qu'il veut, il veut le faire mais il ne le peut
pas et a besoin qu'on le fasse pour lui parce qu'il n'a pas en main
les instruments, ni sur sa langue le langage, qui serait
indispensable pour accomplir l'acte désiré ou formuler
exactement sa demande conformément à sa volonté
qui pourtant existe. On aurait alors tort de le prenre pour un
irresponsable, mais le problème est que la liberté, ça
se construit et nécessite pour cela l'invention d'instruments
adaptés. Ainsi, en matière monétaire je ne
partage pas du tout l'analyse courante parmi certains ultralibéraux,
de nostalgie envers la monnaie-or idéalisée comme état
de nature de l'économie qui s'autorégulait librement
sans contrainte dirigiste des états, et reconnais très
bien que cet état originel avait le gros défaut d'être,
par ses phénomènes de cycles économiques, très
loin du respect d'un véritable équilibre; et que, parmi
les principaux courants traditionnels de théorie monétaire,
c'est bien la théorie monétariste qui, par ses recettes
certes sales et approximatives d'une régulation centrale de la
création monétaire, faisait néanmoins
(relativement) la meilleure approche d'un équilibrage
monétaire à peu près correct et plus
profondément conforme au véritable idéal
théorique libéral de recherche de l'état
d'équilibre parfait des marchés, que l'état de
nature pathologique qui régnait auparavant.
Ainsi, il y a certes beaucoup de situations pour lesquelles le
marché peut naturellement réguler l'économie
plus correctement qu'un Etat ne peut la réguler, ou encore (ce
qui est une question différente !) qu'il n'est effectivement
arrivé dans l'histoire à des Etats de la réguler
sur la base de motivations diverses et par divers types d'autorités,
ce qu'historiquement on vérifie facilement. Ce n'est pourtant
pas une raison pour supposer que cela s'appliquera toujours à
tous les problèmes, ni comme un principe métaphysique
universel, ni comme quelque chose de « prouvé »
par son observation passée récurrente. Mais c'est
toujours quelque chose qui reste à réexaminer
théoriquement pour chaque nouveau type de problème qui
surviendra à l'avenir pour déterminer si cela
s'appliquera ou non, car sa fréquente réalisation d'une
part, ses plus rares échecs d'autre part, ne sont pas de
mystérieuses oeuvres fatales d'un destin supérieur,
mais des conséquences de mécanismes logiques précis
qu'il est possible de comprendre et d'analyser précisément
en théorie pour en prévoir l'issue avec succès.
Il est donc nécessaire en toute circonstance de garder
l'esprit actif et vigilant à examiner à nouveau
théoriquement pour lui-même chaque nouveau problème
qui surviendra, et à tenter de lui appliquer les concepts
d'autorégulation habituels pour voir s'ils pourront encore
traiter le problème correctement ou non, en évitant
bien de restreindre sa pensée à l'invocation
d'amalgames superficiels avec l'ensemble des situations historiques
pour lesquels le marché a pu s'auto-réguler (pour des
raisons explicables) pour supposer que la conclusion devrait encore
être valide pour des raisons inconnues. Car si, en théorie économique
dans le domaine des généralités, on ne
prend pas la peine de savoir comment un marché pourrait
s'auto-réguler, comment diable peut-on attendre des acteurs
économiques qu'ils sachent mieux comment ils pourront gérer
leurs propres affaires correctement en relation avec une société
dont les mécanismes généraux restent incompris ?
Les répliques obtenues en réponse à ce problème
environnemental manifestent d'ailleurs un signe caractéristique
de l'incompréhension de leurs auteurs (qui se contentent de
supposer qu'il doit exister un mécanisme de marché mais
en réalité n'en savent rien): c'est qu'ils invoquent une
liste en vrac de mécanismes de marché possibles (cf plus bas), sans en
défendre un en
particulier en précisant comment il peut s'appliquer. En
effet, la caractéristique normale de l'autorégulation
correcte du marché est d'être optimale, conformément
à une logique précise, un système de mécanismes
rigoureusement articulés entre eux, qui a l'obligation d'être
le meilleur possible. Par contre, si on invoque en réponse à
un même problème plusieurs mécanismes de marché
au choix, complètement différents et indépendants
les uns des autres, dont chacun n'a de sens qu'en l'absence des autres,
à lancer en parallèle et surtout qui
manifestement ont tendance à gèrer les affaires vers des directions
(conditions d'optimisations) très différentes les unes des autres,
c'est bien
qu'on n'en connaît aucun d'entre eux qui soit la réponse
précisément appropriée; et leur superposition
informe n'a alors pas plus de raison de fonctionner correctement.
Mais nous nous appliquerons plus loin à les réfuter
précisément un par un.
Allez, une petite blague, mais ce n'est pas marrant: quelle
est la
différence entre un bureaucrate et un "libéral" ? Le
bureaucrate a vocation à imposer partout le pouvoir de
l'administration par le moyen de l'aveuglement sur les réalités
et problèmes que l'administration n'est pas la mieux placée
pour gérer proprement; tandis que le "libéral" a vocation
a imposer partout le pouvoir du marché dérégulé,
par le moyen de l'aveuglement sur les réalités et
problèmes qu'un marché dérégulé ne
serait pas la meilleure structure pour gérer proprement.
Non, ce n'est pas marrant, et je n'ai nul envie de m'inscrire
dans
un libéralisme qui aurait cette attitude-là.
Exemple de propos « libéraux » que
j'ai pu lire:
« Trouvé dans la proposition ***
:
« Suppression de la TVA pour : -Tous les systèmes d’énergie
non polluants (...)
Augmentation de la TVA pour: Les énergies, l’eau et les
produits
polluants : Exemple : suppression de la TVA sur les piles rechargeables
et augmentation sur celles qui ne le sont pas. »
Utiliser le prétexte écolo pour faire sauter des taxes, c’est génial ;
mais s’en servir pour les augmenter, c’est intenable pour un libéral.
Je ne sais pas si celui qui fait cette proposition a de vraies
convictions écologiques. A priori tous les systèmes d’énergie non
polluants n’auront jamais d’effets au niveau global, ils sont donc
inutiles. C’est pourquoi si avancer des mesures libérales sous couvert
de préoccupations environnementales est une bonne stratégie, à
l’inverse retourner de telles mesures sous le poids de ces
préoccupations n’est plus du tout pertinent. Quelques que soient les
préoccupations des libéraux, la première devrait rester par-dessus tout
la liberté : donc ne jamais proposer de taxer, d’imposer, de
réglementer plus qu’en l’état.»
Bien évidemment, une telle attitude est abjecte et
scandaleuse. Un véritable libéral doit avoir vocation
de faire toujours l'analyse la plus exacte possible pour promouvoir
la politique la plus juste possible, et certainement pas de se
comporter comme un magouilleur qui réduit un sujet aussi grave
que l'écologie au rang d'un possiblement « génial »
jeu de prétextes au service de l'avancement de son idéologie
préférée.
D'ailleurs, ces mêmes "libéraux" qui veulent
aveuglément postuler l'omnipotence du marché à
réguler correctement tous les problèmes en lançant
des appels à l'amalgame comme
"Les pays les plus
interventionnistes sont aussi ceux qui
ont causé le plus de dégâts à la planète"
sous-ententant que poser une forte taxe, ou pire, une
interdiction
de la pollution serait une attitude « interventionniste »,
admettent néanmoins la nécessité de
maintenir l'Etat dans ses fonctions régaliennes. Or, si le
marché est si pertinent pour tout auto-réguler,
pourquoi n'auto-régulerait-il pas aussi la justice et la
police ? Dire qu'il faut une police pour lutter les crimes en
exerçant une coercition sur les criminels, est-ce une attitude
interventionniste ?
De fait, à mon avis le libéralisme pourrait régler
tous les problèmes, celui de la justice et de la police en
général et celui de la lutte contre la pollution en
particulier, mais à la condition expresse d'opérer un
changement de paradigme radical à la base du libéralisme
afin de le rendre capable d'appréhender correctement les
problèmes de justice, comme j'ai exposé par
ici. Une révolution qui, donc, ne peut pas s'appliquer en
un jour, en attendant quoi il faut bien faire avec ce qu'on a, à
savoir passer par l'Etat pour établir la justice.
Or donc, tant qu'on admet qu'un Etat reste nécessaire pour
accomplir certaines fonctions de justice, pourquoi refuser par
principe qu'il le soit encore pour d'autres fonctions, à
savoir les fonctions écologiques (dont nous expliquerons plus
tard en quoi elles sont de fait elles aussi fondamentalement des
fonctions de justice particulières) ?
On pourrait récapituler la situation ainsi: il y a beaucoup
de domaines que le marché s'il était libéré
pourrait bien mieux gérer qu'actuellement, au même titre
qu'il gère déjà correctement un certain nombre
de choses; les libéraux, à juste titre, veulent attirer l'attention
publique sur ce fait, de la possibilité
d'une application pertinente plus générale
qu'aujourd'hui de la loi du marché. Comment seront-ils écoutés
? Mais dans leur fougue et leur élan généralisateur,
il sont tentés de répandre la même thèse
sur des problèmes écologiques où malheureusement
elle n'est plus valable. De l'autre côté, il y a des
gens plus branchés sur les problèmes écologiques,
et qui, ne s'intéressant guère au large panel des
autres questions économiques de la société sur
lesquels le libéralisme serait pertinent, ne trouvent donc
naturellement pas de raisons valables pour promouvoir le libéralisme:
car de fait, si on y réfléchit bien, les désastres
écologiques se trouvent être la maladie numéro 1
de notre temps, celle à cause de laquelle notre époque
sera marquée pour des millions d'années à venir
comme la période noire de l'évolution de la vie sur
terre, dans laquelle des millions d'espèces auront disparu, et
que sera perdue par la fonte des glaces et autres bouleversements, de
nombreuses traces de l'histoire de la vie sur
terre par l'action négligente d'une espèce
consciente évoluée et donc en principe pouvant être
tenue responsable et coupable de ses actes. Ce n'est donc
nullement par une quelconque idéologie antilibérale que
ces gens prennent conscience de l'importance de ce problème
dans lequel les méthodes "libérales" traditionnelles extrapolées de
travers se
trouvent n'être d'aucun secours, mais par
l'observation de la réalité des faits. Cela, un minimum
d'honnêteté devrait obliger tout monde à le
reconnaître, même les libéraux. Dès lors,
si le discours "libéral" qui est présenté face à
ce problème se trouve commettre manifestement une erreur
majeure, prôner une politique irresponsable et suicidaire pour
l'avenir de la planète, tout en prétendant prôner la responsabilité et
dénoncer
comme « mensonges de propagande antilibérale »
(sic) ce qui n'est que sage constatation des désastres et de
l'inadéquation de ce même discours "libéral" aux
véritables problèmes de la planète, et
commettant l'erreur majeure d'une extrapolation aveugle des bienfaits
du marché à un domaine où il ne fonctionne pas,
comment voudra-t-on après cela se plaindre d'un rejet à
venir encore plus radical que le rejet passé, par la
population, les savants et nombre d'intellectuels, de ce discours
"libéral" qui sera alors accusé à juste titre d'une absence
de tout discernement sur les domaines d'extension pertinente de
l'autonomie du marché ?
Note importante: il ne s'agit pas ici de nier qu'il y ait
aussi
par ailleurs de possibles contributions importantes de diverses
autres méthodes libérales ou autres parmi les moyens à
mettre en oeuvre en parallèle pour la protection de
l'environnement. Mais de considérer que, la notion de priorité
entre les méthodes n'ayant aucun sens dans la mesure où
la méthode de taxation qui sera défendue ici, constitue
non un coût mais une contribution positive au budget de l'Etat
permettant de soulager des taxations néfastes; par
conséquent, elle ne saurait être à retenir
comme prétendue unique méthode ou concurrente aux
dépens de toute autre méthode qu'on peut trouver bon à
développer en parallèle, mais comme une méthode
supplémentaire dont la pertinence sera discutée
séparément pour elle-même, sans contredire ni
avoir besoin d'évoquer les autres méthodes.
L'argumentation qui suit sera donc de manière arbitraire principalement
spécialisée
et focalisée sur une seule question encore suffisamment
complexe en elle-même: faut-il, oui ou non, instaurer de fortes
taxe sur les pollutions et particulièrement les émissions
de gaz à effet de serre comme le CO2 ? (à quoi s'ajoutera une partie
sur les questions de recherche et développement)
La pensée propagandiste: les mots-clés slogans et vagues
allusions
en guise de raison
On m'a déjà fait avec Jésus et Laurent Nottale le coup du
"le maître a toujours raison même si personne ne comprend pourquoi; lui
seul sait pourquoi il a raison, c'est donc seulement à lui qu'il faut
poser vos
questions, mais blessé par vos insultes il ne daignera peut-être pas
vous
répondre, il faut donc en attendant nous croire sur parole." - sauf que
vu la somme d'âneries monumentales que le maître a déjà manifestement
proférées, je ne vois guère de motif de croire qu'il possède réellement
les supposées réponses valables à mes questions. Je commence à en avoir
l'habitude. Enfin, le présent cas n'est pas tout-à-fait à ce point,
mais...
Bon, elle a une excuse: très occupée par son boulot pour continuer la
discussion, n'empêche elle ne semblait pas bien disposée à continuer
d'argumenter.
Je leur ai signalé plusieurs fois que pour montrer en quoi
l'auto-régulation du marché fournit des solutions adéquates il ne
suffit
pas de jeter une liste de mots-clés comme des slogans ni donner une
foultitude d'exemples dans lesquels le libéralisme a bien fonctionné et
l'étatisme a échoué, mais une
démonstration rationnelle complète et rigoureuse est exigible pour
montrer que ces mot-clés fournissent effectivement des solutions
adaptées. Ils n'en ont rien fait et j'attends toujours.
Voici en effet l'ultime réponse du maître à mes demandes d'explications
sur les mécanismes de marché pour résoudre adéquatement le problème de
la pollution au CO2, avant qu'elle coupe net le dialogue:«Je vous l'ai
déjà dit : quotas
échangeables, label, assurances, fondations privées,
R&D, les moyens ne manquent pas.»
Désolé, mais je trouve ça extrêmement vague, et pas du tout une
démonstration.
Pourtant on se retranche derrière elle pour certaines explications:
"Le
sujet est:
-> comment collecter l'argent
-> comment utiliser l'argent
collecté
-> comment améliorer la situation
Les étatistes mettront l'état comme
agent central pour les 3 points. Les libéraux auront une approche
différente,
qui n'exclut pas la première.
Je ne suis pas le mieux placé pour
te donner des réponses, mais ****
doit pouvoir te répondre sur ces points."
Certes je veux bien admettre qu'on peut toujours faire
des trucs à côté "en douceur", par des dons charitables (je
développerai justement ce point plus bas, en matière de recherche
développement), mais ça
n'enlève rien à la nécessité première très efficace et irremplaçable,
de poser une forte taxation, seule capable de mener à la base les
pressions adéquates sur le système économique.
Autres extraits de discussion:
[en réponse à ma mention du livre d'Hubert Reeves, Mal de Terre]
Quant à Hubert Reeves, il est certainement un grand
scientifique, mais surement pas un libéral. Personne n'est
parfait.
Il n'est sûrement pas un champion du tour de France non plus. Non mais
de quoi je me mêle ?
Il y a
une véritable économie de la
dépollution
(ou de la
non-pollution), et il faut se servir de ces leviers pour
intéresser les
citoyens ou entreprises à l'environnement, au lieu d'utiliser la
matraque fiscale : assurances, quotas échangeables, labels de
qualité
entre autres.
Les pays les plus interventionnistes sont aussi ceux qui ont
causé le
plus de dégâts à la planète : Tchernobyl,
assèchement de la mer d'Aral,
barrages du Nil, pluies acides en Europe de l'Est (alors que les
Grünen
faisaient croire à coups de photos truquées que
c'était en Allemagne de
l'Ouest).
Comment
le dirigisme étatique
pourrait être
meilleur que la responsabilisation des individus et des entreprises ?
Taxer davantage et réglementer toujours plus n'ont jamais
résolu un problème, au contraire, et par contre en créent
de nouveaux.
Je ne vois pas pourquoi l'environnement ferait exception, et pourquoi
les solutions libérales qui fonctionnent partout ailleurs ne
seraient
pas efficaces dans ce domaine ?
Belle déclaration d'ignorance.
Mes réponses:
" Comment le dirigisme étatique
pourrait
être meilleur que la responsabilisation des individus et des
entreprises ?"
Il ne s'agit pas de dirigisme mais d'une constatation simple: il y a
nuisance à l'environnement et donc à la
collectivité mondiale,
proportionnelle à la quantité de CO2 émise par
chacun (à partir de
matières qui n'étaient pas dans le cycle naturel
jusque-là je veux
dire, bien sûr). Par conséquent la responsabilisation se
traduit
exactement par le remboursement à la collectivité d'une
indemnité
correspondant au tort causé, ce qui est exactement une taxe sur
la
pollution, sauf discussion sur son taux, hélas bien difficile à monter
jusqu'à sa juste valeur, force d'inertie des mentalités oblige (on
polluera toujours trop, avec trop de négligence), mais de toute façon
aucun acteur privé ne peut mieux faire que l'Etat en ce domaine précis.
"Je ne vois pas pourquoi
l'environnement ferait exception, et
pourquoi les solutions libérales qui fonctionnent partout
ailleurs ne
seraient pas efficaces dans ce domaine ?"
Vous n'avez pas le monopole de l'appellation de "libérales"
à vos solutions (qui restent à expliciter !!!).
Et pourquoi donc les domaines législatif et judiciaire feraient
exception à la pertinence du libéralisme ?
De fait, pour moi non, j'ai exposé comment un
nouveau
libéralisme
permettrait de gérer ces questions de manière
entièrement libérale.
