et qui
témoignent de manière flagrante du fait que ces
spiritualités et les personnes qui les suivent, rentrent bien,
au moins dans une certaine mesure, dans le cadre de la
description ci-dessus, comme d'autres ont
énuméré des critères
de reconnaissances des pseudo-sciences et autres indices crackpot:
- Le fait de se croire en mesure de juger
péremptoire la définition ci-dessus de la
spiritualité, sans avoir pris la peine
de le lire et de le comprendre jusqu'au bout ainsi que les
différents
textes annexes mis en lien qui en précisent la signification
ainsi que
les multiples justifications; le fait d'estimer que le genre de tares
ici dénoncées ne serait (en ce début de
21ème siècle) que le fait que
d'une fausse spiritualité, d'un ou deux courants assez
spécifiques pour qu'on puisse les nommer,
ou encore des dérives individuelles limitées, par exemple
de personnes
qui interprèteraient de travers ou rateraient l'essentiel des
enseignements fondamentaux auxquels ils se réfèrent
lesquels seraient clairs
et ne nécessiteraient que du bon sens et/ou une attitude assez
pieuse ou
confiante en Dieu (ou autres choses de ce genre) pour éviter de
telles
déviances. En effet, ce serait là ne pas
reconnaître ces déviances où elles se
trouvent, et ainsi y participer.
(Dois-je en effet rappeler que je ne suis nullement du genre à
avancer sur ce ton, un jugement que je n'aie pas pris le soin de
vérifier et revérifier à force
d'expérience et d'une fine analyse conceptuelle, suffisamment
pour me protéger formellement de tout risque de le faire alors
qu'en fait il serait
significativement erronné. Et tous ceux qui ont prétendu
me contredire ne le faisaient que sur la base de leur ignorance des
multiples justifications dont je dispose; en l'occurence, la
définition ci-dessus de la spiritualité, quelque
brève qu'elle puisse sembler, n'a absolument rien de
précipité mais est l'aboutissement final de nombreuses
années d'expérience et de réflexions ayant
finalement débouché sur une compréhension
générale des choses d'une superbe clarté,
après un long parcours de recherche où je portais aux
nues la recherche spirituelle mais où je butais en fait sur des
contradictions de plus en plus évidentes)
- Le fait d'interpéter par réflexe systématique
tout évènement et toute rencontre non
préméditée comme des signes du destin
- Le fait de traiter des gens d'<<esclaves de leur
mental>>
au prétexte qu'ils ne savent pas faire le vide dans leur esprit.
- Le fait de se présenter son point de vue comme
n'étant
pas une doctrine (de toute
manière, très peu de doctrines
se reconnaissent comme telles) -> soit on n'a rien à dire et
on se tait, soit on se reconnaît comme affirmant des choses,
auquel cas on est bien en train de penser et de raisonner d'une
manière ou d'une autre; par exemple la science elle-même a
beaucoup de choses à enseigner et à raconter et ce ne
saurait être un argument contre elle.
- Le fait de mépriser l'argent, non simplement en tant que
goût personnel (libre à chacun, bien sûr, de vivre
en se contentant d'une faible consommation - le problème
étant que parfois des gens qui méprisent l'argent en
paroles le gaspillent en actes et/ou le fauchent par derrière
à autrui, ce qui est honnêtement indéfendable),
mais en y voyant une perversion à titre universel, notamment
comme représentant nécessairement une source
d'inquiétude de le garder (que
des gens aient des raisons d'être inquiets pour un argent acquis
malhonnêtement je le reconnais, mais un argent acquis de
manière profondément honnête serait le
témoignage du fait qu'on a rendu service à la
société et devrait donc
être honoré !)
- Le fait de se soucier davantage de l'intentionnalité des
actes que de leurs conséquences effectives sur le sort d'autrui,
ce qui mène finalement à consacrer sa vie à se
complexer et se décomplexer le coeur indéfiniment pendant
que le reste du monde peut crever, tout en espérant que ce ne
soit pas là une démarche égoïste. Voir la fin
de ce
texte
Bouddhiste en comparaison avec ma position. Voilà
donc comment le Bouddha est obsédé avant tout par la
purification du nombril de ses intentions afin de devenir
"Eveillé". Oui, mais éveillé à quoi ? En effet, d'une part pour ce
qui concerne l'éveil vis-à-vis de la compréhension
générale des problèmes et des moyens de construire
un monde meilleur, les méthodes rationnelles m'apparaissent bien
plus efficaces que les méthodes spirituelles; d'autre part, s'il
s'agit de présenter l'Eveil spirituel comme un but en soi au
niveau personnel, je vois mal en quoi il n'eût pas mieux valu
pour cela demeurer dans l'au-delà plutôt que d'être
venu s'incarner en cette condition humaine si contraire à cet
Eveil.
