Le paranormal et la science

Voir le texte de métaphysique qui pose les bases des concepts développés ici

Sommaire

(et en vue pour la suite sur une page séparée: A propos du rôle des sceptiques)

La porte ouverte par la physique quantique

Le monde physique n'existe pas seul, son existence repose sur et consiste en le fait d'être observé par l'esprit, celui de tout observateur ou créature vivante dont la nature transcende celle des objets physiques. Cette intuition métaphysique fondamentale est confirmée et précisée par la physique quantique, indiquant de quelle manière précise les systèmes physiques sont affectés dans leur réalité par l'observation qui en est faite, ce qui est en toute vraisemblance le moyen par lequel l'esprit peut agir sur la matière, et en particulier par lequel chacun de nous, en tant qu'esprit immatériel, peut excercer ses décisions sur son cerveau.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, nous allons ici faire un bref expose de ces notions, afin de préciser comment, en principe, les miracles peuvent se produire, mais qu'il existe une distinction a faire entre différents degrés de possibilités des miracles.

La physique quantique présente le comportement des systèmes physiques alternativement suivant deux modes différents et complémentaires. Le premier décrit le comportement des systèmes physiques livrés à eux-mêmes de facon isolée, en l'absence de toute observation. Ce comportement est entièrement déterministe. Cependant il ne ressemble pas à ce qui serait observable en pratique. Le deuxième mode décrit l'acte d'observation, dont le résultat est indétermiste, suivant une loi de probabilité donnee qu'on sait calculer en fonction des résultats du comportement suivant le premier mode.
Et, cette indétermination vient du fait que le comportement déterministe du système aboutit régulièrement à des états qui ne ressemblent à aucun état du style de ceux qui ressemblent à quelque chose tel qu'on pourrait observer en pratique, mais à des états "intermédiaires" entre plusieurs tels états. Or, il n'y a aucun principe physique vraiment rigoureux qui puisse distinguer effectivement quand et comment un état physique donné serait à qualifier d'état "pur" d'un point de vue observable, ou au contraire doit être interprété comme étant une combinaison de plusieurs possibilités. Cela ne "se produit" pas au niveau élementaire, mais seulement d'une maniere floue appelée "décohérence", tenant au fait qu'on considère un système d'un grand nombre de particules, ce qui permet de faire des approximations. Parmi ces approximations se trouve le fait qu'il est de plus en plus irréaliste d'envisager que la suite de l'expérience puisse ramener un certain état vu comme composite, sous une forme qui redevienne observable en tant que telle (d'une manière qui le distingue de ce que serait une distribution de probabilités sur les différents états possibles en lesquels il était vu comme décomposé).

Ainsi, "au niveau élémentaire" des lois de la physique à strictement parler, il n'y a pas d'observation, mais seulement une évolution déterministe; et le fait que l'observation donne au hasard une seule des possibilités observables et non de façon déterministe une combinaison d'entre elles qui perdure (une combinaison linéaire des états possibles de l'observateur, qu'on pourrait interpréter comme n'étant que plus tard ramené à une somme de probabilités classiques en étant "observée par quelqu'un d'autre"), n'est pas une propriété intrinsèque (rigoureuse) du monde physique. C'est une propriéte parachutée de l'extérieur, par l'acte d'observation (même si en un autre sens il se trouve que cette propriété d'observation se fait dans le contexte de l'implication d'un grand nombre de particules qui rendant cette observation pratiquement irréversible en détermine l'effet observable d'une manière que la pure théorie permet à la limite de définir avec ses lois de probabilités, sans faire intervenir de principes étrangers).

On peut également montrer, ou du moins montrer qu'il y a une forte indication au vu de la théorie, que le résultat de ce hasard qui apparaît lors de l'observation (passage d'une liste de possibilités avec leurs probabilités respectives, à un seul résultat réel effectif) n'est pas la découverte d'une propriété de l'état du système tel qu'il était réellement bien que de façon cachée ou inconnue avant l'observation, mais que ce résultat est produit par l'observation elle-même.

Nature de l'action de l'esprit observateur sur la matière; sa compatibilité avec les lois de la physique

Ainsi, c'est l'esprit qui par l'acte d'observation "interprète" l'état d'un système comme étant une combinaison de possibilités avec leurs probabilités respectives (ou plutôt qui distingue parmi les possibles la liste de ce qu'il verrait comme observations possibles; puis voit se réaliser un seul résultat, sans savoir si l'état observé est exactement l'état avant observation ou un qui s'en écarte, autrement dit on ne peut pas savoir quelle était avant l'observation la probabilité d'observer ce qu'on a finalement observé), et c'est l'esprit qui "réalise" (rend réelle) la possibilité qu'il observe. Ceci indique une possibilité de principe par laquelle l'esprit pourrait agir sur la matière en choisissant le résultat d'une observation au lieu de le subir, faussant ainsi les lois de probabilité.

Rigoureusement parlant, il ne s'agit pas d'une violation des lois de la physique, ni même des lois de la probabilité.
En effet, rigoureusement parlant, le concept de respect des lois de probabilités par la réalité n'a aucun sens, pour la raison suivante:

Des lois de probabilité données disent quelles sont les possibilités de résultat, mais non quel sera le résultat effectivement. Quel que soit le résultat effectivement obtenu qui était de probabilité non nulle, on ne pourra jamais dire que les lois de la probabilités sont violées. Démonstration par l'absurde: dans le cas contraire, la réalisation de possibilités peu probables seraient considérée comme violation des lois de la probabilité. Mais suivant un tel concept, sous l'hypothèse du respect rigoureux des lois de probabilités données, il y aurait une probabilité non nulle pour que les lois de probabilité soient violées. Mais cela est absurde: le respect d'une loi ne saurait être rigoureusement considéré comme pouvant éventuellement entraîner une violation de cette même loi.

Et si on passait à la loi des grands nombres ?

On pourrait se dire : oui mais les lois de probabilité retrouvent un sens lorsqu'on invoque un grand nombre d'occurences d'une même expérience. Bien. Cela ne fait de diminuer astronomiquement la chance d'un comportement donné, ce qui asymptotiquement se rapproche d'une impossibilité. En un sens on pourrait répondre que cela ne change rien sur le fond du principe: toute combinaison du Loto n'a qu'une infime chance de tomber, et pourtant il faut bien qu'une certaine combinaison tombe. Aussi, l'esprit pouvant avoir ses caprices échappant à toute loi, ses choix peuvent éventuellement être "du point de vue de la matière" qui ne comprend rien à la liberté de l'esprit, toujours passer pour une sorte de comportement aléatoire.
Et puis, l'hypothèse à la base du concept de vérification d'une loi de probabilité, à savoir la répétition d'un même état initial pour faire une statistique sur les états finaux, n'a plus cours au niveau de la conscience: un être conscient ne revient jamais deux fois dans un même état, et entre deux êtres conscients se trouve toujours une dissemblance, de sorte que cela n'a aucun sens de faire une loi de probabilité sur le comportement d'une conscience, puisque malgré le grand nombre d'expériences, chacune d'entre elles est unique et non répétable.

