Soient les énoncés suivants:(D) Dieu intervient réellement dans la vie des chrétiens authentiques suivant ce qu'ils en témoignent, avec ses résultats qui font réellement différer cette vie et ce témoignage par rapport à ce que donneraient sans intervention divine les seuls effets naturels de cette doctrine par les mécanismes sociaux et mentaux de l'homme placé dans un tel contexte culturel.
(P) L'Evangile est prouvable.
(E) L'Evangile est vrai
D'habitude, les chrétiens soutiennent que (D) est vrai et (P) est faux. Ceci indique fortement que (E) implique ((D) et (non P)).
De toute façon, on peut vérifier facilement que (E) implique (D) du fait que l'Evangile de Jean insiste dessus avec l'histoire du cep et des sarments qui finit par "sans moi vous ne pouvez rien faire", ainsi que "un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits; vous reconnaîtrez les arbres à leur fruit". Cette notion de "porter du fruit" devrait donc avoir la décence de se manifester concrètement. Et autres dons du St Esprit. Tant de fois les chrétiens répètent qu'une vie chrétienne authentique nécessite une aide constante ou "révélation" de Dieu, que la foi elle-même serait impossible si ce n'est par l'oeuvre de Dieu, qu'ils ne basent pas leurs positions et leur vie sur leurs propres réflexions mais sur l'Esprit de Dieu. Ainsi ils affirment que la vie chrétienne aurait pour but de se remettre sans cesse et toujours plus sous la dépendance effective et spirituelle de Dieu. Ils prétendent s'en remettre à la dépendance constante et intégrale de Dieu, et l'estimer effective et indispensable jusqu'à se permettre en toute bonne conscience d'accuser froidement quiconque oserait se plaindre d'un défaut d'application de la doctrine chrétienne à sa vie ou plus particulierement un défaut d'inspiration, de bénédiction spirituelle ou d'intervention de Dieu dans sa vie, d'être un esprit rebelle qui n'a pas eu l'humilité de remettre convenablement et totalement son esprit entre les mains du Seigneur. Une telle vision n'est manifestement pas compatible avec l'idée d'un Dieu qui ne prendrait de toute façon jamais la peine de lever le petit doigt pour guider ses ouailles.
A-t-on bien (E) implique (non P) ? Là ce n'est pas clair du tout à la lecture de la Bible. Malgré cela, cela fait tellement l'unanimité dans les milieux chrétiens que pour essayer de le contredire il faudrait se lever de bonne heure. On peut remarquer là quelque chose de très curieux: l'Evangile accorde une valeur morale très élevée au fait de croire sans avoir vu de preuve. Malgré cela, les chrétiens évangéliques n'ont de cesse de déployer leur zèle évangelisateur à tenter d'apporter aux gens des preuves de l'Evangile (même fausses, ou plutôt en pratique, toujours fausses mais prises pour vraies) pour les porter à y croire. Ils considèrent même cela comme la mission suprême de l'homme devant Dieu. D'après l'Evangile même, les chrétiens sont la lumière du monde qui luit dans les ténèbres. Par consequent, si (E) était vrai, alors les chrétiens auraient toute la lumière suffisante pour trouver une preuve s'il en existait, et par leur devoir évangelisateur il est clair que si jamais une preuve existait alors elle serait connue de tous. Mais non seulement ce n'est pas le cas, mais si ce l'était, cela réduirait à néant la valeur suprême prônée par la Bible qui glorifie le fait de croire sans preuve. Donc (E et P) a quasiment une conséquence réfutée par les faits. Mais même si on supposait le contraire, cela impliquerait que le projet de l'Evangile est auto-destructeur, donc absurde (autrement dit (E) est bien proche du faux; d'où on conclut que là encore (E) impliquerait bien non (P)) et que l'homme n'a pas besoin de l'aide de Dieu pour se convertir à l'Evangile puisque la raison lui suffit, ce qui quelque part poserait problème au théorème (E implique D) démontré ci-dessus. (Eventuellement, on pourrait encore envisager que les chrétiens connaissent pertinemment des preuves et les refusent de les donner afin que la foi ne soit pas basée dessus; ce serait quant même étrange de pratiquer une telle rétention d'information en cachant les preuves de la véracité de l'Evangile, le présentant donc comme "moins vrai" qu'il n'est au risque que les autres soient privés de la chance d'y croire; il ne me semble pas que beaucoup de chrétiens aient cette attitude).
