Croire pour être sauvé ?
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Qu'est-ce que la foi: une notion en noeud d'absurdités
évangélique
Reprenons les différents points habituellements proclamés
avec force sur la question de la foi par les chrétiens
évangéliques:
La doctrine évangélique dit que la foi est un acte par
lequel on choisit de croire Dieu, de se tourner vers Lui. On dit
même qu'on rencontre Dieu par la foi. Cet acte est libre, car
Dieu nous laisse libres de Le choisir ou non. Pour cela il ne doit pas
y avoir de preuves, car s'il y avait des preuves, nous serions
contraints de croire, contrairement à la liberté qui nous
est donnée. Or Dieu ne s'impose à personne, Dieu ne sauve
personne contre son gré.
Cela fait déjà beaucoup d'absurdités sournoises en
quelques mots. Nous allons à présent analyser en
détails le concept de foi, notamment à partir de ce qu'en
dit l'article
Wikipedia à ce sujet; et disséquer une
à une les différentes absurdités glissées
dans cet article et ces formules lapidaires.
Les limites de la raison
Voir ici
Théorème de Gödel ou postulat d'ignorance ?
Les chrétiens ont le réflexe d'accuser ceux qui
"se basent sur la raison" (traduisez: qui ont une intelligence et qui
ont deécidé de s'en servir), de commettre des priori
rationalistes
prétendant par pure prétention tout décider par la
raison et rejeter sans examen comme faux ou
inexistant tout ce qui ne serait pas analysable rationnellement
(accusation
qui ne serait pas absurde en soi et qui peut même s'avérer
juste
à l'occasion, mais qui est finalement extrapolée sans
examen
envers toute démarche de réflexion), feraient mieux de
regarder
s'ils ne commettraient pas eux-mêmes des a priori aussi graves.
Car,
s'il est vrai que la raison ne peut pas tout décider (et le
théorème d'incomplétude de Gödel en
témoigne), et que certaines intuitions métaphysiques
peuvent réfuter simplement certaines hypothèses
prises par certains pour scientifiques comme celle de l'intelligence
artificielle, il n'en reste
pas moins que chaque question en particulier mérite examen pour
elle-même; et, qu'invoquer le principe général
d'existence de problèmes indécidables pour
dédaigner tout
examen critique d'un sujet particulier, relève d'une
hypothèse d'indécidabilité sur ce sujet
particulier qui n'a rien à voir avec la
généralité invoquée, et que peut-être
rien ne justifie plus, tant qu'un examen effectif n'aura pas
été tenté de manière suffisamment
sérieuse sur ce sujet particulier. Le problème, c'est que
les actes
de foi favoris des chrétiens se basent sur la simple ignorance
nullement intéressée de vérifier
l'indécidabilité postulée, et méprisant
comme vaine, prétentieuse,
"humaine" et intellectuelle donc non pertinente de leur point de vue
où
l'intelligence ne vaut rien et Dieu (en pratique la Bible) vaut tout,
toute
tentative sérieuse d'examiner la question ; de plus, en y
regardant
de plus près, on peut arriver à trouver pour la plupart
des
problèmes, que, dans la mesure ou les questions ont un objet et
un
intérêt,
donc se rapportent à une certaine réalité, il
suffirait en principe
d'explorer la réalité en question avec suffisamment de
soin et de travail (qui ne manquent que des moyens pratiques et
organisationnels
d'être
implémentés), pour arriver a determiner la verite a leur
sujet; quant aux questions qui ne se rapportent à
aucune
réalité, elles ne sont pas dignes d'attention.
Le besoin de croire
D'abord, se trouve l'affirmation que la foi est le fruit d'un choix:
première absurdité. A l'appui de cela, sont souvent
étalés quelques arguments fallacieux, comme quoi les
théories scientifiques, le matérialisme, et
généralement tout ce qui nie Dieu,
ou tout ce qui est contraire à l'Evangile (bien qu'il n'y ait en
fait
aucun rapport entre Dieu et l'Evangile), seraient également des
hypothèses hasardeuses et abracadabrantes comparées
à la lumineuse simplicité de l'Evangile, ou de
l'hypothèse
de l'existence de Dieu, et donc nécessiteraient des actes de foi
aussi forts; en bref, toute position nécessiterait un acte de
foi.
Ensuite: il y a un argument passe-partout parfois ressorti, consistant
à dire que de toute façon, la raison ne peut pas tout
déterminer, donc pour vivre et penser quelque chose on est
obligé de faire
des choix et de s'en remettre à la foi. Face à cela, je
remarque d'abord que rien n'oblige à tout décider: on
peut
très bien décider face à une question sans
réponse...
d'admettre honnêtement qu'on n'a pas la réponse. Sans
compter
la grande masse des gens qui simplement préfèrent ne pas
se soucier des questions existentielles, il est d'ailleurs
nécessaire
de faire ainsi, pour avoir une chance de pouvoir découvrir la
vérité par la suite, si jamais on parvient à
décider plus tard
ce qu'on ne pouvait pas décider au départ. Car la
vérité sur une question n'est pas toujours une
réponse en oui ou non mais peut être bien plus complexe,
et en ce cas si on commence par fixer oui ou non on n'a aucune chance
d'être dans le vrai.
D'ailleurs, certains croyants sont simplement incapables de concevoir
qu'on puisse tolérer plusieurs hypothèses sans trancher a
priori entre elles, et accusent donc aveuglément qui ne fait pas
les mêmes hypothèses de faire des hypothèses
contraires, donc évitant injustement de considérer la
"vérité" évangélique, donc rebelles
à sa foi confondue avec Dieu.
Comme si l'état naturel du questionnement était à
choisir
entre la doctrine biblique et "son contraire" (i.e. tous les contraires
confondus
comme s'ils n'étaient qu'un) posés comme a priori
équiprobables, oubliant le caractère complexe,
fabriqué et arbitraire de
cette doctrine.
Ainsi, qu'on ne sache pas tout au départ, ni même que
la raison ne puisse pas tout décider, n'est nullement un
argument
valable en faveur d'un acte de foi. En fait je constate que nombre
d'actes
de foi se basent sur des questions qui semblent être dans le
domaine
d'ignorance de la personne, mais peuvent en réalité se
déterminer par la raison, et souvent en sens contraire de l'acte
de foi posé. Par la raison, je veux dire: pas forcément
celle de tout le monde, car certaines questions peuvent être trop
ardues pour pouvoir être tranchées par n'importe qui, et
nécessiter une longue recherche et des travaux de
spécialistes. La prétention du croyant de base à
vouloir tout trancher est dans ce cas une attitude puérile et
insensée.
Mais d'où vient donc ce besoin de croire et de refuser la
démarche rationnelle de reconnaissance honnête de la
distinction entre ce qu'on sait et ce qu'on ne sait pas ?
Le chrétien pense que par la foi en Dieu il est sauvé,
tandis que dans le doute il serait perdu. Cette intuition qui est en
lui, et qu'il aurait fortement tendance à attribuer aux
mystères insondables de la sagesse divine dotée d'un ego
incommensurable au point de se facher en face de la reconnaissance par
les hommes de leur ignorance (le fait qu'ils ne soient pas pourvus de
l'omniscience divine nécessaire à la reconnaissance de la
vérite a priori), et de fermer les yeux sur la profonde
honnêteté dont cette reconnaissance procède, a en
fait une explication rationnelle très naturelle que voici.