Classification des miracles suivant leur degré de possibilité

Je distinguerais trois sortes de miracles:

- Les miracles possibles, qui du point de vue de la physique quantique sont seulement des phénomènes classifiés improbables (de probabilité faible mais non nulle). Par exemple, une diminution d'entropie est un miracle possible. Le fait qu'il soit rigoureusement possible n'enlève rien à son caractère fondamentalement miraculeux, à cause de la valeur astronomiquement faible de sa probabilité (de l'ordre de l'exponentielle de moins le nombre d'Avogadro dans le cas d'une diminution d'entropie). Je parle d'un caractère d'improbabilité qui serait irréductible, c'est-à-dire qu'il est rigoureusement impossible de préparer des conditions physiques qui permettent, conformément aux lois de la physique, d'en favoriser la réalisation (rendre la probabilité moins insignifiante). En particulier, la méthode qui consisterait à ne retenir que les résultats souhaités et oublier les autres ne fonctionnerait pas parce que les cas d'échec seraient irréductiblement encombrants (par exemple dans le cas où on cherche une diminution d'entropie, les tentatives auront pour effet de très probablement augmenter l'entropie en plus grande quantité).

- Les miracles impossibles mais concevables. C'est-à-dire ayant une probabilité rigoureusement nulle mais ne constituant une violation des lois de la physique que de manière locale. Par exemple une désintégration du proton en positon et photons, si les lois de la physique présentaient ce phénomène comme impossible.

- Les miracles mathématiquement impossibles, car entraînant des incohérences logiques dans la description (et l'existence même) de l'état de l'espace alentour. Par exemple une violation de la conservation de l'énergie, qui contredit un théorème géométrique en relativité générale, ou une violation de la conservation de la charge électrique, qui contredit un théorème d'électromagnétisme. Ainsi, si comme il le semble la multiplication des pains par Jésus constitue une création de masse violant la conservation de la masse, cela provoque logiquement une anomalie dans la géométrie de l'espace-temps, en un lieu qui suivra exactement la trace d'une compensation par une ombre correspondante (dont le comportement n'est pas précisé), celle d'un défaut de masse (ou masse négative) correspondant au creux laissé par la masse apparue, qui perdurera tant qu'elle n'aura pas trouvé compensation (une masse positive à laquelle s'annihiler). Mais en discutant une fois avec des chrétiens évangéliques, cela ne semblait nullement les perturber: leur Dieu est bien tout-puissant au point d'être sans problème capable de violer les théorèmes mathématiques. Ainsi, en leur demandant si Dieu est capable de faire que 2 et 2 fasse 5, ou de dessiner un cercle carré, leur réponse sera oui.
On peut encore souligner la mesure considérable de l'absurdité que représente la conception d'une telle masse négative (en tant qu'ombre résiduelle conséquence logique nécessaire de la création d'une masse apparente là où il n'y en avait pas) à la lumière de l'hypothèse où un trou noir passerait à proximité : l'entropie d'un trou noir étant proportionnelle à son aire, et le rayon d'un trou noir étant proportionnel à sa masse, la croissance de l'entropie due à la chute d'une masse dans un trou noir est proportionnelle au produit des masses du trou noir et de l'objet qui tombe dedans. Si donc une masse négative tombait dans un trou noir, cela entraînerait une diminution d'entropie proportionnelle à la masse d'un trou noir. Comme il n'y a aucune limité théorique à la masse d'un trou noir, cela signifie qu'une masse négative finie donnée constitue déjà un réservoir de décroissance d'entropie potentiellement infini. Relativement beaucoup plus concevable serait la matérialisation d'une concentration préalable de masse, au pire de la masse cachée de l'univers, ou déjà plus raisonnablement (mais encore trop peu à mon sens) de constituants des gaz de l'air. De façon générale, au vu des lois de la physique, j'estime que pour des raisons de nécessaire cohérence mathématique les lois de conservation de l'énergie et de l'impulsion doivent être tenues pour inviolables, y compris par les phénomènes miraculeux.

Dans toute la suite nous excluerons toute considération des miracles les plus impossibles (deuxième et troisième type), et ne retiendrons comme raisonnables que les miracles du premier type, liés à la mesure quantique.

On pourrait à la limite rajouter un autre type de miracles encore, qui consisterait dans l'utilisation de subtilités encore inconnues dans les lois de la physique, et dont la possibilité se découvrirait lors d'une prochaîne révolution de la physique théorique (dimensions supplémentaires liées aux supercordes ou autres gravitations quantiques). Cela ne ferait que reculer le problème, puisque c'est de l'action originale de la conscience avec son caractère non rationalisable (cf métaphysique) dont il nous faut rendre compte. Et pour cela, le truchement de la mesure quantique est bien la voie la plus pertinente.

Quelques exemples concrets, en bref

La conscience ordinaire

Le premier exemple de phénomène miraculeux au sens que nous venons de définir, c'est bien sûr, d'après le point de vue métaphysique indiqué, celui de la conscience elle-même dans son exercice ordinaire. S'il n'est pas facile à mettre en évidence, ce n'est pas parce qu'il ne se produit pas souvent, mais au contraire parce qu'il se produit quasiment toujours en sorte qu'il n'est pas évident de le comparer à son absence pour montrer son caractère effectivement miraculeux.

Pourtant, il existe bien comme il se doit des situations où la conscience s'absente, de sorte que le corps perd son comportement miraculeux ordinaire dit "conscient" sans qu'une cause physique puisse en être identifiée, pour adopter un comportement non miraculeux, autrement dit inconscient: c'est bien connu et cela s'appelle le coma (ou plus précisément un certain type de coma, comme il m'a semblé facile d'interpréter un jour où j'ai lu la description des différents types de coma...).
Dès lors, certains phénomènes paranormaux comme celui de la télépathie n'ont rigoureusement nul besoin impératif d'une explication physique, puisqu'ils n'affectent que la conscience, qui est immatérielle, avant que le libre arbitre de celle-ci ne s'exerce sur la matière dans son exercice ordinaire.

En bref, mes positions sur des exemples classiques

Voici mon avis sur la véracité ou la réalité de chacun des phénomènes suivants, au-delà des causes physiques ordinaires (trucages, biais méthodologiques et autres):

Je ne crois pas à:

Je n'ai pas d'opinion sur les Ovni et ça ne m'empêche pas de dormir.
Par contre je crois, sur l'existence d'au moins certains cas authentiquement paranormaux parmi ceux rapportés, concernant :

Les guérisons par impositions des mains

Ma soeur pratique cela sur elle-même couramment, et dit que ça marche. Cela me semble donc plausible. Par exemple en mettant la main au-dessus d'une blessure ou autre.