On a donc bien: (E) implique ((D) et (non P)).
Problème: il se trouve que quasiment, (D) implique (P). En effet, toute intervention de Dieu dans la vie chrétienne qui a effectivement une influence sur cette vie et son témoignage, constitue (par son effet manifeste qui est bien inclus dans l'énoncé (D)) une preuve que cette vie n'est pas le pur fruit des seuls effets naturels de la doctrine chrétienne par les mécanismes mentaux purement humains face à ce contexte culturel.
Plus précisément: (D) exprime l'existence d'une preuve que
((E est vrai)
ou (Dieu ment à l'homme)
ou (Dieu fait n'importe quoi sans savoir ce qu'Il veut)
ou (il y a des esprits farceurs de l'au-delà ayant la puissance d'intervenir auprès des chrétiens authentiques d'une manière semblable à celle que pourrait être la véritable oeuvre de Dieu mais pour faire passer un message faux)
ou (Dieu agit mais ce faisant laisse l'homme libre de ses pensées au point que ce sont les mécanismes de la pensée de l'homme qui ayant pris lui-même la décision de croire à l'Evangile, a la lubie de vouloir interpréter cette intervention de Dieu comme étant une confirmation par Dieu de la véracité de l'Evangile alors qu'en fait Dieu n'a par son acte nullement appuyé quelque opinion que ce soit à cet égard)).
Interrompons ici la preuve.
Remarquez bien l'ironie des constatations dressées ci-dessus. Je
n'ai même pas réfuté la position chrétienne.
Tout au contraire, je viens d'introduire dans la dernière
formule des suggestions d'idées possibles auxquelles les
chrétiens n'ont jamais pensé, qui sont absolument
inadmissibles et impensables pour eux à moins de constituer des
dangers mortels à la
survie de leur foi, mais dont la présence desquelles (je veux
dire
la présence de ces idées comme des pensées
envisageables,
non a priori comme des vérités) est l'unique
échappatoire possible à la claire et évidente
réfutation de leur
position. Autrement dit, je sauve la défendabilité de
leur position malgré eux, mais à condition que la
connaissance de ce qui les sauve ainsi de leur bonnet d'âne n'ait
jamais le malheur de leur effleurer l'esprit, sans quoi ils se
fâcheraient et courraient
le danger d'abandonner leur position. Mais enfin, ne faudrait-il pas un
peu se décider sur la question de savoir si l'une de ces
échappatoires est réellement envisageable ou pas ? La
seule défense par les non-chrétiens pour refuser les
preuves de l'Evangile repose-t-elle réellement toute
entière sur une de ces échappatoires qu'ils tiendraient
comme vraie, tandis que les chrétiens les tiendraient pour
fausses ? En ce cas ce serait ici le point de départ de tout le
désaccord entre chrétiens et non-chrétiens, et on
se demande bien pourquoi personne n'a eu l'idée d'ouvrir le
débat là-dessus.
D'autre part, on peut remarquer que par cette argumentation j'offre aux chrétiens une occasion en or, celle d'accomplir le but de leur vie, celui de manifester aux non-chrétiens une preuve illusoire de la véracité de l'Evangile, et ce d'une manière qui cadre parfaitement avec leur mode d'argumentation habituel. A savoir, reprendre le raisonnement plus haut s'appuyant sur les exemples de manifestations de D (leur témoignage) dont ils croient si fermement à l'existence (comme ils soutiennent que D est vrai, ils ne devraient pas se plaindre de la difficulté a en trouver) et conclure par l'argument ci-dessus pour (D implique P) en passant soigneusement sous silence les échappatoires à cette preuve, accomplissant ainsi leur saint devoir d'évangélisation en donnant l'illusion d'une preuve par manque d'imagination, et en passant aussi soigneusement sous silence la preuve de (E implique non P) ci-dessus (pas gênant puisque (non P) n'est pas vraiment un énoncé biblique). Bref, de quoi pourraient-ils encore se plaindre face à ma contribution ?
Mais déjà nous pouvons achever la preuve:
Si l'Evangile était vrai et si dans leur sagesse divine les chrétiens aient su déployer les moyens maximums pour sauver les âmes, ils auraient d'eux-mêmes eu conscience du moyen ci-dessus, et ils ne se seraient pas privés de brandir cette preuve illusoire de la véracité de l'Evangile, et de prétendre ainsi à une preuve de leur position. Donc puisqu'ils ne l'ont pas fait, c'est qu'ils ne le pouvaient pas, autrement dit qu'ils ont été incapables de trouver quelque claire manifestation que ce soit des oeuvres de Dieu en eux. Donc (D) est faux, donc (E) est faux.J'ai lancé dans un forum chrétien la question de voir s'ils trouveraient des failles à cette preuve. Un des participants a proposé une réponse, à laquelle j'ai ensuite répondu. Voyez vous-mêmes.
