Une dimension supplémentaire. "Tout se passe comme si" les témoins avaient perçu depuis une dimension qui engloberait non seulement les 3 dimensions d'espace, mais aussi la dimension temps. Un témoin a ainsi vu toute sa vie comme un objet dont il pouvait faire le tour... Ce modèle est extrêmement prometteur du fait même de cette élégante simplicité qui caractérise les grandes théories scientifiques. (...) Un membre au moins de l'assistance a toutefois pris la mesure du caractère "génial" de cette réflexion : le Dr Raymond Moody, qui était l'invité d'honneur de cette journée. Le lendemain, il confiait à l'auteur de ces lignes avoir été réellement bluffé par cette présentation, et se proposait de rédiger une préface à son livre... ce qui est aujourd'hui chose faite. Une préface dans laquelle le Dr Moody confirme sa première impression, à savoir qu'il a eu le sentiment de se trouver devant un nouvel Einstein. N'en jetez plus ! (...) Personne, aucun scientifique, aucun médecin, ne pourra plus dire "je ne savais pas..." que l'EMI, loin d'être une hallucination, est bien une source immense de connaissance, de compréhension de la conscience et de la nature humaine."
3) Il désinforme ses lecteurs, en ne leur mentionnant pas les difficultés auxquelles sont assujetties ce modèle sur le plan physique, alors même qu'il en a eu écho (euh, certes je n'avais pas précisé l'argument de la décohérence quantique à l'origine, que voulez-vous, ces choses sont tellement implicites pour moi... mais de toute manière, comme il revendique son amateurisme, cela aurait-il changé quelque chose ?) ; leur laissant donc prendre ce modèle comme éventuellement plausible, dans la mesure où il donne du point de vue du public en général, et du Dr Moody en particulier, une forte sensation d'explication; alors qu'à mon sens, pour les raisons que j'ai exposées ci-dessus, il ne l'est pas.Critique du concept de dimension supplémentaire
formulé par le Dr Jean-Pierre Jourdan
comme explication de certaines perceptions hors du corps
J'avais tenté de correspondre à l'origine avec JP Jourdan sur ses interprétations physiques "juste une dimension de plus", avant qu'il ne les publie pour la première fois, comme il m'avait soi-disant demandé conseil avant de le faire, pour finalement ne tenir aucun compte de mon avis.
Désolé, j'avais pourtant essayé de commencer à vous répondre en décembre 2006. Le problème est que vous me tombiez dessus à bras raccourcis à chaque phrase. Je n'ai pas l'habitude de discuter de cette manière là.
Ainsi que j’espère que vous l’avez compris à l’occasion de nos derniers échanges (et de ce qui suit dans cette réponse) il n’a jamais été question d’interprétation physique. Par contre, si j’ai pu toucher à ce domaine qui vous est cher, c’est peut être, effectivement, parce que la physique aura un jour ou l’autre son mot à dire. Pour ma part, j’aurai fait le travail d’information que je pense nécessaire, aux spécialistes de chaque discipline de s’y coller ensuite .
Alors, voici quelques commentaires à ce sujet.
Quelles sont les
compétences en physique théorique du docteur Jourdan ?
Elles me semblent bien maigres. Comme tant d'autres amateurs fous de la
physique,
Merci ! Je compte d’ailleurs changer mon entonnoir,
mais j’hésite encore sur le modèle :
Quant aux compétences, contrairement aux amateurs
fous, je n’ai jamais prétendu en avoir d’autres que les
restes de mes classes de prépa et la culture générale
que je
m’efforce de maintenir à un niveau acceptable…
il se croit en mesure d'élaborer des hypothèses physiques sérieuses sur la base de quelques observations approximatives
Extrait de la fin du chapitre 13 :
Quelques chiffres :
Les cas qui rapportent les particularités perceptives qui nous ont servi de base sont-ils significatifs ? Voyons donc quelques chiffres : Sur les 70 témoignages que j’ai étudiés en détail pour ce travail, 48 comprennent une phase de décorporation, soit 68,5%.
Parmi ceux-ci :
-15 (31,3%) rapportent une perception sans limitation du champ visuel,
-12 (25%) rapportent une perception « depuis partout à la fois »,
-18 (37,5%) parlent de perception par transparence.
et d'un peu d'imagination, et même, comme les pires des amateurs fous: il se lance à faire reposer la victoire de ses idées sur leur popularité auprès d'un public de non-physiciens. Croit-il ses idées géniales ? Serait-ce génial d'imaginer une dimension de plus ? Non, c'est en fait une idée très banale pour un physicien. Le fait que ça ait son succès, est seulement une affaire de sensationnel, comme les romans de science-fiction.