Il m'est arrivé de rares fois (2 ou 3 fois) que quelqu'un me propose de me soigner ainsi. Mais après m'y être légèrement plié par politesse, j'ai rapidement refusé.
La sensation reçue ainsi me suggère que probablement il se passe réellement quelque chose. Cependant, dans les situations auxquelles j'ai eu affaire cela ne m'inspirait guère confiance:

La radiesthésie

Je connais des gens qui retrouvent des objets perdus dans une maison à l'aide d'un pendule (de quelques centimètres de long, donc aux oscillations rapides), soit en se promenant concrètement avec le pendule dans la maison, soit en promenant le pendule au-dessus d'un croquis représentant les différentes pièces de la maison (la "représentation" étant de nature d'ailleurs moins visuelle que verbale, avec les noms  des pièces écrits dessus); ceci se généralise à une liste d'hypothèses abstraites, le croquis ne ressemblant pas forcément visuellement aux lieux explorés mais pouvant consister en liste de mots dans des bulles représentant les différentes hypothèses. Par exemple ils ont pu retrouver à distance à l'aide de croquis les clés égarées dans la maison de leurs amis.
La nature physique de la force en jeu n'est pas précisée. D'après mon observation de les avoir vu faire, cela semble être une action de l'esprit sur les tremblements de la main dont dépendent les mouvements du pendule. D'après les témoignages, ça marche plutôt bien (certes seulement avec les personnes "douées" au sens d'un don de type médiumnique, et il n'y a pas non plus de garantie à 100%). Une fois par hasard j'ai assisté à une recherche. On ne cherchait pas à prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, on cherchait seulement l'horaire de train. Le pendule s'est agité devant l'ordinateur. Bien sûr l'horaire peut se trouver sur internet. Les esprits ont de l'humour...

Le spiritisme (tables tournantes) et la lévitation

Ma mère et un certain nombre de proches (de la famille et d'amis) ont fait tourner les tables un certain nombre de fois, il y a de cela longtemps (je me souviens vaguement d'avoir vu faire ça, et d'y avoir même participé une ou deux fois, quand j'étais petit). Je ne peux pas en rapporter moi-même un témoignage assez précis, mais je fais confiance à ma mère (et ma soeur) quant à la description de ce qui a pu se passer. Voici:

Il s'agissait d'une table en bois (de préférence petite, du genre 50 cm de haut et de côté, mais cela pouvait aussi fonctionner avec une grande table).
A plusieurs personnes en général (sauf exceptions), on mettait les mains légèrement au-dessus de la table (quelques centimètres au-dessus: sans la toucher, donc). Au bout de quelques minutes, elle se mettait à craquer (comme les craquements qu'entraîneraient des changements de température), tandis qu'on ressentait de légères sensations dans les mains (une sorte de petite chaleur ou électrisation, mais pas de poussée). Puis la table se mettait à avancer, sans qu'on la touche.

Il lui arrivait même de se soulever un peu (soulever les deux pieds d'un côté pour reposer sur les deux autres), toujours sans qu'on la touche avec les mains, mais pour cela il valait mieux l'aider en faisant buttoir par les pieds devant les pieds de la table qui se maintiendront au seul: donc, cela ne fournit clairement pas l'énergie nécessaire au soulèvement.

Aussi, dans cette expérience il vaut mieux ne pas porter de bague aux doigts, car il a été observé que les bagues portées lors d'une telle expérience se mettent à chauffer, privant donc la table d'une partie de son énergie, gênant donc son mouvement.

Cela était fait généralement dans la bonne humeur; cependant, le phénomène lui-même (les impressions engendrées) faisaient peur, de sorte qu'à la fin de cette aventure on n'eut désormais nulle envie de recommencer.

La présence de certaines personnes n'aimant pas cela (par exemple mon père), empêchait le phénomène de se produire. Ce fut une influence sentimentale, non une influence liée à une quelconque affaire de contrôle d'authenticité du phénomène, puisque la situation (le fait que le phénomène était réel car personne ne trichait) n'était pas moins claire à ceux qui pratiquaient la chose qu'à ceux dont la présence l'empêchait de se produire. Je répète pour que ce soit bien clair, ce qui gênait la réalisation du phénomène, c'était bien précisément la présence des gens qui n'aimaient pas ça parce que, sachant parfaitement que c'était réel, cette réalité les dérangeait, moralement ou sentimentalement (jusqu'à ce qu'à la fin, comme je disais, ça déplaise à tout le monde, de sorte que plus personne ne veuille recommencer); ces gens qui dérangeaient n'avaient nullement plus spécialement que les autres le projet de procédér à une quelconque inspection d'éventuels trucages (pour quoi faire, alors qu'il était déjà clair et évident à tous qu'il n'y en avait pas ?).

Parmi les personnes que nous connaissions pratiquant cela, il y en avait une qui rapportait qu'en le pratiquant toute seule chez elle cela fonctionnait, et pourtant elle n'y croyait pas (comme quoi l'humain n'est pas toujours rationnel, ses croyances "rationalistes" comme les qualifieraient certains, pouvant très bien subsister à une réfutation flagrante).
 
Pour compléter ce tableau et tenter une fois de plus de prévenir toute interprétation insensée, je signalerai également que ma mère n'est ni folle ni farfelue, elle a au contraitre parfaitement les pieds sur terre (elle a un sens fort, dirais-je lourd, des réalités et responsabilités terre-à-terre), bien plus que mon père (doux rêveur).
Parmi tous les gens impliqués ou au courant de l'affaire, il était clair à tous que cela était réel et qu'il n'y avait aucun trucage, au vu des circonstances. Faut pas prendre les gens pour des cons enfin, il est trop facile d'imaginer abstraitement l'hypothèse d'un trucage, et très facilement cette idée aurait circulé, voire se serait imposée, si jamais elle avait été plausible. Vue la manière dont les choses se passaient, une telle hypothèse s'avérait manifestement ridicule, impensable, mille fois plus absurde que tout phénomène paranormal lui-même, clairement incompatible avec les détails des observations, et aussi avec les caractères des gens: qui donc aurait voulu faire une farce en bougeant la table lui-même ? Personne n'a été observé à le faire, et on se connaissait bien, il n'y avait personne qui aurait eu un caractère de farceur du genre à le faire, d'autant plus que ça aurait été bien difficile (notamment de faire craquer les tables et chauffer les bagues, sans que personne ne s'aperçoive de la supercherie). Aussi, comme cela ne se passait pas toujours dans les mêmes groupes de personnes, il aurait fallu un certain nombre de tricheurs: idée encore plus ridicule.

Ceci dit, je ne force personne à me croire. S'il y a des gens qui veulent croire que je raconte des sornettes ou que je me laisse ainsi berner par des sornettes, libre à eux, c'est leur problème qui ne me regarde pas. Je ne peux pas venir prouver aux gens que ma mère et les gens qui ont pratiqué cela avec ou sans elle ne sont pas des fous, que leur témoignage est fiable, et que, étant donné ce que je sais, il serait éminemment absurde et débile de ma part de considérer que l'hypothèse d'un trucage ou d'une erreur d'appréciation (autrement dit l'hypothèse d'une quelconque cause de cette histoire autre qu'un réel pouvoir des esprits invisibles à faire bouger les tables), aurait la moindre chance d'être vraie. Je le sais simplement et cela me suffit.