Par ailleurs, en contraste avec l'incohérence de (E) mise en évidence par le raisonnement plus haut, je pense pouvoir défendre avec succès tant qu'on voudra (et les autres textes joints y contribuent) la validité de l'énoncé suivant comme une vision claire et cohérente du monde compatible avec les théorèmes ci-dessus (comme E implique D qui implique P qui implique E qui implique (non P), il découle forcément que E, P et D sont tous trois faux), et qui résiste à l'expérience (comme je l'ai fait oralement avant de l'écrire, face à des chrétiens authentiques sur les divers arguments et témoignages de "miracles" qu'ils croyaient pouvoir mettre en avant comme défense de leur foi) :
La vie, le témoignage et l'argumentation des "chrétiens authentiques" sont entièrement conformes à ce que serait le comportement naturel de l'homme placé dans le même contexte sans aucune intervention divine mais seulement éventuellement l'intervention ponctuelle de quelques esprits de l'invisible plus ou moins farceurs, bons ou mauvais et de diverses personalités, dont certains font passer leurs interventions pour celle du St Esprit et d'autres se font traiter de démons par ces mêmes chrétiens, mais dont aucune contribution n'apporte quelque spiritualité authentique (si jamais une telle expression n'etait pas un oxymore) vraiment profonde, quelque moralité grandiose, sagesse, marque d'omniscience ni autre plan divin aux effets mirifiques qui devrait émaner d'un Dieu qui se respecte. Egalement, l'apparition sur Terre de ce même cadre culturel d'apparition et succès de l'Evangile est parfaitement explicable par des mécanismes du même style.
Et puisqu'ils y sont conformes, ils n'ont nul besoin d'une circonstance différente (intervention de Dieu) pour être realisés. Donc la vie chrétienne est une vie sans Dieu.
(De plus, il peut y avoir du vrai dans les idées des échappatoires ci-dessus, sauf la première bien sûr)
Un pilier de la foi est le devoir d'évangélisation, muni d'un ensemble d'arguments présentés comme les fondements de la foi, raisons d'après lesquelles on croit, et tenues pour la vérité de Dieu. Or, on constate (voir les différents contre-arguments sur ce site ou sur d'autres...) qu'au moins 80% de ces arguments sont fallacieux, la valeur des autres semblant a priori difficile à déterminer. S'il s'agissait de n'importe quoi d'autre, les arguments fallacieux seraient négligés en faveur de ceux qui sont plus pointus, et la conclusion pourrait encore éventuellement tenir. Mais ici le problème est que la discussion est partie intégrante de son propre objet, qui est de déterminer si, oui ou non, la pensée chrétienne évangelique est conforme a la vérite de Dieu à laquelle il soit du devoir de l'homme d'adhérer. Mais sans avoir besoin d'examiner la suite nous savons déjà que cette pensée se fonde sur, et exige de considérer comme pensée de Dieu à proclamer à tous comme telle et à laquelle il serait du devoir de l'homme devant Dieu d'adhérer, un ensemble d'arguments dont au moins 80% est fallacieux. Or il est évident qu'un tel ensemble d'arguments ne peut pas refléter la pensée de Dieu, et qu'un Dieu qui exigerait que nous adoptions un tel mode de pensée ne peut être digne de respect. Donc la conclusion est fausse, et ce soi-disant commandement de Dieu de tenter de convertir les autres à un tel mode de pensée fallacieux par tous les moyens afin de sauver leur âme sans se soucier de savoir si les arguments sont vrais ou faux, est des plus faux et méprisables qui soient.(puisque pour eux "la vérité c'est Jésus" donc elle se définit par le fait de rendre gloire à Jésus au mépris de toute autre considération. Ainsi, ils sont tellement occupés de persuader par tous les moyens de la véracité de l'Evangile afin de sauver des âmes qu'ils ne s'occupent pas de savoir si leurs arguments sont vrais ou pas, l'important étant qu'on y croie car c'est ainsi qu'on sera sauvés. De même cela n'a aucune importance de savoir si c'est vraiment ça qui sauve les âmes ou pas, l'important c'est qu'on y croie car c'est ainsi qu'on sera sauvé)