Qu'on ne se méprenne
pas: loin de moi l'idée de nier a priori qu'il puisse y avoir
des dimensions supplémentaires. Au contraire, je serais
même plutôt d'accord avec l'idée que les
témoins quittent réellement notre espace-temps usuel au
cours de leur expérience. Seulement je refuse d'appliquer cette
idée n'importe comment, sur des observations qui n'y
correspondent pas vraiment. Pour que ça ait un sens et une
valeur scientifique d'invoquer une dimension de plus, il est
nécessaire d'en associer l'idée à des concepts
physiques cohérents et/où à des observations
suffisamment précises, pour que le lien puisse être
clairement établi. Or, dans ses propos je ne vois rien de cela.
Bien sûr, il ne sera pas d'accord, avec ce jugement, il croira
que ses idées sont claires et basées sur la fine analyse
des témoignages... eh bien non désolé, mais pour
ma part je prétends que cela ne colle pas du tout, au fond, aux
observations qu'il croit.
Voici en effet mon analyse:
Dans les expériences il y 2 sortes de vécus: ceux dans lesquels le témoin observe notre monde physique, et ceux où il est ailleurs. Dans les premiers, il demeure contenu dans notre espace-temps physique; dans les seconds, il n'a plus de perception de celui-ci.
Ou, de manière
exceptionnelle, il peut être simultanément dedans et
ailleurs; il est dedans pour percevoir ce qui est dedans, et ailleurs
pour percevoir autre chose.
Dans ceux où il est
ailleurs, j'inclus les expériences de panorama de vie: cette
perception n'a plus rien d'une perception directe physique, ce n'est
que la perception d'une image, d'une connaissance des
évènements passés. Cette perception peut
être extrêmement détaillée, ce n'est pas pour
autant une interaction physique avec eux, au sens où ce n'est
qu'une perception unilatérale, totalement impuissante à
modifier ceux-ci. Ce panorama n'est nullement en lui-même un
processus physique au sens de notre physique. Ce n'est qu'un processus
spirituel, d'extraction d'une connaissance enregistrée dans les
souvenirs spirituels. Cela n'a donc aucun sens de discuter de la
disposition géométrique d'un observateur vis-à-vis
de ce panorama, comme si une telle disposition
géométrique était réalisée dans un
espace directement relié physiquement à l'occurrence
originale des évènements ainsi représentés.
Dans les premiers, je ne vois
guère de difficulté de principe à concevoir une
perception des objets de notre espace physique, qui soit
délocalisée, omnidirectionnelle, suivant plusieurs points
de vue à la fois sur un même objet ou tout ce qu'on
voudra, voire même à la limite par transparence (bien que
ce soit nettement moins évident, et ce ne serait sans doute plus
une perception visuelle), de la part d'un observateur
désincarné demeurant entièrement contenu dans
notre espace-temps. Par contre, je vois beaucoup plus de
difficultés de principe à concevoir de telles
observations comme effectuées depuis une autre dimension, quand
bien même une telle autre dimension existerait et qu'il serait
facile à un observateur désincarné d'y
accéder.
Quoi, vous auriez un avis contraire ? Vous imaginez qu'en principe une telle perception serait plus aisée depuis une autre dimension ? Mais qu'est-ce qui vous fait penser cela, sérieusement, physiquement ? J'attends ici des arguments solides, sur un tel processus d'observation et pas juste cette petite histoire que vous raconte le Dr Jourdan, parce que son argument est vide. Il donne l'impression d'expliquer auprès du public, mais auprès d'un physicien son argument apparaît comme bien plus fabriquer artificiellement d'hypothèses de phénomènes invraisemblables dépourvues de toute assise expérimentale, qu'éclairer quoi que ce soit. Il ne repose que sur l'illusion du langage de la science vulgarisée, sur la confusion entre physique et vulgarisation.
D'abord je vous
préviens, si vous n'avez pas étudié au moins
l'électromagnétisme et la physique quantique, ça
ne sert à rien d'essayer de me répondre, car vous n'avez
aucune chance d'avoir la moindre idée valable à ce sujet.
Et voici, en gros, pourquoi je trouve que son hypothèse soulève bien plus de problèmes qu'elle n'apporte de solution:
Parce que, pour qu'il soit possible de voir quelque chose à distance, il faut qu'il existe de la lumière, capable d'être véhiculée dans un espace de propagation, et qui relie l'objet observé à son observateur, et aussi, il faut que cette lumière ait effectivement la capacité physique d'interagir avec l'objet observé.
Or, de quelle lumière parle-t-on ici ? Parle-t-on de la lumière physique, celle qui est connue en physique, se propage dans nos dimensions d'espace-temps et qui est mesurable par nos instruments de mesure physique, ou bien d'une lumière d'une autre nature habitant des espaces spirituels, hors de notre espace-temps ?