- Le fait de prétendre tout unifier, de regarder le monde
sous l'angle d'une vision unitaire, et/ou de promouvoir la
simplicité, une vision simple du monde; le fait de croire qu'une
approche comme la mienne "complique" les choses. Comme
je répondais un jour à l'auteur d'un site aux
orientations très spirituelles qui se faisait un point d'honneur
de défendre l'idée très spirituelle d'unité
(oneness) de toutes choses (à rebours de la démarche de
la
science et de la logique à tout distinguer et diviser):
"Savez-vous faire la distinction entre unité et confusion ?".
Bien sûr c'est toujours sympa de découvrir le cas
échéant une profonde simplicité, des liens
profonds ou une source commune entre
des choses d'apparences différentes, et je me consacre
moi-même largement à de telles recherches, sauf de telles
propriétés sublimes sont des choses qui se
découvrent et
qui ne se décrètent pas. Je ne complique rien, je ne fais
que décrire les choses comme elles sont. Et pour moi, en fin de
compte, elles sont simples, en ce sens que je les vois clairement. Si
quelqu'un trouve mon point de vue compliqué (au sens de
pénible et d'obscur), ce n'est là que son
appréciation subjective liée à ses
difficultés à me rejoindre (et aussi, certes, au fait que
je synthétise les fruits d'une longue recherche, longue à
exposer). Parce que ma compréhension a eu la chance de s'adapter
à la complexité du réel. Faut-il rappeler que la
vérité ne se choisit pas; ce n'est pas à la
vérité de s'adapter à notre sentiment de
simplicité ou de clarté, mais c'est à notre esprit
de s'adapter pour reconstruire un nouveau de sentiment de
simplicité et de clarté au niveau de la
vérité telle qu'elle est réellement dans toute sa
complexité. Celui qui veut voir la vérité dans ce
qui lui semble simple s'enfonce dans l'erreur, et le réel
restera incompréhensible car trop complexe à ses yeux.
- Le fait d'employer en guise d'argument définitif qui
clôt tout
débat: "Vous êtes aveuglé par votre ego" ou encore
par "l'orgueil". Confondre orgueil et intelligence, voir des
orgueilleux partout, considérer comme un vilain orgueilleux
quiconque vient nous contredire en annonçant en savoir plus que
soi (tandis qu'on rejette d'emblée tout examen du détail
de ses positions et arguments vus comme "complications" contraires
à la clarté et à la simplicité d'esprit),
est en effet une
excellente manière de ne jamais avoir à se remettre en
question. Quoi de plus naturel et indispensable en effet, pour pouvoir
rester tranquillement dans l'erreur, de regarder par réflexe
ceux qui affirment avoir de meilleures raisons d'avoir des positions
contraires,
comme n'étant que des personnes orgueilleuses, dures de coeur et
fermées d'esprit qui se croient
à tort plus intelligentes que soi et qui refusent d'entendre nos
points de vue...
- Le fait de supposer systématiquement sans conteste possible
que chacun est le seul
responsable de son propre bonheur ou malheur (ceci afin de se
déresponsabiliser vis-à-vis d'autrui).
- L'idée qu'une croyance se choisit, et que le bonheur d'un
individu soit déterminé par ses croyances, de sorte que
les gens seraient libres d'être heureux et qu'il leur suffirait
pour cela d'adopter les croyances des gens heureux (ce que j'appelle de
la corruption).
- Le fait de concentrer ses valeurs sur la politesse, les bons mots et bons souhaits envers son interlocuteur et à l'optimisme sur la vie et le destin, dans l'idée que ces pensées constitueraient en elles-mêmes des solutions; en faisant l'impasse sur la questions des actions réelles munies de calculs et mesures d'efficacité à l'accomplissement du bien collectif suivant une démarche scientifique. Ainsi, le fait d'exhorter systématiquement les malheureux à changer leurs désirs plutôt que l'ordre du monde. Même s'il y a des cas ponctuels où un tel conseil peut s'avérer avisé, le fait de refuser ainsi par principe toute recherche de construction d'un monde meilleur offrant aux gens les moyens d'être moins malheureux, mais demander à chacun de se "satisfaire" de la misère où il se trouve, n'est qu'une solution à courte vue, une solidarité des égoïsmes, une lâche discrimination où l'on parvient à se croire vertueux en "aidant" (ou en se persuadant qu'on aide) à bien peu de frais (de vaines paroles) celui qui est en face de soi tout en laissant périr tous ceux qui n'y sont pas. Et c'est en tout cas agir uniquement sur les symptômes tout en laissant perdurer les causes profondes (collectives) du mal.
