En tant que mathématicien bien plus intéressé à la diffusion des sciences qu'au paranormal en lui-même, je suis choqué de voir cette image simpliste et désobligeante de la science qu'en donnent les zététiciens, dont la démarche s'avère souvent contraire aux principes de scientificité affichés dès qu'on examine leur comportement réel sur des sujets non-triviaux. Il suffit de parcourir quelques heures les discussions de forum à leur sujet pour noter leur sectarisme, la faiblesse de leur argumentation souvent réduite à des procès d'intention, et le discrédit radical qui leur est généralement renvoyé. Evidemment que leurs intentions sont aussi saintes, pures et ouvertes que celle de tous les adeptes de sectes du monde. Mais leur démarche se réduit en pratique à un pédagogisme infantilisant et un amateurisme revendiqué confondant recherche et communication grand public, contraire au véritable esprit scientifique qui nécessite maîtrise des dossiers, professionalisme, maturité et disposition sincère au respect et à l'écoute de la raison d'autrui.
Certes la gravité du problème varie d'un individu ou d'une organisation à l'autre, l'Observatoire Zététique, plus modéré, refusant tout amalgame avec le Cercle et le Laboratoire. Cependant leur fond idéologique reste commun, avec leur rupture du dialogue et leurs cris à l'"imposture" contre les membres du pôle scepticisme du groupe étudiant de l'Institut Métapsychique International (GEIMI), auxquels ils dénient toute légitimité à se présenter comme sceptiques menant une démarche scientifique. Condamnation et pseudo-ridiculisation solidairement menée par tous les zététiciens, principalement au vu de la divergence d'avis sur ce que la littérature diversement maîtrisée tend à montrer ou non, et de la difficulté technique de reproduction d'expériences décisives par des moyens amateurs, au mépris des débats de fond.
Mon analyse (comme celle déjà menée par le GEIMI, que je cite souvent) rassemble une longue liste d'erreurs, de contradictions et d'aberrations qui entachent les principes et les actes des organisations zététiques, très éloignés des caractéristiques d'un travail scientifique normal.Ainsi, ce n'est pas parce que beaucoup de principes zététiques affichés sont bons, que tout ce que disent les zététiciens est à croire sur parole. De même le fait qu'il y ait des impostures et des erreurs de toutes sortes à la base de certaines affirmations du paranormal ou d'autres choses par les uns ou les autres, ne signifie pas que tout y est faux ni que rien n'aurait pu être effectivement prouvé. Le problème est d'arriver à éviter tout amalgame, aussi bien entre les différentes formes d'affirmations du paranormal, qu'entre les différentes formes d'exercice de la zététique. En effet il ne suffit pas de savoir en théorie ce qu'est la démarche scientifique, et de vouloir l'appliquer, pour forcément y parvenir toujours de façon fiable, car d'autres ingrédients peuvent manquer pour un progrès des connaissances fiable et efficace (expériences, connaissances, intuition...).
Je ne m'intéresse personnellement ni au paranormal ni à ses preuves, sauf de manière très marginale (je ne suis sur ce point qu'une simple personne au courant de sa réalité, situation qui n'est pas l'objet des propos que je vais ici développer). Je n'ai aucune relation particulière avec quelque cible que ce soit visée par les zététiciens, et donc rien à défendre sur ce plan; mon intérêt dans le débat et les questions abordées par le mouvement zététique est très marginal.
Je m'intéresse avant tout à d'autres recherches de maths, de physique et analyse rationnelle de divers domaines, notamment pour faire progresser la compréhension des sciences auprès du public. Là comme ici, mon but principale est de parler de la science, de ce qui la caractérise, et de sa place dans la société. D'exercer mon appréciation en matière de scientificité. J'ai énormément à coeur le combat contre les pseudo-sciences, irrationalités et erreurs populaires de toutes sortes. J'y ai même consacré un temps important il y a longtemps, à la critique rationnelle d'erreurs pseudo-scientifiques en général, notamment à celle de la relativité d'échelle de Laurent nottale, et plus récemment à la critique plus générale de bien des erreurs des "enseignements spirituels" et irrationalités largement répandues. ma critique de la doctrine chrétienne et mes opinions diverses sont même appréciés par des athées !
Donc j'approuve totalement le principe idéal de la critique des pseudo-sciences. Et le problème est que pour faire un vrai travail de dénonciation des dérives pseudo-scientifiques il est nécessaire de le faire de façon sélective, fondée et pertinente: trouver de vraies raisons de critiquer ce qu'on critique, et éviter les classements erronnés entre le vrai et le faux.