Quand on ne sait pas, et qu'on est conscient de notre ignorance, alors
on ne sait pas quoi penser, on manque de repères, on se sent "un
peu perdu". C'est assez tautologique, mais en pratique ça peut
peser un poids dont on n'a pas forcement l'idée de sa nature
exacte. En effet, du moins en ce qui concerne les gens qui attachent
une importance à la question de la vérité, et qui
donc ont quelque part dans la concience une petite voix qui demande :
cette idee est-elle vraie ? Cette action est-elle juste ?, voix qui ne
sera apaisée que si on lui repond fermement par l'affirmative,
ces gens donc sont naturellement sujets à un certain malaise
face à toute question importante dont ils auraient le malheur de
penser qu'ils n'en ont pas la réponse. En particulier la
question de savoir s'ils sont sur la bonne voie approuvée par
Dieu. Surtout, s'ils se sont mis à formuler au départ le
problème du bien et de ce qu'on devrait penser ou faire, comme
conformité à la volonté de Dieu, et encore plus
s'ils imaginent Dieu comme caractériel au point d'exiger
impérativement qu'on suive Sa volonté très
précisément, alors même qu'il est si difficile de
savoir ce qu'elle est, sous peine d'être trouvés gravement
coupables devant Lui. Dans ces conditions donc, on restera à
jamais insatisfait tant qu'on n'aura pas, d'abord une idée
precise de la volonté de Dieu, ensuite la certitude qu'on la
respecte. Car comment aurait-on la certitude de la respecter si on n'a
pas une idée précise de ce qu'elle dit ?
Ce faisant on ne laisse pas le choix à Dieu de s'exprimer ou de
ne pas s'exprimer. Non, il faut absolument qu'il ait exprimé Sa
volonté, parce qu'on en a besoin pour pouvoir croire qu'on est
en train de la suivre. Donc le premier travail dans cette quête,
est d'arriver à croire que Dieu a exprimé Sa
volonté et qu'on sait laquelle. Et comme, en l'absence
d'évidences en ce sens c'est déjà beaucoup
demander, il ne faudrait tout de même pas que la deuxième
partie du problème (suivre cette volonté de Dieu)
nécessite beaucoup plus de travail, faute de quoi on serait
découragés de cette quête démentielle qui
n'a pas mené à l'objectif voulu. Mais il ne faudrait pas
non plus qu'elle paraisse négligeable face à la premiere
partie du problème qui fut déjà bien difficile,
puisqu'il ne serait pas satisfaisant de considérer un
problème plus difficile (le premier problème) que celui
d'accomplir effectivement la volonté de Dieu: car il ne serait
pas décent de reconnaître que Dieu nous aurait d'abord
appelés à perdre notre temps à tergiverser dans le
but désespéré d'arriver à déterminer
quelle est Sa volonté, pour seulement ensuite nous faire
consacrer le reste de nos efforts à quelque chose d'utile et de
"trop facile", privilégiant injustement ceux qui l'auraient fait
d'emblée contre ceux qui auraient eu l'honnêteté de
se poser des questions. C'est pourquoi la meilleure solution est bien
de définir la deuxième partie du probleme comme
consistant en l'accomplissement de la première: il faut donc
arriver à croire que la volonté de Dieu pour nous,
l'objectif de notre vie sur Terre, consiste ni plus ni moins à
ce que nous arrivions à croire que nous connaissons cette
volonte de Dieu pour nous. C'est ni plus ni moins le message du Christ:
la volonté de Dieu et la condition pour que nous soyions
sauvés, c'est de croire que Jésus est le fils de Dieu. Et
surtout, y croire en se posant le moins de questions possibles pour
vérifier si c'est vrai ou pas.
Sérieusement: à quoi bon prétendre savoir "la
vérité" sur les grandes questions spirituelles ? De toute
façon, déjà notre univers physique est bien grand
de sorte que nous n'en connaissons pas grand-chose: à quoi bon
étudier la position exacte du Soleil dans la galaxie, afin de ne
pas se perdre, ou ne pas se sentir perdu ? Cela n'aurait
d'intérêt que si l'on s'aventurait dans des voyages
interstellaires, et encore. De même, combien plus serait-il
ridicule de prétendre connaître les univers spirituels qui
le dépassent, et nous situer par rapport à eux. A quoi
bon vouloir connaître à tout prix la vérité
sur notre état spirituel par rapport à Dieu ? A quoi bon
cultiver le sentiment de n'y être pas perdus en s'en donnant
l'impression à l'aide de repères auxquels on choisit
arbitrairement de croire ? Pour qui nous prendrions-nous, à
prétendre savoir nous repérer dans les univers
spirituels, ou à croire que notre sentiment de "salut"
ainsi fabriqué par opposition au sentiment de "perdition"
mentale (ignorance, hésitations) antérieure, compte pour
quelque chose devant Dieu ? Si seulement la fiabilité de ces
repères était assurée, à la limite, mais ce
n'est même pas le cas puisque c'est un objet de foi. Mais
l'essentiel n'est-il pas que ce soit Dieu qui sache où on est,
afin de pouvoir nous y retrouver ?
La foi comme syllogisme surnaturel
D'après l'article
Wikipedia anglophone, la foi catholique peut se
définir comme opération surnaturelle du syllogisme
suivant:
(A) Tout ce que dit Dieu est vrai
Or
(B) la Bible est la Parole de Dieu
Donc
(C) ce que dit la Bible est vrai
Bien. Mais que diriez-vous maintenant du syllogisme suivant ?
Toute opération de syllogisme est un acte rationnel
Or la foi est une opération de syllogisme
Donc la foi est un acte rationnel.
Conclusion contraire à ce qui est expressement indiqué
dans l'article, à savoir que la foi est un acte qui surpasse les
capacités rationnelles de l'homme, et n'est possible que par la
grace de Dieu. Bon, mais en quoi donc la foi surpasse-t-elle les forces
rationnelles de l'homme ? Passons en revue les possibles explications
de cette étrangeté:
On pourrait par exemple s'en tirer en redéfinissant la notion
d'acte rationnel comme incluant non tous les syllogismes mais seulement
ceux autres que ceux de la foi que nous venons de mentionner, lesquels
auraient donc, suivant cette définition, la particularité
miraculeuse d'être des syllogismes irrationnels.
On pourrait aussi s'en tirer en remarquant que, d'un point de vue
chrétien, les actes rationnels n'étant pas
nécessairement valides mais nécessitant
éventuellement un acte de foi en la raison pour admettre leur
conclusion comme vraie. Or, le deuxième syllogisme que nous
avons évoqué, celui montrant que la foi était un
acte rationnel, est lui-même un acte rationnel, qui donc d'un
point de vue chrétien nécessite un acte de foi en le
pouvoir de la raison pour être validé; acte de foi en la
raison que les chrétiens refusent de faire, de sorte qu'ils n'en
accepteront pas la conclusion.
On peut également se demander si les chrétiens feraient
en fait usage d'une autre capacité que la raison pour tirer la
conclusion du syllogisme de la foi. Mais le problème est ici que
la conclusion ne semble vraiment pas reposer chez eux sur autre chose
que sur les prémisses de ce syllogisme, or il semble difficile
de trouver un moyen autre que rationnel pour déduire la
conclusion d'un syllogisme en s'appuyant sur ses prémisses.
Mais ces explications étant assez faibles, voyons si on ne
peut pas en chercher de meilleures. Par exemple, on peut envisager que
le problème tienne au fait qu'au moins une des prémisses
du syllogisme de la foi ne pourrait pas être rationnellement
établie avec certitude. Bon, mais alors laquelle ?
La foi comme confusion des questions
Que s'agit-il de croire ? La doctrine affirme qu'il s'agit de
croire Dieu, et que donc ceux qui ne croient pas la parole de Dieu
le traitent de menteur.
Or, l'acte d'incrédulité envers quelqu'un consiste en
réalité à dire que cette personne énonce
une erreur, tandis que dans la quasi-totalité des cas,
l'incrédulité envers un message biblique consiste
à contester le lieu de sa provenance, sa nature d'inspiration
divine. Cela ne remet pas du tout en question l'idée que Dieu ne
dit que la vérité, mais seulement l'idée qu'une
certaine parole est de source divine. Or, ces deux façons de
douter n'ont rien à voir entre elles. Si quelqu'un était
sûr qu'une parole donnée soit bien de Dieu en sorte que la
question
d'y croire ou non se présente effectivement comme une affaire de
croire Dieu on non, je ne vois pas comment on pourrait ne pas croire.
