Logique rationnelle contre logique chrétienne

Laquelle des deux plane infiniment au-dessus de l'autre ?

Arguments ou pas arguments

Une certaine stratégie de défense des chrétiens évangéliques contre les critiques consiste à dire quelque chose du genre

"La foi n'est pas une affaire d'arguments"

Arrêtons de jouer les idiots, je comprends très bien ce concept de la possiblité d'un au-delà des arguments qui serait supérieur et venant de Dieu. Le problème n'est pas là. Je n'ai absolument aucun a priori contre une telle position, je me suis contenté d'examiner effectivement sur quoi repose le christianisme tel que j'ai pu le vivre en toute sincérité et en observer le comportement chez les autres chrétiens authentiques qui témoignent d'avoir rencontré ce Dieu ou Christ qu'ils disent au-delà des arguments, et j'ai constaté que la réalité de la foi et de la vie chrétienne n'a rien à voir avec ces bons principes.

Monsieur Jourdain avait au moins l'honnêteté d'avouer ne pas savoir qu'il faisait de la prose. Les chrétiens, eux, s'obstinent à refuser de voir qu'ils font des arguments. En réalité, toutes leurs prédications, leurs enseignements d'évangélisation, leurs lignes de défenses sont de type argumentatif, et leur manière de pensée ne relève réellement pas de l'inspiration divine mais est bien de type doctrinale contrairement à ce qu'ils prétendent. Il y a seulement deux différences.
La première, c'est que l'enseignement biblique qu'ils ont reçu leur a désappris le sens des mots "argument" et "doctrine", en sorte de leur inculquer un étiquetage des idées par ces mots totalement arbitraire et sans rapport avec la réalité, afin d'immuniser les positions chrétiennes face aux contre-arguments qu'on peut leur opposer, qu'ainsi ils rejeteront sans examen comme n'étant "que des arguments" pour la seule raison qu'ils n'abondent pas dans leur sens préféré.
La deuxième, c'est que, les arguments chrétiens ont beau avoir la couleur d'arguments, l'odeur d'arguments, la forme d'arguments, la nature d'arguments, une force de conviction qui n'a au fond rien de plus que celle que peuvent avoir de vrais arguments, ce ne sont certes pas des arguments. Ce ne sont que des foutaises qui se font passer pour avoir valeur d'arguments auprès de gens qui ont bien appris la leçon évangélique de ramollir leur cerveau (être "simple d'esprit") pour accepter mollement la doctrine et les arguments qu'on leur servira sans s'occuper de vérifier si ça tient la route ou pas. Un vrai argument serait un argument qui résiste à l'analyse critique, mais ils refusent une telle analyse comme étant "humaine et pas de Dieu". Suffirait-il d'être con pour être de Dieu, parce que la connerie a ceci de commun avec la pensée de Dieu qu'elle échappe à la raison humaine ? C'est tout comme, vue l'attitude de certains. Bien sûr les conneries se contredisent entre elles, mais en étant suffisamment con on peut arriver à ne pas s'en apercevoir et y voir un miracle de la cohérence divine.
Malgré cela, nombre de prédicateurs continuent à se croire plus raisonnables que les raisonneurs de ce siècle, prétendant que le christianisme serait en quelque sorte la seule position sensée et raisonnable face au monde actuel "post-moderniste" qui serait auto-contradictoire et grossièrement ignorant de la logique élémentaire et du fait que la vérité est unique.

Arguments ou faits ?

Enfin, c'est ce que j'en dis. Mais qu'est-ce que les chrétiens disent de cela ? Ayant eu un jour l'occasion de faire part à un étudiant en théologie évangélique qui revenait d'un stage dans une organisation évangélique aux Etats-Unis, du fait que j'avais des arguments réfutant le christianisme: sa défense se réduisit finalement à deux notions. L'une est que c'est son choix de croire que la Bible est la Parole de Dieu. L'autre, est que sa foi ne se base pas sur des arguments mais sur des faits. Quels faits ? Les miracles de Jésus, comme ce qu'on chante au culte du dimanche, adressé à Jésus: "Quand j'ai vu tes mains" (faire des miracles, etc) ? Il faut vraiment manquer de culture générale pour croire que les faits bruts puissent exister d'une manière à ce qu'on puisse se baser dessus. Ils doivent être au moins choisis, vérifiés, évalués, placés dans leur contexte et interprétés. Un fait brut n'a pas de sens. C'est toute la stratégie politique de la désinformation que d'arriver à induire la population sur des voies d'égarement à force de l'informer de faits authentiques bien choisis.

Pour donner un sens à un fait il faut le comprendre, développer des idées autour de lui. Réfuser un tel effort de compréhension et d'interprétation, c'est par excellence la négation de toute connaissance authentique. Ce que font en réalité les chrétiens lorsqu'ils prétendent se baser sur des faits, c'est qu'ils prennent prétexte de certains faits bien choisis et étroitement interprétés pour nier d'autres faits, refusant même de se mettre au courant de leur existence. Par exemple, lorsque face à mes propos, des chrétiens soi-disant authentiques m'assènent que je n'ai pas lu la Bible ou que je ne l'ai pas comprise, ou que je n'y ai pas fait confiance, que je n'ai pas vraiment été des leurs ou que je n'ai jamais été un chrétien authentique ayant donné sa vie à Dieu, ils nient les faits.