Tout ceci n'enlève rien au fait que, en vertu des lois physiques, la conservation de la quantité de mouvement (au même titre que celle de l'énergie) est un théorème mathématique auquel il n'y a aucun échappatoire possible.
Pourtant, si un phénomène semble étrange au vu des lois de la physique, il n'y a aucun sens à dire que ces lois ne s'appliquent plus et doivent être oubliées.
Au contraire. Car quels que soient les phénomènes, étranges ou non, l'univers physique continue d'exister, et est donc descriptible dans le langage de la physique. Et il est d'autant plus intéressant d'examiner en détails un phénomène du point de vue physique, que ce phénomène semble en défier les lois.

J'ai lu sur internet (précisément le forum de l'association CASAR, forum qui n'a eu qu'une très courte durée de vie, sans doute à cause de la pertinence de mes réponses en discordance avec son mode d'esprit paranoïaque, dont ma critique de Philippe Viola), une liste de récits de phénomènes de lévitation paranormale. Il était également fait mention de cas d'effet opposé, où des objets étaient miraculeusement cloués au sol.
Il ne m'intéresse pas de discuter si ces phénomènes étaient ou non réels. Je ne vois guère de raison de douter de leur réalité, surtout sachant, comme je viens de le dire, que les tables tournantes existent, et ne voyant aucune différence fondamentale entre les deux types de phénomènes; mais il ne m'appartient pas non plus de défendre la réalité d'un récit particulier rapporté par d'autres et dont je ne suis pas responsable. Vu le nombre de ces récits, je trouve plausible qu'il y en ait au moins quelques-uns parmi eux qui soient réels.
Ce qui m'intéresse là-dedans, c'est de voir si je peux faire avancer le schmilblick par une interprétation physique de ces phénomènes.
Et voici: au vu des différents exemples dont j'ai pu avoir connaissance, et au vu des lois de la physique que je connais, et de la nature des modes d'action possibles de l'esprit sur la matière que suggèrent les considérations plus haut (hasard quantique), l'interprétation la plus plausible de ces phénomènes me semble être la suivante:
Cette action paranormale des esprits sur la matière ne serait pas directement une action mécanique (ce que confirment les expériences de ces âmes novices de gens qui lors d'une expérience de mort imminente voudraient parfois pousser des objets "à la main" et s'en trouvent incapables); mais c'est une opération de magnétisation (et/ou éventuellement électrisation) des objets (au moins la table, et probablement aussi le sol comme support d'interaction); à partir de quoi le mouvement mécanique des objets qui intervient n'est autre que celui provoqué par la force électromagnétique ordinaire, entre la table et le sol. Ainsi le mouvement lui-même est naturel, conforme aux lois de l'électromagnétisme, tandis que le phénomène paranormal en jeu est celui d'une acquisition anormale de propriétés électromagnétiques (genre polarisations magnétiques des atomes), par des objets qui n'ont pas naturellement de telles propriétés.
(Remarque: dans le cas de forces intenses comme celles en jeu dans la lévitation, il me semble que ce doit forcément être une force à dominante magnétique, puisqu'une force électrique serait insuffisante dans les limites à respecter pour éviter le risque de provoquer une décharge).
L'effet de craquement dans ces conditions est bien compréhensible: la polarisation magnétique des atomes modifie légèrement leur géométrie, et entraîne des tensions (légères dilatations ou contractions orientées) dans le matériau.

Donc ceci est un appel à vérification physique: si jamais vous avez l'occasion d'être confrontés à des phénomènes de lévitations ou tables qui tournent, approchez un peu un détecteur de champ électromagnétique (voire une simple boussole) pour voir si un effet y est détecté au cours du mouvement (à moins que la magnétisation soit de forme alternative, empêchant la détection par une boussole laquelle n'est sensible qu'à un champ continu, mais cela m'étonnerait un peu quand même).

A propos de la méthode scientifique

Dois-je rappeler que je suis fondamentalement attaché à la méthode scientifique.
Mais je rappellerais aussi que j'entends ce terme, non comme enfermé dans des règles rigides fixées au départ une fois pour toutes, mais comme quelque chose de souple et de continuellement innovant pour s'adapter aux différentes sortes de situations auxquelles on aura affaire dans la réalité. Et surtout, quelque chose de fondamentalement dissocié d'un dogme métaphysique a priori, comme par exemple le dogme matérialiste. Bien au contraire, une démarche scientifique digne de ce nom est une démarche qui cherche à tester et comparer l'accord avec l'expérience, de différents dogmes opposés.
Ainsi par exemple, les motifs exposés ci-dessus de ma certitude en l'existence du paranomal ne relèvent pas d'une application longue et soigneuse d'une méthode scientifique élaborée, mais plutôt d'une observation directe ou du moins quelque chose qui s'en approche (je veux dire que je trouve ces motifs suffisants en eux-mêmes, ce qui ne m'empêche pas d'avoir d'autres motifs par ailleurs, en particulier métaphysiques comme j'ai déjà indiqué). Ce n'est donc pas "scientifique" au sens de la haute complexité généralement recouvert par ce terme, mais ce n'est pour autant ni pseudo-scientifique, ni anti-scientifique. Ce n'est qu'un cas particulier trivial d'observation directe à quoi aussi bien l'esprit scientifique que l'évidence du sens commun doivent immédiatement se rendre. Cependant il reste un beau problème de communication assez ubuesque, face au nombre important de travaux scientifiques qui ont été faits sur le sujet: or, bien qu'un grand nombre d'entre eux aient déjà largement prouvé la réalité du paranormal, il reste un grand nombre de scientifiques qui trouvent encore le moyen de n'être pas convaincus , faute d'être témoins directs de choses effectivement assez rares mais dont, moi comme d'ailleurs sûrement beaucoup de monde dont on ne parle guère dans les journaux scientifiques, avons été témoins.
Eh bien, j'en suis profondément désolé pour eux; il n'en reste pas moins que les phénomènes paranormaux existent bien (en tant que déviations réelles de certains phénomènes physiques sous l'influence des esprits relativement aux comportements de probabilité "raisonnables" qui résulteraient des lois de la physique). Dans le langage de la finance, une telle situation ressemblerait à ce qui s'appelle un délit d'initié. A une différence près: c'est que les initiés sont nombreux, et ils ne cachent rien, et si une certaine majorité dominante (qui n'est en fait pas si représentative de la communauté scientifique qu'elle ne le prétend) ne les croit pas c'est uniquement parce qu'elle a des difficultés à les entendre.