Aussi,
s'il est clair qu'une parole donnée est absurde, cela prouve
qu'elle
n'est pas de Dieu. Or, les gens qui sont incrédules envers la
Bible,
le sont en général honnêtement sur la base du fait
que
l'idée qu'elle soit de Dieu est manifestement une idée
ridicule
et saugrenue à qui n'a rien de credible, d'autant
plus que nombre des propos qui s'y trouvent sont absurdes. Ce n'est
nullement
traiter Dieu de menteur. L'acte de foi du christianisme n'est rien
d'autre
qu'un acte de foi envers une doctrine, non envers Dieu.
L'interpretation chrétienne de l'incrédulité comme
consistant a ne pas
croire Dieu est une attitude méprisante, aveugle et injuste
envers les
non-chrétiens, les accusant d'une mauvaise attitude contre Dieu
qui n'a aucun rapport avec la réalité; ou supposant que
Dieu se facherait contre
ceux qui ne croiraient pas ce qu'Il veut comme si c'était contre
lui, en
ignorant le fait que cela se fonde sur une bonne et sincère
intention;
voulant ainsi se ranger dans le camp des défauts d'un Dieu
aveugle en
lui donnant raison aveuglément.
Pour redire les choses formellement (à partir des notations (A)
et (B) du paragraphe précédent):
Celui qui a la foi croit principalement que (A) est vrai, et
secondairement que (B) est vrai; il croit que la
question de la foi réside fondamentalement dans
l'adhésion à l'énoncé (A).
Celui qui n'a pas la foi croit principalement que (B) est faux,
d'où il résulte accessoirement et trivialement que (A)
est vrai, dans la mesure où l'ensemble vide a toutes les
propriétés ("quel que soit x dans l'ensemble vide, P(x)"
est vrai pour toute propriété P); et même
accessoirement, si jamais il arrivait que cet ensemble de paroles de
Dieu ne fût pas vide, sur une autre planète ou dans un
autre univers, Il dirait de toute manière toujours la
vérité, de sorte que (A) serait de toute manière
toujours vrai. Et il croit que la question de la foi réside
fondamentalement dans la réponse qu'on donne à la
question (B).
De ces caractéristiques de la foi et de la non-foi il
résulte logiquement que la foi est une connerie.
Les discours et raisonnements du chrétien sont souvent
marqués par une confusion dialectique et un jeu de substitution
permanente entre les énoncés (A) et (B).
Fiabilité de Dieu, faillibilité de l'homme
La foi comme choix
(Choisit-on ses opinions ? Preuve ou pas preuve ?)
En réalité, la foi ne se choisit pas: chacun croit ce qui
lui semble vrai, d'après les circonstances et l'état
de ses réflexions, ni plus ni moins. Appelons cela des
"raisons".
Il peut y avoir des raisons rationnelles, mais il peut y avoir toutes
sortes d'autres raisons qu'on peut très bien considérer
comme aussi valables ou plus. Ce peut être des intuitions, des
expériences, des sentiments, du vécu, des enquêtes,
ou pourquoi pas (n'excluons a priori aucune hypothèse) une NDE
ou autre voyage astral, des communications occultes avec les esprits
des morts, une rencontre personnelle avec
Dieu ou autre révélation du St Esprit. N'ayons aucun
a priori sur les rapports de validités possibles de ces
différentes raisons. Je rappelle en effet que la méthode
de réflexion proposée ici consiste à envisager
toutes les approches possibles sans a priori pour les comparer,
jusqu'à
trouver de bonnes raisons pour en réfuter certains et maintenir
d'autres.
Il y a bien eu un chrétien qui m'a dit que, si ça
n'allais pas, je pouvais quitter la foi et la reprendre plus tard. Cela
est absurde. Je ne peux quitter que si j'ai de
vraies raisons pour cela, ce qui est incompatible avec l'idée
de revenir. Aussi, d'après les chrétiens, il n'existerait
pas de bonnes raisons de les quitter (puisqu'ils ont la
vérité, pardi !), puisque d'après eux toujours, en
dehors de la Parole de Dieu il n'y aurait comme référence
que l'homme qui est faillible (alternative présentée sans
le moindre effort de discernement entre les pertinences des
différentes méthodes possibles de base humaine.
Discernement absent pour la bonne raison que
ces méthodes leur sont toutes inconnues. Ni d'explication de
pourquoi
ils considèrent leur propre source de vérité comme
moins
humaine que les autres, si ce n'est bien sur le fait qu'elle est
différente
des autres, comme s'il n'y avait pas d'autre méthode qui soit
différente
de celles qui sont différentes d'elles). On ne peut pas faire
les
choses à moitié. Je les quittai finalement, mais
seulement
lorsque cela devint clair et que j'ai eu la chance de découvrir
d'excellentes raisons pour cela, bien plus solides que celles que
j'avais
avant et qui m'avaient amené à les suivre.
Mais cette entreprise de s'accrocher encore longtemps coûte que
coûte à leur enseignement malgré les
évidences contraires, auxquelles j'ai été
conditionnée, a été pour moi douloureuse, un jeu
sournois et déloyal où il
faut vraiment aller jusqu'au fond du trou de l'absurde pour enfin
pouvoir regarder la vérité en face sans la craindre.
Ensuite, c'est comme si, une fois qu'on choisit de croire, cela
devenait la vérité. Comme si la vérité
pouvait se choisir, en n'étant pas moins celle de Dieu et
universelle. (A part bien sûr pour ce qui est de savoir la
décision qu'on va soi-même prendre à l'instant
d'après sur un autre sujet précis). Une démarche
fondamentale lorsqu'on se convertit au christianisme
est l'engagement à rester chrétien toute sa vie. Vers ma
conversion, je me suis interrogé secrètement
là-dessus, comme une sorte de question de futurologie, avec un
destin que Dieu connaît
(ou pas): si je deviens chrétien, est-ce pour la vie ? Ai-je
choisi
de m'engager à croire pour la vie ? L'acte de foi est
entouré d'une cérémonie d'engagement, un
baptème, où l'on
s'engage à croire toute sa vie. C'est là une autre
absurdité monumentale du christianisme: croire qu'on puisse
s'engager à ne jamais rien vivre ni constater susceptible de
nous amener à des positions différentes de celles qu'on a
à un instant donné. C'est oublier que la
vérité existe indépendamment de nos choix, et
qu'elle pourra donc toujours remettre en question ces derniers le jour
où elle se dévoilera avec un peu plus de clarté.
La liberté de croire
(La dictature du hasard - Un choix a une seule possibilité ? )
Sérieusement, pour remettre les idées en place et
évaluer chaque concept à sa juste valeur: il se trouve
que cette proclamation par le christianisme d'une soi-disante
liberté du salut accordée par Dieu, est en
réalité si on analyse le concept, exactement l'inverse de
ce qu'elle prétend être. A savoir, la proclamation d'un
établissement par Dieu d'une dictature du hasard
gigantesque, implacable, régnant sur tout l'univers spirituel.
La dictature du hasard étant par nature une des plus absurdes et
tyranniques qui se puissent concevoir, par sa perversité de
culpabiliser ses victimes.
La foi comme conditionnement
Le fameux pari de Pascal consiste à remarquer que, si on ne sait
pas, il est bon de choisir de croire en l'Evangile au cas où il
serait vrai car il serait alors la condition du salut, tandis que dans
le cas contraire cela ne porterait pas préjudice.
Cet argument n'est pas pris au sérieux par les chrétiens
eux-mêmes qui se défendent
bien de fonctionner ainsi, car c'est un argument clairement
déloyal, qu'aucune personne honnête ne peut consciemment
tenir pour
argument. Ainsi, on m'a bien expliqué qu'on ne se tourne
pas vers Dieu par crainte de l'enfer (cela ne peut pas marcher ou
ce serait faux), mais bien uniquement par amour pour Dieu. Un amour
désintéressé, paraît-il.