Je ne cherche pas ici à défendre en particulier telle ou telle thèse, tel ou tel mouvement que combattent les zététiciens, bien bien plutôt à parler de la science et de la raison. J'apporterai donc simplement un regard extérieur dans une perspective scientifique, par quelques résumés, références et citations, pour mettre en évidence le manque de scientificité d'un certain ensemble de dérives du mouvement zététique, qui ne sont pas moins graves que celles de certains "tenants du paranormal" et diverses pseudo-sciences.
Car comment peut-on espérer revaloriser la science auprès du public tant qu'on continuera à en donner une image aussi indéfendable que celle, en forme de gigantesque épouvantail, que les zététiciens en donnent ? De fait, les dérives loin de la démarche scientifique qu'il leur arrive de commettre n'ont parfois rien à envier à celles qu'ils dénoncent chez les autres. Il est tellement navrant de voir les zététiciens se livrer aux mêmes travers qu'ils prétendent dénoncer (notamment la médiocrité de l'examen et de la démarche scientifique). Ils semblent avoir oublié que la dénonciation de la folie d'autrui ne doit pas servir de justification à sa folie propre et à une démarche trop approximative manquant de discernement, car si une entreprise de discernement devient elle-même aveugle, à quoi peut-elle encore servir ? elle se discrédite elle-même et tous ses efforts sont vains. Les valeurs et l'exercice authentique de la critique scientifique d'un certain nombre d'erreurs populaires, sont au final foulées au pied par les zététiciens eux-mêmes. Qu'on ose ou non le dire ne change rien au fait que telle qu'actuellement pratiquée, leur démarche ne contribue principalement qu'à décrédibiliser la cause qu'ils prétendent défendre, suivant le principe qu'une cause souffre moins d'être violemment attaquée que d'être piteusement défendue... du moins tant qu'un certain nombre de gens restent dans l'illusion que les zététiciens représenteraient effectivement cette rationalité qu'ils prétendent représenter. Il est donc d'autant plus urgent de dissiper cette illusion. Ce qui est le but du présent exposé.
Le problème de la zététique est donc que son travail est souvent très médiocre, dépourvu des bons arguments, et ayant une fâcheuse tendance à la dénégation de n'importe quoi sans discernement, critiquant ce qui ne le mérite pas, ratant les bons arguments et laissant passer des erreurs plus graves que celles, vraies ou fausses, qu'ils se contentent de viser. Ainsi ils m'avaient premièrement déçu par leur incapacité à reconnaître la vacuité de la relativité d'échelle que j'avais pourtant travaillé à exposer, du fait que celle-ci se présente comme "plus scientifique que la science" sous un regard naïf. Ainsi sont-ils incapables de discerner le niveau scientifique de quelque chose derrière les apparences...
Donc un certain nombre de points précis seront présentés ci-dessous, dont des évidences qui sont déjà claires à bien des gens, et qui ne dépendent pas de moi, et que les zététiciens semblent seuls à ne pas remarquer. Je ne suis pas responsable de la non-crédibilité de la démarche zététique, étant donné que les zététiciens se décridibilisent bien eux-mêmes. Il n'est donc pas question pour moi de défendre des pseudo-sciences, accusation qui serait aussi puérile que les jeux d'insultes de cour de récréation: critiquer la zététique ce n'est pas défendre les pseudo-sciences, mais c'est simplement dire qu'il fait jour à midi. Ce n'est pas en faisant semblant qu'un argument serait juste lorsqu'il ne l'est manifestement pas, que ça aura moindrement la chance d'aider à combattre la cible visée par cet argument, quand bien même cette cible aurait réellement mérité d'être combattue par ailleurs. Et ce n'est donc pas non plus celui qui remarque la vacuité d'un argument, qui doit être accusé de défendre ladite cible : une telle considération, ainsi que la question même de savoir où se trouve la vérité en définitive, devient hors sujet à ce niveau de considérations préliminaires à toute possibilité de débat et de travail constructif vers le progrès du savoir.
