Les miracles de Jésus sous
l'éclairage de la science
La réflexion qui suit se base sur les connaissances
scientifiques désormais acquises, au vu desquelles, en principe,
certains miracles sont possibles, mais pas n'importe lesquels. Le
détail de nos connaissances des lois de la physique montre en
effet qu'il y a des lois de la physique dont le respect est plus
nécessaire que d'autres, et auxquelles donc même l'action
de Dieu est assujettie plus qu'à d'autres lois quand il veut
agir. On divise donc les miracles entre: miracles possibles, miracles
impossibles et miracles mathématiquement impossibles (encore
plus impossibles que les précédents). Ceci a
été expliqué dans le texte sur le paranormal, dont
les principes (lé debut) est à lire avant ce qui suit.
La naissance virginale
Jésus serait né d’une vierge. Bon, dans l’absolu de la
distinction entre miracles possibles et impossibles, ce serait de
l’ordre du possible: il suffirait de créer de toutes
pièces un spermatozoïde à partir des
éléments organiques du milieu. Chose très petite,
cela ne nécessiterait pas, en principe, un travail
considérable de la part du Saint Esprit. Mais un travail
méticuleux tout de même. Alors, est-ce possible ? Dieu
peut-il composer un jeu de chromosomes à partir d'ADN autrement
assemblé ?
D’obstacle de principe métaphysique à cela je ne vois
pas. On pourrait même alléger cette tâche en
supposant que les chomosomes sont repris de ceux de Marie, et il ne
resterait plus qu’un chromosome Y à fabriquer. Cependant, si on
admettait cette possibilité, c’est autre chose qui serait
incompréhensible: pourquoi Dieu créerait-il un nouveau
jeu de chromosomes (ou un nouveau chromosome) pour une seule personne,
serait-elle très importante, et n’en ferait-il pas profiter
l’ensemble de l’humanité (Jésus n’ayant pas eu de
descendance) ? Pourquoi a-t-Il laisse le monde attendre des centaines
millions d’années qu’apparaissent progressivement des formes de
vie de plus en plus évoluées, avec une apparition de
l’homme ayant aussi pris des millions d’années, alors que par
son pouvoir de créer de toutes pièces de nouveaux
chromosomes Il aurait pu aboutir très rapidement, et à un
résultat encore plus satisfaisant, évitant tant de
souffrances (le procédé de sélection naturelle) et
les vilains travers de l’homme (sa nature pécheresse) qu’Il
condamne tant ? Pourquoi Dieu gaspille-t-il son acte créateur de
nouveaux gènes, au lieu de l’employer à créer de
meilleures espèces et épargner au monde l'attente
misérable de millions d’années ? Ou de faire une
humanité qui aurait été capable de faire sa
mutation technologique sans détruire l'environnement ?
Si Jésus est né d’une vierge, le mode créationniste de
création du monde et de l’homme aurait été bien
plus raisonnable de la part de Dieu que le scénario
évolutionniste. Mais c’est ce dernier qu’on observe. Alors,
pourquoi ?
Si le but de Dieu était de jouer le jeu d’une naissance
virginale pour manifester sa divinité aux hommes, alors qu’Il
lui est manifestement si difficile de créer de nouveaux
chromosomes, une autre option bien plus raisonnable s’offait à
Lui: la
naissance virginale d’une fille, en reprenant tous les chromosomes
chez la mère (clonage ou duplication des chromosomes ovulaires).
Cela aurait été encore largement assez miraculeux comme
ça. Or, la venue de la fille de Dieu n’aurait-elle pas d’autant
mieux manifesté l’image d’un Dieu d’amour ?
Cela n’aurait-il pas aussi d’autant mieux contribué au progres
des droits fondamentaux de l’être humain, à savoir les
droits de la femme, encore inferieurs à ceux de l’homme sous la
plume de l’apôtre Paul ?