Et pourtant. Cet argument intervient en réalité de
façon très efficace.
Déjà, consciemment, délibérément et
je dirais même martelée, sous une forme apparemment
différente: l'appel à la confiance en Dieu, qui,
paraît-il, sait bien mieux que nous ce qui est vrai et bon
pour nous. Ne pas le croire, ne pas suivre la doctrine qui est
enseignée,
serait un acte de manque de confiance en Dieu et
d'incrédulité
contre Lui. "Celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu'il
ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils"
(1 Jean 5.10).
Ainsi que, face à un enseignement qu'on ne comprend pas, une
épreuve qui arrive, une absence de réponse à une
prière: "Qui es-tu pour contester contre Dieu" ? "Dieu nous
connaît mieux que nous-mêmes et sait ce dont nous avons
besoin". Ainsi que quelque part dans l'ancien testament: "L'argile
dit-elle au potier : Que fais-tu ?"
Il n'est donc pas permis de se plaindre, de contester, de mettre en
doute l'enseignement reçu. Ce serait une faute grave contre
Dieu, une rébellion. C'est l'inspiration du diable qui met en
doute la Parole de Dieu. "Maudit soit l'homme qui se confie en
l'homme", mais "bénit soit l'homme qui se confie en Dieu". Car
l'homme est incapable de se sauver lui-même et de trouver la
vérité, seul Dieu est fiable. Et même
indépendamment du contenu de ce qu'il y a à croire,
l'acte de foi est un
acte saint en lui-même, un acte de confiance en Dieu. "Dieu
n'a pas envoyé son fils dans le monde pour qu'il juge le monde
mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en
lui n'est point jugé, mais celui qui ne croit pas est
déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils
unique de Dieu"
(Jean 3. 17-18).
Ainsi est culpabilisée toute pensée divergente, toute
tentative de vérification de ce qui
est enseigné, tout sentiment et témoignage
d'expérience en désaccord avec les "vérités
universelles"
en vigueur. De plus, puisque la foi vient de ce qu'on entend, elle ne
vient donc pas d'une conviction intérieure. Elle est une pur
acte
d'adhésion à une doctrine inculquée de
l'extérieur,
tout en jurant ses grands dieux que c'est exactement l'inverse,
à
savoir une foi vivante, profonde, spirituelle.
J'ai été fervent chrétien pendant des
années, ayant fait une confiance quasi aveugle à cette
doctrine, faisant preuve d'une patience quasi-infinie devant les
différents défauts et éléments qui
semblaient bizarres ou inopportuns. D'une part, par motif de pardon
envers les imperfections humaines inévitables. D'autre part,
parce que, peut-être, je n'avais pas encore bien compris et
j'attendais d'accumuler davantage d'explications, d'expériences
ou d'inspirations jusqu'à ce que cela devienne enfin clair. J'ai
voyagé et fait connaissance avec diverses églises que je
trouvais, qui tournaient autour de la même
sensibilité évangélique (baptiste,
pentecôtiste et autres).
L'expérience s'accumula, et avec elle les contradictions entre
les enseignements des uns et des autres mais
surtout avec la vraie vie et l'évidence. Je n'ai pas
réagi,
parce que ce n'était pas clair et je ne parvenais pas à
définir l'origine du désaccord et ce qu'il convenait de
contester. Mon coeur s'éloignait de ces églises,
mais je pensais toujours que c'était moi qui avait un
problème et que, si et pour que le problème puisse enfin
se résoudre, je devrais revenir à eux car, "A qui
irions-nous, Seigneur ?
Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jean 6.68). Or, tant que
tout n'est pas clair, je ne peux rien proclamer, il est impossible de
désigner précisément d'où vient le
problème et ce qu'il y a à contester; ma seule ressource
serait éventuellement de m'en remettre au jugement de ces
"hommes de Dieu" pour qui tout paraît
clair et qui affirment indiquer la voie du salut. Funeste erreur !
Car pour que tout devienne clair il serait indispensable de
réfléchir mûrement et profondément,
au-delà des schémas tels qu'ils ont l'air de se
présenter. Mais le christianisme interdit de
réfléchir et de découvrir les vrais concepts
à l'oeuvre, sous prétexte que les vérités
spirituelles seraient de l'ordre du coeur ou du St Esprit, en tout cas
échapperaient à l'emprise de l'entendement humain. Bonne
excuse pour ne rien vouloir comprendre.
Suivant les circonstances, on peut ne pas savoir. C'est-à-dire
que les raisons dont on dispose ne permettent pas de trancher en faveur
de l'une ou l'autre de plusieurs hypothèses. Cela peut
être subjectif: certaines raisons peuvent être
perçues par les
uns et non par les autres, ou leurs poids respectifs
évalués
différemment. D'où la nécessité du dialogue
pour tenter de communiquer nos raisons.
Les chrétiens se croient ouverts à cela, puisqu'ils
considèrent de leur devoir de témoigner les raisons
qu'ils
ont de croire; mais, en même temps qu'ils estiment leurs raisons
de croire tellement supérieures à celles de ne pas croire
qu'ils ont décidé depuis longtemps une fois pour toutes
de
ne plus jamais faire attention à ces dernières, en
même
temps ils proclament haut et fort que leurs raisons "laissent libres"
les
gens de croire ou non, autrement dit ne sont pas assez valables pour
être
reconnues par tout le monde; en même temps ils croient que
n'être
pas d'accord avec eux est un crime impardonnable devant Dieu et qui
mérite
le châtiment éternel.
C'est pourquoi ils éprouvent la nécessité
impérieuse de proclamer haut et fort leurs bonnes raisons de
croire, en cherchant à les tourner de la manière la plus
séduisante et impérieuse possible en se moquant pas mal
des questions de vérification sérieuse
de l'honnêteté de leurs méthodes et de la
pertinence
de leurs arguments (dont ils savent ouvertement que c'est leur point
faible),
du moment que cela impressionne (puisqu'il est si important de
convaicre
l'autre et que les arguments honnêtes en sont incapables, donc
tous
les coups sont permis).
En conclusion, cette doctrine du salut par la foi agit comme une prise
en ôtage de l'intelligence qui n'est plus autorisée
à exercer librement sa réflexion critique sur
l'enseignement doctrinal. Cette intelligence et à
travers elle les gens qui ont "le malheur" d'en être pourvus, se
trouve
méprisée, torturée et culpabilisée comme
rebelle
à Dieu lorsqu'elle se trouve confrontée à
l'intuition
ou l'expérience contraire, ceci associé au
prétexte
que la Parole de Dieu est supérieure à la sagesse humaine
(et qu'aussi "on doit toujours considérer les autres comme
supérieurs à soi-même", exhortation toujours bien
sûr à
sens unique qu'on exige des "faibles dans la foi" au
bénéfice
des "forts dans la foi"). Elle est au centre de toutes les
prédications
et les motivations à l'évangélisation.
L'accusation de mauvaise foi
Revenons sur un argument souvent mis en avant, à propos de
la foi: l'idée qu'on est toujours obligé d'effectuer des
actes de foi en une chose ou une autre, et celui qui prétend
s'en
passer se fourrerait le doigt dans l'oeil. Certes, il peut exister
certains
rationalistes dont les positions matérialistes sont en
réalité
bien moins cohérentes, vraisemblables et sûres qu'ils ne
le
pensent, parce qu'il y a certains concepts qui leur sont passés
à côté. Voire même, certains rationalistes
adoptent
un fondamentalisme anti-religieux de type religieux, au nom de la
Raison
en guise de dieu. Et certes, je pense aussi que la conception
matérialiste
du monde est une absurdité dans les termes. Mais bon, du moment
qu'ils sont sincères dans leurs convictions, peut-on vraiment le
leur reprocher ?