Certes il peut être intéressant d'apporter un témoignage sans chercher automatiquement à argumenter, mais alors il faut être conscient de ce que signifie cette démarche. En fait, le travail de discussion en général, dont le travail rationnel lui-même, consiste autant à définir et préciser les détails de ce qu'on veut dire, qu'à justifier les affirmations: avant de chercher à démontrer ou réfuter quelque chose, il est bien nécessaire de préciser ce qu'il y aurait à démontrer ! De fait, je m'intéresse à comprendre et considérer pleinement des témoignages quels qu'ils soient. Le problème est qu'un témoignage chrétien est souvent rempli d'affirmations et d'interprétations ajoutés par la foi, notamment que le Fils de Dieu dirige sa vie, ainsi que la véracité du message évangelique. Mais, en toute sincérité et avec tout mon respect envers leur sincérité, dois-je pour autant accepter les interprétations données comme véridiques ? Dois-je en effet rappeler que, par définition, tout propos ayant vocation à convaincre de quelque chose tout esprit honnête, a vocation à constituer un argument en faveur de cette chose. Si donc quelqu'un estime qu'au vu de son témoignage je devrais par motif d'honnêteté être convaincu et tenir ses interprétations et affirmations annexes pour véridiques, alors cela suppose que ce témoignage constituerait un argument en faveur de ces affirmations, de sorte qu'on est bien ici pour argumenter. Dans le cas contraire, il se peut aussi que les interprétations de ce témoignage nécessitent d'autres arguments par ailleurs pour pouvoir être dignement tenues pour valides. Dans ce cas, j'attends ces arguments. Sinon, je n'ai donc honnêtement aucun motif de tenir les affirmations de ce témoignage pour valide. Non bien sur que je nie la vie de quelqu'un votre vie, mais sans mettre en doute sa sincérité, je l'interprète autrement. Or, j'ai bien des raisons de le faire, que je m'applique à expliquer dans les différents textes ici.

La simplicité évangélique

L'Evangile semble simple et se prétend simple mais c'est un piège. L'accepter est facile (relativement), comme de croire des sornettes pour la seule raison qu'on les entend raconter et qu'il serait "compliqué" de penser autre chose que ce qu'on entend tel quel. Mais il suffirait d'inventer une autre sornette pour en faire autant avec une autre religion qui soit aussi d'une "simplicité évangélique". Il est difficile d'y voir clair dans des réflexions intellectuelles, mais c'est lié au fait que la plupart des hommes ont naturellement des difficultés à réfléchir, et encore plus à réfléchir correctement et à distinguer ce qui est correct de ce qui ne l'est pas. Mais quand on a la chance d'être une exception, pouvant résoudre des vrais problèmes complexes comme il y en a dans la réalité avec une facilité... évangélique, et distinguer (dans certains domaines) ce qui est réellement simple ou compliqué en soi, et non pas qui en ait seulement l'air suivant les illusions engendrées par les préjugés, formes du cerveau, modes de pensée et éducations des uns et des autres, alors cette distinction que les autres font entre le simple et le compliqué paraît complètement ridicule. Chacun voit sa propre pensée plus facile ou simple que celle des autres, et peut ainsi facilement disqualifier la pensée de l'autre comme étant "compliquée" ou n'étant "qu'une théorie".

Unicité de la vérité en logique chrétienne.

Mais dressons la comparaison en détails.

Comment est la vérité en mathématique ? Je développerai un peu cette question en m'appuyant entre autres sur quelques connaissances de logique mathématique de haut niveau que j'ai eu la chance d'acquérir (même s'il n'est pas nécessaire d'aller bien loin en ce sens pour les question ici).

D'abord pour faire simple: y a-t-il une seule vérité au sujet de la question: est-ce que x<y ?
Bien sûr que non, ça dépend de x et de y, ou si on veut en faire une question absolue, il faut préciser si on demande l'existence d'un x et d'un y qui conviennent, ou si la question est de savoir si c'est toujours vrai quelles que soient les valeurs de x et/ou y.
Ceci s'écarte clairement de la logique chrétienne, dans laquelle un énoncé observé comme vrai sur un cas particulier peut alors être automatiquement tenu pour universellement vrai en général.

Par exemple, en logique chrétienne il suffit de trouver une parole bonne et respectable dans la Bible, comme par exemple les 10 commandements ou autre chose (chacun peut mettre ici son verset favori), pour en conclure que tout ce qui est écrit dans la Bible est nécessairement également bon. C'est même bien plus que ça : la constatation qu'un certain passage est bon (par exemple que les 10 commandements sont honorables et doivent être respectés) se justifie hautement par la simple évidence humaine indiscutable et indéniable pour des raisons très humainement accessibles à tous, sans chercher d'ailleurs à questionner les éventuels détails ou exceptions; pour en déduire la nécessité d'y voir une origine d'inspiration divine et transcendante de ce passage, en niant que quiconque ne se baserait pas sur l'autorité biblique puisse jamais accéder à l'acceptation d'un propos à la hauteur spirituelle du contenu de ce passage (voir le culte de Marcel).

Par exemple encore, le chrétien évangélique a souvent l'art de centrer toute sa conception de la vie et de l'oeuvre de Dieu sur son témoignage personnel, semblant indiquer que Dieu a agi en lui l'a béni ou soutenu de telle manière. Ainsi considère-t-il cette circonstance de l'aide de Dieu envers soi comme étant une vérité absolue et universelle prouvant la véracité et l'inspiration divine de toute la Bible, sans avoir pour cela à prendre la peine de vérifier davantage son application à d'autres situations ni à d'autres personnes. Par conséquent, au nom de cette interprétation, il est en droit de proclamer ce témoignage personnel comme absolument supérieur en autenticité, en intérêt et en poids de vérités universelles, à tout autre témoignage non-chrétien ou du moins ne comportant pas les mêmes "marques de la grâce divine", autres témoignages ainsi considérés comme universellement faux et invalides, marques de la folie et de l'égarement des personnes qui osent en parler. Le "chrétien authentique" est donc autorisé au nom de son témoignage personnel, à juger (sans que la question mérite quelque autre examen) comme rebelles à Dieu, rétrogrades et malhonnêtes ou sinon du moins certainement fourvoyés par leur propre faute dans leurs pensées humaines et pécheresses, quiconque aurait l'audace de mettre en avant sa vie d'une manière semblant contredire ces vérités universelles de l'Evangile, du devoir de croire et de la fidélité de Dieu que ce "chrétien authentique" a eu ainsi la chance d'adopter et de ressentir.