Je n'ai effectivement pas de quoi en être fier, car je n'ai ici aucune espèce de mérite, dans la chance qu'il m'a été donné d'être au courant de ces phénomènes.
Et ceux qui ne croient pas au paranormal pour n'avoir pas eu l'occasion d'en être témoins ni d'en connaître une preuve, n'ont guère de tort non plus. La situation est à qualifier de très regrettable accident.
Du moins en principe, car en pratique cela se discute, puisqu'il semble bien y avoir de telles preuves qui ne demandent qu'à être examinées, de sorte que l'avis des sceptiques qui concluent à l'inexistence du paranormal traduit bien plus, d'une part leur attachement "plus fort qu'eux" au dogme matérialiste, d'autre part un reflexe de doute hyperbolique (jusqu'a une sorte de paranoia imaginant que tous les temoins doivent etre des fous...) face a quoi que ce soit qui le remettrait en cause...
Voir Les liens a ce sujet.
Note: voir aussi une réponse zététique sur certaines données de la parapsychologie, en particulier la méta-analyse. Je n'ai rien vérifié sur les éléments du débat. Néanmoins ça me semble un peu court comme manière de tout balayer sans examen: concernant les cartes pipées je n'ai pas vu considérées les expériences avec des cartes parmi les preuves cruciales; pour la méta-analyse je ne sais pas mais vu le nombre de personnes qui travaillent sur le sujet et incluant des sceptiques je doute fort qu'une erreur aussi grossière puisse être à la base de tout; de fait il est clair qu'il y a pour moi bien d'autres raisons solides de conclure à l'existence du paranormal que celles-là. De toute manière il ne m'appartient pas en effet de juger des résultats publiés par d'autres, seulement d'apporter le témoignage de mes proches qu'il m'est donné d'avoir (plus haut), qui avec d'autres discussions directes que j'ai pu avoir avec des personnes sorties de leur corps ou autres expériences que je ne citerai pas, et mes réflexions métaphysiques, me semblent clairement suffisants pour conclure, sans avoir besoin de dépendre de publications extérieures.

Alors je m'interroge, sur la question de savoir comment il se fait que de nombreuses personnes encore aujourd'hui croient qu'il n'y a pas de preuve d'existence du paranormal.
Et j'ai un petit soupçon: j'ai l'impression que cette situation ressemble à celle que j'ai rencontrée avec les chrétiens, sur la question de savoir comment il se fait que de nombreux chrétiens affirment qu'il n'y a aucune réfutation de la doctrine évangélique, et en particulier de l'historicité des évangiles ou de l'inspiration (révélation) divine de la Bible, alors que personnellement il me semble en avoir trouvé plus que largement.

La méthode est simple: d'abord on a une vision du monde dans laquelle la vérité nécessaire est bien précise, tandis que son contraire apparait impensable dans ce cadre. Dès lors il est absurde de penser que cette vérité ait été réfutée. Par conséquent, elle ne peut pas l'avoir été, donc ceux qui prétendent l'avoir réfuté ne peuvent pas avoir étudié correctement la question, ce ne peut être que des pseudo-scientifiques, idiots aux idées foireuses qui ne savent pas réfléchir. Un peu, on en regarde quelques-uns qu'on trouve médiocres (et effectivement il s'en trouve réellement de médiocres). Puis on conclut vite fait qu'on a fait le tour, on est fatigué et on ne voit plus l'intérêt de continuer à examiner les preuves. Dès lors, au moindre début d'argument qu'ils présenteront, l'interprétation la plus stupide en sera forcément la bonne, et permettra de ne pas aller voir plus loin. Par exemple, l'hypothèse que les tenants du psy auraient oublié qu'une coïncidence du hasard peut toujours se produire quelquefois par chance et ne font que retenir les cas exceptionnels où ça marche parmi un grand nombre de tentatives passées sous silence, explication affirmée d'emblée comme certitude sans même vérifier si cela correspond ou non à la réalité - comme j'ai un jour vu cela fait et réfuté en flagrand délit à la télévision lors d'une émission sur la voyance: ceci s'appelle prendre l'interlocuteur pour un imbécile en guise d'argument.

On peut aussi contempler l'articulation logique du propos suivant trouvé ici: "la croyance s’est répandue que les NDE pourraient apporter une preuve de l’existence de l’au-delà. Cette rumeur a eu comme conséquence immédiate et regrettable d’écarter beaucoup de scientifiques de ce sujet de recherche."

Bien sûr, si vous avez d'autres explications plus honorables pour les sceptiques (euh, la mienne ne l'est-elle pas assez ?), ou bien sûr plus proches de vos observations, vous pouvez toujours m'en faire part.
De plus, je reconnais volontiers que la réelle prolifération de charlatans ou de naïfs s'abusant eux-mêmes autour du paranormal, voire l'encore plus regrettable attitude de ceux qui sincèrement se croient avisés de défendre à corps et à cris, en criant au complot de l'establishment, pèle-mèle, un ensemble de gens aux idées marginales dont certains sont de réelle valeur et d'autres ne sont que des fous paranoïaques, n'aide pas à mettre de l'ordre dans cette affaire. Je pense ainsi au responsable de l'association CASAR qui n'avait rien trouvé de mieux pour mettre faire valoir les phénomènes paranormaux que de mettre en avant les idées de Philippe Viola. Je pense aussi à la relativité complexe de Jean Charon. Je pense aussi au regrettable succès auprès de certains défenseurs des NDE des théories abracadabrantesques de Régis Dutheil.

C'est triste de voir comment ils imaginent pouvoir donner plus de crédit aux expériences incomprises qu'ils tentent de faire reconnaître, en leur joignant des interprétations encore bien plus folles, vaseuses et invraisemblables, mais qui à eux semblent raisonnables parce qu'ils n'ont pas les compétences de physiciens qui permettraient de discerner ce fait: ainsi ils se manifestent dans ce domaine scientifique qui n'est pas le leur où ils s'aventurent malencontreusement en désespoir de cause, comme des gogos qu'ils n'étaient pourtant pas (du moins pas tant que ça) dans le domaine de leur motivation fondamentale, se croyant les plus malins au prétexte que leurs contradicteurs ont effectivement raté quelque chose, et aboutissent donc à l'effet contraire de celui recherché.
Car la possiblité, pour qui n'a pas de solides connaissances en physique, d'inventer autant d'idées fantaisistes qu'on veut qui, dans un langage vulgarisé, auront l'air de pouvoir sous-tendre n'importe quels univers fantasmatiques aux phénomènes inconnus et mystérieux en plus de ceux habituels, ne saurait être une nouvelle pour aucun scientifique sérieux; le seul vrai problème qui peut intéresser les scientifiques, étant de trouver précisément une bonne théorie qui, non seulement est en accord avec la physique actuelle de manière suffisamment exacte pour ne pas contredire la masse gigantesque des vérifications établies de cette physique, mais aussi décrirait précisément correctement au moins un phénomène supplémentaire qu'il resterait par ailleurs à observer et préciser expérimentalement...

Ces inventeurs de théories comme Régis Dutheil ou Jean Charon me semblent suivre une démarche du style: le monde spirituel défie la raison, donc pour aborder le monde spirituel je vais faire une théorie déraisonnable, une théorie de l'absurde, j'aurai ainsi toutes mes chances d'être dans le vrai. Pour cela, yaka prendre tout ce qu'on peut trouver d'habituellement vu comme bon sens, cohérence, vérité universelle raisonnable ou postulat, pour en prendre l'exact contre-pied. On dit que l'entropie augmente toujours ? Je vais donc postuler un espace dual où elle diminue toujours, ça doit être un espace très spirituel. On dit que les particules vont toujours moins vite que la lumière ? Je vais faire l'hypothèse contraire, en regardant des particules hypothétiques (tachyons) qui vont toujours plus vite que la lumière, elles seront sûrement très spirituelles elles aussi. Tout le monde marche sur ses jambes ? Je vais donc me mettre à marcher sur les mains, ça sera sûrement une démarche très spirituelle là encore. Tout cela reste désespéspérant d'idées reçues et de pseudo anticonformisme à la gomme.
Ainsi je me suis senti très affligé, lors de la conférence "NDE 30 ans" à Martigues, d'entendre certains conférenciers prétendre discuter de physique. Bien trop d'idées loufoques là-dedans.