Dès lors, même si un problème nécessite pour
sa gestion des lois et
interventions étatiques dans le cadre du monde actuel qui ne
sait faire
faire des lois que par l'Etat, ces solutions si elles sont pertinentes
pourront se traduire dans le cadre de ce nouveau système, donc
sous
forme de solutions totalement libérales. Et la taxe sur la
pollution en
fera partie, autrement dit mon système libéral pourra
prendre le relais
de cette taxation très bien adaptée à ce
problème.
La taxe sur la pollution, une "approche coercitive" ???
J'appellerais ça plutôt de la légitime
défense avec demande d'une juste
indemnisation pour le tort subi, de la part de l'ensemble du monde
contre cette agression opérée par les industries
émettrices de CO2.
Et la méthode en est moins coercitive car de concept simple
(application d'une règle de proportionalité) et plus
facilement
contrôlable que les
méthodes
d'imposition et de contrôle fiscal pour le revenu et la TVA.
" Les pays les plus interventionnistes sont aussi ceux qui ont
causé le plus de dégâts à la planète"
Hors sujet. Amalgame ne vaut pas pensée.
à quoi ils n'ont rien trouvé de mieux à répondre que:
"Ca n'a rien d'un amalgame, c'est une
vérité scientifique
et historique.
Plus les agents économiques sont responsabilisés, et plus
le pays est
riche, moins il y a de pollution. "
Bel exemple de pensée magique, à l'image de celle des
altermondialistes: la différence entre un altermondialiste et un
"libéral", c'est que l'altermondialiste considère la décroissance comme
remède magique suffisant pour l'environnement; tandis que pour un
"libéral", le remède magique suffisant pour l'environnement c'est la
"responsabilisation" (laquelle et comment ???) et la croissance.
Voir cet
article qui montre le contraire: la pollution au CO2 croît avec le
niveau de développement. D'ailleurs c'est ce que ces "libéraux" affirment eux-mêmes par ailleurs,
en guise de
prétexte
supplémentaire pour dénigrer l'utilité de faire des efforts contre la
pollution. Bref, ces "libéraux" n'ont aucun problème à raconter
n'importe quoi et son contraire tout à la fois pour bidouiller sur
chacune de ces affirmations contradictoires des prétextes à l'appui de
la même conclusion.
Pour moi (qui me considère pourtant moi-même libéral), ni la croissance
ni la décroissance ne sauraient être tenues par principe pour des
recettes magiques
au service de l'écologie, mais:
- D'une part, de toute manière il est à tous points de vue insoutenable
de prôner la décroissance économique. La poursuite de la croissance
économique est
une
nécessité intrinsèque de l'économie, et condition sine equa non à
trouver des marges de manoeuvre pour construire quoi que ce soit de
soutenable par ailleurs dessus;
- D'autre part, la préservation de l'environnement doit faire l'objet
d'une lutte totale, acharnée et précisément ciblée, tout en tenant
compte de la logique interne de l'économie si on veut être efficace.
Une forte taxe sur la pollution serait un des bons outils en ce sens,
comme sera expliqué plus loin. Tant que des énergies propres ne seront
pas en place, cela nécessite de baisser la consommation d'énergie.
Ces deux objectifs gardent une marge de compatibilité dans la mesure où
niveau de vie et dépense énergétique sont pas la même chose.
J'ai aussi expliqué:
Visiblement, vous constatez si
bien le
fait que de manière
générale les
impôts sont illégitimes, ce en quoi je suis d'accord avec
vous,
qu'ensuite vous commettez l'erreur de la généralisation
aveugle et
réduisez votre position à la répétition
idéologique systématique d'un
même slogan (le refus de tout nouvel impôt).
Malheureusement nous
tombons ici sur une exception, un des très rares impôts
qui serait
légitime. Il faudrait que vous appreniez à examiner
chaque situation
particulière pour elle-même pour voir si l'argument
généralement
valable s'y applique effectivement ou non.
Indication: le caractère exceptionnel
du problème des
émissions de CO2
par opposition à la plupart des autres problèmes
économiques, vient du
fait que l'opération élémentaire indivisible dont
il est question ici
est l'acte de pollution qui relie le pollueur d'un côté,
le reste du
monde indivisible et le futur de la planète et de
l'humanité de
l'autre, contrairement aux activités économiques
habituelles dont
l'acte indivisible ne concerne qu'un nombre limité d'individus
qui
peuvent facilement négocier entre eux.
Dans le cas de la pollution donc, la
taxe est précisément
l'expression du résultat de la "négociation" entre le
pollueur et le
reste du monde (représenté par l'Etat) qui est
affecté par la pollution.
sa réponse:
"Mon
argument n'est pas tant que votre
impôt serait
illégitime, mais
inutile et voire même contre-productif"
Position à laquelle sera répondu plus loin.
Extrait du site des Cercles Libéraux:
Environnement :
On
peut dire, en résumé, que le premier rôle de l'Etat n'est pas
d'intervenir pour protéger l'environnement mais de faire des lois qui
permettent au droit de protéger l'environnement.
La liberté au service de l'environnement, mars 1991
Très bien dit, en effet, les taxes sur la pollution
seraient en substance de belles lois (principe de dissuasion) qui
permettent au droit (fiscal) de protéger
l'environnement.
La
question de l'expertise environnementale
Quelqu'un dans la discussion a écrit:
"Ce que je
prétends,
c'est que tout l'argent qu'on dépense en vaines
lutte contre les émissions de CO2, il vaut mieux le laisser s'investir
là où il sera utile aux besoins des gens, et non pas à la satisfaction
de délires constructivistes, à la conquête de l'inutile, à la gloire de
qcq scientifiques et à celle de qcq politiciens qui ont trouvé le
nouveau filon millénariste, la nouvelle peur qui fait bien voter !
La
catastrophe annoncée n'aura pas
lieu, comme souvent:
Voilà
un scénario probable:
La
conso de pétrole va s'accélérer, le prix va monter.A partir d'un seuil
de 250$
l'électricité solaire elle même devient
intéressante. C'est donc bien avant ce prix que les solutions de
substitution seront intéressantes économiquement. Elles s'imposeront
progressivement.
Compte tenu de leur
industrialisation, leur prix tombera en dessous de celui du pétrole
(effet d'échelle), et donc celui-ci tombera en désuétude.
'L'âge de pierre n'a pas pris fin
faute de cailloux."
A cela se trouve une réponse ici.
"Sur les
droits
d'émission:
Peu importe la répartition initiale. Le marché joue dans un jeu à n
tours. Ce n'est pas one shot !
Non, les droits d'émission ne sont pas équivalents à la taxe. Ca, c'est
un raisonnement de type holiste !
"Peu importe où sont les euros, c'est pareil si c'est la même somme."
Non monsieur !
La valeur étant subjective, la façon dont les euros sont affectés dans
l'économie a une énorme influence. Les permis d'émission permettent au
marché d'exploiter au mieux les marges de réduction d'émission. Le prix
joue son rôle coordinateur (Hayek)
Lire Bastiat, Mises (l'action humaine), Hayek (droit législation et
liberté) et Rothbard, SVP ! Ne commettez pas les erreurs des
constructivistes ! De grâce !"
Manifestement très vague comme argumentaire.
On m'a aussi répondu :
"Citer
des références bibliographiques de prix Nobels d'économie n'a
rien de religieux. Il s'agit plutôt d'une démarche "rationnelle", en
tout cas c'est ce qu'on apprend dans n'importe quel lieu de recherche
partout dans le monde. "
Citation de cette même spécialiste environnementale de ce groupe de
"libéraux", qui
était considérée comme «remarquable», « très
pro, connaît bien ses sujets et a dû s'énerver à lire vos premiers
commentaires secs et cassants», à propos d'un article qu'ils avaient
mis en référence et que je
commentais:
«j'ai
trouvé le fameux fichier sur Kyoto (...) Moyennant quoi son auteur
Björn Lomborg, environnementaliste mondialement reconnu, est pour vous
un débile. J'en déduis que Nicolas Hulot, photographe des baleines, est
un grand scientifique.»
«Concernant
l'environnement il est clair,
d'après ce que j'ai lu, que
vous n'y connaissez strictement rien et que vous avez pris pour argent
comptant
les âneries braillées par les marchands de peur. Vous êtes loin d'être
le seul,
rassurez vous. Or depuis le temps que nous faisons de
l'interventionnisme étatique
dans tous les domaines y compris l'environnement, nous multiplions les
désastres»
Lien logiquement aberrant entre des choses qui n'habitent pas
dans
le
même univers (la compétence en sciences environnementales et les
conséquences de l'interventionisme étatique).
A quoi je répondrais:
1) Parmi ces cas d'interventionnisme étatique
qui ont multiplié les désastres, il y en a combien qui
ont consisté en l'application pure et rigoureuse de l'appel
d'urgence d'une unanimité de milliers de scientifiques du
monde entier, présenté comme nécessité
impérieuse pour sauver l'environnement planétaire ? Est-ce donc un
détail négligeable que de remarquer
qu'il peut y avoir une différence entre l'arbitraire des
politiciens magouilleurs d'une part, la prise en compte rigoureuse
des impératifs unanimement établis par la communauté
scientifique mondiale pour sauver la planète d'autre part ?
De toute manière, dans mon vocabulaire, l'application d'une simple
loi de proportionalité de la taxe au volume d'émission d'une certaine
pollution, je n'appelle pas cela de l'interventionnisme, et ça n'a
nulle raison valable d'être mis dans la même catégorie que d'autres
sortes d'interventionnismes qui n'ont évidemment rien à voir.
2) A voir un peu la
réputation effective de Lomborg (dans ce
texte , dans google.fr
ou google
anglophone),
je ne vois guère en quoi
quelqu'un qui le prend assurément comme autorité environnementale et
bouclier ultime
contre les "les âneries braillées par
les marchands de peur" (sic) peut être considérée comme ayant la
moindre
compétence, surtout en matière environnementale. Ce soi-disant
environnementaliste en fait
statisticien travaillant en sciences
politiques, en effet, a commis dans son livre de nombreuses erreurs en matière
environnementale menant à des conclusions fausses, et consacre aussi
une bonne part de son "argumentation" à
étaler, en guise de science environnementale, des arguments économiques
à la gomme sur
l'inopportunité, le coût et l'inefficacité économique de certains
moyens (même pas les bons, comme nous verrons plus bas) de
lutte contre les émissions gaz à effets de serre (on reconnaît ici
l'art du statisticien politicologue que de faire dire n'importe quoi à
sa guise à des statistiques bien sélectionnées sur un problème vaste).
Cette confusion des genres parvenant à flatter les sirènes d'un
"libéralisme" mal compris, a donc pris au piège ces "libéraux" prêts à
sauter sur n'importe quoi qui ressemble à une autorité pour donner des
airs de validation à l'appui de ce qui ressemble à des thèses
libérales. Ils ont donc repris à leur compte ses arguments à la gomme
sans être capables de faire la différence avec les ouvrages
authentiquement libéraux (c'est en effet aussi l'art des imposteurs des
sciences que de faire des salades de mots qui ressemblent à des thèses
scientifiques de vrais savants auprès des publics non-avertis).
3) Quelques rappels de considérations générales sur la science
et le
public, après ma
petite expérience
des
tensions entre la science établie et quelques contestataires farfelus
ou imposteurs: les idiots eux aussi savent
citer des prix Nobels pour tordre leurs propos et leur faire raconter
n'importe quoi (soit pour se réclamer d'eux, soit pour les critiquer).
Se référer à des écrits de gens intelligents n'est nullement une
garantie qu'on dira des choses intelligentes soi-même, dès qu'on se
risque à parler d'un sujet moindrement différent de ceux que ces écrits
avaient traités (en plus des
risques que ces gens supposés intelligents se trompent eux-mêmes).
Aucune somme d'érudition ne peut être un substitut satisfaisant à une
intelligence personnelle.
Aussi, je recopie ici ce que j'y avais déjà écrit à une autre occasion:
"J'avais déjà vu ce phénomène
(...) il
est donc
assez général: l'envahissement par les petits ignares qui
croient suivre la science officielle mais le font de travers en prenant
les bonnes références pour des mauvaises et inversement,
prétendent dur comme fer qu'une
question est ouverte et que personne n'en a la réponse sous
prétexte
qu'il existe d'autres imbéciles comme eux qui profèrent
des absurdités "contre les idées reçues" à
son sujet. Ils croient cela sur la base du fait que, dépourvus
de toute connaissance sur le fond des dossiers ils croient pouvoir
juger de tout d'après la démarche apparente que les
auteurs de théories loufoques ont bien mieux soignée que
les vrais physiciens n'ont soigné l'apparente démarche de
leur savoir dans leur travail de vulgarisation. On ne peut pas en
effet courir 2 lièvres à la fois: donner des informations
correctes, et produire la plus forte sensation qu'on est en train de
suivre ainsi la meilleure démarche scientifique (la plus
ouverte, rationnelle, libre de préjugés et tout et tout)
auprès de qui n'y connaît rien."
Je lui ai donc ainsi répondu "Que j'aie ou non personnellement
des
compétences
en matières
environnementales n'est pas la question"...
Sa réponse:
"SI ;
Comment voulez-vous parler de ce que vous ne connaissez pas et donner
des conseils; [ceci] n'est pas le café du commerce"
qui interrompait la suite de mon message dans laquelle je
justifiais
ma remarque: "De même qu'il n'appartient pas à un gouvernement d'écrire
l'histoire ou
la science, il n'appartient pas non plus aux libéraux dont ce n'est pas
la spécialité, même avec d'excellentes idées dans d'autres domaines par
ailleurs, de décider de la réponse à une question de sciences de
l'environnement à l'encontre du consensus scientifique relativement
établi, sur la base de motivations d'ordre idéologiques et politiques,
déguisées à travers la sélection, par cette même idéologie, des voix de
chercheurs scientifiques qui répandent les idées qui leur plaisent au
milieu de la relative controverse scientifique ambiante."
(c'était une considération de principe d'ordre général; mais en
l'occurence il n'y a même pas
controverse, mais bien consensus clair sur la gravité des conséquences
des émissions de CO2, comme montré ci-dessous)
Ainsi, si Lomborg a su se faire passer auprès d'un certain public comme
meilleur scientifique que les scientifiques, eh bien ce n'est de toute
façon pas ce public qui est en mesure d'en juger, mais ce sont les
scientifiques; or, que disent les scientifiques au sujet de ce Lomborg:
ils sont unanimes contre lui. En effet:
Mon sentiment sur tout cela,
est bien exprimé par le message du forum
d'Agoravox que je citerai ici texto tellement il exprime exactement
ce qu'à mon avis il y aurait à en dire:
Monsieur Arezki Oulahbib,
Vous n’êtes visiblement pas un scientifique, et je
crains qu’on ne vous ait roulé dans la farine dans cette affaire...
Dans
un domaine aussi compliqué que le changement climatique, il n’est pas
surprenant qu’une petite fraction des climatologues soit en désaccord
plus ou moins marqué avec leurs collègues. Il est encore moins
surprenant que les puissants lobbies du pétrole, ExxonMobil en tête,
mettent ces personnes sur le devant de la scène médiatique pour donner
l’impression au public que la communauté scientifique est divisée sur
la réalité du réchauffement climatique.
Or, ce que
chacun devrait savoir, car il est grand temps d’agir, c’est qu’il y a
UN TRES LARGE CONSENSUS SCIENTIFIQUE sur le réchauffement climatique,
aussi bien sur son origine anthropique, que sur la gravité de ses
conséquences.
En effet, ceci est affirmé de manière
on ne peut plus claire par toutes les institutions scientifiques
mondiales les plus réputées dont les suivantes:
Le
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
dans son Troisième rapport d’évaluation sur le changement climatique
préparé par plus de 2000 experts.
16 Académies des
sciences (des pays du G8, d’Inde, de Chine, du Brésil et de cinq autres
pays): voir leur déclaration commune
(http://www.academie-sciences.fr/actualites/textes/G8_fr.pdf ) .
Toutes
les plus prestigieuses institutions scientifiques américaines, dont The
American Meteorlogical Society, The American Geophysical Union et The
American Association for the Advancement of Science.
Les
deux plus prestigieuses revues scientifiques mondiales, Nature et
Science (voir par exemple l’éditorial «The Scientific Consensus on
Climate Change» dans Science du 3 décembre 2004)
Enfin,
pour les lecteurs (maitrisant l’anglais) qui voudraient en savoir plus
sur ce consensus scientifique et sur les tentatives de désinformation
des lobbys pétroliers américains, je recommande la lecture de
l’excellent guide sur le sujet intitulé «A guide to
facts and fictions
about climate change» publié par la Royal
Society (l’Académie des sciences du Royaume-Uni). Je vous en cite une
partie très édifiante:
“ Misleading arguments 2.
Many scientists do not think that climate change is a problem. Some
scientists have signed petitions stating that climate change is not a
problem.
There are some differences of opinion among
scientists about some of the details of climate change and the
contribution of human activities, such as the burning of fossil fuels.
Researchers continue to collect more data about climate change and to
investigate different explanations for the evidence. However, the
overwhelming majority of scientists who work on climate change agree on
the main points, even if there is still some uncertainty about
particular aspects, such as how the concentration of greenhouse gases
in the atmosphere will change in the future.
In the
journal Science in 2004, Oreskes published the results of a survey of
928 papers on climate change published in peer-reviewed journals
between 1993 and 2003. She found that three-quarters of the papers
either explicitly or implicitly accepted the view expressed in the IPCC
2001 report that human activities have had a major impact on climate
change in the last 50 years, and none rejected it.
There
are some individuals and organisations, some of which are funded by the
US oil industry, that seek to undermine the science of climate change
and the work of the IPCC. They appear motivated in their arguments by
opposition to the United Nations Framework Convention on Climate Change
and the Kyoto Protocol, which seek urgent action to tackle climate
change through a reduction in greenhouse gas emissions.