- Si Dieu voulait qu'on croie en Sa parole, et s'il a même pris la peine d'accomplir des miracles à dessein d'apporter la preuve de la divinité de Jésus à défaut que suffise la manifestation à notre intelligence de la divine sagesse de Son message, Il aurait dû avoir la décence de laisser des traces historiques crédibles de la venue de ce même Jésus et du fait que ces miracles aient bien eu lieu. Il aurait dû aussi avoir la décence de rendre crédible l'écriture de sa Parole et son inspiration divine par la documentation détaillée des circonstances et dates de sa rédaction, de l'identité des auteurs de chaque livre et de leurs biographies respectives afin de laisser cela à la postérité. Mais le manque de traces d'époque et la pauvreté et l'approximation des reportages que nous en avons manifestent pour le moins l'ignorance insoutenable (pour des témoins de la vie du Fils de Dieu ???) des premiers chrétiens (pour de pas dire de l'Esprit qui les guidait) quant à la responsabilité qui leur était échue d'apporter un témoignage le plus précis possible d'un évènement aussi important qu'ils le prétendent à l'adresse des milliards de chrétiens qui leur succéderaient. Jésus aurait d'ailleurs dû passer sa vie à écrire lui-même des livres, pour qu'on n'invente pas n'importe quoi à la place à réinterpreter indéfiniment.
- La doctrine chrétienne affirme que le fait de ne pas croire l'Evangile, et plus précisément le fait de cesser d'y croire après y avoir cru, est un acte d'infidélité contre Dieu. Mais étant dans ce cas, je suis en mesure de témoigner que cette affirmation est fausse, voire ridicule: c'est au contraire par une fidélité démultipliée envers la vérité, renonçant enfin à toute tentation de vouloir la fausser suivant des désirs humains pour au contraire l'accepter authentiquement comme elle est (et éventuellement, aussi étrange ou désagréable qu'elle puisse se présenter par rapport aux préjugés), que je reconnais maintenant que le christianisme est une grosse arnaque et que je ne peux plus honnêtement accepter ses mensonges. Donc la doctrine chrétienne est fausse sur cette question.
- Plus généralement, je témoigne que l'attitude des chrétiens envers ceux qui ne pensent pas comme eux (quelle que soit l'attitude de ces derniers par rapport à Dieu, à la vérité ou à la morale), manifeste souvent une grande bassesse d'esprit, agissant d'une manière ayant en pratique un effet tous points semblables à une malhonnêteté intellectuelle monstrueuse (même si pratiquée "en toute bonne foi"). J'ai beau leur signaler que je dispose des preuves très solides et évidentes de la fausseté insidieuse et de l'absurdité de leur doctrine, qui ne viennent pas d'un "refus de croire" de ma part mais d'une reconnaissance honnête de l'expérience, de l'évidence et de la réalité, d'une manière bien plus claire et solide que tous leurs témoignages et leurs soi-disant arguments (et mettant en évidence la vacuité de ces "témoignages" et arguments chrétiens): ça ne les intéresse pas et sans prendre la peine d'entendre ma position ils ne répondent que par le mépris et toutes sortes d'accusations absurdes assénées avec le plus grand aplomb. Clairement, la vérité ne les intéresse pas. Si j'essaie de le leur signaler, ils répliquent par leur prétexte habituel: "La vérité, on l'a déjà !". Donc, ça ne se discute pas. (Plus précisément, comme pour tout, ils ont choisi de croire qu'ils l'avaient...).
Interrogeant encore un ancien "frère en Christ" ayant lu ma critique pour lui demander ce qu'il aurait à répondre, il refuse en trouvant mon attitude comme n'étant pas "ouvert au dialogue". Eh quoi ? A part le fait qu'une preuve rigoureuse n'est naturellement pas ouverte à la contestation de sa conclusion, j'attends néanmoins vainement de pied ferme qu'on m'en indique les éventuelles failles, et comment ne daigneraient-ils pas le faire comme s'ils jugeaient d'avance que je n'avais pas l'intelligence de les comprendre ?? Mais je remarque que c'est bien les chrétiens qui ont commencé à être fermés à tout dialogue en considérant d'emblée par définition et sans l'ombre d'un doute possible, toute contestation de leurs vues comme un acte pécheur de rébellion délibérée contre Dieu méritant et conduisant à l'enfer éternel.