Ensuite, en logique rationnelle, on peut certes considérer que la vérité au sujet d'une question donnée serait clairement définie sans dépendre de variables extérieures,. Une telle question appelle à une "vraie" réponse en oui on non, qui peut bien être tenue pour unique en principe. Cependant, il existera toujours une infinité de telles questions clairement définies qu'on peut se poser. Or, le théorème d'incomplétude de Gödel a établi que même une révélation divine de la vérité sur un ensemble fini de questions quel qu'il soit, ne suffira jamais à déterminer la vérité sur toutes les autres questions clairement définies qu'on peut se poser. Donc celui qui a un ensemble donné fixé d'avance de révélations (par exemple la Bible), risquera toujours d'être confronté à des situations sur lesquelles les révélations passées ne pourront pas trancher. Notamment, il y a des questions dont on ne peut pas savoir en temps limité si elles sont décidables ou pas, et le temps nécessaire pour le découvrir peut être gigantesque même pour une question apparemment simple (exemple: le théorème de Fermat), à moins qu'on n'y soit pas arrivé parce que la question est indécidable. Il y aura toujours de telles questions indécidables, ce qui signifie pour chacune qu'il existe des univers mathématiques dans lesquels elles sont vraies et d'autres où elles sont fausses (comme s'il s'agissait d'une variable cachée: la vérité dépend de l'univers dans lequel on se place), et par nos moyens limités il peut être impossible de savoir dans quelle catégorie devrait se trouver le "vrai" univers, celui qui serait "plus vrai que les autres".

En logique chrétienne par contre, la vérité est unique. Cela signifie qu'il existe une unique question qui soit la seule vraie question authentique à l'exclusion de toutes les autres, et qui est celle de la validité de l'énoncé: "La Bible est la Parole de Dieu " (que nous écrirons BD en abrégé), et une seule authentique réponse, affirmative comme vous l'aurez deviné.

De plus, certains chrétiens considèrent que le fait de détenir l'unique vraie question et son unique vraie réponse est aussi l'unique condition nécessaire et suffisante à la vie éternelle avec Dieu, ce qui est pour eux tellement évident qu'il n'y a aucune raison d'essayer de le justifier. Ils réduisent ainsi le salut à une question doctrinale en fait, tout en prétendant le contraire.

Tout est acte de foi; l'incertitude est impensable

Revenons à la logique élémentaire. Comment les chrétiens la voient-ils ? Pour eux, tout énoncé écrit est un acte de foi envers cet énoncé. D'un point de vue chrétien, si quelqu'un écrit "A implique B", comme cela commence par l'énoncé de A, cela signfie que d'abord il a commis un acte de foi envers l'énoncé A, et qu'ensuite il en déduit B sur la base de cet énoncé.

Pour un chrétien, le seul énoncé digne d'un acte de foi est l'énoncé BD ("la Bible est la parole de Dieu"). Par conséquent, les seules implications admises par leur foi sont celles où A=BD, autrement dit les énoncés BD=> B: "Puisque la Bible est la parole de Dieu, alors...", auxquelles on peut éventuellement ajouter celles où B=BD autrement dit A =>BD quel que soit A (ben oui, du moment que BD est vrai alors même la logique rationnelle est d'accord que A=>BD quel que soit A; de nombreuses illustrations de cette propriété se trouvent dans leur argumentaire analysé ici), qui leur servent occasionnellement à justifier leur foi auprès des non-croyants. Telles sont donc les saintes implications du point de vue chrétien: tout énoncé d'implication contenant l'énoncé BD témoigne d'un acte de foi de son auteur envers BD, et par conséquent du salut de son âme. La panacée de toutes les implications étant d'ailleurs l'énoncé (BD => BD) qui en dépit de son absence totale d'intérêt en logique rationnelle du fait de son caractère tautologique, est vénérée par nombre de chrétiens comme étant un des plus grands de tous les énoncés.
Toute autre implication A=>B, témoignant d'un acte de foi uniquement envers quelque chose d'hérétique, est bannie de la logique chrétienne comme étant une implication invalide, batie sur le sable de la pensée humaine, et témoignant que son auteur a vendu son âme au diable pour l'écrire.

Par conséquent, alors qu'en logique rationnelle toute implication A=> B peut de manière équivalente s'écrire sous sa forme contraposée (non B => non A), cela n'est généralement pas possible en logique chrétienne sans vendre son âme au diable, sauf dans quelques rares et dangereuses figures de style qu'a pu employer l'apôtre Paul ("Si Christ n'est pas ressuscité alors notre foi est vaine, et nous mourrons dans nos péchés"), car cela nécessiterait un acte de foi envers (non B) qui n'est pas un énoncé biblique.

Déjà, si on se fie aux critères ci-dessus, il en reste que les deux seules implications éventuellement valides et contraposables en logique chrétienne sont, d'une part (non BD => BD) qui n'est guère qu'une figure de style pouvant au plus faire sourire un chrétien deux secondes dans sa vie, d'autre part l'implication (BD => non BD) qui par contre le mettra très en colère et, faisant ainsi exception aux règles ci-dessus, témoignera à ses yeux du fait qu'on a dû pour l'écrire vendre son âme au diable au moins deux ou trois fois (et donc, comme je viens d'écrire cet énoncé, c'est bien que j'ai vendu mon âme au diable au moins 2 ou 3 fois).