Often
all these individuals and organisations have in common is their
opposition to the growing consensus of the scientific community that
urgent action is required through a reduction in greenhouse gas
emissions. But the opponents are well-organised and well-funded. For
instance, a petition was circulated between 1999 and 2001 by a
campaigning organisation called the Oregon Institute of Science and
Medicine (OISM), which called on the US Government to reject the Kyoto
Protocol. The petition claimed that “proposed limits on greenhouse
gases would harm the environment, hinder the advance of science and
technology, and damage the health and welfare of mankind”.
These
extreme claims directly contradict the conclusions of the IPCC 2001
report, which states that “reducing emissions of greenhouse gases to
stabilize their atmospheric concentrations would delay and reduce
damages caused by climate change”.
The petition was
circulated together with a document written by individuals affiliated
to OISM and to the George C Marshall Institute, another campaigning
organisation. On 20 April 1998, the US National Academy of Sciences
(NAS) issued a warning about the document circulated with the petition
because it had been presented “in a format that is nearly identical to
that of scientific articles published in the Proceedings of the
National Academy of Sciences.” The statement pointed out: “The NAS
Council would like to make it clear that this petition has nothing to
do with the National Academy of Sciences and that the manuscript was
not published in the Proceedings of the National Academy of Sciences or
in any other peer-reviewed journal”.”
Autre citation Agoravox:
"Mais
ce qu’il est important
de savoir, c’est que les climatologues sont furieux de la manière dont
les médias ont couvert le sujet depuis une quinzaine d’années[2]. Et
ils ont de bonnes raisons de l’être. En effet, plusieurs études
scientifiques[3] ont démontré que depuis 1988, la presse, notamment
américaine, a systématiquement biaisé la couverture médiatique en
faveur de détracteurs du réchauffement climatique en leur accordant une
couverture disproportionnée, créant ainsi une grande confusion dans
l’opinion publique. La même constatation s’applique aux médias de
l’audio-visuel. À la source de cette désinformation maintenant bien
documentée[4], on trouve de puissants lobbies pétroliers, menés par le
groupe ExxonMobil (propriétaire des marques Esso et Mobil), qui ont mis
en oeuvre des moyens financiers considérables pour désinformer les
médias sur le réchauffement climatique et pour s’opposer au Protocole
de Kyoto. Leur technique : mettre constamment à disposition des
journalistes les 2% de climatologues subventionnés par ExxonMobil qui
doutent de l’origine anthropique du réchauffement climatique. Leur
objectif : obtenir une couverture médiatique grand public
supérieure à
celle des 98% de climatologues sérieux et indépendants. Cet objectif a
malheureusement été atteint, donnant ainsi l’impression au public que
les scientifiques étaient divisés sur la réalité du réchauffement
climatique, alors que ce n’était pas du tout le cas !"
Ainsi donc, si on veut présenter un point de vue honnête et
objectif, je ne vois nullement en quoi le fait d'être soi-même ou non
un expert de plus ou de moins en matière environnementale, pourrait
avoir l'outrecuidance de
venir perturber le devoir de complète reconnaissance officielle qui
est due, du moins en tant que
large probabilité de raison, à cette large unanimité scientifique sur
la
gravité et l'urgence de la situation environnementale,
de la part d'un courant de pensée officiellement centré sur des
questions de société, de politique et d'économie, et dont les questions
de sciences environnementales ne sont donc pas la spécialité.
Cela fait donc deux âneries d'un coup de la part de cette
personne
"très pro" qui "connaît bien ses sujets": d'une part l'énorme bévue
épistémologique de se prétendre en
droit de couper court à toute discussion sur les méthodes économiques à
mettre en oeuvre pour lutter contre la pollution, par l'invocation de
mon manque de compétences personnelles en matières environnementales;
d'autre part, le fait qu'elle estime, de son
côté, approuvée en cela sans l'ombre d'une hésitation
par l'ensemble du groupe, faire certainement oeuvre d'une bien plus
grande compétence que
moi dans ce domaine en s'appuyant comme ultime autorité et
référence des sciences environnementales, sur la science suprême de
"l'environnementaliste
mondialement reconnu Björn Lomborg" (sic).
Elle a voulu conclure: "Je
ne crois pas vous convaincre : on est libéral ou on ne l'est pas."
et aussi "La taxe ne résout rien,
elle amplifie les problèmes. Soit vous n'avez rien compris soit vous
êtes un infiltré."
En conclusion, si pour avoir droit au titre de "libéral" il est
nécessaire de reconnaître l'autorité sur les sciences environnementales
d'un fameux manipulateur des
statistiques
politiques tel que Lomborg surtout connu pour son incompétence
environnementale et sa malhonnêté intellectuelle suivant l'avis unanime
de la communauté scientifique, et de se ranger derrière sa paranoïa,
alors
effectivement je ne suis pas un "libéral".
Juste une petite question: est-ce par ces méthodes qu'on peut faire
beaucoup de convertis aux valeurs du libéralisme ?
Une fois fait dans la discussion le signalement du non-sérieux d'une
telle référence à
Lomborg, voici la dernière réplique d'un de ces "libéraux":
" Il
n'est pas du tout prouvé que l'augmentation des
températures soit d'origine humaine.
Les fluctuations climatiques
sont
importantes.
Groënland = terre verte me
semble-t-il. (époque des Vickings) C'est
maintenant un machin tout blanc, non ?
Mais admettons tout de même.
Sur le CO2 en particulier, les
chiffres des modèles montrent que pour
pouvoir diviser par 2 l'augmentation des températures d'ici 50 ans
(même pas baisser, seulement ralentir la progression), il faudrait
diviser par je ne sais pas combien les émissions annuelles de CO2.
C'est illusoire, sauf à
détruire
toute l'économie !"
Ben oui, si on n'avait pas eu ce genre d'imbécilité irresponsable de
mépriser
le légitime le principe de précaution et d'attendre jusqu'à maintenant
pour daigner entendre comme hypothèse envisageable les faits
en réalité scientifiquement bien établis depuis un certain temps déjà,
à savoir qu'on s'est déjà fichu dans la merde jusqu'au cou et qu'il est
urgent de stopper nos
émissions de CO2 et de développer les énergies alternatives pour
limiter un peu le pire, on n'en
serait pas là maintenant à se trouver devant une urgence plus grave
que ce qu'elle aurait pu être. Donc tout ça c'est bien la faute de ce
genre d'abrutis de prétendus libéraux endormis dans leur
pseudo-scepticisme, qui n'ont pas su prendre leurs responsabilités à
temps, au nom de leur rejet imbécile du principe de précaution. Mais
est-ce une
raison pour continuer à s'endormir et à laisser encore
négligeamment les générations futures devant le fait encore plus
gravement accompli de cette catastrophe planétaire annoncée qui
laissera de
lourdes séquelles pour des millions d'années ?
Après que les dirigeants (et la plupart des membres) d'AL qui tous me
renvoient à cette spécialiste environnementale référence officielle
indiscutable chez Alternativie Libérale, qui donc est "très pro",
"connaît bien son sujet", ont décide (dans la discussion de juin 2006),
et maintenant inscrit dans le programme du parti, qu'il n'y a pas de
problème de réchauffement climatique d'origine humaine auquel on puisse
faire quelque chose, que les plus grands environnementalistes de
réference comme Lomborg nous assurent que tout va très bien madame la
marquise, que tous les problèmes environnementaux peuvent se régler par
la seule loi du marché suivant "la responsabilisation des acteurs" et
autres mécanismes ultraliberaux, et que ceux qui prétendent le
contraire (à savoir qu'il y a un grave problème nécessitant une mesure
étatique comme une taxe sur la pollution) sont des incompétents et
certainement pas de vrais libéraux, à excommunier donc de la famille
libérale quand ils osent se présenter, Saïd Bouaïssi a écrit dans
l'intranet du parti (le 05/10/2006), l'annonce suivante:
Cherche spécialistes environnement
Chers tous,
Je cherche des spécialistes des domaines suivants, capables
d'alimenter le groupe Programme sur les points suivants :
- pétrole et biocarburants : sujet assez technique, nous
avons
besoin de chiffres sur les bilans énergétiques des différentes
solutions envisagées à l'avenir
- pile à combustibles : où en est-on ? Des chiffres sur les rendements
et efficacités des dernières innovations ?
- climatologie : sans tomber dans le catastrophisme d'Al Gore, comment
aborder de façon raisonnable et libérale [pléonasme diront certains] la
question du "réchauffement climatique" ?
Vous connaissez peut-être qqun dans votre entourage qui sera
ravi
de papoter une soirée avec un libéral non :)
Said
X...a écrit (le 06/10/2006):
Bonjour Said,
je suis chercheur en environnement, à un niveau trop
fondamental
pour être le genre de spécialiste que tu cherches.
Mais je me souviens avoir eu quelques discussions avec des chercheurs
non-europeens sur le réchauffement climatique.
Ce que j'en ai retenu, c'est qu'il n'est absolument pas aussi clair que
certains veulent le faire croire que le réchauffement actuel est lié à
l'activité humaine en général et au gaz a effets de serre en
particulier. C'est un sujet qui me semblait assez ouvert d'un point de
vue strictement scientifique. Tu peux essayer de contacter le
professeur Jan Veizer par exemple, ou de trouver ses travaux sur le
net. C'etait un prof de mon departement au Canada, très intègre. Il
proposerait que le réchauffement actuel serait lié à des fluctuations
du rayonnement cosmique, ou quelque chose de ce genre là.
(...)
bonne chance, ...
Souhaitons-leur nous aussi bien de la chance mais surtout beaucoup de
patience dans cette recherche des experts libéraux en environnement
dont ils ont besoin.
Ca continue:
Y... a écrit (le 26/10/2006)
En quoi le libéral peut-il même chercher des spécialistes en
ces
matières !
Le libéral a besoin de spécialistes du droit, et plus spécialement de
la praxéologie.
Reprenons Saïd ce que tu évoques :
Pétrole et Bio-carburant
Tu n'"évoques" ce sujet que parceque la cohorte des
socialo-constructivistes veulent que ce soit un "problème" qui
intéresse la "collectivité".
Le marché tranchera, nous avons donc à nous battre sur le front de la
liberté des marchés, les rendements, l'"efficacité" des inventions,
laisser les entrepreneurs en tirer profit, et ainsi permettre au public
d'avoir accés à des ressources toujours plus diverses et mieux adaptées
à ces choix !
Veux tu en tant que politique te substituer à l'entrepreneur ?
Climatologie
Même chose, les "socialo-constructivistes, grands instituteurs
auto-proclamés d'une humanité stupide qui ne voit même pas qu'elle
court à sa perte et qui se doivent donc de reprendre les choses en main
pour le bien de tous" t'abusent une nouvelle fois !
L'argumentation libérale face à tous ces balivernes écolo-bien-pensants
est encore une fois la force du marché, qui est la force même de l'
adaptation de l'homme à son environnement, force qui n'a pas attendu
les écolo-bien-pensant pour s'exprimer.
Piles à combustible
Tu sais c'est pas fameux, parceque tu sais Saïd, si c'était fameux et
qu'il y avait du pognon à faire : crois moi le marché ne tarderait pas
à en entendre parler !
Pour conclure, le seul point de vue libéral : écoute le
marché,
écoute les investissement des grands groupes, écoute les échos qui sont
donnés aux start up qui mobilisent vraiment des capitaux ( et pas les
bidons qui mettent en oeuvre l'argent public ) ... regarde les
entrepreneurs, ils ont eux des spécialistes de la physique des maths,
de l'informatique ...
Cessons de penser que nous avons une politique industrielle à mener, et
un avis sur tout à donner !
Le seul regard qui doit être le notre est un regard de
libérateur
: est-ce-que là ça coince ? est-ce-que la il ya du pouvoir indu qui
s'établit, est-ce-que là se met en place une violence qui exclut ...
y'a vraiment du boulot dans le domaine de la liberté non ?
C'est je pense là notre service de militant politique
libéral.
Il faut contrer nos adversaire qui "s'occupent" de ces
"problème"
en faisant valoir aux yeux du public qu'il feraient mieux de s'occuper
de leurs oignons : ce ne sont pas des problèmes politiques.
Y... (Par ailleur physicien, informaticien à ta disposition
pour
un éclaircissement technique si tu en as toujours besoin)
Said Bouaïssi a écrit (le 26/10/2006)
Mon cher Y..,
Si je suis (en partie) d'accord avec toi sur le fond, je ne
pense
que je puisse un jour expliquer à la télé que "la cohorte des
socialo-constructivistes" nous ment en permanence. Face aux craintes
suscitées sur les questions d'environnement - craintes fondées sur
certains points et exagérées à dessein sur d'autres, on ne doit pas
avoir un discours plus agressif que l'adversaire mais bien rassurer.
C'est ça aussi amener la société de confiance.
Là encore, d'accord avec toi sur le fond. Je cherche juste à
comprendre la structure du marché de l'énergie, les évolutions
techniques à court et moyen terme et comment cela s'insère dans la
régulation actuelle du marché : notamment la TIPP. Parce qu'à moins de
vouloir supprimer cette taxe, il nous faut réfléchir à son implication.
J'avais proposé au groupe Environnement (proposition non retenue) que
cette TIPP soit transformée en partie en droits à polluer, ce qui
permettait une responsabilisation des acteurs sur la pollution de leurs
véhicules et repositionnait le marché par rapport à nos objectifs sans
tomber dans un travers administratif et bureaucratique de "promotion
des énergies renouvelables" comme on est en train de nous le pondre
aujourd'hui.
Surtout que cela se fait en accord total (si j'ose dire)
avec
Total-Fina-Elf : toute relation de copinage entre gouvernants d'Etat et
grandes entreprises étant naturellement fortuite n'est-ce pas ?
Pour le reste, je prendrais le temps de te répondre sur ce
forum
quand j'aurai un peu mieux creusé la question.
Bien à toi,
Said - également physicien de formation :)
Auraient-ils quelque chose a cacher au public ?
(voir ici pour des
explications sur le mot "constructivisme"). En ce
sens moi aussi je dénonce le constructivisme qui domine actuellement la
société, et tout particulierement ce qui concerne l'idéologie du
systeme scolaire comme substitut à la transmission de connaissances, et
l'idéologie du diplôme comme substitut du savoir ou de la compétence.
Et je n'ai pas honte de dénoncer publiquement comme un délire
socialo-constructiviste l'idée suivant laquelle, à l'ère de l'internet
cela ait encore un sens d'organiser et financer par l'Etat à
destination du plus grand nombre, un système scolaire au-delà de
quelque minimum vital (voir détails
par ici), et les études de médecine (sauf psychiatrie). Seulement, la
climatologie en tant qu'objet de recherches scientifiques longuement
menées, ne peut pas etre rangée dans le même ordre de considérations
idéologiques.
Les principes du libéralisme
J'ai avancé au cours de la discussion le propos suivant:
"Quant
à acheter le
droit de nuire à la santé d'autrui... je croyais avoir
entendu dans vos
propos que pour un libéral tout peut être une
marchandise, chacun
a le droit de faire commerce de son propre corps... (ce qui est
défendable à condition bien sûr de ne pas
déraper sur le sens et les
circonstances de l'application de ce concept). Eh bien oui, le droit de
nuire à la santé d'autrui doit pouvoir s'acheter à
condition bien sûr
que le prix soit approprié. Le donner gratuitement serait un
mal, une
interdiction totale ne me semble pas être ce que vous
défendez, et je
ne vois guère d'autre sorte d'intermédiaire souple et
approprié qu'on
puisse trouver entre les deux, qu'un prix. "
On m'a répondu ainsi:
"Non,
les droits des uns s'arrêtent là
où commencent
ceux des autres.
J'ai un droit inaliénable à la préservation de mon
intégrité physique
et à ma santé, et il est scandaleux que quelqu'un ait le
droit
d'acheter, sous le prétexte qu'il a de l'argent, le droit de
venir
m'expirer son poison dans le poumon et de me refiler un cancer ou le
droit de venir empoisonner mes aliments ou mon air. C'est comme si on
pouvait acheter le droit de verser de la mort aux rats dans le biberon
des bébés, ou le droit de descendre un passant dans la
rue. Il y a des
choses qui ne s'achètent pas, car cela revient à
empiéter sur les
droits inaliénables et sacrés du voisin qui n'a rien
demandé."
Nous allons dans ce qui suit analyser cette réponse et en étudier
toutes les implications; nous verrons en quoi, non seulement elle
possède d'irréductibles faiblesses, mais, si jamais on essaie malgré
tout de pousser un minimum en faveur du respect de cet ultime principe
de non-agression du libéralisme si joliment énoncé, ses implications
logiques sur le reste de la présente discussion s'avèrent aller
ironiquement dans le sens diamétralement opposé de toutes les thèses
sur les politiques environnementales que ces mêmes "libéraux"
cherchaient
à mettre en avant par ailleurs.
Je vais d'abord m'appliquer à critiquer ce principe du libéralisme
qu'ils ont ainsi énoncé. Dois-je le répéter, cette critique de leurs
beaux principes que je vais ici effectuer n'aura ironiquement dans
cette discussion qu'un rôle de jeu contre mon propre camp, puisque
c'est au moyen de ces mêmes principes généraux qui sont les leurs et
dont je commence donc ici par relativiser la portée, que je vais
ensuite pulvériser leurs vues dans le cas particulier auquel la
présente discussion est consacrée. Ceci aura donc pour effet global de
mettre en évidence les profondes incohérences logiques de leurs vues,
et à quel point ils sont prompts à violer outrancièrement les principes
mêmes dont ils se réclament, tout en prétendant le contraire.
Commençons l'analyse:
"J'ai un droit inaliénable à..."
Tiens tiens, d'habitude les libéraux sont des pourfendeurs des "droits
à", surtout des droits à la préservation des acquis sociaux réputés
inaliénables, dont nulle catégorie professionnelle ne devrait être
propriétaire. D'habitude les libéraux défendent plutôt les "droits de"
faire ce qui ne nuit pas à autrui, ce qui est un droit positif, un
droit d'agir par eux-mêmes. D'ailleurs, dans mon
projet de libéralisme ultime, il n'est question d'aucun "droit à"
fondamental, pas même de droit à la préservation de son intégrité,
seulement de liberté de communiquer et d'entrer en relation économique
avec qui on veut, une liberté qui ne s'use que si on
ne s'en sert pas (et la question essentielle est de la munir d'outils
de traitement des données efficace): bien loin d'une quelconque
prétention d'avoir un
droit universel ou transcendant à quelque chose qui tombe d'en haut (de
l'Etat), pas même la sécurité.