- Vouloir présenter sa conception des choses, mais en refusant d'entrer dans un dialogue argumentaire contradictoire et/ou de préciser le sens ou des exemples détaillés de ce qu'on évoque (sauf bien sûr des truismes comme "tuer c'est mal" ou "Hitler sera jugé différemment de l'abbé Pierre"), tout en reprochant à son interlocuteur de n'être "pas ouvert", et à parfois même prendre prétexte de cette accusation péremptoire pour justifier son propre manque d'explications. Trop facile en effet d'être l'homme le plus ouvert du monde si la seule manière possible d'être ouvert consiste à être d'accord avec vous. Si quelqu'un a des choses à dire, qu'il les énonce noir sur blanc par un site web, pour permettre à chacun d'en examiner librement la solidité des arguments !
- L'invocation des limites de la
raison humaine pour dédaigner
l'usage de celle-ci
- Le fait d'insister sur sa préoccupation dominante pour les
"causes profondes" et autres "natures profondes" des choses et
évènements, présentés comme
supérieures aux approches "réductionnistes" de la
science et de ses causes intermédiaires.
Exemple d'un tel propos, lorsque quelqu'un entreprend de
guérir quelqu'un d'autre par le "magnétisme". Sans
vouloir ici discuter la possibilité d'un effet réel
d'une telle entreprise, il serait très prétentieux de se
présenter ce faisant comme dans le secret des choses alors
même qu'on serait bien incapable de rendre compte, ni de ce qui
serait réellement sous-jacent à l'action
effectuée, ni de ce qui l'amène à la
réalisation finale de l'objectif présenté
(disparition des microbes, ou autres). Quelle absurdité n'est-il
pas de prétendre maîtriser et comprendre les
évènements effectifs en ne s'occupant pour cela que
directement de leurs supposées "causes ultimes" tout en faisant
une impasse grossière sur la compréhension scientifique
des causes intermédiaires.
Autre exemple, présenter la
timidité comme étant la "cause profonde" d'une
situation de célibat. Voir développements ici.
En conclusion, cette obsession des "profondeurs" n'est le plus souvent
que le masque de la plus grande superficialité qui refuse de
s'assumer. Celui qui est réellement profond n'a pas de temps
à perdre à invoquer à tout bout de champ des
slogans de "profondeur" pour se rassurer ou se faire mousser, mais se
contente d'explorer ces profondeurs qu'il aura su approcher. Ainsi la
science a réellement su explorer certaines profondeurs du
réel, d'une profondeur inégalée et en tout cas
avec des résultats collectivement plus utiles (contrairement
à la solitude quasi-égoïste de la quête
spirituelle) et marqués par des avancées bien plus
rapides que toutes les spiritualités qui les ont
précédées : c'est la profondeur de la
complexité du réel, qui est de fait hautement non-trivial.
- L'idée qu'un célibataire désespéré pourtant aimable à la base aurait tort d'accuser la société pour son malheur, voire, qu'il aurait tort d'être malheureux, au prétexte que personne n'en serait responsable (ou encore: au prétexte que d'autres s'en sont sortis et sont heureux, ou encore, qu'il n'est pas le seul à avoir ce problème, comme quoi tout et son contraire sera toujours bon pour justifier ce qu'on veut). En effet, c'est oublier que cette passivité de la société face à ce problème relève en définitive d'une déresponsabilisation systématique de celle-ci qui se donne bonne conscience en laissant concrètement les autres souffrir.
- Le fait de juger une opinion suivant le seul
critère de sa (supposée) valeur intrinsèque en
tant qu'opinion, sans égard aux questions de vérification
de sa
conformité au réel. Plus précisément, le
fait de juger négativement une
opinion ou celui qui la porte sans avoir de justes raisons (preuve ou
quasi-preuve) ni de sa fausseté ni du fait que celui
l'énonce n'a pas
de juste raison (de quelque ordre que ce soit) d'y adhérer.