Pas de théorème en logique chrétienne

Si jamais quelqu'un parvient à démonter un théorème par une argumentation parfaitement rigoureuse en logique rationnelle, sans aucune faille ni hypothèse hasardeuse à la base, le chrétien voyant l'énoncé du théorème et sa démonstration les regarde comme un acte de foi arbitraire envers le pouvoir démonstratif de la raison humaine. En effet, il considère cette raison humaine comme inférieure et faillible, en tout cas misérable devant la sagesse divine qu'il croit détenir, et ce quelle que soit la solidité et la rigueur éventuellement absolue de la démonstration. Ainsi, le chrétien n'accorde aucune attention aux théorèmes et les rejette comme faux et pure expression de l'orgueil de l'homme se croyant à la mesure de la vérité, à l'image de cet acte de foi envers la raison humaine sur lequel repose l'oeuvre de raisonnement accomplie. Ce n'est en effet qu'à condition de compromettre son esprit en choisissant arbitrairement de donner foi à la raison humaine (à l'encontre de l'enseignement spirituel enseigné par la Bible) qu'on peut accorder une validité à un énoncé rigoureusement démontré, dont la validité repose sur un raisonnement humain. Toute prétention à établir des théorèmes est donc une hérésie et une compromission loin de la sagesse divine, que la logique chrétienne réprouve et rejette de son univers.

Résultat: puisque rien de digne ne peut s'ajouter à la révélation divine, la pensée chrétienne stagne depuis 2000 ans.

Invoquer les limites de la raison

Les uns invoquent le théorème d'incomplétude de Gödel, les autres s'en remettent à Kant et à sa critique de la raison pure, au nom de quoi il serait établi que la raison a des limites. Problème : ai-je jamais dit le contraire ? Faut-il le rappeler : je sais parfaitement que la raison ne peut pas tout faire ou tout élucider, et en tout cas pas tout d'un coup. Or, la question fondamentale n'est pas là, mais elle est de discuter de l'éventuelle existence effective d'un autre moyen de connaissance que la raison, qui permette d'aller significativement plus loin que celle-ci dans le sens de ce qui intéresse notre mission à accomplir sur cette terre. Et le fait qu'une méthode donnée ait ses limites, ne suffit nullement à garantir que telle autre méthode candidate sera nécessairement meilleure. Ce sont en effet des thèses qui n'ont a priori rien à voir.
Et tout ce que je prétends, c'est de disposer des preuves expérimentales du fait qu'il ne s'est trouvé jusqu'ici sur cette terre personne qui ait pu acquérir de telles connaissances (i.e. des informations utiles et/ou exprimables sur la réalité qui nous concerne), par exemple issues de la volonté de Dieu, dépassant notablement ce dont la raison est capable, alors même que de telles informations étaient possibles (précisément au sens de: il existe pourtant réellement un texte, dans l'ensemble bien défini mathématiquement des quelques 10 puissance 10 000 textes possibles de moins de x pages, tel que s'il nous avait été légué par Dieu, ça aurait positivement changé la face du monde, et donc, un Dieu omniscient capable de nous révéler un texte aurait dû nous en révéler un ayant au moins aussi efficace, ce qu'il n'a pas fait).

Et puis, ce n'est pas non plus une question d'accessibilité ou d'inaccessibilité absolue, mais aussi de rythme de découverte: y a-t-il un moyen autre que rationnel d'arriver à certaines découvertes essentielles bien plus rapidement que la durée nécessaire pour les atteindre par la raison ?

Et encore: avant de se plaindre d'hypothétiques limites de la raison, peut-on déjà raisonnablement prétendre avoir une idée de ce dont elle est capable ? Plus loin c'est gentil, mais plus loin que quelles limites, et pour quoi faire ? Qu'est-ce qui dit que ce qui nous intéresse en l'occurence serait forcément au-delà des limites de la raison, plutôt qu'à sa portée ? Qui peut prétendre savoir l'exhaustivité de ce qui est à la portée de la raison ? Celui qui dédaigne son usage, ou bien celui qui travaille avec ?

Mais surtout, qu'est-ce que les gens qui invoquent les limites de la raison (qui certes existent) prétendent justifier par là, et en quoi cela aurait-il un rapport ? Bon allez, je me lance dans une tentative d'exégèse de leur doctrine sous-jacente, qu'ils espèrent trivialement justifier par leur invocation de l'existence de limites de la raison.

1) L'intelligence est une connerie
2) La conclusion d'une preuve absolument rigoureuse ne vaut rien dès qu'elle contredit les révélations de la foi, et surtout il est vain de chercher à comprendre où pourrait se trouver l'erreur.
3) La divine connerie de la foi rend infiniment plus savant que les plus grands savants

Si jamais quelqu'un peut expliquer précisément en quoi l'énoncé "il existe des limites à la raison" impliquerait logiquement les énoncés ci-dessus, qu'il m'envoie sa démonstration. Et si quelqu'un prétend faire quelque chose d'autre plus raisonnable qui puisse avoir un quelconque intérêt pratique, qui puisse être conséquence de l'énoncé "il existe des limites à la raison", qu'il me le signale, mais s'il vous plaît, de manière PRÉCISE.