Ceci dit, très gentil tout ça, mais même si on admettait qu'il devrait
y avoir en principe un Dieu-Etat qui veille sur nous pour définir un
concept transcendant et inaliénable d'exigence de respect absolu de
l'intégrité physique de chacun, comment on fait en pratique ? En effet,
le libéralisme, ayant en principe le devoir de s'attacher à la
recherche des meilleurs moyens de fonctionnement bassement matériels de
notre économie terrestre, qu'a-t-il à faire de principes transcendants
? Donc, d'accord, déclarons que chacun a un droit inaliénable à la
préservation de son intégrité physique. Autrement dit, que personne n'a
le droit de violer son intégrité. Mais sur le plan bassement matériel
ça change quoi ? Bien sûr, on peut vendre tout plein de serrures pour
permettre à chacun de protéger l'entrée de sa propriété contre les
divers intrus qui risqueraient de venir violer son intégrité physique.
Très
bien. Mais ensuite, en dehors de la transcendance de l'interdit,
qu'est-ce qui est concrètement sensé empêcher, dans un monde libéral,
quelqu'un d'agresser quelqu'un d'autre dans la rue ? L'interdiction du
port des armes permet de limiter légèrement les dégâts en ne permettant
pas, en principe, aux agresseurs d'user d'une arme pour commettre leurs
méfaits. Etrangement, nombre de libéraux, surtout aux Etats-Unis, sont
favorables à la libéralisation du port des armes. Pourquoi ?
Apparemment, comme moyen de légitime défense. Cependant, la légitime
défense, usant d'un instrument matériel de type attaque, aurait bien du
mal à précéder l'attaque agressive elle-même si celle-ci ne
s'embarassait pas de se présenter d'abord comme une menace. Surtout
contre d'éventuels kamikazes, tous les moyens armés de légitime défense
seraient impuissants, puisqu'ils viendraient trop tard après l'attaque.
Alors, à quoi ça sert par exemple d'avoir un droit inaliénable à la
protection de son intégrité physique contre des attaques de kamikazes ?
Mais continuons sur un autre exemple. Imaginons quelqu'un qui agresse
quelqu'un d'autre dans la rue, puis va se réfugier chez lui et s'y
enfermer à double tour. Puis il proclame son droit inaliénable à la
protection de son intégrité physique et son droit de propriété. C'est
évidemment absurde, car s'il avait ce droit, cela signifierait que sa
victime n'avait pas son droit. Heureusement que la police aura les
moyens physiques de briser la serrure de sa propriété pour venir
l'arrêter !
Ainsi, la question n'est pas de savoir si chacun a ou non un droit
inaliénable à son intégrité physique ou à la protection des biens qui
lui
appartiennent, mais de savoir quel sort il est légitime de réserver à
qui a violé tel ou tel droit d'autrui. Or, nécessairement, ce sort
passera par une certaine violation de quelque droit dont le coupable
aurait bénéficié dans le cas contraire. Plusieurs questions se posent:
- la sanction doit-elle être financière (amende, dédommagement) ou
d'une autre nature (emprisonnement, voire d'autres peines qui bien que
n'étant plus actuelles peuvent toujours être imaginées du moins en tant
qu'objets de réflexion théorique sur le droit: travail forcé, peine de
mort, torture...) ?
- Doit-elle être d'intensité voisine du préjudice causé, ou moindre, ou
plus grande ?
Or, quelle que soit la sanction décidée, on pourra toujours
l'interpréter comme un "prix" payé par le coupable pour son acte. Donc
oui, en réalité quoi qu'on en dise et qu'on en fasse, dans tout système
de société, chacun aura toujours de toute façon le
droit de violer le droit de quelqu'un d'autre quitte à en payer un
certain prix d'une certaine manière.
Mais discutons précisément de chaque question:
Une peine moindre est sans doute inacceptable, constituant un droit à
porter atteinte à l'intégrité d'autrui pour une peine moindre que le
préjudice subi. Mais comment faire porter à qui a tué plusieurs
personnes, une peine égale ou supérieure ?
Une peine égale est la loi du Talion: oeil pour oeil, dent pour dent.
Une peine supérieure peut être considérée comme ayant l'avantage d'être
d'autant plus dissuasive, et donc par là de mieux garantir le respect
du droit initial. Théoriquement on pourrait imaginer une peine encore
très supérieure pour encore renforcer la dissuasion et donc le respect
du droit initial, mais d'abord rien ne garantit que tout le monde soit
assez rationnel pour être ainsi effectivement dissuadé, ensuite cela
risque fort d'être physiquement impossible à réaliser à moins d'en
venir aux peines de torture, et puis cela accroît d'autant une certaine
"injustice" dans le cas où cela se produit effectivement.
Enfin que dire lorsqu'il y a désaccord sur le droit initial ? Prenons
les exemples de guerres ancestrales, où de plusieurs peuples chacun
revendique un droit (par exemple de propriété d'une terre) qui aurait
été bafoué par l'autre, et se croit donc permis d'attaquer l'autre par
mesure de justice, lequel ne l'entend pas de cette oreille et voit
cette dernière attaque comme une injuste agression. Considérer qu'on a
le droit de causer une peine plus grande que le préjudice subi par
mesure de dissuasion ou de réparation, signifie l'escalade de la
violence et la guerre sans fin, ce qui n'est nullement une bonne chose.
Alors on peut s'en remettre à l'idée d'une peine financière, qui a
l'avantage d'être réparatrice et de ne pas causer en pratique la
création nette d'un quelconque dommage supplémentaire. De plus, si
jamais elle avait été payée injustement, une révision du procès avec
changement de verdict pourrait toujours faire rendre les sommes payées
comme si elles ne l'avaient pas été. Cette solution qui me semble donc
porter souvent le plus d'avantages (du moins dans les cas où'il n'y a
pas lieu de préférer la prison pour motif de protection de la sécurité
d'autrui), n'aurait dans ces cas qu'un défaut qui n'est peut-être
qu'illusoire: il prend rigoureusement la forme d'un droit achetable
d'agresser autrui, option qui justement était au départ considérée par
ces "libéraux" comme devant être rigoureusement exclue.
Bizarre, bizarre.
Imaginons encore un autre exemple (théorique): quelqu'un de fort qui
agresse des
gens dans la rue, les blesse voire les tue, puis continue indéfiniment,
il est tellement fort que
physiquement personne ne peut le capturer ou l'immobiliser, toujours il
s'enfuit et continue. A-t-on le droit de l'abattre ? Oui, parce que
c'est le seul moyen de préserver l'intégrité physique des autres. Ceci
dit, ce serait dommage pour lui. Alors, pour éviter le pire, on peut
commencer par le menacer, exiger de lui qu'il cesse ses méfaits pour ne
pas être abattu. Mais que faire s'il dit que son comportement le domine
et qu'il
ne peut pas s'arrêter, c'est plus fort que lui, il n'est pas
responsable de ses propres pulsions agressives ? Et bien, c'est dommage
pour lui, mais il sera alors légitime de l'abattre, et ceux qui
l'abattront n'auront pas lieu d'être poursuivis pour cela.
Très bien. Mais que dire alors du cas suivant:
Considérons le cas de pays occidentaux (notamment les USA) qui polluent
le monde et
contribuent au changement climatique
dévastateur pour le climat de la planète, dont les effets peuvent à
juste titre être qualifiés de crime non seulement contre l'humanité,
mais contre toute la nature et ce pour des millions d'années: morts
dans les canicules, morts dans les ourragans,
disparition définitive de milliers ou millions d'espèces vivantes dont
beaucoup ne sont même pas connues, etc (voir liste des dégâts plus bas).
Le reste du monde a beau leur lancer des appels, ils restent sourds.
Ils affirment que c'est plus fort qu'eux, ils ne peuvent pas se
résoudre à s'arrêter rapidement, car c'est ainsi qu'ils fonctionnent
économiquement, leur système productif parmi les plus riches du monde
ne supporterait pas la contrainte d'une reconversion rapide à un mode
de vie non polluant.
Eh bien, c'est dommage pour eux, mais il sera alors légitime d'en
anéantir les grandes villes à la bombe atomique, et ceux qui le feront
ne mériteront pas d'être attaqués pour cela.
Une petite histoire
Il était une fois sur une planète lointaine deux espèces intelligentes
qui étaient apparues en parallèle: les Tafs et les Ganks.
Les Tafs étaient un peuple besogneux, sachant bien subvenir à leurs
propres besoins et prospérer entre eux par leur travail.
Les Ganks étaient un peuple de guerriers, sachant s'imposer, être les
plus forts. Une de leurs principales méthodes pour vivre consistait à
aller piller les camps des Tafs, capturer ces derniers et s'en servir
comme esclaves. De cet esclavage, un certain nombre de Tafs mouraient,
d'autres s'enfuyaient, mais peu importait pour les Ganks: il leur
suffisait d'aller piller et capturer d'autres Tafs en fonction de leurs
besoins.
Puis ce monde connut sa révolution industrielle: de nombreuses
industries et toutes sortes d'activités économiques se développèrent
sous la direction des Ganks, et dont le mode de production était basé
sur l'esclavage des Tafs.
Mais à côté de cela se développa une communauté scientifique qui se
trouvait constituée à la fois de Ganks et de Tafs, mélangés parce
qu'ils savaient aussi bien contribuer aux progrès de la science les uns
que les autres. C'est de là que vint une prise conscience
révolutionnaire parmi un certain nombre de Ganks: la pratique
communément
répandue jusque-là de l'esclavage des Tafs par les Ganks était un mal
horrible, qu'aucune civilisation digne de ce nom ne saurait tolérer.
Mais cette prise de conscience ne se fit pas en un jour: de nombreuses
années s'étaient écoulées entre les premiers appels de scientifiques
Ganks, que peu de Ganks daignaient prendre au sérieux, et la
reconnaissance officielle de l'importance de la question dans les
discours politiques Ganks.
La réponse des industriels Ganks à ces appels pressants ne se fit pas
attendre: après avoir tenté de nier l'importance de la chose, ils
arguèrent que d'après eux, tout le fonctionnement économique de la
société,
toutes les méthodes de travail et la forme des industries, reposaient
sur les pratiques d'esclavage des Tafs de façon si profonde et
universelle, qu'il était inenvisageable de cesser cet esclavage du jour
au lendemain, car si on le faisait c'est toute l'économie de la planète
qui s'effondrerait. Les méthodes de travail étaient en effet clairement
si dures et dangereuses pour les Tafs, que jamais ceux-ci n'accepteront
de les poursuivre de leur plein gré, même contre des salaires
extrêmement élevés. Or, le développement de nouveaux plans d'industries
et de nouvelles méthodes de travail dans lesquels cette situation
regrettable n'aurait plus cours, nécessiterait des recherches et
investissement si considérables, qu'on ne saurait exiger une
reconversion complète du système à brève échéance. Et de toute façon,
pour que les industries puissent effectuer ces investissements et
reconversions, elles ont besoin de moyens en travail et en argent, et
pour cela il est en attendant nécessaire de les laisser prospérer sur
leur pratique d'esclavage des Tafs.
Et puis de toute façon, les Ganks sont les maîtres de la planète, de
sorte qu'on ne peut guère lutter contre eux ni espérer qu'ils renoncent
de leur plein gré à leur pratique esclavagiste dont dépend leur
prospérité; et si jamais certains industriels Gank se résignaient à
renoncer à l'esclavage les premiers, ils feraient rapidement faillite
car rapidement battus à la concurrence par ceux qui maintiennent leur
pratique, de sorte que ce serait une entreprise suicidaire et donc
irréaliste.
Les politiques et économistes Ganks eurent alors une idée:
l'instauration d'un protocole de limitation par quotas du nombre de
Tafs que chaque continent aura le droit d'exploiter. Puis, pour assurer
un assouplissement des effets de cette contrainte au niveau du
fonctionnement interne de l'économie, les quotas de droits d'exploiter
les Tafs une fois distribués initalement aux industriels Ganks suivant
leurs besoins, ces derniers auront la possibilité d'acheter et de
vendre ces droits entre eux sur un marché d'échanges de quotas. Ainsi,
un industriel ne pourra désormais accroître son nombre d'esclaves Taf
que
s'il en achète le droit à un autre.
Pourquoi l'exigence de justice correctement analysée oblige à
instaurer une forte taxe sur la pollution
Je ne sais ce qui a pris à cette personne "très pro" qui "connaît bien
ses sujets" d'asséner la perle de non-sens
parfaitement ridicule qui suit comme motif de leur refus par principe
absolu de toute instauration de taxes sur la pollution:
"nous
sommes pour un principe simple qu'aucune taxe ne prendra jamais en
compte :
Le pollueur doit payer
pour
les dégâts qu'il cause, TOUS les dégâts"
et encore:
"A
mon avis, il faut développer une vision
"conséquentialiste" en matière de responsabilité
environnementale.
Ca incitera fortement les
industriels
à évaluer finement
les
conséquences de leurs actions, et à prendre les
précautions
nécessaires, sans avoir besoin d'un "principe de
précaution" fumeux "
Faisons en effet une petite énumération peut-être non-exhaustive des
dégâts
causés par la pollution au CO2 (n'oublions pas que c'est la somme des
dégâts qui ont lieu dans le monde
entier comme conséquence de chaque pollution au CO2 qu'il faut
prendre en compte dans le total des dégâts):
- Les morts dans la canicule
- Toute la sueur des gens, toutes les perturbations du
travail et
autres, également causés par cette canicule
- Les dépenses d'énergie des climatiseurs
- Les pertes de récoltes dues aux sécheresses devenues plus
fréquentes
(augmentation du prix des assurances, si assurances il y a)
- Les incendies de même
- De même avec les possibles inondations de pluie dont la
fréquence
augmenterait
- Si les grands froids d'hiver comme ceux qui se sont abattus
sur
l'Europe l'hiver 2006 sont également dus au changement climatique: tous
les dégâts également dus à ces grands froids, à l'image de ce qui
précède.
- Même chose avec les tempêtes et ourragans devenus plus
fréquents.
Notamment, la hausse du coût des assurances des bâtiments contre le
risque de tempête
- Hausse du niveau de la mer: violation des propriétés
privées en
bord de mer qui seront submergées, ou coût des digues nécessaires (et
probablement insuffisantes); toutes assurances contre
les inondations qui sont liées.
- Violation du droit inaliénable de l'écosystème planétaire à
la
préservation de son intégrité physique,
étant
également affecté par les hausses des températures et autres
cataclysmes. En particulier, extinctions de nombreuses espèces, fontes
des glaces près des pôles, des permafrosts et toutes les conséquences
liées, désertifications etc.
- Pour les innombrables générations futures qui hériteront
des
dégâts, en
particulier de l'extinction de nombreuses espèces: manque à gagner de
découvertes
scientifiques, de contemplation de la nature, d'éventualité de
découverte d'une nouvelle sorte de nourriture ou de
médicament intéressante parmi les espèces disparues. Peut-on les
rembourser ? Ces gens n'existant pas encore, ils n'ont évidemment pas
aujourd'hui le pouvoir de s'opposer aux atteintes que nous faisons à
leurs droits. Pouvons-nous les dédommager suivant un montant
intéressant ? Un tel dédommagement signifierait faire payer les
pollueurs à un fonds financier destiné à être placé et à fructifier
pour servir à dédommager ces générations futures. Je ne vois pas la
différence avec une taxe associée à une obligation absolue pour l'Etat
de rembourser ses dettes et d'accumuler une épargne, par laquelle les
générations futures, quand elles arriveront au pouvoir et auront
inventé une meilleure démocratie, pourront user de cet argent comme bon
leur semble. Cependant, je doute que l'argent les intéresse encore,
après toutes les hausses de niveau de vie qui auront eu lieu d'ici là:
les dégâts faits sont hors de prix,
ils ne voudront pas de cet argent, mais maudiront de toute manière les
générations passées d'avoir laissé perdre autant d'espèces vivantes et
d'avoir fait autant de dégâts à l'environnement.
Un certain nombre de détails des dégâts se trouvent par exemple dans
quelques-uns des articles
du dossier d'Agoravox.
Et comment diable voulez-vous qu'un industriel "évalue finement" la
part exacte de sa propre contribution en pollution au CO2 sur les
catastrophes environnementales et le changement climatique global, dont
les si lointaines victimes n'auront de toute manière nulle occasion
pratique de venir se plaindre auprès d'eux, et alors que la question de
l'évaluation des conséquences moyennes probables (au-delà du bruit
important des fluctuations permanentes) de la pollution au CO2
ne peut être abordée que par les recherches conjointes de milliers de
scientifiques à travers le monde avec de toute manière des marges
d'incertitude résiduelles significatives ???????
L'idée de dédommager financièrement toutes les victimes apparaît
totalement irréaliste, notamment parce que:
- Ils ne veulent pas d'argent, c'est la préservation de
l'environnement
qu'ils auraient voulu
- On ne peut pas rembourser à la nature
- On ne peut pas rembourser aux morts
- Il est bien difficile de séparer la part de contribution du
changement climatique dans chaque catastrophe ou autre misère qui
surviendra, par rapport au hasard ordinaire
- Si on voulait rembourser les augmentations de risques ou
d'inconvénients subis par telle ou telle activité, dus au changement
climatique, par exemple les
assurances sur les maisons qui risquent d'être détruites par la tempête
ou les assurances sur la sécheresse pour les agriculteurs, cela
amènerait
les gens à courir ces risques ou ces inconvénients pour en toucher les
indemnités et à ne pas s'en
prémunir, comme d'ailleurs ils auraient dû en avoir le droit si on
n'avait pas violé leur droit à en environnement préservé, dépouvu de
ces risques; ces dédommagements amèneraient donc à des comportements
contre-productifs (augmentation des risques pris) au final, donc ne
seraient même pas un bien.