Suivant cette classification,
l'idée d'observer les choses par la seule perception de la
banale lumière physique habituelle qui reste enfermée
dans nos dimensions, apparaît beaucoup plus simple et naturelle
que de faire appel à une autre lumière, qui à la
fois pourrait se propager dans d'autres dimensions et serait capable
d'éclairer les objets physiques ou du moins être
émise par eux, en quantité suffisamment massive pour
donner une image claire à un observateur localisé en un
lieu hors de notre espace. Parce que, au moins, il est clair que la
lumière physique existe en abondance et est douée de la
faculté d'offrir une vision assez nette des objets, mais par
contre, l'existence d'une lumière spirituelle
Où
êtes-vous allé chercher cette idée de
« lumière spirituelle ? », qui de
plus peut laisser penser à vos lecteurs qu’elle est de
moi ? ?
Effectivement, si j’utilisais un tel concept il y aurait de quoi
s’inquiéter pour ma santé mentale, ou du moins pour mon
QI… (voir plus loin à propos
des « hyperphotons » que je réfute,
précisément parce que je n’ai jamais eu l’intention de
monter une théorie physique de la perception.)
ayant les
caractéristiques requises pour offrir une telle
opportunité de point de vue en perspective, est une
hypothèse beaucoup plus hasardeuse et problématique. Oui,
nous avons tellement l'habitude de pouvoir voir facilement les objets
qui sont en face de nous, que nous avons le réflexe de supposer
sans y penser cette faculté comme naturelle, acquise et
automatique, et nous ne voyons même plus l'objet de nous en
étonner. Ceci, sur la seule base de la rareté de nos
pannes d'électricité.
Avez vous lu
le livre oui ou non ? Vous me faites un procès a
priori : je n’ai jamais envisagé la perception
dans les EMI comme une forme de vision, bien au contraire.
Je m’étends largement sur la nuance qu’il y a entre vision (et audition), perception et acquisition d’information. Mon analyse est celle d’un médecin, et repose sur l’organisation cérébrale de nos perceptions.
Pour moi, il y a une acquisition d’information objective et indéniable, dont nous ne connaissons pas les modalités. Il ressort des témoignages qu’il s’agit le plus souvent d’une connaissance « instantanée » qui semble reposer sur un processus d’identification voire de fusion avec ce qui est observé. C’est en tout cas ce que disent les témoins.
C’est sous ces
derniers angles que j’analyse en long, en large et en travers ce qui
est perçu lors d’une EMI. J’y passe même plusieurs
chapitres.
Rien à voir avec une quelconque vision et son éventuelle
faisabilité sur le plan purement physique. D’ailleurs si
vous pouviez m’éclairer sur ce à quoi pourraient bien
vous faire penser ces sentiments de fusion ou d’identification, j’en
serais ravi !
EXTRAITS :
(...)Nous avons vu au chapitre précédent que le souvenir de l’expérience est généralement extrêmement précis, immédiatement accessible sinon plus ou moins toujours présent à l’esprit des témoins.
Concernant la remémoration, tout se passe donc comme si chaque aspect cognitif de l’EMI était traité, comme les souvenirs normaux, par les aires cérébrales concernées. Les perceptions concernant l’environnement étant traitées par les aires cérébrales visuelles, le rappel semblera d’ordre visuel, il en est de même pour l’information concernant la communication qui est rappelée et interprétée par l’intermédiaire des aires auditives. Exactement, ainsi que nous venons de le voir, comme des aveugles peuvent avoir des perceptions et des souvenirs « visuels » et les sourds des perceptions et des souvenirs « auditifs ».
Dans ces
conditions, il n’est pas étonnant que les témoins
utilisent spontanément les verbes « voir » et
« entendre », alors qu’ils sont dans un deuxième
temps parfaitement conscients du fait que les organes censés
permettre de telles perceptions étaient inopérants.
Une
perception, mais comment ?
Le problème qui reste à résoudre n’est pas mince, il est précisément celui de cette perception. C’est une loi physique apparemment incontournable, toute perception nécessite une interaction. Pour qu’un photon soit perçu, il faut d’une manière ou d’une autre qu’il cède de l’énergie à un récepteur. De la même manière, un son doit céder une partie de son énergie à une membrane, que ce soit celle d’un micro ou un tympan. Et il me semble difficile d’imaginer un oeil et un tympan immatériels et vaporeux flottant au plafond, motorisés et susceptibles de traverser les murs ou de se propulser dans des univers bizarres en passant à travers un tunnel…
Essayant de
définir ces « perceptions impossibles » durant les
EMI, Ring et Cooper utilisent l’expression « transcendental
awareness », que l’on pourrait traduire littéralement par
« prise de conscience transcendantale » ou à la
rigueur par « perception transcendantale ». La plupart des
auteurs ayant étudié le sujet semblent s’accorder sur ce
genre de tournure, qui, même si elle est un peu «
niouâgeuse » résume deux observations
essentielles : il ne s’agit pas d’une perception sensorielle à
proprement parler, et cette perception qui semble globale est
manifestement beaucoup plus complète et fine que celle à
laquelle nous sommes habitués. Cependant, définir un
concept n’est pas l’expliciter. Si les travaux que nous avons
survolés dans ce chapitre nous permettent de comprendre comment
peut se faire la traduction de cette perception inhabituelle, nous ne
savons toujours pas ce qu’elle est.