On pourrait objecter la difficulté de principe à
crucifier une femme, alors que d’habitude (sauf innovation
de l'Eglise) seuls les hommes étaient crucifiés. Mais
je ne pense pas qu’il puisse manquer de manières pour une femme
de mourrir horriblement, par exemple la lapidation, ou encore…une
idée comme ça: un viol collectif. Le symbole de la
suppliciée aurait pu être moins ennuyeux…
Jésus marche sur les eaux mais ne se jette pas dans le vide
On peut toujours imaginer des phénomènes physiques
permettant de faire marcher Jésus sur les eaux, sur la seule
base de phénomènes improbables du type diminution
d'entropie. Par exemple on peut imaginer une solidification
superficielle de l'eau, ou des courants d'eau ascendants. C'est
toujours très grossièrement du même ordre de
difficulté que la lévitation paranormale ou le
spiritisme, (qui ont été évoques dans l'autre
texte), à savoir, à peu pres autant qu'une diminution
d'entropie. Des lors on peut se demander: mais pourquoi donc
Jésus ne saute-t-il pas dans le vide,
comme si c'était vraiment difficile ?
Pendant qu'on y est, on peut remarquer une chose très
curieuse: de par l'importance des masses en jeu, les
phénomènes de miracles macroscopiques comme les
lévitations, qui se produisent bien, sont beaucoup plus
"difficiles" au sens d'un ordre de grandeur de probabilité
très infime, que la conception d'un nouveau chromosome (qui,
étant de très faible masse, serait en principe bien plus
facile à concevoir). On peut trouver cela étrange que des
miracles plus "difficiles" au sens ainsi rigoureusement brutal du
terme, soient en pratique beaucoup plus courants, comme s'ils etaient
plus faciles, que des miracles plus ingénieux mais d'ordre de grandeur
de probabilité numériquement plus modeste.
Différence entre le pouvoir de la force brute et l'art de la
précision...
Les guérisons miraculeuses
Des guérisons spirituelles, ça n'a rien d'extraordinaire.
Il existe des guérisseurs dans quasiment toutes les cultures (et
là, ça serait plutôt un art de la précision,
mais à l'échelle cellulaire et non plus
moléculaire, alors relativement moins précis
peut-être ?). Ce qui est spécifique dans les miracles de
Jésus par rapport à ce qui se pratique habituellement
c'est d'une part l'efficacité universelle de son action alors
que toutes les maladies n'ont pas les mêmes types de causes.
Certaines causes étant subtiles pouvent
compréhensiblement se régler par des actions légères, du genre renforcant le système
immunitaire, guidant des globules blancs vers les cibles à
atteindre, réactivant des circuits neuronaux en attente etc.
D'autres causes étant plus lourdement inscrites dans la
matière étant plus difficiles à résoudre,
comme on a vu que Dieu hésite à faire certains miracles
"trop lourds", on peut se demander pourquoi il traite tous les malades
de la même façon. Sans doute pour nous impressionner.
Une autre chose curieuse dans les guérisons de Jésus,
c'est leur caractere instantané. On pourrait imaginer l'apport
d'une sorte de fluide agissant lentement sur une cause, qui ensuite
permettrait en quelques mois aux capacités naturelles de se
developper à nouveau. Mais non, l'action se fait dans la minute.
Voilà qui est tout spécialement miraculeux. Mais pourquoi
le fait-il ainsi ? L'humanité a attendu des milliers
d'années avant la venue de Jésus, et bien du temps suivra
ensuite en son absence avec plein d'autres maladies et
infirmités qui resteront sans guérison, mais les quelques
heureux privilégiés qui auront eu la chance de rencontrer
Jésus en chemin, ont pu à cet instant être
guéris dans la minute. Je ne sais pas quelle leçon de
morale et de spiritualité Jésus a voulu transmettre par
ce mode d'action, mais ce n'est certainement pas l'appel à la
patience, la maturité et la persévérance dans la
foi. Bien plutôt le coup de tête spontané de la bonne nouvelle.