- Que tous ceux à travers le monde qui souffrent de la
chaleur ou
de la
disparition de la biodiversité lèvent le doigt. Ceux qui lèveront le
doigt le plus haut recevront le plus grand dédommagement de la part des
pollueurs du passé. Comment on fait ????
Comme il est manifestement impossible d'organiser correctement la
distribution des indemnités à toutes les victimes, nécessairement ces
victimes ne seront donc pas toujours remboursées. Comme il est
impossible de faire parvenir les
dédommagement à qui de droit, si les pollueurs n'avaient à payer que
l'argent du dédommagement qui puisse être effectivement distribué à qui
de
droit, ils seraient nécessairement extrêmement loin de payer un montant
comparable au montant réel des dommages causés. Il n'y en a pas moins
dommage commis très élevé, un dommage qui peut être justement qualifié
de criminel. Il faut donc que les coupables paient, un dédommagement
très élevé, bien que son montant ne sera de toute manière pratiquement
réclamable par personne en particulier, pour de nombreuses raisons
pratiques.
C'est le prix d'un crime contre la planète, contre le monde, contre la
collectivité.
Or, dans le cadre de la configuration politique du monde actuel, il n'y
a qu'une sorte de chose capable malgré ses larges défauts, de
représenter le mieux ce "tout le monde et personne" à qui cet immense
dédommagement doit être payé, et ce par la force (celle de la légitime
contrainte contre les criminels) et de manière le plus possible
mondialement uniforme entre tous les pollueurs (montant proportionnel
au volume de pollution) pour éviter tout problème de concurrence
déloyale : les Etats.
(Note philosophique: accorder des droits à la nature comme à des
individus n'a habituellement pas bonne presse parmi les libéraux.
Pourtant, je ne vois pas ici de différence fondamentale avec le
problème de l'idée que certains se faisaient autrefois des Noirs,
qu'ils regardaient comme des sortes d'animaux et pas vraiment des
hommes et qu'ils pouvaient donc utiliser à leur guise comme esclaves
sans violer le droit: de fait je pense qu'au niveau métaphysique il n'y
a pas de séparation fondamentale entre les animaux et les hommes, et
donc que dans l'idéal on devrait reconnaître des droits aux animaux.
Cependant, je ne me fais pas d'illusions, je sais bien qu'il serait
absolument illusoire d'espérer obliger l'humanité à court terme à
respecter ne serait-ce qu'un peu ce que devraient être dans l'idéal les
droits des animaux. Mais les affaires sont les affaires et les arbres
ne doivent pas cacher la forêt: il faut savoir bien négocier avec
nous-mêmes pour sauvegarder ce qui est le plus important. A savoir,
considérant que la période troublée que nous traversons actuellement
n'est finalement qu'un bref accident dans l'histoire de la vie sur
terre, même si la vie se porte mal aujourd'hui, le plus essentiel est
de préserver les conditions qui lui permettra de se porter au mieux à
partir de dans quelques siècles et pour les millions d'années à venir,
quand enfin l'homme aura appris, par les révolutions scientifiques,
technologiques et politiques à venir, à se discipliner lui-même pour
arrêter le massacre. Parmi ces conditions se trouve principalement la
préservation de la biodiversité, et parmi les conditions dont dépend
cette préservation, le ralentissement du changement climatique a une
place importante, d'où l'importance de la présente discussion)
Les labels de qualité
Que diriez-vous de la méthode libéralement non-coercitive de lutte
contre le vol de voitures, qui consisterait à introduire sur le marché
des voitures d'occasion le label de qualité "voiture non volée" ? ça
aurait l'intérêt de faire baisser le prix de vente des voitures volées,
mais par contre-coup donnerait à chacun l'opportunité d'acheter des
voitures volées à moindre coût; du coup ça donnerait un avantage
compétitif aux entreprises qui, pour leurs besoins de fonctions,
décideraient d'acheter une ou plusieurs voitures volées. A moins bien
sûr de
marquer alors les produits de ces dernières comme "fabriqués par une
entreprise ayant acheté une voiture volée", ce nécessitant donc
l'introduction d'un autre label de qualité "fait par une entreprise
n'ayant pas acheté de voiture volée". Oui mais si elle sous-traite la
conduite de la voiture à un intérimaire ayant acheté une voiture volée
? Il faudrait alors ajouter sur le marché le label de qualité "n'ayant
jamais fait des affaires avec une entreprise ayant acheté une voiture
volée", puis le label "fait par une entreprise n'ayant jamais fait
d'affaire avec une entreprise qui aurait affaire avec une autre
entreprise qui aurait utilisé une voiture volée", et ainsi de suite
indéfiniment. Ce qui n'empêchera jamais les consommateurs les plus
négligeants à se faire honteusement des économies par leur choix des
"mauvais" produits qui n'ont pour eux aucun inconvénients. Doivent-ils
aussi être personnellement marqués d'un mauvais label ?
Bref, ce libre marché plein de labels tous plus supers les uns que les
autres prendra très rapidement, pour pouvoir rester honnête, la forme
d'une bureaucratie infiniment plus inextricable encore que quelque
bureaucratie étatique que ce soit.
Il serait tellement plus simple de faire payer directement de manière
coercitive à chaque entreprise polluante un prix forfaitaire sensé
représenter les dégâts
environnementaux qu'elle a effectivement causés (de toute manière
impossibles à déterminer très exactement), que d'instaurer ce
genre de systèmes de boycotts à n'en plus finir.
Plus généralement, le contexte d'une entreprise qui alimente de
produits un marché plus ou moins sensible à la vue du label de qualité
"respect de l'environnement" (dont les consommateurs ne peuvent évaluer
l'ampleur de l'impact exact sur l'environnement) et donc l'impact de ce
label sur la compétitivité de
l'entreprise, ne saurait avoir aucune sorte de
proportionalité raisonnable avec l'ampleur de l'impact réel sur
l'environnement des choix de l'entreprise; déconnexion qui aboutira en
pratique à investir des sommes aussi déraisonnables dans le tapage
marketing autour de ce label ou au contraire dans son passage sous
silence, toutes considérations qui n'ont pas grand-chose à voir avec
l'objectif d'une reconversion optimale du système de production vers un
meilleur respect de l'environnement.
En définitive, si un label de qualité sert à caractériser une qualité intrinsèque de l'objet vendu, à
savoir une qualité cachée, une absence de défaut caché ou de risque
éventuel à son utilisation qui impactera précisément l'acheteur, alors
oui bien sûr c'est un outil adéquat
et pertinent. Mais si c'est un outil de repérage qui permet aux
consommateurs de prendre une casquette de policier en récompensant ou
punissant par conviction, par leurs choix de consommation, les
entreprises produisant ces objets au nom d'autres pratiques réalisées
par ces entreprises par ailleurs qui ne concernent pas directement le
consommateur, alors certes en dernier recours on peut toujours y
penser, mais ce n'est alors qu'un pis-aller révélateur d'un problème
plus grave: que les consommateurs estiment au fond que la justice ne
fait pas
son travail. Dans ces conditions, et tant qu'un système de repérages
économiques beaucoup plus performant (voir projet)
qui finalement visera à reconstruire un nouveau
système judiciaire complet enfin juste et performant, ne sera pas en
place,
alors il est encore plus simple de considérer ce genre de motivations
indirectes à l'introduction de labels de qualités, comme étant en
réalité la marque d'une nécessité de législation nouvelle pénalisant
directement de "manière coercitive" la pratique conspuée (par amende ou
plus doucement dit par taxe), à condition bien sûr qu'une
formulation légale précise et adéquate du sujet de préoccupation
invoqué soit possible, ce qui est bien le cas ici (proportionalité au
volume de pollution
émise par exemple).
En conclusion, le fait d'avoir invoqué l'usage de labels de qualité
comme faisant partie des possibles réponses libérales adéquates au
problème de
l'environnement, est là encore clairement en soi une marque
d'incompétence profonde en matière de théorie économique, qui à elle
seule suffirait aussi à discéditer définitivement le sérieux de ces
interlocuteurs.
Critique des systèmes d'échanges de
quotas
Les marchés d'échanges de quotas peuvent se défendre en ce qui concerne
les échanges de droits entre Etats dans la perspective du modèle idéal
de taxation, en ce sens qu'ils reviennent plus ou moins à opérer entre
les Etats l'équivalent d'une redistribution équitable du fruit des
taxes sur la pollution que chaque Etat devrait poser sur son économie
intérieure.
Mais nous allons maintenant faire l'analyse critique de l'application
du concept de marché des droits au cas d'un marché entre industriels
privés.
Les systèmes d'échanges de quotas servent en principe à donner une
incitation économique à réduire la pollution en-deça d'un montant fixé,
au même titre que ce que ferait une taxe sur la pollution.
Il y a cependant trois différences fondamentales:
1) Une incertitude systémique est introduite par un nouveau marché au
cours fluctuant, sur le prix de vente des quotas; ainsi les entreprises
ne peuvent plus savoir de combien il est intéressant pour elles de
tenter de réduire leur pollution. Cette variabilité ne correspond à
aucun besoin réel du monde. En effet, cela amène une entreprise à
évaluer son avantage à réduire sa pollution, d'après la mesure de
l'intérêt qu'auront les autres entreprises à continuer à polluer, ce
qui n'a rien à voir avec le
problème réel sous-jacent qui justifiait de donner un prix à ces droits
à polluer: leur nuisance à l'environnement (beaucoup plus grave).
Donc, un système de prix fantaisistes, objets d'une nouvelle
spéculation déconnectée de la réalité des besoins.
2) Une limitation des efforts fournis, qui se contentent de maintenir
un niveau de pollution donné suivant un postulat d'ampleur globale de
progrès attendus, sans chercher les éventuelles possibilités de faire
encore beaucoup mieux si cela était possible. Ainsi, si le prix de
vente des quotas chute parce qu'ils ne sont pas tous utilisés, ça
montre qu'il est totalement scandaleux de n'avoir pas exigé mieux, ce
qui était possible, et ce dont on connaît l'urgence ! En effet,
maintenant qu'on sait qu'il est déjà très tard, et que même si on
stoppe maintenant net toutes les émissions nouvelles de CO2 il en
restera encore trop dans l'atmosphère, toute tonne de CO2 encore
rejetée
est une tonne de trop.
3) Une distribution de cadeaux gratuits aux industriels pollueurs: les
droits à polluer, choses qu'ils n'ont nullement fabriqués mais qu'ils
ont droit de revendre !
D'habitude, on ne doit pouvoir vendre que ce qu'on a acquis à la sueur
de son front. Ici, les industriels pollueurs pourront vendre ce qu'ils
ont reçu gratuitement. Au nom de quoi ? Et au nom de quoi le partage
initial serait-il fait d'une
manière plutôt que d'une autre ? Au nom du fait qu'ils ont bien pollué
jusque-là, et de préférence d'une manière telle qu'ils se sont rendus
incapables de s'arrêter.
Bon, une petite expérience de pensée: imaginons une industrie qui
décide de se revendre en pièces détachées à un concurrent, de lui
revendre aussi son droit à polluer et de fermer. Celui-ci reconsitue
l'usine telle qu'elle était, et utilise son droit à polluer
correspondant. Combien ça lui coûte de s'étendre ainsi ? Le matériel de
l'usine, plus le droit à polluer. Qu'a apporté à cette affaire
l'instauration du droit à polluer ? Que, pour instaurer une nouvelle
usine polluante, il ne suffira pas d'acheter le matériel, mais aussi le
droit à polluer. Donc le prix du droit à polluer s'ajoute bien au coût
marginal de production, comme si c'était une taxe (sauf
incertitudes...). La différence ? C'est que l'autre, qui a fermé, a
reçu un super pactole comme remerciement pour avoir bien pollué
jusque-là.
Autre raisonnement qui arrive à la même conclusion: le prix du droit à
polluer s'ajoutant au coût marginal de production, se répercute sur les
prix via une réduction (ou stabilisation par rapport à une croissance
attendue) générale du volume de production par toutes les industries du
secteur. Donc, si ce droit a été d'abord distribué gratuitement, il
apporte par l'intermédiaire de son influence sur les prix des produits,
un super profit net aux producteurs aux dépens des consommateurs.
Bilan: les plus grands profits vont aux plus gros polleurs (du passé).
Donc, voilà bien la différence entre taxe et échange de quotas: ce
dernier remercie les industries polluantes d'avoir bien pollué par le
passé, rendant la pollution avantageuse pour mieux recevoir un super
pactole de droit à polluer en cadeau à la prochaîne
distribution.
Cynique et scandaleux.
Il faut plutôt
partager ces quotas par
une vente aux enchères au profit des caisses de l'Etat, ce qui se
rapproche de la solution de la taxe, mais en moins bien pour les autres
raisons ci-dessus. L'Etat n'a pas à jeter par les fenêtres une forte
rente potentielle au profit des pollueurs d'aujourd'hui, dont on n'a
guère de raisons de penser que ces sortes de subventions (en tant
qu'écarts par rapport à ce qu'il serait légitime de faire en vertu des
démonstrations plus haut) seront ainsi tellement utilement placées pour
la société (voir plus bas argumentaire sur l'efficacité).
Rappel du principe d'adaptation du système productif
Quand un type de travail, d'activité ou de débouché devient obsolète
par l'arrivée d'une nouvelle technologie permettant de faire mieux en
moins d'efforts, ou lors de l'arrivée d'une production importée à
moindre prix (je ferais seulement exception du cas où ce moindre prix
serait du à une absence de taxe sur la pollution ou autre protection de
l'environnement là-bas, seul cas pour lequel j'estime que le
protectionnisme se justifie), de sorte que les individus qui le
pratiquaient sont dépassés par la nouvelle concurrence, ne peuvent plus
équilibrer leur budget
ni s'adapter, il est normal,
d'un point de vue libéral, et ce quelle que soit leur "innocence" dans
cette affaire, qu'ils n'aient plus la possiblité de continuer à gagner
leur vie correctement en continuant ce travail devenu inutile, et dans
la mesure où le nouveau revenu (éventuellement négatif !) qui serait
dès lors issu de cette ancienne activité n'est plus pour eux
acceptable, il ne leur reste effectivement plus, quoi qu'on en dise,
qu'à quitter leur travail
inutile
à la
collectivité, et chercher un autre
type de travail, d'activité ou de débouché ailleurs. C'est ainsi en
effet que les richesses de l'économie s'accroissent, que les
consommateurs peuvent
satisfaire leurs besoins à moindre prix, que d'autres gens peuvent
trouver des emplois intéressants.
Il serait absurde de continuer à les
faire travailler et à les payer pour une activité dont l'économie n'a
plus besoin.
De même quand enfin tout à coup la réalité du caractère hautement
nuisible des activités polluantes est intégrée au calcul de l'économie
par le moyen d'une taxe, il est normal que les individus et entreprises
dont l'activité était centrée sur des activités plus polluantes que
d'autres (ou plus généralement des activités reliées à des activités
polluantes de près ou de loin, voir plus
bas),
étant enfin reconnues nuisibles, deviennent non rentables
et doivent fermer pour chercher du travail ailleurs, autrement. D'un
point de vue libéral il n'y
a pas à le regretter. En tout cas il serait irresponsable pour
l'environnement de préserver des conditions économiques laissant à ces
gens longtemps les moyens de poursuivre leur activité nuisible, dans la
mesure où cette activité ne peut pas devenir propre facilement.
Trop longtemps les politiques ont refusé d'intégrer la nuisance de la
pollution au calcul du marché par le moyen d'une taxe, de sorte que
les pollueurs ont longtemps abusivement profité d'une bonne situation
qui n'aurait pas dû être la leur (pourtant on savait bien depuis
longtemps que la pollution était nuisible !).
Pas de pitié pour les pollueurs ! Les secteurs pollueurs sont des
secteurs faits d'industries qui
depuis
longtemps ont commis sans scrupule le crime de polluer la planète
gratuitement. Ils auraient dû, pour être honnêtes (je parle de
l'honnêteté qui transcende la simple légalité), s'occuper sérieusement
depuis longtemps de faire les recherches et reconversions nécessaires
pour respecter la planète; ou du moins, si cela n'était pas possible
individuellement pour des raisons de compétitivité, de poser
franchement le débat sur la place publique, ce qu'ils n'ont pas fait.
Je ne pleurerai pas dessus.
Certes l'Etat aurait dû commencer à faire ces pressions fiscales depuis
plus
longtemps pour adoucir la transition, mais ce n'est pas
parce qu'il a mal décidé qu'il faut continuer pareil, or maintenant
nous sommes dans l'urgence.
Mieux vaut appauvrir rapidement notre puissance de destruction et
d'appauvrissement de l'environnement que nous léguerons aux générations
futures, d'autant plus que pendant ce temps nous enrichirons (par une
baisse des autres impôts) les activités plus respectueuses de
l'environnement.
Il faut savoir ce qu'on veut: entretenir les pollueurs à continuer à
polluer et donc commettre l'immense crime de laisser détruire
l'environnement, ou les forcer par des menaces de pertes financières à
cesser leurs
activités ?
Pourquoi une telle réforme fiscale est indispensable à terme,
ne
serait-ce que pour des raisons purement fiscales
Les impôts classiques (revenu, TVA, CSG, droits de succession) sont non
seulement injustes et spoliants, mais donnent lieu à une évasion
fiscale:
- déjà importante: à titre d'illustration de principe, si on
pense
par exemple aux activités que rémunèrent les "Systèmes d'Echanges
Locaux", leur caractère imposable ou non peut être sujet à controverse
dans la mesure où ils insistent que ce ne sont pas des échanges
marchands normaux (prétexte pour affirmer parfois l'inconvertibilité de
leurs grains de sel avec la monnaie standard) mais des échanges de
service à domicile, d'un style qui peut aussi bien se faire entre 4
yeux caché dans la sphère privée et rémunéré en liquide, ce qui
constitue une concurrence déloyale à l'économie officielle soumise aux
taxes. Par ailleurs, dans l'économie normale, certains artisans peuvent
facilement frauder, ce qui a mené à poser une surtaxe à l'ensemble des
artisans, injuste pour ceux qui ne fraudent pas.