Jusqu'ici, tout ce que j'en ai vu, est seulement comparable au cas de gens qui dédaigneraient l'usage des moyens de transport au seul nom du fait que ceux-ci ne pourront jamais dépasser la vitesse de la lumière. Sans doute ont-ils la foi de pouvoir dépasser la vitesse de la lumière en allant à pieds, ne pouvant être contredits en cela par un quelconque compteur de vitesse à leurs jambes.
Telle est en effet la tournure de la pseudo-discussion par ici, où les chrétiens se contenent d'invoquer les limites de la raison en théorie pour refuser son usage en pratique. Mais il y a encore un problème: ils invoquent par ailleurs l'histoire de Jésus avec tous ses miracles comme la résurrection, comme un fait historique, au nom de l'idée que, si c'est écrit dans les évangiles, ça doit être vrai. Problème: comment peuvent-ils à la fois s'appuyer sur l'autorité et poursuivre la démarche des rédacteurs des évangiles (dont on ignore complètement l'identité et même le siècle, les modifications des textes ayant pu se poursuivre plusieurs siècles) pour justifier leur dédain de la raison et le caractère incurablement faillible de celle-ci, et supposer que ces mêmes rédacteurs auraient absolument pris soin de mener à bien l'oeuvre de rationalité infaillible nécessaire pour garantir la véracité factuelle des histoires ainsi rapportées ?
Voir autres remarques sur les limites de la raison

La vérité se choisit

Il y a aussi un grand nombre de fois où quand je demande à un chrétien pourquoi il croit que la Bible est la Parole de Dieu, il répond que c'est une affaire de choix, il a simplement choisi de croire cela. Oui mais il en va de même pour les musulmans avec le Coran; quelle différence donc ? Le fait que l'adhésion à une doctrine se fasse par un choix arbitraire a priori est-il donc une meilleure garantie de vérité que dans le cas où on y vient par une constatation ayant l'humilité d'attendre de voir quelle voie s'impose a posteriori comme vraie, comme ce qui devrait caractériser toute procédure d'arbitrage qui se respecte ? En résumé, "J'ai raison contre toi parce que j'ai choisi de croire ainsi" est-il un argument valable ?
 Puisque tout est acte de foi c'est-à-dire choix de croire, et que, comme on a vu le chrétien croit en la Bible par choix et non à cause de preuve, en général tout l'édifice de la doctrine chrétienne repose sur ce fondement d'acte de foi, par lequel la vérité ne s'impose pas mais se choisit librement sans s'appuyer sur la moindre preuve. Ainsi le chrétien a choisi de croire que Dieu le guide, qu'Il répond aux prières ou n'y répond pas. Il choisit de croire que Jésus a changé sa vie pour le mieux, en choisissant de croire qu'on ne peut pas aussi bien changer sa vie par un autre moyen, et en choisissant de croire qu'il se comporte désormais mieux en luttant efficacement contre le "péche" dont il choisit de croire qu'il ne se trompe pas trop sur la question de ce dont il s'agit (or, si certes pour certains aspects il peut y avoir amélioration, il choisit de croire que les non-chrétiens n'ont pas de motif valable à remarquer le sectarisme, l'aveuglement et la malhonneteté intellectuelle qu'ils ont acquis en échange de quelques défauts passes). Il a choisi de croire que le sens de la vie et l'Evangile sont des choses simples en se moquant pas mal de savoir ce que simplicité peut signifier, ceci afin de considérer les gens manquant d'intelligence comme très compétents en matière de compréhension et de vérifications des vérités évangéliques. Il a choisi de croire que les questions religieuses ou autres questions essentielles de la vie ne peuvent pas être correctement appréhendées par la raison, en se moquant pas mal de savoir ce que la raison peut appréhender. Il considère toute affirmation biblique comme non prouvable (en se moquant pas mal de savoir si elle est réfutable et réfutée) mais sa validité repose sur le choix de croire la Bible. Par exemple le chrétien choisit de croire l'affirmation biblique suivant laquelle la Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants;. Il choisit de croire que toute personne étudiant la Bible suffisamment sérieusement, honnetement et en profondeur, en vient nécessairement à etre convaincu que c'est la Parole de Dieu. Il se permet meme d'en colporter la proclamation sans prendre la peine de la vérifier parce que d'après sa conception du monde il devrait nécessairement en etre ainsi, alors meme que les faits montrent exactement le contraire. Il choisit de se croire miséricordieux parce qu'il aime donner son obole aux pauvres et aux handicapés (et la faire donner par les contribuables par son bulletin de vote) et se réciter l'histoire que Jésus aurait raconté sur l'homme riche et le pauvre Lazare après leur mort, mais n'aura aucune pensée ni sentiment vrai, honnête et responsable face à l'atroce souffrance morale des pauvres célibataires qui, trop malchanceux, sérieux, timides ou influencés par la pseudo-morale ambiante (pleine de tabous qui à force de qualifier l'amour comme immoral aboutit à réserver l'amour aux immoraux) pour se saisir de l'amour dont ils ont besoin avant que celui-ci soit capturé par d'autres plus fonceurs, en sont réduits à traverser la vie comme un enfer sentimental, voire à se suicider sous les moqueries de ce monde cruel qui non seulement est son véritable meurtrier hypocrite qui le massacre à petit feu, mais de plus vient se moquer de la souffrance de ceux qu'il fait souffrir au prétexte qu'en théorie la vie doit forcément valoir la peine d'être vécue et que donc ceux qui pensent le contraire ne peuvent être que des imbéciles. Il choisit de croire que tous les arguments sceptiques ont été réfutés à plate couture par les théologiens, et n'a nul besoin pour cela de se rapporter à la moindre référence. Il choisit de croire qu'il juge les arbres à leurs fruits, en l'occurence il choisit de croire qu'il juge la religion chrétienne à ses fruits, sinon il ne s'en serait pas aperçu lui-même. Les autres refusant de croire la Bible refusent donc de juger les choses à leur fruit, donc ils ne le font pas. De plus, c'est par la foi que le chrétien juge bonne la doctrine chrétienne, et par rien d'autre, donc en particulier pas par une preuve comme la présence de bons fruits. Or, la question de la validité du christianisme ne saurait se déterminer par deux méthodes indépendantes sans risque de contradiction, il faut donc en choisir une. Le chrétien choisit donc l'acte de foi. Mais comme il a aussi choisi de croire qu'il juge le christianisme à ses oeuvres, autrement dit qu'il tient les affirmations "le christianisme est bon'" et "je constate qu'il porte de bons fruits" comme équivalentes par définition, et qu'on a vu que la première est déjà déterminée par la foi, c'est donc que la deuxième est déterminée par la première. C'est évident: de toute manière il n'y a pas d'autre manière chrétienne de déterminer si le christianisme (ou une religion en général ou n'importe quoi d'autre) porte de bons fruits, car si l'homme avait le devoir devant Dieu d'employer une autre méthode de détermination de cette question, Dieu n'aurait pas manqué de nous l'enseigner dans sa Parole, ce qui n'est manifestement pas le cas.
Sans oublier bien sur que le chrétien doit aussi choisir de croire suivant la Bible qu'il est face au monde non chrétien une lumière qui luit dans les ténèbres, et que donc en particulier sa méthode d'évaluation d'une religion et de ses fruits est supérieure à toutes les autres.
Par exemple le chrétien choisit de croire avec l'apôtre Paul que " L'Esprit Lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu": quand Paul affirme cela aux chrétiens, il semble les inviter à croire que l'Esprit rend aussi témoignage à leur esprit, quelle que soit leur expérience. Mais si cela peut être ou non le cas, et que ce message peut parvenir à des gens dont ce n'est pas le cas, pourquoi n'a-t-il pas prévu ce cas, en présentant cette idée sous une forme interrogative et non affirmative ? Et d'après quoi peut-on alors faire la différence ?
Quand je discute avec un chrétien, il ne repond pas à ce que je dis, mais à ce qu'il choisit de croire que je dis. Il ne s'adresse pas à moi, mais à qui il choisit de croire que je suis. Il croit justifier ses tares en les projetant sur autrui, choisissant de croire l'humain incapable de fonder ses opinions sur de meilleures raisons que le choix arbitraire. Le catholique choisit de croire la foi compatible avec la raison, sans faire le travail nécessaire pour se rendre compte des absurdités de sa doctrine que la raison peut mettre en évidence.