Voir aussi : critique du concept de dimension supplémentaire formulé par le Dr Jourdan

Une solide direction: les expériences de mort imminente et autres expériences connexes

Voir un site de débats dont je reprendrai le vocabulaire "hypothèse surnaturaliste" contre "hypothèse naturaliste" - tous mes liens
Les sceptiques reprochent souvent au paranormal de ne pas présenter d'affirmations falsifiables ou d'expériences répétables ? Outre que le contraire semble avoir déjà été bien établi dans l'article en lien ci-dessus de metapsychique.org, je reconnais, comme je disais, que la difficulté récurrente d'expérimentation suivant les canons de la démarche scientifique (expériences répétables à volonté à l'identique...) est objectivement un handicap de départ du domaine du paranormal, et, plutôt que de critiquer les scientifiques pour leur attachement à ces canons, il convient de chercher autant que possible, et en dépit de leur relative rareté par rapport à d'autres sciences, les différentes voies par lesquelles le paranormal pourrait malgré tout y pénétrer encore et encore.
Je pense que, les conditions d'une telle rencontre, qui existent déjà et ont été observées (liens ci-dessus), continueront à se développer.

Déjà et contrairement à un certain discours qui me semblait régner il n'y a pas si longtemps, les milieux scientifiques semblent prendre assez au sérieux les expériences de mort imminente (même si ça résiste toujours dans certains milieux). Voir par exemple ce petit dossier zététique qui reconnaît qu'on ne peut pas facilement conclure à l'hallucination.

Premier critère: ouvrez les yeux c'est évident

Notamment, je cite, "Il est clair que les similitudes qu'on peut retrouver entre ce que disent les religions et ce que rapportent les témoignages sont à noter."

Ayant lu un bon nombre d'études et de témoignages de telles expériences, il me paraît clair que tout y contribue objectivement à confirmer l'idée d'une vie après la mort, et que cette expérience en constituerait un commencement. A savoir, que ces expériences sont précisément le style de chose à quoi on peut s'attendre naturellement dans cette perspective, et seraient au contraire très insolites par leur concordance miraculeuse dans toute autre cadre.

Dire qu'on va se mettre à étudier le dossier sans conception a priori sur la question de l'existence d'une vie après la mort, bien sûr.
Mais, une fois le dossier bien étudié, venir encore dire qu'en l'état actuel des connaissances aucune hypothèse n'est encore privilégiée, là je suis désolé mais je ne vois pas comment ça peut encore honnêtement se prétendre.
Car à ce que j'observe sans cesse à la lecture de nombreux témoignages et travaux sur le sujet, c'est que la thèse surnaturaliste est bien plus qu'une hypothèse mais plutôt très souvent la simple reconnaissance de l'expérience telle qu'elle s'exprime très clairement, directement et évidemment; elle rend tout l'ensemble du dossier très naturel, tandis que les hypothèses naturalistes ne rendent compte de rien, et obligeraient à des rafistolages abracadabrants permanents d'idées tordues face à chaque détail, et finalement sont sans cesse réfutées par les faits et par les autres exemples; je ne vois guère comment leur persistance puisse s'expliquer autrement que comme étant, au choix, l'expression d'une ignorance profonde du dossier qu'on n'a pas examiné et qu'on préfère réinventer à sa guise, ou d'une mauvaise foi dogmatique de celui qui ne sait que nier la réalité en face lorsqu'elle n'est pas conforme à ses préconceptions: attitude des plus folles et irrationnelles qui a en plus le toupet de s'autoproclamer scientifique ou rationnelle.

Les récits de témoignages et diverses études qu'on peut trouver sur internet à ce sujet sont extrêmement nombreux, on peut passer des années à les éplucher (et c'est très intéressant d'ailleurs, je dirais même passionnant). Dès lors, les moyens d'en savoir plus utilement ne sauraient décemment être considérés comme limités au point qu'on puisse encore venir conclure qu'on ne sait pas. Et les évidences y foisonnent. Par exemple le fait que les aveugles-nés aient les mêmes perceptions visuelles de l'environnement que les autres.

Argument par l'exactitude des informations

Un certain nombre de ces expériences (par exemple le témoignage de Jean Morzelle) rapportent des observations de détails observés de l'extérieur du corps, parfois même d'évènements ayant eu lieu ailleurs que là où se trouvait le corps, qui donc n'auraient pas pu être obtenues matériellement par les perceptions corporelles du témoin, et qui outre le point de vue extérieur saisissant que cela implique, se trouvent toujours parfaitement conformes à la réalité. Parfois mêmes, ces informations ont permis de résoudre l'enquête sur les évènements entourant l'expérience.
Les thèses matérialistes supposent une reconstitution de souvenirs "comme par hasard" conformes à la réalité à partir de bribes d'informations perçues par le corps lors du voyage. Quelle merveille géniale de reconstitution ! Si l'agonie rend le cerveau aussi génial en reconstitution exacte de points de vue virtuels à partir de perceptions sensorielles aussi ténues, alors mettons-nous tous à l'agonie pour carburer...
Comment diable un souvenir reconstitué dans de telles conditions peut-il être si précis et cohérent ? Et surtout, comment se fait-il que parmi les si nombreux témoignages, tous sont aussi exactement conformes aux évènements réels, aucun ne rapporte de "souvenir reconstitué" de travers ?
Si les observations "hors du corps" n'étaient que fabrications de souvenirs à partir de perceptions sensorielles, certaines de ces fabrications tôt ou tard se trouveraient erronnées, ce qui n'a à ma connaissance jamais été le cas.

Par exemple encore j'ai vu (je ne sais plus où) un exemple de témoignage où quelqu'un a rencontré dans l'au-delà un proche décédé, et a ainsi appris son décès dont il n'était même pas au courant.

Autres confirmations: des communications des morts aux vivants

A la conférence NDE 30 ans, le Dr Charbonnier a témoigné de deux occasions où il a reçu un message en pensée de ses patients cliniquement morts, sous forme d'"idée obsédante". L'article de l'AFP cité ici relate un de ces deux récits, où le "message" télépathique du patient comateux était de regarder dans son portefeuille; une fois trouvé, le portefeuille s'est avéré contenir un testament demandant son débranchement en une telle situation.
Dans l'autre récit (que je retrace de mémoire), c'est un patient qui avait fait acte de suicide mais avait visiblement changé d'avis une fois passé de l'autre côté. La situation était une perfusion qui aurait dû se maintenir normalement jusqu'à la sortie du coma, quand subitement vint une complication inexpliquée. Le docteur avec son assistante tentaient de le sauver et ne comprenaient pas la nature du problème, mais il reçut alors l'idée obsédante qu'il fallait "aspirer le caillot de sang". Ce qu'il fit. Lorsqu'ensuite le patient fut rétabli, il remercia chaleureusement le docteur, en ces termes: "c'est vous qui m'avez sauvé. Je vous le disais, qu'il fallait aspirer le caillot de sang !"