Une
question d’information
L’état actuel de nos connaissances et de nos outils d’analyse semble insuffisant pour permettre une compréhension claire de ces phénomènes. Nous en sommes encore à des concepts relativement mécanistes, probablement inadaptés pour traiter de tels problèmes.
Notre cerveau peut être envisagé comme un système de mise en forme de l’information, et nous ne sommes conscients que du résultat de son travail. Pour simplifier, ce qui apparaît à notre conscience peut être considéré, au bout du compte, comme un ensemble de qualia de tous ordres, évidemment complexe mais compréhensible et cohérent.
En temps normal, cet ensemble nous permet d’avoir conscience de tout ce qui constitue notre environnement, aussi bien interne qu’externe. Durant une EMI, les mêmes « qualités intrinsèques » concernant l’environnement ainsi que tout ce qui est susceptible d’attirer l’attention du témoin sont manifestement, d’une manière que nous ne comprenons pas, accessibles à sa conscience et susceptibles d’être mémorisées.
Nous avons vu que les perceptions ne sont visuelles et auditives qu’en apparence, cette impression étant liée à la manière dont notre cerveau traite et met en forme l’information, qu’elle soit perçue en temps réel ou remémorée. Schématiquement, tout se passe comme si ce qui a été « perçu » puis mémorisé était essentiellement de l’information.
Il semble
en fait y avoir un lien étroit entre conscience, mémoire
et information. En effet, être conscient nécessite au
minimum une continuité de l’être, de l’identité qui
ne peuvent exister sans une persistance d’information. Nous avons vu
que David Chalmers faisait, concernant cette dernière, une
proposition ouvrant un cadre intéressant. Il parlait de la
proposition du physicien John Wheeler, « …selon laquelle
l’information est un fondement de la physique de l’Univers. Les lois de
la physique pourraient être reformulées en terme
d’information : les lois physiques et psychophysiques se rejoindraient
alors. Les théories de la physique et de la conscience
pourraient même être réunies en une super
théorie de l’information ».
Le lecteur
attentif aura peut-être repéré dans les
déclarations de certains témoins la piste qui nous
permettra de revoir, dans un prochain chapitre et sous un autre angle,
le problème de la perception. Mais en tout état de cause
l’analyse des EMI en termes d’information pourrait certainement
permettre d’en mieux comprendre les particularités cognitives,
mémorielles et perceptives, en dépassant une vision
mécaniste strictement biologique incapable de prendre en compte
de tels phénomènes, et il serait intéressant que
des spécialistes de ce sujet se penchent sur leur berceau.
ainsi
que :
(...)Les
sensations que décrivent ces premiers extraits peuvent nous
aider à résoudre un problème de taille. En effet,
comme nous l’avons vu dans un précédent chapitre, dans
l’état actuel de nos connaissances toute perception suppose une
interaction physique. Et dans le cadre du modèle
géométrique qui nous sert de fil conducteur cette
interaction devrait se produire à l’extérieur de notre
univers.
A
quatre-vingt-dix degrés de lui, très probablement…
La
dimension spatiale (pour l’instant, restons simples…)
supplémentaire qui nous sert de cadre est un artifice qui n’a
pour l’instant d’existence que dans mon imagination, même si un
nombre croissant de physiciens et cosmologistes sont à la
recherche, précisément, de celles qui permettraient de
comprendre la structure de notre univers et de la matière qui le
compose . Ils y mettent les moyens, et le plus simple, pour commencer,
est de chercher une fuite. Il semble que si le moindre photon, la
moindre énergie acoustique ou le moindre quoi-que-ce-soit*
pouvaient s’échapper de notre univers pour se perdre dans l’une
de ces dimensions, ils l’auraient mis en évidence et
mesuré depuis longtemps. Le champagne aurait coulé
à flots et la face du monde en serait d’ores et
déjà changée.