Bon, mais tout ça ne nous prouve toujours pas que ça a
réellement eu lieu. Si Jésus, fils de Dieu et donc
sachant tout, avait vraiment voulu laisser une marque manifeste et
utile de son passage, pour que nous sachions qu'il est
réellement venu et pour permettre vraiment de guérir de
leurs maladies un grand nombre de gens, il aurait pu au moins nous
transmettre une bonne petite liste de règles d'hygiène
à appliquer, liste qui serait restée comme preuve
incontestable de la révélation de la sagesse divine. Mais
non. Il s'est abaissé à guérir les quelques personnes qui
etaient sous son nez, mais il aurait été bien trop
vulgaire et matérialiste d'attendre de lui des trucs vraiment
utiles pour soigner après son passage des millions de gens.
La multiplication des pains
Tel que c'est présenté, ça apparaît comme
une création de masse ex nihilo, donc, mathématiquement
impossible (voir commentaires
détaillés section "Classification des miracles
suivant leur degré de possibilité"). De plus il s'agit de
création de matière organique bien structurée
à partir de matière n'ayant pas du tout la même
structure, donc, travail subtil. On a vu comment les travaux subtils
sont difficiles, alors même qu'ils ne concerneraient qu'un jeu de
chromosomes, que dire alors de quelques tonnes de nourriture ? Pendant
qu'on y est à créer de la matière organique,
pourquoi la faire là ou il y en a déjà (le fait
qu'il y en ait déjà ne sert rigoureusement à rien,
seuls les naïfs qui n'ont aucune idée des lois de la
physique pourraient croire que ça puisse moindrement faciliter
les choses à Dieu de se baser sur une quantité de pain
existante pour la multiplier), et pourquoi ne pas faire rigoureusement
autre chose que ce qu'il y a, par exemple, transformer une
bouchée de pain en un kilo de fraises ? Ce serait tout aussi
simple (ou plutôt aussi impossible) que de multiplier les pains.
Bon, mais comme on disait, il faut trouver la masse quelque part, peut-être de l'air ambiant, ou bien de la matière noire qu'on n'a encore jamais vu se transformer en matière concrète ? Mais
encore avec l'air ambiant, c'est pas le tout, car l'air n'a pas les bons
éléments chimiques, il faut donc concentrer ceux qui
existent rares dans l'air (carbone et oxygène), et tirer les autres d'une
certaine matière ou bien par réaction nucléaire;
il faut lui ajouter de l'énergie. Le plus étrange est que des
transformations aussi violentes ne s'accompagnent d'aucun effet secondaire spectaculaire, chaleur, froid, lumière ou bruit. Pour éviter de
se brûler il faudrait au moins mettre le panier à
l'écart et voir le feu d'artifice faire son travail. Or les
disciples n'ont rien remarqué de spécial. Seulement
à la fin ils constatent la quantité restante supérieure à celle de départ.
Voilà qui est encore plus invraisemblable que tout. S'il
s'agissait simplement de nourrir les hommes il serait tellement plus
facile de faire tomber du ciel quelques tonnes de vivres
emportées par une tempête à quelques centaines de
kilomètres de là, ou faire tomber du ciel quelques milliers
d'oiseaux déjà rotis. Oui mais, les chrétiens diront, ca n'aurait pas la
valeur éducative qu'a eue la multiplication des pains.
Ainsi tout principe de réalité du monde physique
s'efface-t-il devant les seules lois de la poésie.
La résurrection ou les résurrections
Le même mot de résurrection est employé dans les
Evangiles suivant plusieurs significations qui n'ont finalement rien
à voir entre elles. D'une part, Jésus ressuscite des
morts qui redeviennent vivants comme les autres vivants, et puis qui de
toute façon, suite à cela, mourront à nouveau un
jour pour de bon comme tout le monde. D'autre part, la resurrection de
Jésus une fois pour toutes, pour passer à travers les
murs, pour apparaître subitement et se volatiliser comme un
fantôme, et puis ensuite pour monter au ciel.