Non-arguments sceptiques

Pour citer deux soi-disant arguments de la thèse naturaliste trouvés ici:
- "L’hypnose montre la capacité des humains à recréer un environnement total et à restituer des pans entiers de scènes oubliées. Il est donc établi que notre cerveau enregistre tous les stimuli qui nous touchent, même les plus infimes, et qu’il peut les retrouver sous certaines conditions."
Non, ça ne prouve rien du tout, puisqu'il a été observé par ailleurs que l'hypnose permet également de restituer des informations extérieures qui ne peuvent être obtenues que par des voies surnaturelles puisque n'ayant pour certaines jamais été reçues naturellement à la connaissance du sujet (par exemple, sur de prétendues vies antérieures qui, d'après le livre de Laurent Guyénot, Lumières nouvelles sur la réincarnation, seraient plutôt en fait pour certains des récits donnés par des esprits de personnes décédées qui prennent temporairement la parole dans le sujet hypnotisé). Comme il n'y a aucune explication scientifique disponible permettant de rendre compte de quelque perception que ce soit obtenue sous hypnose ou des paroles dites sous hypnose, il n'y a donc aucune raison de penser que l'hypnose puisse être un mécanisme naturel pouvant soutenir la thèse avancée (si ce n'est bien sûr des raisons circulaires partant de l'hypothèse matérialiste et n'y apportant donc aucun soutien au final).

- De même avec la ketamine: l'observation que la kétamine à dose suffisante, produise des expériences semblables, a parfois été évoquée au titre de motif de douter de la réalité des sorties du corps. J'y vois au contraire une confirmation supplémentaire, pour les raisons suivantes.

Argument par la classification des expériences

Qu'est-ce qu'une sortie du corps ? Par définition, si cela est réel et non hallucinatoire, c'est une situation de l'âme dans laquelle, à partir du moment où la séparation a lieu ses aventures ne dépendent plus aucunement de l'état du corps, ni donc en particulier, de l'état du cerveau; tandis que si c'est hallucinatoire, cela continue de dépendre étroitement de ses causes biologiques et de l'état particulier du cerveau.
Ainsi, à côté du critère d'obtention d'informations extérieures à l'environnement immédiat du corps et vérifiées par la suite, peut-on citer ce critère important que je n'ai bizarrement pas encore vu considéré dans mes différentes lectures sur le sujet, de comparaison des compatibilités des deux hypothèses concurrentes avec les faits: l'étude des degrés de corrélations et similitudes entre expériences vis-à-vis des différentes causes qui les ont engendrées.

Précisément, d'une part, l'hypothèse surnaturaliste entraîne naturellement une classification des types d'expériences possibles en deux grandes catégories nettement distinctes:
D'autre part, l'hypothèse d'un mécanisme cérébral producteur de ces expériences impliquerait une diversité continue des expériences qui serait étroitement dépendante de la cause matérielle précise de l'expérience.

Dès lors il reste à constater laquelle de ces deux classifications se trouve la mieux vérifiée par l'expérience.
Et il s'avère que les témoignages récoltés se plient très bien à la première classification, non à la deuxième (il n'a été observé aucune corrélation entre la nature de l'accident ou de la cause spontanée du phénomène, et le contenu de son déroulement). Ceci confirme donc l'hypothèse surnaturaliste.

Là-dessus vient le cas de l'expérience à la ketamine. Or, d'après ce que j'ai pu lire à ce sujet (notamment un témoignage de quelqu'un ayant eu les 2 expériences à une semaine d'intervalle et a pu donc les comparer, témoignage en anglais trouvé sur internet à partir d'un site sur la ketamine, il faudrait retrouver la référence), il s'avère que l'expérience avec la ketamine est exactement la même (en tant que vécu) que l'expérience de mort imminente. Ceci confirme donc une fois de plus la première classification, et amène à conclure que l'expérience à la ketamine (à la dose adéquate) est réellement une expérience hors du corps et non une hallucination.

Euh, enfin il semblerait quand même qu'il existerait réellement une catégorie d'expérience intermédiaire: j'ai parlé de l'hypnose, et dans le wikipedia anglophone je trouve également Christos experiment. Cet article me suggère que cela aurait les mêmes caractères que l'hypnose telle que j'ai pu m'informer à son sujet, à savoir une sorte de contrôle de l'esprit par d'autres esprits pouvant volontairement inculquer au sujet des perceptions, pouvant exprimer aussi bien des informations correctes ou fantasmatiques, sans exclure que dans certains cas, une véritable sortie du corps soit obtenue. A voir par l'expérience..

Première proposition d'expérimentation nouvelle

De ces considérations découle une conclusion capitale en forme d'ouverture: suivant l'hypothèse surnaturaliste et les réflexions ci-dessus, la prise de ketamine à dose suffisante constituerait un véritable moyen d'expérimentation et donc de vérification du paranormal en laboratoire s'il était largement pratiqué. En effet, cela rendrait rigoureusement contrôlables en milieu scientifique et donc en principe incontestables des types de preuves déjà rapportés comme réels dans certains témoignages, qui furent éventuellement confirmés par d'autres personnes, mais dont le caractère accidentel et l'absence de cadre expérimentale explicite et de statut scientifique des personnes concernées, n'avait pas permis de les faire valoir comme incontestables par les scientifiques les plus sceptiques éloignés de ces dossiers. Ainsi je conforme ma position au critère popperien de scientificité par la formulation de cette prédiction claire, nette, sur laquelle je mise tout le poids de ma conviction assurée (muni des arguments ci-dessus montrant son net lien logique avec le reste de sorte qu'il ne s'agit pas d'une lubie personnelle mais bien d'une conséquence objective), facilement vérifiable c'est-à-dire qui se trouverait du coup clairement réfutée par l'expérience demandée si elle était erronnée, et semblant actuellement étonnante aux yeux du moins de certains porte-parole de l'hypothèse adverse: faites donc ne serait-ce que quelques centaines d'expériences scientifiques avec la ketamine incluant la mise en place rigoureuse de dispositifs adéquats, et les preuves du paranormal seront établies. Il y a seulement un obstacle à la mise en place de ces expériences: l'usage de la ketamine est fortement réglementé. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles (actuellement et contrairement à ce que j'avais pensé il y a quelques années où je n'en avais pas vu l'intérêt), je soutiens désormais également le volet libéralisation des drogues qui figure dans des projets libertariens comme le Free State Project, dont j'avais suivi la création avec un grand intérêt (mais dont la concrétisation semble hélas actuellement s'enliser par le manque de participants).