Pourtant,
me direz-vous, rien ne s’échappe de la page qui est le monde de
Dédé. Les photons composant notre lumière ambiante
sont plus ou moins absorbés par l’encre et
réfléchis par le papier, nous permettant de voir son
univers quand ils atteignent notre rétine. Nous pourrions
envisager, par analogie, une sorte d’hyperlumière
composée d’hyperphotons, indétectables pour nous, issus
de cette dimension et rebondissant plus ou moins sur les objets de
notre monde, permettant à un hyperoeil pentadimensionnel
doté bien entendu d’une hyperrétine
hypersphérique, sans oublier un hypercerveau et tout le
reste,** d’avoir une vue sur nos affaires courantes.
Pourquoi
pas ? C’est juste un peu compliqué et tiré
par les cheveux, mais il y a peut-être plus simple, sinon sur le
plan pratique, du moins sur un plan conceptuel.(...)
------------------------------
* Les physiciens comptent beaucoup sur le LHC qui, dans quelques années (et quelques milliards d’euros)
permettra peut-être de les mettre enfin en évidence. Ce quoi-que-ce-soit pourrait être la gravitation, qui est de plusieurs ordres
de grandeur plus faible que toutes les autres interactions mises en évidence à ce jour. Certaines théories expliquent cet état de fait
en supposant que seule une très faible partie de cette force est confinée dans notre univers, le reste se perdant, précisément,
dans une
dimension supplémentaire. Des expériences en cours
essaient de mettre ce phénomène en évidence.
** Tout
cela étant disponible en location pour la durée de l’EMI…
Dans ce dernier extrait, j’ironise précisément sur ce qui à mon avis serait une hypothèse ad-hoc, bricolée de toutes pièces et qui de ce fait me semble simpliste :
« Nous
pourrions envisager, par analogie, une sorte d’hyperlumière
composée d’hyperphotons, indétectables pour nous, issus
de cette dimension et rebondissant plus ou moins sur les objets de
notre monde, permettant à un hyperoeil pentadimensionnel
doté bien entendu d’une hyperrétine
hypersphérique, sans oublier un hypercerveau et tout le
reste,** d’avoir une vue sur nos affaires courantes.
Pourquoi
pas ? C’est juste un peu compliqué et tiré par les
cheveux, mais il y a peut-être plus simple, sinon sur le plan
pratique, du moins sur un plan conceptuel.(...) »
Il me semble
que votre critique porte précisément sur ce genre de
proposition. Si vous aviez lu le livre, vous auriez compris que je la
réfute d’emblée et que ce n’est pas mon propos de la
développer.…
Si vous devez
apporter des contre arguments à quoi que ce soit, je n'ai
absolument rien contre pour autant qu’il s’agisse d’une critique
pertinente, et à la condition qu'ils soient étayés
et reposent, comme j’ai pris le temps de le faire, sur une analyse des
témoignages. Je vous répète que tous ceux qui vous
permettront une réflexion constructive sont à votre
disposition dans mon bouquin. Lisez déjà tout ce qui
concerne la façon dont les témoins disent avoir
perçu, cela vous montrera que les choses sont beaucoup plus
complexes qu'une quelconque vision, si perfectionnée soit-elle.
Votre critique
portant sur les modalités d’une hypothétique
« vision » (que je réfute, je le
répète !) me semble donc extrêmement
prématurée, dans la mesure où nous n’en sommes
(malheureusement ) pas encore à discuter des modalités
physiques de la perception lors de ces expériences. Il y a
beaucoup de chemin à faire avant d’en arriver à des
« détails » pratiques de cet ordre.
Cependant, si
vous y tenez je vais quand même vous faire plaisir en jouant
le jeu et en vous répondant sur la décohérence
avec et malgré mes maigres connaissances dans ce domaine.
Je n’ai, je le
répète, jamais prétendu « faire de la
physique », et ce que je vais vous dire pourra donc vous
sembler naïf, ce dont je vous demande de m’excuser par avance.
Malgré
le ton quelque peu polémique de nos échanges, je les
considère comme un jeu, sérieux, certes, mais pourquoi
pas ? c’est en discutant qu’on avance, pas en se disputant J !
Vous n’êtes pas médecin, je ne vous mettrai donc jamais en demeure de poser un diagnostic ou de soigner un patient.
Je ne suis pas physicien, n’attendez donc pas que je fasse de la physique et considérez donc pour ce qui suit qu’il s’agit simplement (pour moi du moins) de simple bon sens. Et ne venez pas m’accuser une fois de plus de faire de la physique en amateur allumé, c’est vous qui m’entraînez sur votre terrain.
Et puis si je
me trompe, vous m’expliquerez pourquoi et j’aurai au moins appris
quelque chose !
Voyez-vous ? Bon, je crains que vous ne voyiez pas, parce que vous n'êtes pas physiciens, alors je vais essayer d'expliquer encore plus précisément mes raisons, mais prenez garde : je vais vous parler de physique !