Et bien entendu, les chrétiens ont choisi de croire qu'ils sont collectivement les seuls au monde à ne pas avoir commis cette stupidité de choisir leurs croyances à leur guise, mais qu'ils se sont en cela scrupuleusement contentés d'obéir à la volonté de Dieu, qui leur aurait personnellement dicté ces croyances à adopter. C'est ainsi que les chrétiens ont l'unique privilège de n'être nullement responsables de leur croyances, puisque c'est Dieu lui-même qui en est l'auteur et qui les a choisis pour eux. C'est ainsi qu'il leur a été nécessaire d'adopter ces croyances pour l'amour de Dieu, que ces croyances sont la pure expression de leur sainteté, et qu'ils n'ont nullement à défendre leurs croyances ou à être tenus responsables des absurdité qui en résultent, car leur justification relève de la sagesse de Dieu qui dépasse tout intelligence: qui sommes-nous pour critiquer la pensée de Dieu ?

Dieu ne se prouve pas, il se rencontre

Preuve classique d'une rencontre avec Dieu:

1) Je proclame que 2+2=5, ou encore que @#$%^&
2) Il n'y a pas d'explication rationnelle à 1)
3) Or ce qui n'a pas d'explication rationnelle est un miracle, un mystère insondable de Dieu
4) Donc 1) montre que Dieu s'est révélé à moi.
5) Quiconque conteste cette révélation signifie par là que Dieu ne s'est pas révélé à lui comme il s'est révélé à moi
6) Donc il ne connaît pas Dieu
7) Donc il n'a aucune qualification pour juger la valeur d'une révélation de Dieu telle que 1).
8) Donc son avis sur 1) n'est pas valable. Donc j'ai raison: c'était bien une révélation de Dieu.

Mais si, mais si, c'est bien en substance un argument chrétien: du genre "Tu dis que tu n'es plus chrétien, mais l'as-tu jamais vraiment été: avais-tu vraiment reçu Jésus dans ton coeur ?". Cette question rhétorique sert au chrétien à avoir raison dans tous les cas: qui conclut que Jésus n'existe pas ne peut pas prétendre avoir reçu dans son coeur ce Jésus qui n'existe pas, et est donc discrédité par rapport à qui prétend l'avoir reçu.

Dire que Jésus ne se prouve pas, il se rencontre, et appeler à le rencontrer au lieu de discuter de son existence, c'est bien gentil, mais à part que je dispose de larges preuves de son inexistence, je remarque que c'est les chrétiens eux-mêmes qui auraient à prendre de la graine d'une telle leçon, sur le point suivant: quand je tente d'amener la discussion sur les preuves que je connais de la fausseté du christianisme, ils répondent à côté, comme s'il s'agissait d'une discussion sur la croyance aveugle en l'existence abstraite de preuves inconnues dont il ne saurait être question de regarder le contenu.