- qui ira croissant au cours du temps, au fur et à mesure de
la
libéralisation de l'économie en général, et du développement des
technologies de l'information en particulier. En effet, ces
technologies permettent et permettront à un nombre croissant de
personnes, de faire du télétravail depuis leur domicile et
ainsi d'être moins facilement observables par l'Etat en tant que
travailleurs. A cela s'ajoutent le caractère international de cette
possibilité de télétravail, la possiblité de contacter des partenaires
en ligne, de commander des objets par
voie postale et éventuellement
de les rencontrer sans passer nécessairement par un ostensible
"bureau", et, progressivement, le développement de moyens de paiement
en ligne susceptibles de contourner les voies fiscalement contrôlables.
Il serait illusoire de croire qu'on puisse durablement lutter contre
ces phénomènes.
Les impôts classiques sur l'activité économique (sauf peut-être ceux
sur des trucs concrets relativement faciles à mesurer comme la taxe
d'habitation) sont donc injustes,
défaillants et condamnés à mourir (voir aussi cette analyse
en ce sens arguant que les taxes sur le revenu et la consommation sont
inujustes,
et ne voyant plus que le capital comme bonne cible sur laquelle se
rabbattre - je pense pour ma part qu'une forte taxe sur le capital ne
serait pas une bonne chose non plus, mais que la taxe sur la pollution
serait le bon remplaçant). Or, les dettes et engagements de
l'Etat n'étant pas près de disparaître à court terme malgré tous les
efforts
indispensables de maîtrise des dépenses et de chasse au gaspillage, il
va bien falloir trouver une autre méthode
d'imposition qui les remplace.
Une taxe sur les énergies fossiles est une chose bien plus facile à
mesurer et à instaurer, notamment à l'importation et à l'extraction.
Les pollutions
en d'autres substances peuvent aussi être sujettes à une certain
contrôle via les caractéristiques des appareillages.
Pourquoi la taxe serait efficace
Je leur ai écrit que je trouve cela l'outil idéal contre la pollution.
à quoi on a répondu:
La
taxe sur les activités polluantes existe déjà : elle est non seulement
inefficace
mais même nuisible puisqu'elle finance du social et non de la
dépollution donc
prive de ressources ceux qui devraient se prémunir contre la pollution.
En tant
que financier vous n'ignorez pas que les budgets ne sont pas
extensibles à l'infini,
sauf quand on pratique le système étatique qui consiste à se servir
dans la poche des
autres.
Bonjour,
Un petit exemple d'outil idéal :
Les activités polluantes en France sont soumises à 4
taxes :
pesticides, nitrates, gravats et TGAP (concernant les installations
classées). Ces 4 taxes ont été
créées en 2000 et servent à financer les
allègements des charges sociales dues aux 35 H dans les
entreprises.
Moralité :
Ceux qui paient se privent d'une ressource qu'ils auraient mieux fait
d'investir pour limiter leur pollution.
La taxe entretient des fonctionnaires et finance le trou de
l'état mais ne sert pas à dépolluer.
Avant de dépolluer il convient de NE PAS polluer. Les techniques
à
mettre en oeuvre pour que l'activité passe de beaucoup polluante
à très
peu polluante ne sont pas gratuites et demandent des investissements.
Comme ils ne sont pas faits et que la taxe est jetée aux orties,
il n'y
a pas d'argent non plus pour dépolluer.
et encore:
Les
carburants fossiles ne sont pas les seuls à produire du CO2, la
production de béton en induit aussi, en fait la plupart des activités
humaines énergétivores.
Bref, tous les efforts pour
limiter
le CO2 ne servent à rien.
Ben oui, il faut taxer lourdement TOUTES les formes d'émission de CO2
de toute urgence. Et pour ne pas avoir à énumérer les consommations
particulières, on peut faire simplement en taxant à la source: les
arrivées de pétrole et d'autres combustibles fossiles par exemple. Si
on dit que les activités polluantes sont omniprésentes, c'est une
raison de plus pour considérer que la réforme fiscale ne perturbera pas
trop l'économie et n'a donc pas à être redoutée, comme elle taxera tout
et tout le monde à la fois en remplacement d'un impôt précédent qui
taxait déjà tout le monde.
Ta
solution pourrait marcher mais il faudrait que la taxe ait un niveau
tellement élevé pour être efficace, qu'elle
causerait selon moi trop de
difficultés d'autant que son niveau ne dépendrait pas de
la faculté
contributive des acteurs. On risque d'appauvrir des secteurs entiers,
or le pire ennemi de l'environnement, c'est, ne l'oublions jamais, la
pauvreté.
Passer d'une
activité polluante à
une activité non polluante nécessite le plus souvent des
investissements considérables. La seule manière de sortir
par le haut
de ce problème est de faire en sorte que les entreprises, les
industries voire même les particuliers, réalisent ces
investissements.
Qui dit industrie, ou
entreprise
polluante ne dit pas forcément
industrie ou entreprise qui roule sur l'or. C'est même souvent le
contraire. Comme pour les bagnoles. Ce sont les pas les plus riches
citoyens qui roulent toujours dans une R21 rouillée qui pue et
qui n'a
pas le dernier modèle de pot d'échappement.
Si tu viens imposer lourdement,
voire, en suivant ta logique, hyper
lourdement cette industrie sous prétexte qu'elle pollue
beaucoup, tu
réduira d'autant sa faculté à réaliser ses
investissements. Ca revient
à s'en remettre à l'Etat pour tout faire
derrière... ce qui me paraît,
encore une fois, pour le moins un voeu pieu. Même en imaginant
que
l'Etat devienne bon gestionnaire et tienne ses engagements, en
n'utilisant pas ces recettes pour engraisser le mamouth, comment
imaginer que l'Etat puisse avoir la capacité et la
lucidité nécessaire
pour aller redistribuer et réinvestir cet argent au mieux pour
réaliser
ces investissements auprès de chaque entreprise?
Sinon, une taxe très lourde
imposée à
des secteurs
souvent en déclin
qui ont du mal à joindre les deux bouts ne servira qu'à
les ruiner
encore plus. Or, à l'instar de ce qui se passe dans tous les
pays de
l'ancien bloc de l'est ou dans le tiers monde, la problématique
de
l'environnement n'est jamais perçue comme prioritaire par
rapport à la
misère. On commence à s'en préoccuper quand on
mange à sa faim et qu'on
atteint un certain niveau d'aisance. Si bien que plus un Etat est
prospère, mieux il gère cette problématique.
Plonger une franche peut
être considérable de nos secteurs économiques dans
la misère ou la
faillite ne fera que renforcer la pollution.
A mon sens, cette idée de super
taxe
super progressive ne pourra
que faire des ravages.
Ou version brève, sur la question de savoir si la taxe sur la pollution
en CO2, même élevée, serait un moyen
efficace pour réduire la pollution en CO2: "Non, c'est même contre productif"
D'abord: à quoi bon dire que plus un Etat est prospère mieux il gère
cette
problématique, et en même temps appeler les Etats même les plus
prospères à
la délaisser lâchement au nom de la prospérité ? Je parle en effet bien
sûr de la problématique de la responsabilité des causes de la
pollution, non de la
problématique cynique et irresponsable des moyens égoïstes de supporter
les effets du changement climatique pendant qu'on laisse crever
joyeusement le reste de la
planète et des écosystèmes. Ce n'est pas la prospérité d'un pays qui
fait la santé de
l'environnement, car en particulier aucune somme d'argent ne peut
ressusciter une espèce disparue.
Et puis encore une fois le sujet ici n'est pas de demander à un Etat de
"gérer" le problème de l'environnement, mais de poser une taxe sur la
pollution de façon à forcer chaque individu à s'en préoccuper, ce que
les Etats devraient savoir faire simplement. Enfin, pourquoi raisonner
comme si les Etats n'êtaient qu'une bête traduction des préoccupations
des gens, avec en guise d'exemple les pays de l'ancien bloc soviétique
qui plus est ? Si un Etat subit les pressions diplomatiques
internationales pour protéger l'environnement, avec perspectives
d'aides internationales et menaces d'embargo, même si ce n'est pas la
préoccupation directe de son peuple, il y a des chances qu'il le fasse.
Enfin, ne pas confondre la pauvreté et politique d'un Etat, à celles
d'une entreprise privée. Une entreprise qui coule disparaît et n'a plus
d'influence sur l'environnement, sinon elle doit de toute façon se
soumettre aux lois, que ce soit sa préoccupation ou non.
Par ailleurs: je ne dois pas avoir lu assez de prix Nobels d'économie
ni assez de
grands classiques du
libéralisme, car effectivement j'ai du mal à comprendre,
méditant sur la logique du marché, pourquoi l'instauration et
l'augmentation d'un prix
d'obtention d'une ressource (ici le droit à polluer) aura forcément
pour effet d'accroître la demande de cette ressource de la
part des entreprises.
Peut-être que je suis un idiot et qu'il y a effectivement un mécanisme
économique général que je ne saisis pas qui rend généralement les
augmentations de prix fatalement impuissants et même contre-productifs
vis-à-vis de l'espoir de faire baisser la demande, et qui fatalement
entraînent au contraire une hausse de celle-ci.
Mais je vois à l'inverse beaucoup de raisons de penser que l'effet sera
contraire. Et, s'il a pu un jour effectivement, malencontreusement
arriver que l'instauration d'un fort prix d'obtention d'une ressource
(un
certain droit à polluer) a mené la demande à se maintenir voire à
s'aggraver, par un mécanisme suivant lequel les demandeurs
(pollueurs) se trouvent privés des marges de maneuvres dont ils
auraient eu besoin pour parvenir à s'en passer, ce n'est nullement à
cause d'une quelconque différence de principe entre les droits de
polluer et n'importe quelle autre ressource économique, suivant
laquelle les méthodes de taxation par l'Etat seraient une sorte
de sacrilège contre le libéralisme amenant les dieux de l'économie à
jeter un mauvais sort sur ses conséquences, mais à cause d'une
configuration économique spécifique des secteurs d'activité concernés,
qui n'a pas de raison de se reproduire pour d'autres pollutions comme
le CO2.
Mais avant d'exposer en détails une bonne petite liste de mécanismes
possibles par lesquels on est en droit d'espérer qu'effectivement une
forte taxe sur la pollution au CO2 entraînera une baisse de cette
pollution, loin de la spirale du scénario catastrophe ci-dessus, petit
intermède philosophique:
Que diriez-vous de l'argument
libéral
suivant contre l'utilisation de
méthodes dirigistes et étatiquement coercitives face au
problème des vols à l'étalage:
"Il n'est pas bon de réprimer le vol à l'étalage, car cela aggraverait
la situation: ces malheureux rôdeurs ne pouvant plus voler tranquilles
se retrouveraient dans la misère et n'auraient plus la possibilité de
s'en sortir: ils seraient ainsi obligés de continuer à toujours voler
ce qu'ils peuvent encore, voire d'avoir recours à des méthodes plus
violentes, de vols par effraction et d'attaque de passants dans les
rues pour arriver à survivre. Car le pire ennemi de la sécurité, c'est,
ne l'oublions jamais, la pauvreté".
Or, quand bien même il se trouverait (imaginons) que cet argument soit
véridique et prouvé par l'expérience, un petit rappel des principes
devrait rapidement faire remarquer que ce ne serait en aucun cas pour
autant un "argument libéral",
puisqu'il viole le principe libéral inaliénable de non-agression.
Pour la même raison, l'argument visant à épargner aux
pollueurs le coût d'une taxe pour éviter leur appauvrissement et leur
laisser ainsi les moyens de développer tranquillement des technologies
non-polluantes, quand bien même il serait vrai concrètement, ce ne sera
jamais pour autant un argument libéral. Ainsi, si la pauvreté nuit à
l'environnement, ce n'est pas en
elle-même mais
par des activités précises, qu'il faut sanctionner aussi pour les
éviter tout autant, de façon à ce que justement, qui est pauvre n'aura
pas les moyens de payer des taxes sur la pollution et autres nuisances
environnementales, et donc pas les
moyens de les commettre non plus.
Mais avant de détailler les mécanismes concrets par lesquels des taxes
élevées sur la pollution feraient diminuer celle-ci, rappelons-en les
principes généraux qui sont les moteurs communs, en sorte que les
différents mécanismes concrets ne sont que différents moyens
intermédiaires pour arriver essentiellement au même résultat
d'optimisation:
Le principe de profitabilité
Si deux suites de décisions matérielles possibles A et B de la part
d'une entreprise donnée sont telles que A pollue moins que B;
s'il est raisonnable d'envisager que la décision A sera prise plutôt
que B en l'absence d'une taxe,
le but d'une entreprise étant de faire du profit, la décision A ne sera
pas prise par bonté d'âme mais parce qu'elle sera au moins aussi
bénéficiaire que B;
introduisant là-dessus une taxe sur la pollution, cela pénalisera
d'autant plus financièrement le choix B relativement à A,
de sorte que l'écart de profitabilité entre les hypothèses A et B sera
décallé au profit de A
de sorte que le scénario A est encore mieux à attendre que B par
rapport au cas d'une absence de taxe.
Il n'est donc pas raisonnable de supposer qu'un scénario B plus
polluant que A se produira plus probablement en présence d'une taxe
qu'en son absence.
Ceci dit, des principes à la solution pratique se trouvent des
conditions pas toujours immédiatement satisfaites, de possibles
obstacles que nous allons maintenant énumérer pour voir comment les
contourner (pourquoi cela peut généralement se résoudre même si cela
n'apparaissait pas forcément ainsi dans les exemples spécifiques plus
haut).
Le déséquilibre est une situation transitoire
La logique du marché se caractérise par des notions d'équilibre des
différents aspects de l'économie, les mécanismes par lesquels on
approche de l'état d'équilibre et pourquoi cet état d'équilibre est à
peu près (sauf à cause de certains types de phénomènes) "le meilleur".
Or, le problème du scénario ci-dessus suivant lequel des entreprises
n'ont pas les moyens de prendre les décisions qui leur seraient
profitables, se caractérise par son fort déséquilibre. C'est une
situation
instable, dont de nombreux mécanismes feront naturellement sortir,
comme nous allons l'expliquer maintenant.
De plus, la pollution au CO2 n'est pas un problème de style urgence et
soudaineté: c'est une pollution qui a duré de nombreuses décennies, et
dont il est craint qu'elle dure de nombreuses décennies encore. Et
c'est pour la longue durée que ce problème nous inquiète, et qu'il est
de notre devoir de nous y attaquer. Il serait donc absurde d'aborder ce
problème suivant une logique de déséquilibre économique, mais c'est
suivant une logique de recherche et définition d'un nouvel équilibre
économique qu'il faut le faire.
Le courage de fermer
Nous l'avons déjà évoqué plus haut: si le calcul financier fait qu'une
activité donnée n'est pas profitable, alors un certain nombre des
entreprises qui y travaillent étant en état de déficit devront fermer
ou réduire leur volume de production, de sorte que le volume total de
la production dans le secteur sera réduit, ce qui approchera d'un
nouvel
équilibre du marché.
Cette évolution est confrontée à l'éternel problème de l'attachement de
chacun à son métier qu'il connaît bien, le manque d'envie de fermer une
usine, de la revendre en pièces détachées, de licencier tout le monde
et d'encourager chacun à chercher des emplois dans des secteurs
éventuellement bien éloignés de ceux dans lesquels ils travaillaient
jusque-là.
C'est pourtant ce qu'il faudrait faire.
Un effort spécial de "publicité", et d'aide organisationnelle à
l'emploi en général (informations, formations, reconversions) serait le
bienvenu pour encourager ce mouvement.
Ben oui, avant de dépolluer il convient de ne pas polluer, et pour cela
de cesser les activités polluantes et de ne pas en démarrer, on est
bien d'accord là-dessus.
L'intervalle de possibilités sur l'élasticité de la demande
Posons l'hypothèse qu'une adaptation de la production d'une industrie
donnée à une méthode
moins polluante serait impossible (situation limite de l'argument de
l'extrême lourdeur des investissements nécessaires à l'adoption de
méthodes de production propres), et discutons sur l'évolution de son
volume de production, en fonction de l'élasticité de la demande à
laquelle répondent les produits de cette
entreprise, par rapport à une modifications de leur prix.
Un retour final à l'équilibre, comme nous l'évoquions plus haut, se
caractériserait par un retour de la marge de l'entreprise à son niveau
initial par unité de volume d'activité (donc par unité de produit
vendu). Comme une unité de volume d'activité est soumise à un coût
supplémentaire défini par la taxe sur la pollution, le retour à
l'équilibre signifie tranfert du coût de cette taxe sur le prix de
vente de produit, de sorte qu'au final l'activité, même polluante,
redeviendra aussi rentable qu'au départ, mais avec une différence
importante: le volume total de l'activité sera plus faible. Or, cette
diminution du volume d'activité est déterminée par ce montant de la
hausse de prix nécessaire au retour à l'équilibre, suivant la loi
d'élasticité de la demande des produits de cette industrie: de combien
les
demandeurs choisiront-ils de réduire leur demande, devant une
augmentation des prix donnée ?
Théoriquement on peut envisager tout un intervalle d'hypothèses sur les
comportements des demandeurs (consommateurs ou autres entreprises) face
à cette augmentation de prix qui donc au final correspondrait au coût
de la taxe sur la pollution: cet intervalle de possibilités s'étale de
(la demande ne sera que peu
affectée) jusqu'à (la demande diminuera drastiquement).