Exemples d'opinions ainsi souvent méprisées par principe
a priori, en
se croyant exempt du devoir de commencer par vérifier
rigoureusement si
par hasard elles ne seraient pas parfaitement véridiques:
Le problème en effet est que ce genre de jugement de valeur
aboutit
souvent en pratique à regarder comme une perversion ce qui n'est
(parfois) qu'une pure connaissance de la vérité, et
à obliger ceux qui
portent cette connaissance à mentir à eux-mêmes en
faisant semblant de
ne pas le savoir (sans que moindrement un débat de fond
rigoureux n'ait
lieu sur la vérification des opinions contestées), et,
lorsqu'un
certain problème est en référence dans la
discussion (en particulier le
pessimisme en rapport à la situation), à lui faire porter
la
responsabilité de ce problème qu'une telle
"guérison" de cette
"perversion" est sensée résoudre, s'il n'est pas
résolu. En particulier
sur l'opinion "la société est responsable de mon
malheur", lorsqu'elle
est correcte: le contester n'a pour effet que d'écraser
moralement une
seconde fois la victime qu'on culpabilise de se savoir victime. Comme
si, étant affamé, on se devait forcément
d'être confiant et
reconnaissant de la gentillesse de celui qui aurait la bonté de
nous
encourager à ne plus avoir faim, au nom de la remarque
très judicieuse
qu'il suffirait de n'avoir plus faim pour que les problèmes
soient
résolus (et que cet encouragement est la seule aide qu'il puisse
apporter). Comme si la victime qui ose se plaindre était de ce
fait
plus reprochable que le bourreau-par-inadvertance qui lui a
détruit la vie à coups de bonnes intentions mal
placées. Lorsqu'ainsi le fait d'avoir découvert la
vérité en général, ou en particulier le
fait d'être
victime et d'avoir la lucidité de le reconnaître, est
regardé comme une
perversion, la société n'est plus une civilisation.
Ainsi j'ai été initier une conversation dans un forum
Très Spirituel
pour voir si face à des vraies questions subtiles et paradoxales
touchant de près la réalité de la condition
humaine, les
gens Très Spirituels étaient capables de manifester autre
chose que la
fierté absolue de leur niaiserie incommensurable, leur
dogmatisme
aveugle et leur électroencéphalogramme plat. Comme je le
soupçonnais,
le résultat a été négatif.
Parmi les spiritualités ainsi plus ou moins
caractérisées, se trouvent par exemple le Christianisme, le
Bouddhisme (j'ai en effet lu et entendu quelques extraits de ses
enseignements,
et cela m'a suffit pour voir que cela était effectivement
emprunt
des erreurs idéologiques que je dénonce),
généralement les mouvements religieux (j'ai par exemple
visité le hare krishna...); le marxisme, le
socialisme,
l'altermondialisme et autres utopismes (bien que
les travers de ceux-ci se configurent en grande partie autrement),
l'esprit
des Systèmes d'Échanges Locaux et autres "Time Money" qui
refusent
le principe des taux d'intérêts,
et le post-modernisme et autres courants
dominants de la
philosophie.
Mais il y plein d'autres gens spirituels, même
parmi
ceux qui ne suivent aucun texte sacré, aucune philosophie ni
aucun
mouvement religieux organisé ou délimité, et
même parmi les
athées. En fait, les gens spirituels constituent une
majorité écrasante, dans tous les sens du terme.
Cependant, les gens spirituels trouvent toujours les moyens de nier
leur caractère majoritaire pour entretenir leur explication des
malheurs du monde par le manque de spiritualité qui y
règne, grâce à leurs divisions en de nombreuses
étiquettes ou tendances par lesquelles ils ont beau jeu de
s'excommunier les uns les autres: chaque forme de spiritualité
rejette chaque autre forme de spiritualité et en explique les
échecs comme n'étant qu'une
théorie, tandis qu'elle-même serait la pure expression
de la
réalité toute nue.
Alors qu'en réalité c'est le contraire: les échecs
des
différentes spiritualités viennent du fait qu'elles ne
sont pas dignes du nom de théories. En effet, la
complexité du réel constituant une séparation
incontournable entre
l'observation directe des faits d'une part, leur signification et leur
explication d'autre part, quiconque prétend qu'en
général (toujours et pas seulement de façon
exceptionnelle) les faits parlent d'eux-mêmes, ne
fait que jouer au ventriloque avec eux, mais un travail
théorique
approfondi d'interprétation des faits serait indispensable pour
en
extraire la plupart de leurs significations intéressantes.
Ainsi,
retenez ceci : les faits adorent faire cocus ceux qui les aiment.
Certes, il y a bien sûr aussi heureusement,
par-ci, par-là parmi les spiritualités, quelques bons
chapitres d'enseignements comme par exemple l'amour de la nature dans
le Bouddhisme, ou encore quelques individus étiquetés
d'un courant habituellement
spirituel qui se démarquent de tous ces travers : voici par
exemple ce site d'un prêtre qui a le grand
mérite de tenir
des propos
fortement résistants à la spiritualité ambiante.
Alors : à quoi bon se refuser à
abréger l'expression "fausse spiritualité" en simplement
"spiritualité" dès lors que cette expression
s'avère un pléonasme, du fait qu'une "vraie
spiritualité" n'a jamais existé ? Au nom de quoi
devrait-on s'obliger à réserver le qualificatif de "vrai
sens" d'un mot comme "spiritualité" à quelque chose qui
n'existe pas ???
En effet :