Mon argument se base sur la
connaissance de la physique quantique. Que nous apporte cette
connaissance ? Que le comportement élémentaire de la
matière suit précisément une certaine loi, tant
qu'elle n'est pas observée.
Nuance (de
taille) : tant qu’elle n’a pas interagi (l’observation
n’étant qu’un cas particulier d’interaction)
Et plus
précisément, on démontre mathématiquement
que ce comportement élémentaire d'un bout de
matière isolé, tant qu'il est conforme aux lois
énoncées (ce qui a été
expérimentalement vérifié maintes fois)
nécessite et prouve, de manière logiquement et
ontologiquement nécessaire, que l'état physique de ce
bout de matière n'ait effectivement pas été
observé par quoi que ce soit, non seulement par le moindre
instrument de mesure physique, mais même par aucun espion
miraculeux que ce soit, y compris Dieu Lui-même : l'état
de ce système physique, le résultat qu'aurait une
possible mesure dessus, n'existe pas tant que cette mesure n'a pas
été réellement effectuée. Parce que si cet
état existait, pour avoir été miraculeusement
observé ne serait-ce que par Dieu, alors le système ne
pourrait pas avoir par la suite le comportement qu'il a, et qu'on
observe.
Vous me reprochez un peu plus loin : « Et plus précisément, le problème ici n'est pas le fait qu'il lance des idées (car bien sûr, tout le monde peut lancer des idées), mais le fait qu'il les envoie à un public de non-physiciens, qui n'ont pas les connaissances en physique nécessaires pour l'évaluer »
Il me semble
que dans le paragraphe qui précède vous fassiez de
même, en parlant d’un « bout de matière
isolé »,
ce qui n’est pas de la vulgarisation mais une simplification abusive.
Pour un lecteur non averti cette expression peut laisser penser que votre raisonnement s’applique à la matière en général, alors qu’un physicien aura compris que vous parlez d’un système quantique isolé, par définition à l’abri de toute interaction avec quoi que ce soit, ce qui est tout de même un cas très particulier, et sur le plan pratique quelque chose de plus que difficile à mettre en œuvre.
En effet, si
j’ai bien compris (arrêtez moi si je me trompe), les axiomes de
la physique quantique et en particulier le problème de la
décohérencedont vous parlez ne s’appliquent qu’à
des systèmes quantiques parfaitement isolés.
Certes, il
s’agit bien de « bouts de matière », mais
tout de même dans des conditions drastiques, puisqu’il est
nécessaires qu’ils aient été isolés de
toute interaction avec un quelconque environnement, y compris de toute
observation.
Dans le cas
contraire, (toujours si je me souviens bien) l’équation de
Schrödinger qui en décrit l’état ne peut plus
être écrite pour le « bout de
matière » (c.a.d. quelques atomes tout au plus) seul,
mais pour l’ensemble formé par ce dernier et son
environnement (éventuellement d’autres systèmes
quantiques). Et ce même en l’absence de tout observateur.
A partir du moment où un système quantique en état de superposition interagit avec un quelconque environnement (ce qui est bien le cas de 99,99999999999 % de la matière ?), il y a un « échange d’information » avec ce dernier (même s’il n’y a pas d’observateur) qui se traduit par une réduction des états du système, et donc un comportement tout à fait classique et non plus quantique. Il en va de même s’il a été observé, ce qui revient au même puisque cette observation revient au bout du compte à une interaction : le système n’est plus un système isolé.
Si quelques
atomes isolés peuvent avoir un comportement quantique et
être en état de superposition tant qu’ils n’ont pas
été observés, le stylo qui est devant moi est bien
là où je le vois et nulle part ailleurs. Votre
raisonnement ne concerne donc pas la matière ordinaire, qui a un
comportement statistique classique, mais un cas très
particulier.
Mais alors, comment est-il possible à un esprit d'observer l'état d'objets physiques ?
D'habitude, dans la conscience ordinaire, l'interaction esprit-matière ne se produit qu'à l'intérieur du cerveau, donc, hors du champ d'expérimentation habituel des physiciens. Ce qui explique que cette circonstance d'interaction esprit-matière ait encore échappé à nos microscopes et autres expériences de physique quantique ordinaires.
Qu'il y ait, en principe,
possibilité aux esprits désincarnés d'observer des
objets physiques, ne saurait trop nous surprendre: en effet, il y a
finalement continuité entre conscience incarnée et
conscience désincarnée, cette dernière ayant une
capacité d'interaction avec la matière comparable
à la première, seulement non prisonnière d'un
corps déterminé.