Mais certains argumentaires vont plus loin, incluant l'accusation
de mauvaise foi envers les gens qui refusent l'argument
d'autorité historique de la Bible, comparant ce refus à
une forme de révisionnisme. En effet, d'après eux, il n'y
a pas de preuve mais l'incrédulité serait une injure
envers l'histoire et la pureté des intentions des témoins
du Christ; les "preuves" de la vie du Christ et des miracles qui se
sont produits, seraient non moins sûrs et documentés (par
la seule Bible) que bien d'autres faits historiques dont nous n'avons
que de faibles traces, et auxquels nous accordons crédit, ceci
pour dire que la méfiance envers la Bible serait un acte
purement idéologique. Le problème est que ces autres
faits sont moins sensibles aux enjeux et donc à la manipulation
idéologique que la vie du Christ, sans compter le
caractère capital de cette dernière question qui exige un
niveau de rigueur bien supérieur à celui permis pour de
simples anecdotes.
Le concept de foi comme objet de foi
La foi comme exercice de confiance
La foi est un acte pieux et vertueux par excellence, dans la mesure
où c'est un acte de confiance en Dieu: non seulement croire que
Dieu existe, mais lui faire confiance, en croyant ce qu'il dit. C'est
par cet acte de confiance en Dieu que nous sommes sauvés
d'après les évangéliques, et c'est encore du moins
une chose bonne et spirituelle d'après les catholiques,
l'expression et l'exercice d'un engagement; d'une confiance envers
Dieu. Bien. Dans ce cas j'aimerais simplement avoir votre avis sur les
questions suivantes qui s'enchaînent, la réponse oui
à une question ouvrant la voie et donnant son
intérêt à la question suivante.
Première question. Imaginons une planète sur
laquelle Dieu, en manque d'imagination, aurait eu la fantaisie de
révéler aux hommes qu'ils doivent parcourir au moins 200
mètres à cloche-pieds tous les matins. Voilà au
moins un commandement, une révélation, qui a le
mérite d'être clair. L'obéissance à ce
commandement n'ayant pas par ailleurs là-bas plus
d'intérêt qu'ici, serait-il néanmoins absolument
bon voire nécessaire d'un point de vue spirituel de le suivre,
pour la seule et suffisante raison que c'est là un acte de
confiance en Dieu ?
Deuxième question. Admettons qu'il s'agit là de
toute manière d'une occasion inespérée ainsi
donnée par Dieu aux hommes d'exprimer et de mettre à
l'épreuve leur confiance en Lui, occasion qui n'existerait pas
autrement si les conditions ne sont pas réunies sur cette
planète pour laisser à Dieu la chance de s'exprimer assez
longuement pour pouvoir révéler des commandements plus
subtils. Mais alors, cette occasion d'exercice spirituel pourrait-elle
être considérée par Dieu comme suffisamment bonne
en elle-même qu'elle soit qualifiée à constituer
à Ses yeux une justification seule et suffisante de Sa
décision initiale d'accomplir cette révélation ?
Troisième question. Imaginons que la
révélation de ce commandement n'ait pas eu
réellement lieu, mais qu'il soit seulement arrivé par
accident que les hommes aient cru et répandu à tort la
rumeur de cette révélation, au point que personne ne
puisse raisonnablement la contester. Alors, les réponses aux
questions précédentes resteraient-elles valables,
à savoir qu'il est toujours bon et nécessaire d'un point
de vue spirituel d'obéir à ce commandement sous peine
d'être objectivement dans une situation inacceptable de
désobéissance vis-à-vis de Dieu ou de manque de
confiance en Dieu, et que la présence d'une telle épreuve
de foi et d'obéissance plaira à Dieu ?
Quatrième question. Imaginons maintenant une
planète sur laquelle Dieu n'aurait aucun moyen de
révéler aux hommes quoi que ce soit. L'éclairage
donné par les réponses oui aux questions
précédentes, constituerait-il alors une justification
seule et suffisante devant Dieu au nom de laquelle un petit malin ou un
groupe de petits malins seraient bienvenus d'illusionner les hommes en
répandant une telle fausse rumeur de révélation de
Dieu d'un tel commandement ?
Face à ce questionnaire, un catho m'a répondu: "Si tu
ne sais pas faire la différence entre sauter à
cloche-pieds et donner sa vie pour son prochain, je ne peux rien pour
toi". Ma réponse: Non, je suis désolé de ne pas
voir de différence fondamentale entre croire que la discipline
de sauter à cloche-pieds tous les matins aiderait à se
rendre utile à l'humanité, et croire que la foi en
Jésus aiderait à se rendre utile à
l'humanité. Dans les 2 cas il y aura des gens consacrés
à aider l'humanité qui seront adeptes de la discipline
instituée.
"Dieu ne sauve personne contre son gré"
Voila encore un gros contresens dialectique: des mots qui font joli et
bons d'une manière, mais aussitôt
réinterprétés via l'axiome (complètement
faux mais ce n'est pas ici le problème) "Jésus est le
seul chemin du salut" dans un sens qui à première vue
pourrait sembler naturel mais en réalité est
complètement malhonnête et artificiel, exactement
opposé à celui qui avait permis de les justifier. Pour
voir la grossièreté de cette erreur, reprenons doucement:
le raisonnement implicite est: "Puisque Jésus est le seul chemin
du paradis, ceux qui refusent de croire Jésus refusent le seul
chemin du paradis; ils refusent d'être sauvés. Or Dieu
acceptant la liberté de l'homme accepte de le laisser aller
où il va, et comme ceux qui ne suivent pas Jésus se
dirigent ainsi en enfer, il les envoie en enfer".
Pour voir l'absurdité de ce raisonnement, il suffit de voir le
résultat obtenu en le réappliquant identiquement avec
seulement une légère variation des paramètres de
départ, variation ne dévaluant en rien ce raisonnement
lui-même: "Puisque la foi en Jésus mène en enfer,
ceux qui choisissent de croire Jésus choisissent la voie qui
mène en enfer, ils choisissent l'enfer. Or Dieu acceptant la
liberté de l'homme accepte de le laisser aller où il va,
et comme ceux qui suivent Jésus vont ainsi en enfer, il les
envoie en enfer".
L'erreur est un crime - surtout si elle est sincère et
inoffensive
En effet, d'après la Bible, se tromper sur la question de Dieu
que nous ne voyons pas, mérite l'enfer. (Que l'on conteste par
de quelconques prétextes prétendument spirituels le terme
de "mérite" ne change rien au résultat pratique
affirmé, qui est au bilan tout ce qui nous intéresse).
Cette erreur serait d'autant
plus grave devant Dieu qu'elle ne regarde que la pensée intime
de
celui la fait sans déranger personne, et qu'elle ne consiste
qu'à un défaut d'acte de foi dans le sens requis,
autrement dit qu'elle consiste à ne pas tenir par pure
spéculation pour vrai et indubitable un certain propos tout en
proclamant en même temps qu'il n'existe aucune
raison décisive en sa faveur. Pendant qu'on y est, puisque les
erreurs
même parfaitement sincères mènent à l'enfer,
que les chrétiens proclament au nom de Dieu des erreurs bien
plus
graves que nombre d'athées en leur propre nom, et qu'il est
écrit
dans leur Bible qu'au Jugement dernier les gens seront mesurés
de
la manière dont ils ont mesuré les autres, ils feraient
mieux
de revoir leur copie plus sérieusement.
Ainsi, les chrétiens jugent malhonnêtes dans le sens de
mener à la perdition éternelle (pourquoi ?) les aveux
d'ignorance, les choix d'options voire les certitudes bien
fondées mais contraires aux leurs et échappant à
leurs raisons personnelles, sur leurs questions favorites sur
lesquelles ils proclament leur choix "pour Dieu" tout en proclamant
aussi qu'ils n'ont aucune raison valable à avancer pour cela.
Accuser l'autre d'être malhonnête (et en fait, tenir son
propos pour rien en estimant qu'il n'est lui-même rien puisqu'il
a "choisi l'enfer"), n'est qu'un argument vide et passe-partout pour ne
pas y faire attention. Mais l'autre n'est pas en fait malhonnête.