Enfin une dernière raison de m'occuper un moment du cas des zététiciens (alors même qu'au fond leur cas ne mérite pas tant de soin...) est que, non seulement ils se présentent sous une façade trompeuse de prétendue démarche scientifique et de prétendu scepticisme qu'ils sont loin de pratiquer en réalité, mais une grande partie de leurs efforts, au lieu donc de quelque véritable travail scientifique ou rationnel digne de ce nom, est finalement consacré à lancer (sans même s'en apercevoir :-D) des attaques personnelles insensées contre tous ceux qui ne pensent pas comme eux, et à se fabriquer une reconnaissance médiatique et/ou institutionnelle. On ne peut tout de même pas laisser un tel mouvement sectaire monter en puissance indéfiniment sans enfin y répondre.
Cette tâche même que je vais ici mener, d'autres (du pôle Scepticisme du Groupe d'Etudiants de l'IMI, ce que j'abrègerai en GEIMI) s'en sont déjà chargé, d'abord sur ce "blog Zététique", puis ont continué à cette autre adresse, de diverses manières très instructives, et de façon beaucoup plus approfondie et documentée que je ne pourrai faire sur le contenu technique des sujets abordés, car ce n'est pas ma spécialité. Loin de moi, donc, toute prétention de me substituer à leur travail, et je vous renvoie donc à eux ainsi qu'à l'IMI et les départements universitaires étrangers en parapsychologie pour toutes questions plus précises, et sur les protocoles d'expériences pouvant aboutir à des preuves. Voici par ailleurs un article suivi d'une discussion ayant eu lieu entre le GEIMI et l'OZ sur les difficultés, lourdes et hélas indépendantes de la volonté de quiconque, à la mise en place d'expériences mettant des effets psi en évidence : discussion longue qui se précise et se clarifie au fur et à mesure des échanges.
Pour ceux qui ne sont pas au courant de la situation (mais aussi pour les quelques autres qui l'ont déjà vu mais préfèrent faire semblant du contraire en méprisant le monde et en restant la tête dans le sable de leur paranoïa), et seraient tentés de supposer que ma manière radicale de critiquer la zététique serait de quelque manière extravagante ou irrationnelle: voici un échantillon de références d'avis et discussions montrant que de manière générale, il y a déjà une position quasi-unanime, parmi ceux qui ont examiné les travaux zététiques, qui ne m'a pas attendu pour constater le ridicule du mouvement zététique, son sectarisme et sa bêtise aux antipodes de ses principes affichés de rationalité:
- Cette discussion (de quoi se marrer un bon coup) (Ce constat s'appliquait au défunt forum du cercle zététique, certes le plus grave et à ne pas confondre avec les autres mouvements zététiques: cf plus bas). - ici, encore plus fort quoique moins bien étayé.
- Une petite page web. (sur le site de Jean-Claude Pinoteau, magnétiseur qui a perdu son procès contre le Prix Défi, donc à prendre avec des pincettes, néanmoins a quelques remarques intéressantes)
- Encore cette discussion clairement formulée et étayée par d'autres exemples.
- Cet autre article qui a été cité dans les discussions par les zététiciens eux-mêmes sur un mode scandalisé au vu de son commentaire, sur lequel ils ont exigé un avis de la part du GEIMI (finalement obtenu). (Voici le mien: je considère ce "mdr" comme justifié par le caractère fondamentalement et objectivement ridicule des organisations zététiques elles-mêmes.)
- Une discussion avec un avis plus que critique sur Eric Maillot (co-auteur du livre "Les ovnis du CNES", livre de référence sur les OVNI mis en avant par tout le mouvement zététique, du site de l'OZ au "ballado de la Science et de la Raison")
- Une discussion dans un forum de philosophie (je me méfie des philosophes, mais bon)
- Critique du livre "Devenez sorciers, devenez savants" de Charpak. Voir aussi la réponse de Bertrand Meheust par un autre livre, "Devenez savants: découvrez les sorciers"
- Une discussion qui annonçait le blog zététique
- Parapsychologie et désinformation
- Une démarche critique doit se démarquer de la bêtise des zététiciens
- "On ne badine pas avec les fantômes"
- Une vidéo de conférence de l'Ecole Normale Supérieure présente consensuellement les travaux universitaires de parapsychologie à l'étranger comme faisant partie de la science, et porte un jugement sévère sur l'attitude d'Henri Broch.
- Extrait de réponse de la personne gérant le blog santenature.over-blog.com
"ils tirent à boulets rouges contre les médecines naturelles.... Ils ont d'ailleurs créé exprés pour moi une rubrique "des nouvelles de l'obscurantisme" où la plupart de mes articles sont décortiqués et hachés menus. Quant à leurs commentaires je les supprime automatiquement, c'est d'ailleurs à cause d'eux que je controle les commentaires. Ils sont vraiment de très mauvaise foi (...). Leur doctrine est très curieuse car aucun d'eux ne connait la médecine naturelle mais ils critiquent quand même, des sujets qu'ils ne connaissent absolument pas. Je me demande bien à quoi ça sert la zététique lorsque c'est pratiqué de cette manière. C'est la critique systématique, élevé en doctrine."