Si la demande n'est que peu sensible à cette augmentation de prix,
l'argument de la pauvreté des producteurs pollueurs n'ayant pas les
moyens d'investir dans le développement de technologies moins
polluantes s'évanouit rapidement: il suffit d'une légère diminution du
volume d'activité, ou de la fermeture d'une seule petite fraction du
nombre de ces industries, pour que le coût de la taxe formellement
payée par les
pollueurs se répercute sur les prix et soit finalement payée par les
consommateurs et autres demandeurs, de sorte ces industries retrouvent
rapidement leurs marges
initiales et tous leurs moyens d'investissement en vue de travailler à
réduire leur pollution.
En particulier, en vertu de la proclamation tonitruante qui m'a été
assénée, suivant laquelle en général une hausse des prix n'a
aucune chance de faire baisser la demande, on se trouve donc bien dans
ce cas de figure, de sorte qu'il n'y a même pas besoin de baisser la
production pour pouvoir monter les prix. Ainsi le prétendu mécanisme
d'appauvrissement de l'entreprise qui empêchait la hausse du coût du
droit à polluer de
faire baisser la pollution, ne peut même plus avoir
lieu. Ainsi cette proclamation tonitruante se réfute elle-même.
A l'opposé, si la demande est très sensible à cette augmentation de
prix, alors la lourdeur des investissements nécessaires pour réduire
la pollution, a beau être aussi gigantesque qu'on veut, à partir du
moment où elle est un obstacle à court terme, la question de son
éventuel gigantisme devient un problème hors sujet: l'urgence ne
doit pas
être à investir dans des technologies plus propres, mais à fermer en
masse ces activités nuisibles dont l'économie n'a pas vraiment besoin.
Seulement quand le volume d'activité sera largement réduit, l'opération
de reconversion par la mise en place de technologies plus propres, qui
prend
plus de temps et d'efforts que les simples fermetures, redeviendra
prépondérant. Comme cette opération s'appliquera à un ensemble plus
réduit, son coût sera réduit également. Du moins, bien sûr, pour ce
dont le coût dépend du volume total des industries. Pour ce qui n'en
dépend pas, principalement la recherche-développement, voir la partie sur ce sujet.
Répartition du surcoût sur une chaîne
d'activités suivant leurs
rigidités
On peut imaginer par exemple une configuration du système de production
comme suit: une entreprise A (ou plutôt un secteur d'activité incluant
des entreprises concurrentes) fournit un produit à une entreprise B qui
s'en sert pour fournir un produit à une entreprise C, qui s'en sert
pour vendre un produit de consommation. Imaginons que, du moins à
court terme, cette chaîne soit indivisible, autrement dit que C ne
puisse pas se passer du produit de B pour son activité, ni B de celui
de
A. Imaginons que l'activité de B soit polluante, ce qui l'amène, lors
de l'instauration d'une taxe sur la pollution, à payer un surcoût
important, et qu'une transition vers un mode de production non polluant
soit inenvisageable à court terme.
Ces secteurs d'activité mettent du temps à réagir à une nouvelle donne
économique en modifiant leur volume de production suivant les
variations de leur valeur ajoutée que présentent les conditions du
marché. A court terme, leur élasticité est faible, et plus on considère
un long terme, plus y correspond une ampleur élevée de cette
élasticité. Cependant, pour chacune des entreprises B et C,
imaginons que les conditions de production seraient telles qu'il y
aurait toujours la même proportion entre le volume d'achats nécessaires
à l'entrée, et le volume de produits vendus en sortie.
Le surcoût pesant sur B, l'oblige à réduire son activité. Oui mais les
activités des 3 entreprises sont liées, ce qui implique que
nécessairement, pour maintenir un équilibre à chaque instant sur chaque
marché, toutes les entreprises réduisent leur activité de même. Or,
elles ne peuvent avoir été poussées à le faire que par une baisse de la
valeur ajoutée de leur activité, suivant leur souplesse relative à
chaque intervalle de temps considéré.
Moralité: dès le début de l'instauration de la taxe sur B, et bien
avant qu'un nouvel équilibre de rentabilité s'instaure dans la gestion
des modes de production, tous les prix de vente intermédiaires entre
ces entreprises se sont immédiatement adaptés pour les pousser à des
réductions d'activités proportionnelles les unes aux autres.
De cette manière, B n'est pas le seul à supporter le poids de la
nouvelle taxe, car il bénéficie tout de suite d'une baisse du prix
d'achat de A et une hausse du prix de vente à C, partageant ainsi avec
A et C le poids du nouveau coût de la pollution.
De cette manière, non seulement B est pleinement incité par la taxe à
chercher des moyens de productions non polluants, mais il n'en subit la
pénalité sur son propre budget que partiellement; pendant ce temps, C
se trouve aussi incité à chercher, s'il est possible, des moyens de
retrouver sa production sans passer par B, tant que le prix de vente
demandé par B n'est pas finalement redescendu après l'instauration
généralisée de modes de production non polluants.
En particulier, en ce qui nous concerne concrètement à savoir les
émissions de CO2 (en tant qu'ajouts de nouvelles quantités de carbone
au cycle existant), une partie du coût de la nouvelle taxe retombera
sous forme de diminution des profits des companies pétrolières (soit
qu'elles soient directement la cible de la taxe, soit que le prix et
les volumes de
vente du pétrole diminuent).
Ce n'est certainement pas ce manque à gagner qui privera l'économie des
moyens de développer des technologies non polluantes !
Emprunt bancaire
Si une entreprise n'a pas elle-même l'argent qui lui permettrait de
faire les investissements dont elle a besoin pour mener la gestion la
plus profitable possible, elle peut considérer d'emprunter l'argent
manquant à la banque. Bien sûr, pour obtenir un crédit il faut que les
perspectives de profit futur existent réellement. Or, si elles
n'existent pas, elles existeront encore moins si les investissements
nécessaires ne sont pas faits et que la taxe sur la pollution asphyxie
l'entreprise de plus en plus. Auquel cas, mieux vaut plier boutique
tout de suite très rapidement avant que la situation ne s'aggrave.
Rachat par d'autres investisseurs
Si l'emprunt serait trop cher en commissions bancaires, ou que le
manque de garanties sur le bien des gérants soit insuffisant pour
obtenir cet emprunt malgré les perspectives de possibles profits futurs
(que les banques ne peuvent contrôler assez précisément pour en être
assurées), une autre solution peut arriver: face au poids de la taxe
sur la pollution excessif par rapport au budget disponible, la valeur
de l'entreprise chute; elle se fait racheter pour une bouchée de pain
par d'autres investisseurs, lesquels auront, eux, les moyens financiers
de mener à bien les investissements nécessaires au passage à un mode de
production plus rentable, autrement dit moins polluant.
Bien sûr, ce mécanisme pose problème pour les entreprises artisanales
ou de trop petites taille qui ne sont pas facilement achetables.
Briser les monopoles: investisseurs en techniques de
production
propre indépendants des pollueurs
Il n'y a pas de nécessité universelle à ce que ceux qui polluent
actuellement le plus soient nécessairement toujours les acteurs les
mieux placés pour réaliser les investissements et prises de risques
visant à produire de nouvelles
machines-outils, méthodes et autres services ou techniques, voire mêmes
de nouvelles industries complètes, au fonctionnement
moins polluant
que les précédents. Une fois ces investissements faits et menés à leur
terme par des entreprises indépendantes spécialisées, il ne reste
plus à ces dernières qu'à vendre leurs fruits (machines, conseils...) à
toutes
industries qui auront besoin d'outils et de
méthodes non ou moins polluants, sans nécessiter d'investissements et
prises de risques considérables de la part de ces dernières.
Au contraire, ces entreprises indépendantes seront d'autant plus
motivées à mener à bien leurs activités, que la réussite de leurs
nouvelles méthodes et technologies non ou moins polluantes seront leur
seule ressource
(n'étant pas les mêmes acteurs que les industries polluantes, elles
n'auront pas intérêt à brider ou enterrer le fruit de
leur travail pour protégér la rentabilité des techniques polluantes).
Les taxes sur la pollution ne les visant pas, ne les pénaliseront donc
pas non plus.
L'argent perdu à taper à côté
"
Il
y a seulement 2 philosophies
différentes: celle
des Européens et celle des USA (rejoint par la Chine).
Je fais court mais la position
européenne pour régler est
une
règlementation importante, des subvention massives aux
entreprises qui
réduisent leur production et pollution."
Et le principe pollueur-payeur, il est où là-dedans ? Voir article économie
de l'environnement: "le principe non-pollueur-payeur revient à dire
que celui qui ne veut
pas que son environnement soit pollué doit payer pour que le pollueur
ne le pollue plus"
Subventionner ceux qui réduisent leur pollution, a pour effet
d'accroître les productions moins polluantes, non de réduire les
polluantes. Pour réduire les polluantes il faut poser le coût d'une
taxe qui entre autres effets se répercutera sur les prix et fera
baisser la demande, comme
nous avons vu.
Frappant ainsi à côté de la cible (réduction des pollutions), c'est
normal
qu'on ne l'atteigne pas. De plus c'est de l'argent public jeté par les
fenêtres, alors que le moyen de la taxe, mieux ciblé et plus efficace,
serait très peu onéreux (voir plus bas).
La
position US est différente:
celle-ci constite à
utiliser l'argent
pour créer de nouvelles opportunités via la technologie
et la recherche
pour réduire la pollution.
Dans le cas Européen cela a un
impact
sur notre économie
(attitude
protectioniste). Dans le cas des USA c'est une recherche de nouvelle
option (attitude progressiste).
C'est difficile de juger de la
meilleure stratégie. Mais les
résultats
que les américains obtiennent commencent à être
probant. Ceux-ci
exportent en Chine leur savoir faire.
Si les méthodes de production étaient publiées et libres de droits, ce
serait encore mieux pour l'environnement.
"tout
l'argent
qu'on dépense en vaines
lutte contre les émissions de CO2, il vaut mieux le laisser s'investir
là où il sera utile aux besoins des gens, et non pas à la satisfaction
de délires constructivistes, à la conquête de l'inutile, à la gloire de
qcq scientifiques et à celle de qcq politiciens qui ont trouvé le
nouveau filon millénariste, la nouvelle peur qui fait bien voter !
Si l'argent jeté par les fenêtres en tapant à côté de la lutte contre
les émissions de CO2 par les décisions de gens qui ne savent pas penser
l'économie proprement pour pouvoir atteindre un objectif de façon
efficace, est peu utile, ce n'est pas une raison pour
arrêter de réfléchir. Quant aux appréciations sur les enjeux et les
véritables besoins, elles sont tellement coupées du réel...
De plus, désolé si ça paraît cynique, mais il ne me semble pas
tant prioritaire que cela de lutter internationalement contre les
maladies mortelles,
dans la mesure où plus la population mondiale est importante, plus ça
va polluer quand ça se développera, plus ça va détruire l'environnement
en attendant l'arrivée de technologies permettant enfin à l'homme de se
maîtriser et d'arrêter la pollution, et plus ça cause un préjudice
irrémédiable pour des milliers voire millions d'années à venir.
"Genre, pourquoi ne pas diminuer les prélèvements pour
ceux qui ne polluent pas"
Pardon, quelle différence avec ma proposition de diminuer
l'impôt sur le revenu ?
Il me semble plus exact de pénaliser les activités
polluantes que de
subventionner les activités "alternatives aux activités
polluantes",
car quelle limite donnez-vous au sens de ce dernier terme ?????
Si c'est toute activité différente de celle qui est
polluante, alors on
est d'accord: diminuons l'impôt sur le revenu pendant que précisément
la taxe s'exerce sur la pollution, c'est nettement plus précis et
souple et ouvre beaucoup plus d'alternatives (l'activité économique
peut s'épanouir dans toutes les directions autres que les directions
polluantes). Sinon, c'est trop
vague
et ça rate sa cible qui est de diminuer l'activité
polluante (en effet
il n'est pas sûr qu'une activité dite alternative remplace
effectivement une
activité
polluante et ne s'y ajoute pas).
Avons-nous les moyens ?
Il y a quelques siècles, l'homme avait les moyens de vivre sans
polluer. Certes il vivait dans la misère, mais...
Aujourd'hui que nous sommes cent fois plus riches, comment pouvons-nous
prétendre ne pas avoir les moyens de satisfaire des impératifs précis
qui étaient satisfaits avant et dont nous connaissons désormais
l'urgence et l'obligation absolue ?
Certes, cela pose des difficultés, mais nous aurons encore plus les
moyens au fur et à mesure des avancées technologiques à venir, et ce
d'autant plus que par ailleurs les conditions d'une bonne croissance
économique sont satisfaites. Nous aurons les moyens... à condition bien
sûr que nous daignions les développer et les mettre en oeuvre par les
moyens politiques indispensables.
Par nature, le système économique a la faculté de s'adapter à toutes
sortes de circonstances et d'impératifs. Pourquoi pas celui-là ?
Enfin, donc, pour que les moyens généraux de l'économie à développer
par ailleurs en viennent en particulier à prendre en compte l'impératif
d'une réduction de la pollution, la méthode politique adéquate est
l'outil de la
taxe proportionnelle au volume de pollution, de taux défini par
l'effort qu'on estime digne d'être accompli pour éviter telle quantité
de pollution, et complété par la méthode ci-dessus pour la
recherche-développement. Ainsi va la logique économique... euh bon il
est clair pour moi que c'est logiquement la meilleure solution, si on
conçoit bien l'économie, j'ai ici la flemme de chercher une
démonstration pour les nuls du fait qu'on ne peut pas mieux faire,
néanmoins, voici maintenanti le calcul du coût économique de la taxe
avec démonstration:
Enoncé:
Définissant la réforme à faire
dans un
pays comme consistant à
remplacer tout ou partie d'un impôt
sur l'activité économique qui existait avant par une taxe sur le volume
de CO2 émis à partir de combustibles fossiles, cette réforme a un coût
interne à
l'économie du pays qui s'évalue par la formule suivante (à partir de
l'hypothèse d'une taxe
nulle au départ, ce qui n'est certes pas le cas puisqu'on a la TIPP):
Coût = 1/2 (taux de taxe sur la pollution)*((volume de pollution à
l'équilibre sans taxe) - (volume de pollution à l'équilibre avec taxe))
+ coûts des frictions économiques liées à la rapidité de la réforme
(inadaptation temporaire des installations industrielles par rapport au
contexte économique)
-
avantages liés à la réforme fiscale: caractère plus simple du mode de
taxation et de son contrôle pour la pollution par rapport à un impôt
sur l'activité économique; facilitation de toutes les activités
économiques petites et grandes ainsi délivrées du poids de la
bureaucratie qui était liée à l'obligation de payer cet autre impôt;
rééquilibrage entre économie privée officielle imposable, et économie
domestique ou souterraine; réductions des injustices qui étaient liées
aux évasions fiscales, et
des activités parasites de dissumulation fiscale.
Le premier terme de cette somme est la première approximation de ce qui
est en fait un calcul d'intégrale, qui s'explique de la manière
suivante: partant de l'hypothèse d'une non-taxation de la pollution,
augmentant progressivement son taux jusqu'à une valeur donnée en
suivant la courbe formée des états d'équilibre correspondant à chacun
de ces taux: chaque petit pas sur la courbe est la somme des
modifications suivantes:
1) Baisse de l'impôt sur l'activité et élévation du taux de taxe sur la
pollution de la manière qui, considérant la quantité de pollution comme
fixe, ne modifierait pas le bilan des rentrées fiscales : bilan nul
pour l'Etat, bilan nul pour les administrés.
2) Diminution de la quantité de pollution émise pour retrouver
l'équilibre économique : comme on est au voisinage de l'équilibre,
bilan nul pour les administrés; bilan négatif pour l'Etat, d'ampleur
(baisse de pollution * taux de taxe)
3) Le fait que la baisse réelle à effectuer sur impôts standard sera de
moindre ampleur que celle évoquée au 1) pour rétablir le total des
rentrées fiscales : bilan remonté au statut quo pour l'Etat, coût du 2)
reporté sur les administrés.
Le premier terme du coût économique interne total de la réforme est
donc plus exactement :
Intégrale entre volumes de pollution, de ((montant de la taxe pour
laquelle l'équilibre économique présente ce volume de pollution) *
différentielle de volume de pollution).
Autrement dit: cela ne coûte que dans la mesure où c'est efficace pour
réduire la pollution, et son coût est du deuxlème ordre par rapport au
taux de la taxe s'il est faible. Dans le cadre d'un marché des droits à
polluer entre Etats, une taxe de montant égal au prix d'achat de ce
droit sur le marché, optimise l'intérêt du pays.
A propos du deuxième terme: de toute façon il va bien falloir arrêter
de poller, et ce le plus tôt possible. Il faut donc commencer la
réforme de bonne heure pour éviter d'être rattrapé ensuite par
l'urgence et de devoir affronter des frictions pires.
Quant au troisième, il s'agit d'un avantage très apprécié du point de
vue libéral.
Enfin, ce bilan total des pertes économiques englobe le manque à gagner
des industries pétrolières. Non, je vous prie, ne pleurez pas dessus.
En conlusion, par ce bon moyen de la taxe, une baisse de la pollution
ne coûte relativement pas grand-chose à l'économie : cela ne coûte que
si cela
réussit, et cela a des avantages collatéraux très appréciables pour
l'économie (troisième terme de la formule). Le taux de taxe définit le
taux d'effort que l'Etat fait faire au système productif pour essayer
de réduire la pollution.
Autres blocages irrationnels
Problème de la "Morale de l'Etat"
"Je
n'approuve d'ailleurs pas philosophiquement le fait que l'Etat taxe des
activités prétendument nuisibles, genre le tabac. Si le
tabac et la
pollution sont immorals, alors l'Etat devrait pas s'arrondir ses fins
de mois dessus. On n'achète pas le droit de nuire à la
santé d'autrui."