A l'inverse, c'est celui qui proclame au nom de Dieu certaines
affirmations soi-disant supérieures mais qui sont en
réalité réfutables, qui est malhonnête. Qui
n'a pas vérifié ses dires et proclame ce qu'il pense,
risque également d'être malhonnête, et ne
diffère en rien de celui qui affirme des chose
déjà réfutées. En fait il est
déjà malhonnête dans la mesure où il affirme
sa position comme justement fondée alors qu'elle ne l'est pas.
Qui dit une chose dont il connaît pourtant une réfutation,
est consciemment malhonnête.
Qui proclame comme certitude (voire prétend démontrer)
une chose dont une réfutation est en fait connue mais non de
lui, peut être sincère, il n'en est pas moins
objectivement malhonnête; et un argument réfutable est
malhonnête de même.
Qui adopte une démarche visant précisément
à s'empêcher soi-même d'être au courant d'une
éventuelle réfutation de ce qu'il proclame, est
responsable de sa malhonnêteté objective, même s'il
est subjectivement sincère dans sa proclamation. Si ce
n'était pas de la malhonnêteté objective, alors ce
serait facile, refusons d'entendre les arguments des autres et nous
serons d'une honnêteté parfaite: c'est la recette miracle
de
la perfection spirituelle, de la sincérité et de la
sainteté
morale évangélique.
Qui a choisi d'adopter une démarche qui fonctionne avec le
même effet pratique sans qu'il en soit lui-même conscient,
est responsable d'être (non responsable consciemment mais)
inconsciemment responsable de sa malhonnêteté objective,
même s'il est sincère dans ses affirmations.
Qui a cru choisir d'adopter une telle démarche qui ait cet effet
sans s'être aperçu, ni que cette démarche pouvait
avoir un tel effet, ni qu'il ne l'a pas totalement choisi car elle
s'est aussi plus ou moins imposée à lui à la
faveur d'une illusion d'optique inconsciemment fabriquée par ses
semblables et que par suite il s'efforce tout aussi inconsciemment de
fabriquer à son tour, c'est.................. un chrétien.
La réfutation par les NDE
Ce qui m'a libéré de ce conditionnement donc, fut de
découvrir que cet "argument" était
faux d'après l'expérience, enfin possible à notre
époque, de récolte et d'étude statistique des témoignages de NDE. la
rencontre avec Dieu dans l'au-delà ne dépend pas de la
religion et est aussi bien vécue par les athées. Il a
même eu parmi les témoignages que j'ai pu lire quelque
part sur le web, un séminariste qui avait étudié
la théologie, et qui, lors de sa revue de vie sous l'oeil
bienveillant de Dieu, a constaté que ses élucubrations
théologiques Le faisaient bien rigoler: "Dieu ne
s'intéresse pas à la théologie".
Mais, quand j'ai parlé à des amis
évangéliques (non pas n'importe lesquels mais bien des
chrétiens authentiques et respectables) de ces
expériences en suggérant de s'investir dans leur
étude et dans l'accueil et la discussion avec ceux qui ont
vécu ces expériences et leur rencontre avec Dieu dans
l'au-delà (précisant que ces gens manquent souvent de
moyens pour se réunir, sont peu entendus par le reste de la
société et sont confrontés à un
sceptiscisme
blessant jusque dans leur entourage), ils n'y ont vu aucun
intérêt.
La foi et les affirmations de l'Evangile suffisent à leurs
certitudes.
D'ailleurs, les gens de Iands-France, m'ont aussi signalé leur
méfiance vis-à-vis d'une telle coopération, du
fait
que le jour où il ont essayé une rencontre à
l'aide
d'une église (catholique si je me souviens bien), ils ne se
trouvaient
pas libres de leurs discussions mais orientés par l'organisateur
pour veiller à ce qu'ils restent conformes au dogme
chrétien.
La perdition par la foi
(à compléter)
Analyse critique d'une conception moins dogmatique de la foi -
à propos de la transcendance et de la raison
Voici
une page (trouvée par lien de l'article wikipedia
francophone) qui tente une définition de la foi non
attachée à une doctrine religieuse spécifique, et
est sensée rejoindre tous les monothéismes.
Mais comme d'habitude dans les conceptions religieuses il commet
certaines erreurs fondamentales. Notamment l'erreur de croire que
quelque chose d'important dans la vie puisse être d'un ordre
purement supérieur, transcendant, au sens de pouvoir s'exempter
de toute analyse rationnelle supposément inférieure.
L'erreur de croire qu'il puisse y avoir une séparation
fondamentale entre ce qui est accessible à la raison et d'autres
choses qui tout en faisant partie de notre vie terrestre lui seraient
inaccessibles.
Et ainsi de prétendre: "je connais (quelque chose de) Dieu, or
la raison ne connait pas Dieu, donc elle ne peut pas juger cette
connaissance que j'ai de Dieu".
Imbécile ! Comment osez-vous vous croire infiniment
supérieur à l'homme de raison au prétexte que vous
ne savez pas raisonner ? Car s'il est vrai que la raison humaine ne
peut connaître Dieu en tant que Dieu, à savoir en tant que
ce qui est inaccessible à l'homme terrestre, cela ne place
nullement l'homme de raison au-dessous de l'homme de foi, dans la
mesure où, en dépit de ses prétentions, celui-ci
s'avère tout aussi incapable d'aller au-delà de la raison
que le premier !
Car ce que l'homme de foi énonce en tant que proposition
soi-disant au sujet de Dieu, s'avère de fait critiquable et
réfutable par la raison, non bien sûr que la raison puisse
connaître Dieu, mais parce que ces propositions portant
soi-disant sur Dieu seul s'avèrent en réalité
être des propositions débordant inéluctablement sur
des choses bien terrestres, et par conséquent vérifiables
et réfutables par l'observation et l'analyse logique de ces
choses terrestres sur lesquelles elles portent réellement. En
effet, même l'homme de foi est incapable d'énoncer ou de
vivre quoi que ce soit qui ne soit, de près ou de loin, des
choses terrestres. Tout comme il n'y a que deux manières de
penser: la manière rationnelle et la manière
pseudo-rationnelle, ainsi il n'y a que deux types de choses qu'on
puisse vivre sur cette terre: des choses terrestres, et des choses
terrestres faussement transcendantes.
Il en va ainsi de la présentation de la foi exposée
là:
"La foi est un sentiment personnel, intransmissible et
inaliénable
qui donne la certitude de la présence de Dieu en tant que
« puissance
suprême » ordonnant les choses et les êtres."
Bien noter l'importance fondamentale du dernier morceau de cet
énoncé : "ordonnant les choses et les êtres". A
savoir, en ce qui nous concerne, les choses terrestres, celles de la
vie de tous les jours. Parce que, que diable pourrait-on avoir à
foutre de la "présence" de Dieu, et que pourrait donc signifier
une telle présence, si cela n'apportait pas un ordre des choses
et des pensées dans notre vie ? Que serait une vie de foi sans
cela ? Ce serait l'idée que Dieu nous voit mais que tant que
nous sommes sur cette terre il ne peut rien faire pour nous et nous
laisse dans la merde de l'absurde. Bref, en attendant d'atterrir de
l'autre côté on ne serait pas trop concernés.
Mais, voilà alors que tout cette problématique
s'avère tomber en plein dans l'ordre de la raison et de la
science : les choses seraient ordonnées, oui mais comment ? Parce que, si on ne
précise pas comment les choses seraient sensées
être ordonnées, ça avance à quoi de croire
qu'elles le sont ? De fait, si tous les croyants croient que la
présence de Dieu ordonne les choses et les êtres, ils ne
sont pas d'accord sur la manière dont les choses seraient
ordonnées. Les Juifs croient que les choses seraient
ordonnées autour de la révélation de Moïse et
des prophètes, les chrétiens, qu'elles seraient
ordonnées autour du sacrifice expiatoire de Jésus, et
enfin les musulmans, qu'elles seraient ordonnées d'après
les écrits du Coran.