A ce sujet, leur ultime argument est celui-ci:

"S'il y avait des preuves de la faussete du christianisme, ça se saurait"

Mais puisque justement leur réflexe quand on veut leur présenter des preuves, c'est de refuser de croire à leur existence au prétexte que d'autres chrétiens n'y croient pas non plus (tout en accusant leurs interlocuteurs de croire arbitrairement et aveuglément en une fausse existence de preuves inconnues ou de s'autopersuader), afin de ne pas se donner la peine d'examiner celles qu'on veut leur présenter ? Ainsi par exemple dans le forum "Dieu existe-t-il", les chrétiens ne cherchent pas à comprendre les positions d'autrui, mais leur foi en l'inexistence de toute logique autre que chrétienne d'une part, ou bassement matérialiste athée d'autre part, est si forte, que même quand ils en rencontrent une ils n'y croient pas mais l'insultent aveuglément comme assimilée à des positions matérialistes athées, sans tenir aucun compte de ce que la position de l'autre est réellement.
Ainsi quand on essaie de les inciter à l'usage de la raison et de la logique, et discuter des contradictions de la pensée chrétienne, ils se contentent d'invoquer l'existence de philosophes et scientifiques chrétiens (souvent sans même en citer nommément), sous-entendant que la seule (supposée) existence de personnes rationnelles chrétiennes suffirait à prouver la cohérence rationnelle du christianisme, et qu'une discussion sur les incohérences de la pensée chrétienne signifierait une négation de l'existence de ces derniers. L'intéressant au contraire, n'est pas de discuter des hypothèses abstraites d'existence ou de non-existence de réfutations ou absurdités du christianisme, ni l'existence ou la non-existence de penseurs chrétiens, mais d'inviter les penseurs chrétiens à rencontrer effectivement les réfutations logiques du christianisme pour voir ce qu'ils ont à y répondre. Cela, les chrétiens ne semblent pas vouloir le comprendre. Ainsi refusent-ils de prendre la peine de faire rencontrer effectivement les penseurs chrétiens avec les contradictions du christianisme, au prétexte que la pensée chrétienne doit bien avoir réponse à tout sinon ça se saurait. D'ailleurs, je ne vois aucun intérêt à discuter abstraitement de l'existence ou de l'inexistence de scientifiques chrétiens : je n'ai de fait aucun problème à croire à leur existence puisque j'en ai été un moi-même !! Ainsi je verrais intéressant de les rencontrer pour savoir ce qu'ils auraient effectivement à répondre à telles et telles critiques (dont je n'avais aucune idée quand j'étais chrétien), ce dont je n'ai encore jamais eu la chance. En effet, le risque est naturel de se tromper en pensant ne pas voir de contradiction et pouvoir répondre à tout, tant qu'on n'a pas eu l'occasion ou qu'on n'a pas pris la peine d'examiner effectivement un argument qu'on n'a jamais rencontré.

L'ouverture au dialogue

Plusieurs chrétiens m'ont reproché de n'être "pas ouvert au dialogue", ce qui donc de leur point de vue empêcherait la discussion. Exemple de formulation: "Comme tu es convaincu d'avoir raison, faut-il discuter ?" Ainsi, la seule manière d'être ouvert au dialogue de leur point de vue, c'est d'être disposé à venir gober leur prose évangélique sans discuter. Surtout il ne faut pas leur demander la réciproque.
Sont-ils donc les seuls à avoir le droit d'être convaincus d'avoir raison sans être accusables d'être fermés d'esprit ? Dans l'argument précédent, ils prétendaient que si des preuves suffisantes de la fausseté du christianisme existaient, les chrétiens le sauraient. Après avoir été chrétien, j'ai finalement découvert des preuves suffisantes de la fausseté du christianisme de sorte que je ne suis plus chrétien. Résultat, les autres chrétiens s'en foutent, ils m'envoient au diable pour avoir abandonné Dieu et m'estiment indigne d'être écouté. Ainsi font-ils à chaque fois dans une telle situation, lorsque quelqu'un découvre des preuves que le christianisme est faux. En effet, quelqu'un qui connait une preuve décisive de la fausseté du christianisme n'est-il pas du coup nécessairement convaincu d'avoir raison (sans que ce soit "de sa faute") ? Ce n'est nullement moi qui suis fermé en réalité, c'est uniquement l'expérience et l'évidence qui s'impose à moi, qui est trop claire pour que les affirmations contraires soient envisageables.
Mais si des gens disposent d'évidences contraires à celles dont je dispose, ou qui apportent précisément réponse et explication de pourquoi mes évidences sont trompeuses, alors bienvenu à lui ! j'en serais très curieux. Ainsi les chrétiens voient refus de dialogue là où il y a preuve qu'ils ont tort. C'est le contraire: le vrai dialogue consiste à donner de vrais arguments. Je donne de vrais arguments, donc je dialogue. Ceux qui n'ont à proposer que de vagues impressions en faveur de leurs vagues positions, n'ont de ce fait rien à dire, alors pourquoi prennent-il la parole, condamnant la discussion à tourner en rond dans un non-dialogue qui se borne à de petites remarques stériles, incapables de mener à la moindre conclusion ? Il ne tient qu'à ceux qui ont des convictions précises de dialoguer en donnant de vraies contre-preuves. Or j'ai l'habitude que ce n'est pas le cas: les chrétiens ne savent servir que pipo et refus de voir les arguments. Mais si vous avez de vrais arguments allez-y j'en serais ravi. Enfin le dialogue serait possible !
C'est ça que je reproche aux chrétiens: leur refus de dialoguer sous la forme du vrai dialogue digne de ce nom, à savoir de vraies preuves qu'ils ont raison et de vrais contre-arguments à mes preuves. En général ils ne comprennent même pas ça, ils n'ont donc aucun sens du dialogue. Puis dans les rares cas où ils tentent de le faire, cela n'a jamais vraiment répondu à mes arguments de façon satisfaisante. Est-ce moi ou eux qui suis fou à ne pas savoir ce qu'est un argument ? Dans les rarissimes cas où des chrétiens ont prétendu me répondre, je n'ai rien vu de concret et d'effectif comme argument, seulement du pipo, un réflexe à interpréter systématiquement de travers tout ce que je dis d'une manière formatée à leur schéma de pensée et qui n'a rien à voir avec ce que je voulais dire, et une impossibilité d'aligner le moindre argument.
Ainsi cela me condamne à m'en tenir à ce que je sais. Et en plus ils me le reprochent, et en font un alibi pour ne pas me révéler leurs évidences ! Ainsi, face aux gens qui ont des preuves de la fausseté du christianisme, les chrétiens ne sont pas du tout intéressés d'en savoir plus, ils rejettent au contraire ce genre d'interlocuteur comme étant mauvais et fermé au dialogue. Comment dans ces conditions peuvent-ils prétendre que s'il y avait une preuve de la fausseté du christianisme ça se saurait ? Qui le saurait, s'ils comptent tous sur leurs autres frères chrétiens pour le faire pour eux, tout en étant décidés à envoyer au diable ceux d'entre eux qui l'oseraient ?