- Dans le forum futura-science, l'aspect partiellement critique du dossier zetetique du CIES de Grenoble est discuté.
- Enfin, ma critique est bien appréciée.
En tout état de cause, une fois renseigné d'une part sur cette quasi-unanimité contre eux, d'autre part sur l'ensemble des arguments ci-dessous, il faudrait être parano pour croire encore au discours des zététiciens, et en l'idée qu'ils seraient représentatifs de la démarche scientifique comme il le prétendent.
Une réputation de risibilité de la zététique d'autant plus ironique que l'objectif essentiel (pour ne pas dire exclusif) de toute la démarche zététique, était à la base d'éduquer le public, de le convaincre et de le séduire. Et des dérives dogmatiques et antiscientifiques flagrantes d'autant plus ironiques que le programme officiel de la zététique était d'éviter les dogmes et de suivre une démarche scientifique.
Pour faciliter la
lecture (qui dit quoi) dans tout ce qui suit, les propos des
zététiciens officiels seront colorés en
brun.
Voici des extraits des
discussions qui ont eu lieu entre GEIMI et
Observatoire Zététique.
Lu ici
"Si vous voulez pour vous donner une image, ce que fait l'oz représente pour moi ce que ferait un jeune étudiant en physique qui souhaiterait soudainement faire des expériences de chimie. Il ne connait rien à la chimie mais il a envie de tester ce que son voisin lui a dit sur un phénomène chimique qu'il est sûr de pouvoir reproduire. Le voisin en question ne comprend rien au phénomène et ne sait pas que ce phénomène était apparu grace à un catalyseur. L'étudiant en physique, qui ne connait rien à la chimie et qui n'a pas lu la littérature, ne connait pas le catalyseur. Il fait donc son expérience dans ces conditions, les plus rigoureuses possibles, et n'obtient rien (car il n'y a pas le catalyseur). Il en conclu donc qu'il n'a jamais vu cette réaction chimique mais qu'il reste ouvert. Il publie même un compte-rendu détaillé sur Internet. Quand des chimistes voient son travail et lui proposent des modifications, notamment la prise en compte du catalyseur, notre étudiant en physique répond qu'il ne fait pas de la recherche en chimie, lui ce qu'il fait, c'est tester ce que dit son voisin. Il n'est pas intéressé par la connaissance de la littérature scientifique sur la question. Ensuite, cet étudiant fait parfois sur des stands des expériences censées montrer cette expérience chimique, mais en réalité, il démontre ensuite que c'est un truc, il a triché pour montrer ce phénomène. En réalité, lui il ne l'a jamais observé. Et sur son site et quand il parle à d'autres personnes de ce sujet, il ne fait pas référence aux travaux des chimistes car ce n'est pas son domaine."
Voir leur réponse,
que chacun appréciera. Et encore sur le
même mode, lu je ne sais plus où (zut,
ça a
disparu de google, sans doute était-ce dans le forum du cercle zététique maintenant disparu):
"Toujours
cette
référence à "le sujet". Pour nous le
sujet c'est la zététique."
"En somme, ce que j'essaye de vous dire est la chose suivante : si vous voulez permettre de diffuser la pensée scientifique, c'est très bien. Mais s'il vous plait, ne le faites pas en vous servant du support du paranormal. Car en agissant de la sorte, peut-être involontairement, vous nuisez à la parapsychologie car pour le public, l'oz est un interlocteur valide dans le domaine de l'approche scientifique des phénomènes dits paranormaux. Nombreux sont ceux qui pensent que si vous n'obtenez rien, c'est parce que ces phénomènes n'existent pas. Or la question est bien complexe. Vous ne faites pas de la recherche, vous ne consultez pas les publications et ce n'est pas votre objectif. Ou si vous voulez vraiment vous servir du paranormal, alors précisez que vous ne faites pas allusion à la parapsychologie scientifique et les raisons pour cela. Pour l'instant, cela n'est pas clair sur votre site."