Ce sont bien deux notions de réesurrection très
différentes l'une de l'autre. Ainsi Paul insiste sur le
caractère tres différent de la résurrection
promise: on ressuscitera très différent ("corps
spirituel" etc) en comparaison de la manière qu'on a
vécu. Donc, aucun rapport avec les résurrections telles
des guérisons de la mort, que Jésus aurait
opérées de son vivant, à Lazare et un autre. Ces
dernières ne sont pas si extraordinaires que cela, puisque
(quasiment) semblables à des choses qui arrivent
régulièrement (arrivées actuellement à des
millons de gens): des gens dans le coma ou semblant morts, qui sont
réanimés. Or, dans ces derniers cas, un nombre
significatif (quoique minoritaire) des personnes revenant de la mort en
rapportent un témoignage, de sortie du corps, rencontre avec une
Lumière etc. N'est-ce pas la partie la plus intéressante
de l'aventure ? Mais les Evangiles ne rapportent pas de tels
témoignages. Pourquoi ? Cela n'aurait-il pas été
l'occasion de témoigner de la réalité (le
caractère non inventé) de cette aventure, que de raconter
les voyages hors du corps des personnes concernées ? Car hors du
corps on accède a une plus grande connaissance. Ainsi, si c'est
bien Jésus fils de Dieu qui a ramené ces âmes dans
leur corps, le témoignage aurait pu inclure le fait que hors de
leur corps, régardant Jésus, ils y auraient vu une grande
lumière, et un dialogue en pensée entre eux et
Jésus, lequel aurait, contrairement aux autres humains, la
capacité de percevoir et dialoguer avec les âmes
désincarnées. Mais rien de tout cela. Aucune trace, dans
ce récit, de la réalité telle qu'on la
connaît aujourd'hui de ce qui est vécu par ceux qui reviennent de
la mort...
(Petites remarques complémentaires sur la résurrection par ici.)
Aussi, l'idée de résurrection est une absurdité par rapport à ce qu'on sait désormais de la physique, d'après le formalisme de la physique quantique: les atomes ou particules de chaque espèce n'ont aucune individualité, sans possibilité, même métaphysique et inobservable, de les repérer: un échange d'atomes de même espèce préserve rigoureusement l'état du système. La seule chose qui définit un système physique est donc son nombre d'atomes de chaque espèce et leur disposition.
Ainsi un corps ("une chair"), c'est ni plus ni moins un ordre
particulier d'assemblage des atomes. Même si on voulait s'amuser à suivre les atomes dans le
corps humain, on sait que la plupart des atomes qui nous constituent
sont quasi entièrement renouvelés un grand nombre de fois
au cours de la vie par l'alimentation et autres échanges de
matière avec l'extérieur - remplacement qui est une non-transformation.
Donc lorsqu'un corps devient mort, autrement dit cet ordre s'effondre, même si jamais on voulait le regretter et recréer ce qui a disparu, il n'y a aucune valeur à attacher aux atomes individuels qui constituaient le corps. Il n'y a pas plus de raison de reconstruire le corps avec
les mêmes atomes qu'avec des atomes "différents" (par
clonage par exemple), cela étant la même chose. Donc, même si on a
quoi que ce soit à regretter au niveau matériel,
l'idée de résurrection est une absurdité. Une
réincarnation dans un autre corps (ayant si possible
bénéficié d'un progrès
génétique) est déjà une possibilité bien plus
cohérente.
Finalement, la seule signification sérieusement envisageable de la résurrection, se trouve dans l'incapacité des hommes de l'époque, à espérer une vie après la mort séparément de leur corps physique actuel, comme explicitement formulé dans 1 Corinthiens 15. Quel matérialisme de bas étage !
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