Expérience
idéale : un physicien travaillant sur la
décohérence s’électrocute avec l’alimentation d’un
laser, fait une EMI, et va jeter un « œil » sur
les quelques atomes en état de superposition quantique qu’il
vient de préparer. La décohérence aura t-elle
lieu en l’absence d’un observateur matériel
? ? ? ? ? ? J J J
Par contre, l'idée
d'une interaction entre la matière et une lumière
spirituelle se propageant dans une autre dimension, est beaucoup plus
invraisemblable, à cause du débit considérable et
permanent d'échanges d'information entre les objets physiques et
un autre espace, qu'elle suppose. En effet, il s'agirait d'une
projection de l'image des objets physiques vers cette dimension
supplémentaire qui aurait lieu en permanence, et non seulement
de manière exceptionnelle. En somme, cela signifierait que tout
objet physique serait en permanence soumis à des observations
très détaillées par des moyens autres que les
intermédiaires matériels connus, hypothèse que nos
connaissances ont déjà réfuté.
Je ne
comprends pas très bien pourquoi vous supposez que
« tout objet physique serait en permanence soumis à des
observations très détaillées par des moyens autres
que les intermédiaires matériels connus ». Cela
ne change rien à rien, puisque tous les constituants de cet
objet sont en interaction permanente les uns avec les autres.
En fait, pour expérimenter votre raisonnement, il faudrait préparer un système quantique en état de superposition, avoir la certitude absolue qu’il est parfaitement isolé de toute interaction et de toute possibilité d’observation « normale ».
Ensuite, toujours si j’ai bien compris et comme je le disais sous forme de plaisanterie, la décohérence de ce système en l’absence de toute observation de la part d’un expérimentateur et de toute interaction avec quoi que ce soit d’identifiable et de matériel signerait une observation par un autre « quoi que ce soit », cette fois immatériel (y compris Dieu ?). Vous supposez donc en fait qu’aucun laboratoire n’aurait pu procéder à une quelconque expérience sur des systèmes quantiques isolés, puisque cette dernière « observation » étant universelle, permanente, systématique et intensive, aucun système ne pourrait jamais être totalement isolé. Il aurait donc toujours été impossible de préparer un quelconque système quantique. C’est bien ça ?
Et au bout du compte, pour simplifier, on pourrait postuler l’existence d’une hyperlumière composée d’hyperphotons, qui baignerait notre univers et donc interagirait (sans nécessité d’un observateur) avec notre matière.
Le problème, c’est que c’est vous qui faites cette supposition, pas moi J !
Revoyez tous
les extraits dans lesquels je parle de la perception …
Bon, je
rigole. C’était juste pour jouer un peu, je vous
répète qu’on est loin de pouvoir se poser de telles
questions. Par contre, je serai ravi le jour où il y aura des
discussions de ce type entre vrais spécialistes qui feront
avancer les choses, car cela voudra dire qu’on aura suffisamment
avancé pour que tout cela soit pris au sérieux !
Réfléchissons plus en détails sur ce grand écart entre la maigreur du flux d'observations sprituelles que prouvent nos expériences matérielles, et la netteté de la vision des témoins: il me semble raisonnable de dire qu'on peut encore envisager une compatibilité aisée en supposant l'interaction strictement limitée à la perception que les esprits opèrent et dont ils témoignent effectivement.
Encore un
procès a priori… A aucun moment, je le répète, je
ne parle d’esprits, d’âme ou de quoi que ce soit de cet ordre.
J’essaie de rester sérieux, en utilisant les concepts que la
science peut accepter, et non des suppositions gratuites et plus ou
moins orientées. Il n’y a donc pas d’esprits, ni d’yeux
spirituels, juste des particularités qui reviennent de
manière répétitive et cohérente dans les
témoignages, qui laissent penser qu’on peut en tirer des
hypothèses sur un point de perception qui n’est qu’un concept
géométrique. Un point de perception, et non un
esprit !
Par contre, il y aurait
incompatibilité flagrante dans le cas où les esprits se
contenteraient de capter la petite portion d'un flux
général de lumière spirituelle qui serait
véhiculé en permanence dans une dimension
supplémentaire en provenance des objets physiques, au moyen d'un
oeil spirituel dans la dimension supplémentaire.
En effet, un tel flux d'information devrait être considérablement plus abondant et sans répit, que la perception visuelle des témoins désincarnés elle-même, et n'est donc plus compatible avec ce qu'on sait. Car:
- d'une part, suivant l'hypothèse de la perception spirituelle interne sans dimension supplémentaire, on peut même envisager qu'en l'absence d'un esprit désincarné passant par là (et de fait, il n'y a pas foule) les objets physiques n'aient aucune interaction avec quoi que ce soit de non-physique, et donc que l'applicabilité de la physique quantique (basée sur la non-existence des états qui n'aient pas été mesurés) soit totale conformémént à l'expérience, ce qui élimine alors tout problème;
C’est ce que je disais plus haut. Nous sommes d’accord : il n’y a pas besoin d’un observateur pour provoquer la décohérence, il suffit que le système quantique considéré ne soit pas isolé de son environnement.