On peut voir ici un compte-rendu plus détaillé de la revendication d'amateurisme au nom d'objectifs purement pédagogistes et non scientifiques, auxquels se consacre l'Observatoire Zététique.ou comment essuyer les dommages collatéraux du sectarisme
zététique, qui tend à faire mépriser la
démarche scientifique par des gens qui n'en auraient
naturellement eu aucune raison par ailleurs; et restaurer l'image
et la compréhension de
l'esprit scientifique auprès du public.
Un commentaire sur mon texte est paru sur le site de l'Observatoire Zététique.
"feignant de s'intéresser au paranormal afin de nier son existence"
Je ne nie pas qu'ils soient sincères, seulement ils sont prisonniers d'une forme restrictive de démarche, et aussi ont eu la malchance de ne pas être assez directement témoins de ces phénomènes, de sorte qu'hélas ils arrivent à des conclusions fausses, et à leurs misérables déclarations comme quoi ils ne peuvent reconnaître l'existence des preuves qu'ils n'ont pas eu l'occasion de vérifier par eux-mêmes... ce qui, dans la mesure où ils vont ainsi jusqu'à douter à tort de l'honnêteté ou de la lucidité d'un grand nombre de témoins (même s'il y en a aussi vis-à-vis desquels le doute serait justifié), est finalement assez équivalent à un mépris injuste envers tous ces gens.
"M.
Poirier considère que le témoignage d'une
personne de
confiance est suffisant pour ne plus douter de l'existence d'un
phénomène extraordinaire. Pourtant, l'erreur et
le
mensonge existent dans notre monde plus sûrement que les
fantômes ou la mémoire de l'eau. Comme le
préconise
le philosophe David Hume dans Enquête sur l'entendement
humain,
il est donc plus vraisemblable, en entendant un ami nous raconter
comment il a vu devant ses yeux Uri Geller tordre une petite
cuillère
sans la toucher, de penser qu'il se trompe, qu'il a
été
trompé ou qu'il cherche à nous tromper avant de
croire
à la psychokinèse.
De plus, pareidolies,
illusions auditives, souvenirs reconstruits, fausses
coïncidences...
nous prouvent au quotidien que l'interprétation de nos
perceptions sensorielles n'est pas toujours juste, que notre
mémoire
n'est pas si fiable et que nos sens peuvent donc nous induire en
erreur. C'est pour toutes ces raisons qu'un
zététicien
considère qu'un témoignage n'est pas une preuve."
Il ne s'agit pas pour moi de croire systématiquement
tous les témoignages, ni de nier l'existence de l'erreur et
du
mensonge, mais de rappeler qu'il y a une distinction à faire
entre témoignages et témoignages, et que l'erreur
et le
mensonge ont beau exister, ils ne sont pas tout-puissants. Face
à
un témoignage d'une personne de confiance, un esprit
perspicace peut questionner le témoin sur les
détails
de son expérience, et interroger d'autres témoins
s'il
en existe, en vue de cerner plus précisément la
crédibilité de cette expérience.
Suivant les
cas, il peut alors s'avérer, soit que les raisons de douter
se
confirment, soit que la thèse de l'erreur ne puisse pas
tenir
la route face à ces détails, de sorte que
finalement le
témoignage aura valeur de preuve.
Ou sinon, il ne reste
plus qu'à vivre dans le doute hyperbolique de Descartes et
à
croire à son malin génie, mais auquel cas il n'y
a plus
de connaissance possible sur quoi que ce soit. Si aucun
témoignage
n'est fiable, alors rien (pas même la science
établie)
ne l'est, et les doutes contre les témoignages n'ont aucune
force non plus.
Si l'on applique maintenant la théorie des mèmes à la sociologie du mouvement zététique, le constat de la tendance systématique des matérialistes à recourir à des arguments fallacieux, démarches pseudo-sceptiques non-scientifiques, pour défendre leurs vues, n'est-ce pas un indice extérieur intéressant (je n'ai pas dit une preuve) de l'incompatibilité entre matérialisme, démarche scientifique, et connaissance réelle du dossier ?
Peut-être répondrais-je à la fin de ceci
Autres liens extérieurs:
Ici et là des comptes-rendus de correspondances entre Jean-Pierre Petit et Henri Broch
En anglais, une liste de réponse aux arguments sceptiques
Zététique, psychanalyse et psychiatrie sont dans un grand sac
Voir aussi sur ce site:
texte sur le paranormal (voir aussi les références de preuves du paranormal)
Retour opinions - liens de critique du pseudo-scepticisme et critique de la psychiatrie