La pollution est immorale et devrait légitimement être proscrite, mais
devant l'impossibilité pratique et politique de poser rapidement une
telle interdiction, alors qu'il est urgent de diminuer la pollution
autant que possible, et devant la nécessité de donner à tout impératif
la forme et la souplesse nécessaire pour que le marché puisse la gérer
au mieux, la taxe est bien l'instrument adapté. Précisément, une taxe
forte et en
augmentation permanente pour pouvoir de mieux en mieux rejoindre
l'effet
de ce que la contrainte devrait être: une interdiction.
"L'Etat
prélève
déja beaucoup
beaucoup trop en France et la priorité est de forcer l'Etat
à faire des
économies et à mieux gérer son budget avant de lui
augmenter ses
recettes. C'est pourquoi je
suis farouchement
opposé à toute taxe
nouvelle. A la
limite, je serais prêt à discuter de l'instauration de
meilleures taxes
quand on en aura supprimé un bon paquet."
"l'Etat devrait pas s'arrondir ses fins de mois dessus. On
n'achète pas le droit de nuire à la santé d'autrui."
à quoi j'ai répondu:
Si vous parlez de la moralité de
l'Etat
comme si c'était
une personne
qui profite ou...: non-sens. L'Etat n'a pas une âme qu'il faut
sauver
du péché, c'est un système pour prendre des
mesures qu'on souhaite le
plus possible utiles à l'intérêt
général.
Sa réponse, apparemment refusant de capter ce que je voulais dire, et
restant dans le flou conceptuel total:
"Et
vous vous nous faites quoi avec votre idée de matraquer
les
pollueurs ? C'est pas un système basé sur la
moralité? Ben si, tout
pareil.
La consommation de tabac coûte
cher à
tout le monde, tout
spécialement
en frais médicaux, je ne parle que du court terme. Simplement
l'Etat
n'utilise pas l'argent ainsi récolté pour lutter contre
le cancer ou le
tabagisme. Il engraisse le mamouth sur les maladies des autres.
L'Etat doit montrer l'exemple,
s'il
veut adopter une posture moraliste
et responsabilisatrice. Sinon, frauder devient un sport national."
Toutes les idées politiques sont fondées sur la moralité, mais elles ne
sont pas "tout pareil" pour autant: le problème est de savoir si elles
le sont de façon rationnellement construite et adéquate pour parvenir
effectivement au meilleur résultat, ou de façon foireusement poétique.
Mais si on attend que le budget de l'Etat soit assaini et que le total
des impôts ait largement diminué avant de s'occuper de l'environnement,
la planète a largement le temps de crever avant. Nous sommes déjà dans
l'urgence, on ne peut pas attendre ainsi.
En effet la bonne question est de savoir quelle justice il
est bon d'imposer aux gens, après quoi l'Etat gèrera comme il peut
l'argent récolté, dont le montant total peut de toute façon s'ajuster à
ce qu'on décide par ailleurs, via un réajustement compensatoire des
impôts classiques lorsqu'une réforme est décidée dans un impôt
nouveau. Pourquoi il ferait spécialement et nécessairement à chaque
réforme un plus mauvais usage de ses recettes, alors même qu'on ne
décide pas d'augmentation totale de celles-ci ? Mais
puisqu'on discute de ce que l'Etat devrait faire, et qu'on se place
ainsi de son point de vue, on n'a pas à l'accuser en même temps de
faire le contraire de ce qu'on voudra s'il fait ce qu'on veut qu'il
fasse ! Il n'y a pas davantage de raison rationnelle qu'il fasse
spécialement un plus mauvais usage de l'argent public à l'occasion du
remplacement d'un impôt par un autre impôt, qu'en l'absence de ce
remplacement. Ces considérations ne font pas partie du même univers.
Le fait que l'Etat montre ou non l'exemple réside dans la question de
la gestion de ses dépenses, question qui n'a aucune raison d'être
mélangée avec celle de l'origine de ses recettes. Or des recettes
issues de mesures utilement dissuasives ne sont pas en soi reprochables.
Il est de toute façon une bonne chose de remplacer tout ou partie d'un
impôt
libéralement illégitime (sur le revenu, TVA, CSG, succession etc) par
un impôt que
la légitimité exigerait, comme celui sur la pollution. Ceux
qui ont peur d'une telle réforme ne sont à mon sens nullement de vrais
libéraux, mais bien plutôt des conservateurs pliés (consciemment ou
par crédulité) aux intérêts des companies pétrolières.
"si
l'activité disparaît, donc la pollution, la taxe
disparaît, donc
il faut garder le pollueur, et s'il a des soucis financiers il faut
même le subventionner pour qu'il reste."
Eh bien non logiquement, s'il disparaît
il ne faut pas le garder
ni le
subventionner, la taxe disparaîtra avec lui et ce sera
très bien ainsi.
Quant à l'idée que l'Etat aurait intérêt à ce que les pollueurs restent
en
place, au point d'être tenté de les soutenir: quand
bien même on pourrait soupçonner l'Etat d'avoir "intérêt" à maintenir
des sources particulières de ses rentrées fiscales comme s'il n'était
pas de toute façon
le maître de leur montant total, et donc à favoriser en douce les
mesures en ce
sens, on peut remarquer qu'en fin de compte il n'a nul besoin de
maintenir en place les pollueurs pour y parvenir: il lui suffit
d'augmenter le taux de taxation sur ceux qui restent, ce qui est
toujours
légitime puisque d'une part il est humainement impossible de faire
payer les pollueurs autant qu'il serait légitime de faire (autrement
dit, les conséquences de la pollution sont si graves que la taxe ne
sera jamais aussi forte qu'elle devrait, aussi élevée
qu'elle puisse être elle sera
toujours légitime), d'autre part la diminution
du volume de pollution démontre que le système économique est en train
de s'adapter à l'exigence de baisse de la pollution, et qu'il est donc
raisonnable d'exiger que les autres acteurs suivent l'exemple.
L'esprit de responsabilité
Extrait des Cercles Libéraux:
"Nous
devons dire aux écologistes que nous ne pensons pas que l'environnement
sera mieux protégé si on en confie toujours plus la garde à l'Etat.
Lorsque l'on dit que l'Etat est responsable, plus personne ne se sent
responsable.
Discours CN PR Port-Marly,
décembre
92
L'important
aujourd'hui est de faire appel à l'esprit de responsabilité des acteurs
économiques, de faire bénéficier la protection de l'environnement de la
vitalité et de l'émulation créatrice de l'économie privée.
Kyoto, un mariage de l'économie
et de
l'écologie,
Alain Madelin et Brice Lalonde, 26 novembre 1997"
Extrait de la discussion:
"celui qui paie la taxe n'a aucune raison de faire des efforts
puisque l'état bienfaisant passera derrière lui pour
nettoyer.Et
pourquoi
faire mieux que le voisin qui paie la même taxe et se comporte en
parfait cochon? Qu'est ce qu'il y gagne ?"
" Il est toujours plus facile de
payer que d'investir dans de
nouvelles technologies et dans la recherche. Il est tout a fait
plausible que certains aient bonne conscience et s'ils sont
forcés de
payer une taxe considèrent qu'ils ont réalisé un
effort suffisant.
C'est un phénomène classique."
"OK ! Je paie la taxe et je continue
allègrement à faire n'importe quoi. Voilà ce que vous allez récolter"
L'esprit de responsabilité, ça marche avec le devoir de charité des
individus envers leurs proches.
Ca ne marche pas avec les entreprises par rapport à des problèmes qui
ne touchent pas directement leurs propres perspectives de profit, et
qui ne touchent même pas les gens qu'ils côtoient, puisqu'il s'agit ici
d'un problème planétaire dont la compréhension n'est pas de leur
compétence. En effet, le but et la responsabilité d'une entreprise
c'est de faire du profit,
pas de chercher à se donner bonne conscience.
Je ne vois pas comment quiconque paie une taxe sur la pollution peut
imaginer qu'il a fait un effort pour ne pas polluer: au contraire il a
été sanctionné pour sa mauvaise conduite. La taxe oblige à faire des
efforts, justement pour ne plus la payer, donc pour ne plus polluer.
Ceux qui attendent des travailleurs et entreprises qu'ils travaillent
par générosité ou "esprit de responsabilité" de type altuiste pour
leurs clients ou pour le bien public, sont les communistes. En effet,
une entreprise ne peut pas avoir d'autre but que de faire du profit,
sinon elle perd à la concurrence et disparaît.
Pour que les entreprises qui ne regardent que leur profit acquierent
enfin l'esprit de responsabilité par rapport à l'environnement et
soient notamment amenées à prendre les bonnes décisions
d'investissement dans des nouvelles technologies non-polluantes, il
faut les frapper au porte-monnaie suivant leur pollution, ni
plus ni moins.
Sinon c'est suicidaire: ce serait donner un avantage compétitif à ceux
qui bafouent leurs responsabilités environnementales, par rapport à
ceux qui les respectent, lesquels seraient condamnés à la faillite (ou
au rachat...).
Le problème des brevets et de
l'organisation de la recherche
Il y a longtemps déjà, j'ai entendu la rumeur suivante (qui serait donc
à vérifier et préciser): la raison pour laquelle nous continuons à
consommer tant de pétrole, ne serait pas que cela est vraiment
incontournable techniquement, car des technologies qui auraient permis
de s'en passer auraient déjà été mises au point depuis longtemps. Mais
le
problème serait que les companies pétrolières en auraient
systématiquement
acheté les brevets afin d'en empêcher l'utilisation. Si cela était
vrai, alors il serait urgent de lancer des mandats d'arrêt
internationaux pour crimes contre l'humanité en vue de condamner à des
tortures à vie, les "responsables" de ces actes aussi innomables. En
effet, la motiviation initiale des conventions sur les brevets était
de favoriser l'apparitions de nouvelles technologies. Les utiliser pour
enterrer ces apparitions, c'est détourner l'esprit de ces lois, en
faire un usage totalement illégitime. Heureusement que le système
français des brevets prévoit (unique en son genre) qu'en cas de non
exploitation pendant deux ans, le droit d'un brevet sera rendu à son
inventeur (source: Wikipedia);
mais on peut encore chercher à mieux faire (le mettre tout de suite
dans le domaine public, et appeler les autres pays à
une évolution en ce sens...).
Voir le dossier (que je n'ai pas regardé) Who killed
the electric car ?
Mais concentrons-nous ici sur la question du financement de la
recherche et développement en technologies non ou moins polluantes
(dont
en particulier consommation d'énergie fossile).
Ce domaine a deux spécificités:
- Le développement, la mise en application et l'utilisation
maximale de ces technologies, est une urgence à l'échelle mondiale pour
protéger les intérêts de tous (et non seulement des consommateurs des
produits fabriqués à l'aide de ces technologies)
- Il y a déjà de nombreuses organisations non
gouvernementales qui
s'en soucient
Dans ces conditions, le meilleur modèle de financement de la recherche
en ce domaine serait à mon sens le suivant, comme ce ne doit pas être
précisément aux consommateurs de certains produits, de payer pour des
recherches en méthodes de production non polluantes qui profitent en
réalité à tous:
En parallèle et partenariat avec la recherche publique qui n'a pas de
raisons de s'arrêter, des laboratoires à base de financements privés
(investissements) pourront se développer. Comme pour les dépôts de
brevets, les découvertes devront être publiées; dans la mesure du
possible, contrairement aux dépôts de brevets, la description complète
permettant la mise en oeuvre effective de la technologie devra être
incluse dans la publication ou sinon y être ajoutée par la suite
(obligation de répondre aux demandes d'informations complémentaires et
d'accueillir des observateurs du procédé de fabrication).
Contrairement aux brevets, nul ne pourra interdire une quelconque
industrie dans le monde, de mettre en oeuvre cette technologie sans
payer un quelconque droit, de sorte que cela n'amènera aucun profit de
monopole dont les inventeurs puissent exiger une fraction.
Mais le remboursement des investissements effectués pour cette
recherche pourra se faire a posteriori, de la part des organisations
non-gouvernementales de protection de l'environnement, d'une manière
libre de taxes, voire accompagnée d'un complément de subventions
publiques proportionnelles, suivant un montant que ces organisations
décideront librement, à partir des études et observations suivantes
qu'elles auront elles-mêmes menées et soumises aux débats publics avec
les études d'autres observateurs et d'autres organisations indépendants:
- L'originalité de ces découvertes, et la difficulté du travail qui y a
mené (y compris la prise de risque de faire des recherches pouvant ne
pas aboutir)
- L'utilité que se trouve prendre effectivement leur mise en oeuvre à
travers le monde, sur un plan purement économique d'une part, sur le
plan environnemental d'autre part.
Voici en effet les avantages d'une telle méthode:
La compétitivité de ces nouvelles technologies propres (non ou moins
polluantes), et donc les chances et l'ampleur de leur adoption, se
trouvent renforcées, d'une part par la forte taxation sur
la pollution, d'autre part par le caractère universellement libre et
gratuit de la mise en oeuvre de ces technologies propres.
Le libre partage et l'enrichissement mutuel des avancées scientifiques
et technologiques, non entravées par des problèmes de copyright ou de
brevets, en accélère le rythme et en réduit le coût.
Le financement en vient de décisions conscientes et indépendantes
issues d'une évaluation fine des mérites et avantages collectifs de
cette technologie, et a donc des chances d'être plus juste que celui
venant de méthodes de type monopolistiques aux effets pervers et
contre-productifs bien connus (en effet, par exemple, le bénéfice issu
d'une pratique monopolistique basée sur des brevers est le
plus souvent nettement inférieur au bénéfice collectif implicite que
pourrait procurer l'utilisation universellement libre et gratuite de
cette technologie, et ce pour des raisons de circonstances techniques
et commerciales n'ayant rien à voir avec la recherche bien pensée de
l'intérêt collectif).
Sur un autre extrait de discussion:
Surtout
si nous stabilisons nos rejets, tandis que d'autres les
décuplent, pas par goût, mais simplement parce qu'un milliard de
personnes vont bientôt accéder à une consommation d'énergie dix foix
supérieure à celle qu'elles ont actuellement.
En littérature, les "anti CO2" seaient des Don Quichotte !
Autrement dit ça ne sert à rien de cesser de voler, piller et agresser,
parce que si on est sage, les gens qu'on laisse tranquille (ou
ici notre bel écosystème) se feront de toute manière piller par
d'autres. Beau
raisonnement "libéral".
En réalité, il est de notre devoir urgent et impérieux de travailler à
instaurer chez nous un modèle de développement propre et libre de
droits, que les pays plus pauvres pourront ensuite naturellement
adopter lorsqu'ils se développeront. C'est peut-être un objectif très
difficile à accomplir, mais devant l'urgence gravissime et la lourdeur
de nos responsabilités, davantage de négligence ne doit pas faire
partie des options.
Sur le principe de précaution
Trouvé chez les mêmes "libéraux":
"
le grand principe de
peur
que constitue le principe de précaution
".
Le principe de précaution n'est pas un principe de peur mais mais la
prise en compte raisonnée des risques scientifiquement considérés comme
plausibles même s'ils ne sont pas certains. Rejeter le principe de
précaution, ce serait poser le principe métaphysique que tout risque
non encore parfaitement démontré avec certitude n'existe pas (puis
ensuite, pendant qu'on y est, histoire d'avoir toujours raison,
toujours faire semblant les yeux
fermés que ce à
quoi on n'a pas cru et qui est
enfin démontré ne l'est pas encore), ce qui
est un principe d'inconscience et n'a rien de scientifique. Ceci dit,
bien sûr, il peut aussi arriver que certaines prétendues applications
particulières de ce principe sous l'impulsion de mouvements politiques
déconnectés de la science soient impropres, tout est à débattre et
réexaminer précisément et scientifiquement suivant les cas particuliers.
"La
constitutionnalité de ce principe constitue un frein majeur à la
recherche. Elle introduit la culture du soupçon sur tout ce qui est
nouveau. Aucune avancée ne peut être réalisée avec l’application du
risque zéro. La prudence des scientifiques ne justifie pas ce carcan
régressif. "
Bien appliqué, il n'introduit pas la culture du soupçon, il ne fait que
prendre acte
des soupçons raisonnables de la part des scientifiques, pour en tirer
les
conséquences qui s'imposent.
"Aucune avancée ne peut être réalisée avec
l’application du risque
zéro."
Ridicule. Il y a des tonnes d'avancées scientifiques et technologiques
qui se font régulièrement et qui sont exemptes de tout soupçon de
risques. Autant avancer en se concentrant sur celles-là (et il y a
largement de quoi faire) plutôt que de commencer par se dépêcher de
prendre des risques inutiles.
Conclusion
En fin de compte, essayer de réduire la pollution d'un point de vue
politique (autrement
dit pousser le système économique à essayer),
par les moyens que nous avons décrits (réforme fiscale + modèle de
recherche-développement décrit plus haut) est facile, parfaitement
équitable et aussi efficace que les contraintes matérielles de la
production le permettent, pour un coût économique global relativement
modique en dehors d'un petit problème de transition (restructurations,
pertes et profits, fermetures d'entreprises), et constituerait même une
avancée appréciable des libertés
économiques et de la réduction du poids de l'Etat, permettant notamment
de recréer assez rapidement les emplois perdus.
Vu l'urgence, il serait
inadmissible de ne pas essayer.
Les seules choses qui peuvent s'y opposer sont, d'une part la
négligence, le
manque
de réflexion et de courage intellectuel à changer de conception de la
fiscalité de la part de la population et des éventuels politiques qui
seraient disposés à bien faire; d'autre part la pression des lobbys
pétroliers sur le pouvoir politique et les médias pour freiner ce
changement.
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Ecologie et libéralisme
Mes
réponses au Pacte
écologique
Proposition de
taxe carbone
Mes réponses au
questionnaire
d'Isabelle Dellanoy sur l'environnement.
Mon désaccord avec
Alternative Libérale
Un
libéralisme
radical et écologique, c'est possible
Sommaire
Liens extérieurs intéressants:
Hubert Reeves, et son
livre
"mal de terre".
Réseau d'associations de lutte
contre le changement climatique
Un bon site indépendant
qui
parle de l'effet
de serre
Quelques
idées pour un éco-libéralisme
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