Mais en l'absence de tout choix de corps doctrinal, en quel
supposé ordre la foi devrait-elle diable faire croire l'homme de
foi ? En l'ordre qu'il observera par l'expérience ? Si par
l'expérience il observe un ordre, alors il le voit, et n'a donc
plus besoin de foi pour y croire. Il peut décrire cet ordre, et
cette description est transmissible, de sorte que chacun pourra
vérifier que les choses sont ou non ordonnées ainsi. Sauf
s'il s'agit uniquement d'un ordre entre des choses inaccessibles, ou
reliant des choses accessibles à des choses inaccessible mais
sans aucun effet perceptible sur la relation entre les choses
accessibles, de sorte que là encore, de toute notre vie
terrestre nous ne sommes pas concernés, seulement nous pourrions
être concernés dans l'au-delà par ce que nous
aurons fait ici bas, mais pourquoi y aurait-il un problème tant
que nous faisons le bien ici-bas ?
Et, l'étude de comment les choses sont ordonnées,
autrement dit
l'étude des structures du monde réel, est bien, par
excellence, le domaine de la science.
Par la recherche scientifique tentant de préciser l'ordre entre
les choses observées, la foi en l'ordonnement des choses (que ce
soit ou non par Dieu) peut acquérir un objet, un sens. Sans
étude scientifique de l'ordre entre les choses, la foi telle que
définie dans ce texte, est vide, vaine et sans objet. Or, si la
foi est un sentiment, celui-ci ne peut englober à lui seul une
étude scientifique. Ce sentiment de la foi est donc, en
lui-même, vide et sans objet.
L'expérience de la vie m'a montré que les choses ne sont
pas du tout ordonnées de la manière dont les gens de foi
prétendent qu'elles le sont. Notamment, j'ai
expérimenté que le hasard ne fait pas bien les choses,
mais alors pas du tout, même pas en cas de besoin
impérieux pour le bien commun. Et que les hommes de foi ne sont
pas du tout, jamais, bien
inspirés dans un sens décemment compatible avec la
volonté divine dans le sens d'une inspiration spirituelle qui
transcenderait les déterminismes mentaux et sociaux naturels de
l'homme influencé par son contexte culturel.
La foi ne peut être, en pratique, autre chose qu'un
prétexte pour faire croire que les choses seraient
ordonnées d'une manière précise, supposée
dogmatiquement, au nom du fait que, puisque Dieu existe, il doit
forcément avoir ordonné les choses d'une certaine
manière, et comme on manque d'imagination pour envisager
qu'elles le soient d'une autre manière que celle qui est
indiquée, on se trouve fatalement obligé de croire
qu'elles le sont de cette manière-ci. Car si elles ne l'etaient pas ainsi, alors on manquerait d'idée pour savoir comment les choses pourraient etre ordonnées autrement, et ca ferait désordre. Tandis que d'autres
personnes, que les circonstances ont porté à imaginer
autre chose, sont par la même foi aussi obligées de croire
que les choses seraient ordonnées autrement.
Je fais cette critique de la foi, alors que, en un certain sens au vu
de mon texte de métaphysique,
on pourrait dire que j'aurais la foi telle que définie plus
haut. Alors quoi ? Simplement je dis: ne considérons pas la foi
comme quelque chose de supplémentaire et de précieux par
rapport à la vie "normale" dite "sans foi"; ne
considérons pas la foi comme si la présence de Dieu
était plus forte en celui qui dit avoir la foi qu'en celui qui
ne le dit pas; et n'en attendons de manière normale ou "due"
à force de piété, aucune information ou
connaissance appréciable qui
ne soit dans une des trois catégories:
- évidente, naturellement
perçue par tous (par exemple la véridicité des
souvenirs, comme expliqué dans mon texte de métaphysique)
- triviale comme un sentiment (par exemple
la conviction de l'existence d'une vie après la mort, sans pour
autant avoir d'information sur ses détails)
- indissociable de la recherche scientifique.
Du seul concept de foi qui serait respectable, ils sont dépourvus
Il y a en effet un seul concept de foi qui serait fidele a la vérité : c'est celui d'accepter de se rendre au verdict de qui serait plus compétent que soi sur la question considérée, et digne de confiance.
Or la foi en la Bible ne rentre pas dans ce cadre, dans la mesure ou il ne se trouve aucune personne compétente et digne de confiance qui puisse assurer que la Bible est de Dieu, mais les personnes compétentes témoignent en réalité du contraire. Moi-meme suite a une longue experience et des réflexions approfondies aidées par mes facilités en matiere de recherche théorique, j'apporte le témoignage bien-fondé et digne de confiance, a mes anciens "freres en Christ" que la voie qu'ils m'avaient indiquée, pour laquelle je leur avais initialement fait confiance et suite a laquelle ils avaient constaté la profondeur et la sincérité de ma démarche et prétendaient me regarder comme des leurs, est une voie profondement erronnée.
Et maintenant, pour délit d'opinion, ils se retournent sans raison contre moi et refusent désormais de m'accorder la moindre confiance sur ce plan.
Ils n'ont donc aucune foi au noble sens du terme.
Version précédente, qui sera coupée
progressivement
La foi comme libre expression
Croire ou ne pas croire serait-il l'expression d'une liberté
fondamentale de l'esprit humain ?
Qu'est-ce qu'être libre ? Les inéluctables
problèmes de contraintes matérielles mis à part,
être libre c'est disposer des connaissances solides, et
vérifiées, sans aucune déformation et bien
pondérées par leurs véritables importances
respectives, nécessaires pour pouvoir effectuer ses choix en
connaissance de cause. Qui ne dispose pas de telles connaissances n'est
pas libre d'effectuer les choix qu'il veut vraiment; ses choix ne sont
pas vraiment ses choix mais c'est ce à quoi l'ignorance des
implications de ses actes l'a condamné: devoir choisir une voie
sans moyen de
savoir où elle mène. C'est
précisément la malédiction qui pèse sur
l'acte
de foi, consistant à s'obliger de trancher une question sur
laquelle
on ne dispose pas des informations suffisantes pour le faire en
connaissance
de cause, et pour savoir où est vraiment la
vérité. Un
témoignage chrétien peut être un des
éléments du tableau, à condition qu'il soit
énoncé avec objectivité sans distorsions ni
postulats invérifiés qui ne soient reconnus comme tels,
et qu'il soit statistiquement comparé à d'autres
témoignages y compris de non-chrétiens et
d'ex-chrétiens reliés aux mêmes interrogations,
suivant un échantillonnage équitable: précautions
d'honnêteté intellectuelle indispensable qui ne sont
jamais mise en oeuvre dans les milieux chrétiens.
Or, si jamais se trouvait un ensemble donné de
témoignages et d'arguments qui aurait la faculté de
convaincre justement toute personne sincère, ouverte d'esprit,
douée d'intuition spirituelle et cherchant la
vérité, alors c'est ce que j'appelle une preuve, donc
quelque chose qui force à croire, contrairement à la
prétention de liberté de croire ou non qui est
énoncée par les chrétiens. Si jamais une telle
preuve existait, alors il serait injuste qu'elle ne soit pas connue de
tous. Sinon, alors nul croyant ne peut avoir de fondement honnête
et solide à ses convictions (puisqu'un telle justification
n'existe pas). Si les chrétiens possèdaient une telle
preuve, et depuis 2000 ans auraient laissé faire cette affreuse
injustice de ne pas donner équitablement à tous les
circonstances nécessaires pour y accéder, autrement dit
n'ont encore jamais réussi à en rendre compte
publiquement (tout en ayant réussi à en rendre compte de
bouche à oreille à des millions de gens !), alors ce sont
de gros lourds qui ne savent pas s'exprimer, et il n'est donc pas
vraisemblable que la sagesse divine les ait jamais guidés; quant
aux non-croyants qui n'ont pas eu la chance de recevoir une telle
preuve, ils n'en sont certainement pas responsables. Il en va de
même dans
l'hypothèse d'une révélation du St Esprit qui
fonderait la foi du croyant, car, puisqu'elle serait donnée aux
uns et non aux autres, serait injustement cachée aux autres sans
que ces derniers en soient responsables; d'autre part, si cette
révélation spirituelle pouvait avoir quelque
réalité que ce soit, elle devrait avoir des
manifestations objectives dans la vie des gens, ce qui constituerait
une
preuve objective, laquelle manque manifestement à l'appel.