Il faudrait en effet ne pas se méprendre sur le véritable sens du dialogue et des objectifs qu'il y aurait à poursuivre :
Rappelons-nous qu'une discussion entre 2 individus, n'est qu'une discussion entre un nombre d'individus insignifiants en comparaison des milliards d'humains qui s'intéressent à ces questions religieuses, et tous ceux qui ne sont pas encore nés. Ainsi, la question des chances de convaincre l'autre, n'est qu'une question futile, car l'autre n'est qu'un parmi beaucoup d'autres.
L'erreur, qui détruit toute possibilité de véritable dialogue, consiste à concevoir le dialogue comme une relation entre 2 individus. Comme si la vérité sur des questions de thème religieux, dont par nature le contenu prétend à être universellement valide, était une question de subjectivité individuelle. Comme si le destin intellectuel de l'interlocuteur était plus important que l'établissement de la vérité d'une part, le sort des millions de gens pouvant ultérieurement profiter du texte du dialogue pour enrichir leurs propres réflexions d'autre part.
Non, le vrai sens du dialogue, c'est celui de s'adresser non à une personne, mais à des arguments et à la vérité abstraite. L'objet du dialogue, c'est de préciser et d'éclairer les arguments. De chercher à découvrir comment, précisément, l'autre pense, en rapport avec l'objectif de vérité. Ceci afin de localiser précisément la racine de ses erreurs. Après cela, il peut y avoir éventuellement des chances qu'une fois mises au jour les racines de ses erreurs, l'autre les reconnaisse comme telles ou se remette en question. Ou pas. Dans ce dernier cas, le fait que les racines de ses erreurs aient été mises à jour et qu'il ne les ait malgré cela pas reconnues, devient un fait qu'il est possible d'établir et de publier noir sur blanc, afin d'éclairer la réflexion d'autres personnes. Dans tous les cas, quelque chose aura été découvert, et c'est cela qui est intéressant.

Extrait de logique catholique

Un jour (lors d'une rencontre de Taizé), j'ai discuté avec un étudiant séminariste. L'une des discussions eut la teneur suivante (après un moment religieux où il eut fait la lecture de 1 Jean 5 11-13):

moi : Crois-tu qu'il est nécessaire d'avoir le Fils de Dieu pour avoir la vie étérnelle ?

lui : Oui

moi : Plus précisément, quelqu'un qui rejette l'Evangile peut-il avoir la vie éternelle ?

lui : Non, il ne peut pas l'avoir.

moi : Et moi qui en l'occurence rejette l'Evangile, puis-je avoir malgré cela la vie éternelle ?

lui : Ce n'est pas à moi de le dire, mais à toi. Je ne peux pas savoir où tu te situes par rapport à cela. Toi donc, qu'en dis-tu ? As-tu la vie éternelle ?

moi : Oui, je crois que j'ai la vie éternelle

lui : A cela je réponds: c'est bien.

moi: (je discute de la nécessité générale de veiller à ne pas se contredire... j'essaie de lui expliquer la contradiction que je vois dans ses positions ci-dessus) Reconnais-tu qu'il y a comme une contradiction dans tes propos ci-dessus ? Peux-tu les préciser, pour montrer en quoi cela ne se contredirait pas ?

lui : Je suis d'accord qu'on ne doit pas se contredire. Il n'y a pas de contradiction dans ce que j'ai expliqué.

(Ainsi la discussion a un peu continué, j'ai essayé de lui faire préciser sa pensée, mais il n'y eut rien à faire: il n'en vint jamais à dire autre chose ou entrer dans quelque précision supplémentaire, que la confirmation à l'identique de tous ses propos ci-dessus.)

Pour conclure sur la santé mentale des chrétiens

On peut encore se référer à la proclamation de Paul dans la première épître aux Corinthiens, suivant laquelle la prédication de la croix est une folie pour ceux que les chrétiens ne seraient nullement gênés de voir périr éternellement en enfer pour le seul motif qu'ils ont une opinion différente de la leur (car s'ils en étaient gênés, l'Evangile ne serait pas pour eux une bonne nouvelle bien sûr). Quand j'étais chrétien, je m'appliquais à faire confiance à cette proclamation, sans être d'accord bien sûr puisque le christianisme me paraissait une chose tout-à-fait raisonnable. Maintenant que je ne le suis plus, je ne lui fais bien sûr plus confiance mais je suis enfin d'accord. Le christianisme c'est manifestement de la foutaise quand on fait attention à ne pas se jeter dedans aveuglément. Mais ces prédicateurs qui défendent si bien le christianisme contre l'esprit du monde au nom de la raison et du principe de non-contradiction, se prétendent plus raisonnables et mondains que le monde et donc contredisent directement la bonne expérience de l'apôtre Paul.
Voir aussi: Une inspiration, pas une théorie ! - réfutations du christianisme

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