Je vais ici rappeler et préciser quels types de preuves sont à attendre de ces expériences, en vue de préparer les dispositifs adéquats:
Il s'agit de perceptions extra-sensorielles, perceptions claires d'objets, soit cachés dans la pièce, soit en d'autres lieux, observations d'évènements se produisant pendant le voyage et éventuellement lectures dans la pensée des gens, observations qui ne sont pas physiquement à la portée des sens du sujet. Ces perceptions se produisent directement par voyage hors du corps, et sont donc sensées être bien plus fiables que les devinettes à distance pratiquées par des gens restant dans leur corps au cours des expériences psi mentionnées dans les références plus haut. C'est-à-dire que parmi les cas (pouvant certes être une minorité incontrôlable de cas, mais néanmoins un nombre de cas devant être non nul parmi des centaines d'expériences) où le sujet rapporte une observation, cette observation doit s'avérer (presque) toujours exacte. Accessoirement, si le sujet a l'occasion de passer par une revue de vie, il pourrait aussi avoir l'occasion d'y découvrir des informations sur la vie passée de ses proches dont il n'était pas au courant.

Bien sûr, si l'on découvrait une autre substance ou tout autre moyen efficace et peu risqué aux effets semblables de décorporation, cette prédiction s'y appliquerait également.

Vers des recherches plus approfondies

Ensuite, une telle voie de recherche ne servirait pas seulement à prouver l'existence du paranormal, mais bien d'en savoir plus, puisque, hors du corps, il est connu qu'on peut (parfois) acquérir directement des connaissances supérieures ou avoir des perceptions paranormales précises, et pas seulement subir des phénomènes incompris de corrélation statistiques. Le problème de la récupération de ces informations pour la science se bute à un obstacle: l'incommunicabilité. Sans prétendre résoudre entièrement ce problème qui aura certes toujours un caractère partiellement irréductible, je pense qu'il serait néanmoins possible d'en extraire déjà un peu plus d'information par la méthode suivante: faire faire le voyage à un physicien théoricien qui, étant mieux habile que les gens ordinaires aux concepts mathématiques, au langage scientifique et à la description et compréhension de la matière, pourraît parvenir à mettre sur ses observations et son expérience des mots adaptés et une description théorique plus fine qu'eux, et ainsi faire avancer la science un peu plus loin.
Par exemple il serait intéressant de chercher ainsi des réponses aux questions suivantes: les espaces où voyage l'esprit hors de notre univers, comme par exemple celui ou ceux du tunnel, sont-ils ou non à leur manière des espaces physiques ? Peuvent-ils admettre des descriptions physiques comparables à celles qui ont cours dans notre univers? La lumière s'y comporte-t-elle de manière semblable à la lumière physique de notre univers (ce que les gens ordinaires ne peuvent pas savoir puisqu'ils ne connaissent pas la lumière physique de notre univers mais seulement la sensation visuelle qu'ils en ont d'habitude, ce qui n'a rien à voir)? Combien de dimensions apparentes ont-ils ? Sont-ils plats ou courbes (au sens de la courbure riemannienne) ? La relativité restreinte, avec sa limitation de vitesse par celle de la lumière et la déformation des points de vue associés à l'acquisition d'une grande vitesse, s'y applique-t-elle ? Y a-t-il un lien physique entre ces espaces et notre univers usuel ? Ou encore ne serait-ce qu'un lien géométrique, et quelle en est la forme ? Quels sont les moyens d'observation des objets quand on flotte dans notre univers: principalement visuels par la lumière physique (il semble que ce soit le cas), ou autres et de quelle forme ? Dans le cas d'une perception visuelle, quelle est la forme de l'ensemble des points de vue ? Comment sont perçues les couleurs ? Comme la notion physique de couleur est plus riche que notre perception visuelle ordinaire, on peut faire des expériences de reconnaissances d'images non perceptibles par la lumière physique habituelle mais soit uniquement à l'infrarouge, soit encore par des variations de compositions exactes en longueurs d'onde qui dans la vue habituelle donnent l'impression d'une même couleur.

En tout cas, je voudrais ici lever une confusion qui a pu apparaitre, sur la question: dans les perceptions de l'environnement dans les expériences hors du corps, cela a-t-il encore un sens de qualifier de visuelles les perceptions de l'environnement, alors qu'elles ne se font pas par des yeux physiques ? Je réponds oui, au sens suivant: on appellera perceptions visuelles hors du corps, les perceptions qui consistent pour l'âme à percevoir les rayonnements de lumière physique (parfaitement connues et défines en physique !), pour en déduire la forme des objets dont elle provient; et perceptions non visuelles, les perceptions qui percoivent les objets directement, comme par contact. Ces deux perceptions sont possibles, puisque la lumière physique n'est finalement qu'une forme de matière parmi les autres, dont traitent les lois de la physique que nous connaissons. Si on peut percevoir d'une manière, on peut aussi percevoir de l'autre manière. Alors, comment faire la différence ? Les perceptions visuelles se caracterisent par les propriétes suivantes: on peut percevoir à distance, à un endroit ou on n'est pas (ce qui n'empêche qu'on puisse d'autre part être réellement étendu et ainsi voir de plusieurs points de vue à la fois); si on fonce vers le ciel (comme quelqu'un m'a raconte sans comprendre pourquoi), on verra les étoiles, comme des images fixes et irréelles, non comme des objets concrets qu'on peut atteindre (parce qu'elles sont trop loin); en regardant dans un miroir, on verra ce qui est réfleté par le miroir; on peut zoomer une image, mais pas jusqu'a l'échelle atomique.
Voir quelques autres commentaires à ce sujet dans ma critique du concept de dimension supplémentaire formulé par le Dr Jourdan

Question ouverte: comment apparaissent les couleurs ? En effet, on sait en physique que les couleurs réelles sont quelque chose de différent et de plus riche, que les couleurs telles que nous les percevons habituellement (dues aux proprietes de la retine). Notamment il y a l'infrarouge, habituellement invisible, qui devrait devenir visible hors du corps (bien que ce soit d'intensite plus faible).

Deuxième proposition d'expérimentation nouvelle

Dans le cas de révélations explicites qui auraient eu lieu dans la phase mystique (exemples, en particulier le troisième exemple, celui de Beverly Brodsky), la familiarité avec les théories scientifiques permettrait plus facilement de retraduire certaines de ces révélations en termes scientifiques. Mais comme cela semble être un cas très rare parmi les NDE, il est peut-être irréaliste d'espérer qu'une telle expérience soit vécu par un scientifique d'une discipline concernée (en particulier l'astrophysique), ces scientifiques étant eux-mêmes une faible fraction de la population. Une solution à ce problème serait d'organiser l'expérience suivante:

- Trouver quelqu'un ayant vécu une telle expérience mystique et pensant en avoir retenu des connaissances importantes sur notre univers qu'il est disposé à partager
- Trouver un scientifique travaillant dans le domaine de connaissance en question, également volontaire pour cette expérience
- Les faire se rencontrer, et tenter une coopération de recherche scientifique dans ce domaine, pour voir quelles avancées scientifiques il en sort
- Si possible, filmer les discussions pour permettre à l'avenir une évaluation plus précise de la contribution scientifique du mystique, et des intuitions qu'il pourrait présenter qui seraient susceptibles d'une évalution plus fine a posteriori lorsque la recherche aurait progressé, incluant ce qui ne serait pas dit dans un langage suffisamment clair lorsqu'elle a lieu pour être rapidement intégrée à un article écrit.

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