La foi comme rencontre avec Dieu
Puis: rencontrer Dieu par la foi. Si on rencontrait vraiment
Dieu, ce ne serait pas par quelque chose en particulier, mais ce serait
une rencontre avec Dieu, tout simplement. Mais ce n'en est pas une,
mais seulement la rencontre avec un ersatz de Dieu nommé la foi.
Mais, quel rapport entre la foi et la rencontre avec Dieu, je vous le
demande. En fait, ce sont des choses parfaitement antinomiques. Une
vraie rencontre avec Dieu serait une rencontre avec un savoir absolu,
donc, un accès à toutes les raisons de quelque nature que
ce soit en sorte qu'il ne
reste plus de doute mais seulement une clarté et un savoir
universel. Il n'y aurait plus besoin de croire quoi que ce soit, car il
n'y aurait plus de question grave et universelle comme celle-là
où buterait notre ignorance. Celui qui a rencontré Dieu
n'a plus besoin de croire, car il sait que Dieu existe et il Le
connaît, et il saurait également la vérité
sur bien d'autres questions sans avoir besoin d'autres actes de foi. La
foi a disparu de son horizon. Qui n'a rencontré
que la foi, et ne présente aucune raison suffisamment
véridique pour en convaincre un grand nombre de gens, ne peut
pas avoir rencontré Dieu. Certes un individu peut avoir de
bonnes raisons que d'autres n'ont pas la disposition nécessaire
pour recevoir, mais en ce cas ce n'est pas de la faute de ceux qui ne
les reçoivent pas, mais c'est un phénomène naturel
lié aux dispositions des individus. Mais si même les gens
honnêtes et intelligents ont tant de mal à le
reconnaître dans l'ensemble, alors on peut douter que ce soit une
raison valable. Or, les vraies raisons sont-elles nécessairement
intransmissibles de par leur nature spirituelle ? Ecoutons plutôt
ce que dit l'apôtre Paul sur ce sujet même, son explication
sur la nature de la foi: "La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on
entend vient par la parole de Dieu" (Romains 10.17). (pendant qu'on y
est, d'après un autre passage dont j'ai oublié la
référence, toute Parole est évidemment
inspirée de Dieu, sans même qu'on ait besoin d'en
vérifier la souce ce qu'on ne peut de toute façon pas
faire puisque les livres
de la Bible ont été rédigés
anonymement...).
Une chose qu'on peut se demander est la portée réelle
d'une telle expérience, et si elle mérite
réellement ou non d'être appelée une "rencontre
avec Dieu". C'est quoi, donc ? On répète toujours que
c'est "une réalité,
pas une théorie". Cela n'explique
nullement quel peut être réellement le sens de cette
expression, qu'ils ne prennent jamais la peine de préciser.
Quand je lis des témoignages d'expériences de mort
imminente, cela me semble traduire une rencontre avec Dieu (même
s'ils n'emploient pas l'expression) bien plus profonde et authentique
que celles de chrétiens. Eux au moins disent des choses qui ont
un sens (même s'ils sont loin de pouvoir tout exprimer) tandis
que les chrétiens emploient des expressions
stéréotypées pompeuses comme celle de "rencontre
avec Dieu" sans jamais préciser ce que cela signifie (les mots
"réalité" et "pas une théorie" sont bien trop
passe-partout pour témoigner qu'elles aient vraiment un sens et
ne soient pas un simple brassage de mots; ce sont des mots creux de
toute manière) tout en donnant l'impression d'énoncer
leur témoignage complet et en attachant une importance
considérable au fait de donner ce témoignage
dépourvu de tout moyen de
savoir s'il a vraiment un sens ou pas mais qu'on a néanmoins a
le
devoir moral absolu de croire sur parole, et sont tellement
entourées
d'affirmations suivant lesquelles la conversion est un choix de croire,
que rien n'indique que cette rencontre avec Dieu serait autre chose
qu'une
rencontre avec le choix de croire qu'ils ont rencontré Dieu.
Mais aussi, ce qui m'intéresse dans cette "vie avec Dieu", c'est
la constatation des méthodes effectives qui "font marcher" la
vie chrétienne, les méthodes suivant lesquelles les
chrétiens vivent, s'inspirent et parlent de Dieu. La
démarche qu'ils s'avèrent suivre en réponse aux
questions qu'on peut leur poser. Et ce que je constate, c'est que,
contrairement à ce qu'ils prétendent, en dehors
évidemment de l'existence de Dieu et d'une vie après la
mort et de la nécessité de principe de faire le bien qui
relèvent d'une intution naturelle (ce qu'ils nient pour
absurdement attribuer à une intervention divine spéciale
ce qui se trouve comme bonté naturelle dans leurs propres
rangs), leur comportement et leur enseignement s'avèrent se
baser uniquement sur la Bible et
sa doctrine qui manifestement engendre une attitude équivalente
à
de la malhonnêteté intellectuelle systématique quoi
qu'involontaire,
se faisant par ignorance au nom du fait que la pensée de Dieu
(alias
la Bible) est au-dessus de celle de l'homme et rend celle-ci vaine
(voir
1 Corinthiens), et non sur une quelconque inspiration spirituelle
authentique. En réalité ils ne se soucient pas de croire
Dieu et la vérité, ils se soucient uniquement de
préserver leur doctrine, et leurs
pensées enseignées de la parole de Dieu s'avèrent
être, contrairement à qu'ils prétendent, relever
non
d'une quelconque inspiration spirituelle mais d'un fonctionnement
automatique
programmé par leur doctrine. Plus ils affirment que c'est le
Christ
lui-même, le Dieu Vivant ou l'Esprit de Dieu et non une doctrine
et
une religion qui les guide, plus ces affirmations et la tournure de
leur
défense s'avèrent vides de contenu et le pur fruit d'une
programmation
de leur mental pétrifié par la doctrine "spirituelle"
qu'on
leur a enseignée. J'ai éprouvé cela, je l'ai
constaté
par mon expérience, mon intuition, dans mon coeur et dans mes
tripes,
et je ne sais comment vous expliquer les raisons qui m'amènent
à
cette conclusion. Ce sont, en effet, des constatations difficilement
justifiables
par des moyens rationnels. Quoique, si on y travaille bien...
Nombre de raisons sont présentées par les
chrétiens comme transcendantes, indiscutables et au-dessus de
toute critique, tout en sachant pertinemment d'autre part (et en
renvoyant à la figure de ceux qui essaieraient de critiquer) que
bien sûr aucune de ces raisons n'est véritablement
décisive. Mais pour eux, ce n'est pas la certitude et la
recherche patiente, honnête et sûre de la
vérité qui compte mais seulement la foi pour pouvoir
être sauvé, et pour cela tous les moyens sont bons pour
impressionner les gens. Leur manoeuvre de séduction ainsi quasi
ouvertement conçue en forme d'imposture, dément toute
inspiration véridique de leur part.
Conclusion
Pour finir, une anecdote. Un jour, lors d'une discussion entre amis,
sur la question : "Lorsque vous serez mort, en arrivant devant Dieu,
que souhaitez-vous qu'il vous dise ?", l'un d'eux, non croyant, fit
cette réponse que je trouve d'une grande sagesse : <<Je
répondrai plutôt sur "Que pensez-vous qu'il vous dira ?"
Voici : "Je te félicite de n'avoir pas cru en Moi car tel que Je
t'avais fait, tu ne pouvais honnêtement pas croire. Maintenant,
viens, Je vais tout t'expliquer".>> .
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