Tout à
fait d’accord une fois de plus ! Comme pour moi il n’a jamais
été question de vision, je vais donc considérer
que c’est vous qui avez fait cette hypothèse, l’avez mise
à l’épreuve, et l’avez disqualifiée.
Ca c’est une
démarche scientifique, et c’est donc un premier point de
résolu, pour autant, tout de même, que l’on puisse
étendre les lois que nous connaissons à
l’éventualité d’une interaction –et de ses
conséquences sur la réduction d’une fonction d’onde-
entre notre univers et quelque chose qui se passe dans un univers
comprenant une dimension supplémentaire, ce qui, me semble t-il,
reste à explorer !
Pour retrouver une compatibilité à l'observation détaillée mais discrète d'un objet à deux mètres de distance, il faudrait un oeil d'au moins un mètre de grosseur dans la dimension supplémentaire, autrement dit, en fin de compte, un oeil délocalisé dans cette autre dimension. Mais si l'oeil spirituel peut ainsi grossir dans la dimension supplémentaire jusqu'à des tailles inhabituelles pour un corps humain, qu'est-ce qui pourrait diable l'empêcher de grossir et ainsi se "délocaliser" pareillement tout en demeurant contenu dans les dimensions physiques ?
Extraits d'un réponse provisoire de JP Jourdan en attendant sa réponse détaillée
(...) alors
que je n'ai JAMAIS prétendu ni faire de la physique, ni
présenter une quelconque théorie, ni une explication,
mais une simple tentative de mettre de l'ordre avec un concept
relativement simple. Je suis médecin, et c'est en médecin
que j'essaie de comprendre. (...)
En attendant
une réponse qui portera sur le texte que vous avez mis en ligne,
voici un extrait de la fin du Ch. 11 qui vous montrera que je ne
considère cette modélisation que comme une tentative
parmi d'autres (...)
Un
phénomène à modéliser
Nous en sommes donc réduits à devoir nous contenter des témoignages, tout en essayant d’appliquer la méthode scientifique, qui est pour l’instant ce que l’on a trouvé de mieux pour progresser dans la connaissance.
Pour essayer
de cerner un phénomène qu’elle ne peut expliquer ni
reproduire en laboratoire , cette dernière dispose d’un ultime
outil : la modélisation.
Un modèle, au sens où je l’entends, n’est pas une explication. Il n’est pas non plus une théorie, même s’il peut, une fois validé, en être à l’origine. Il est avant tout, dans le cas qui nous intéresse, un artifice permettant de réfléchir, et éventuellement de mieux comprendre un fait nouveau ne rentrant dans aucun cadre connu.
Modéliser un phénomène consiste donc à définir un nouveau cadre, cohérent, aussi simple que possible, faisant appel à un minimum d’hypothèses, et rendant compte de l’ensemble des caractéristiques du phénomène étudié. Ce sont donc ces dernières qui doivent lui servir de point de départ, et dans le cas présent nous allons essentiellement nous fier à ce que disent les témoins.
Souvenez-vous de la supposition que nous avons décidé d’explorer jusqu’à son terme :
…Les témoins disent la/leur vérité. Quoi que soit ou cache ce qu’ils ont vécu, ils essaient de nous le raconter. Nous allons donc prendre leurs récits au pied de la lettre.
…Ce qu’ils ont vécu est le reflet d’une réalité.
Et surtout :
Cela signifie aussi que nous allons admettre qu’ils aient pu réellement se trouver hors de l’espace et du temps…
Un modèle ne doit évidemment pas être contredit par tel ou tel fait d’observation, ce qui le rendrait caduc ou pour le moins incomplet. Un modèle construit de bric et de broc, accumulant les hypothèses au fur et à mesure de son élaboration est en général mauvais, ne collant aux faits que grâce à des artifices. Un bon modèle, s’il n’est qu’une représentation schématique et non obligatoirement un reflet de la réalité des choses, peut être jugé sur sa valeur prédictive, qui mesure son adéquation au phénomène étudié. Il doit aussi reposer sur des bases solides, essentiellement des lois connues et maîtrisées.
(en
l'occurence, il ne s'agit (à la rigueur) que de
géométrie, du même niveau que "Flatland", par
exemple, et non de physique, même si de nombreuses
théories font appel au concept de dimensions
supplémentaires)
Mais, aussi
séduisant soit-il, il ne doit pas non plus devenir un second
baobab.
Dans les pages
qui vont suivre, nous allons donc regarder les récits d’un peu
plus près, ce qui va nous permettre de dégager de
nouveaux invariants. Si l’on considère la diversité
culturelle et éducative de leurs auteurs, ils sont encore plus
étonnants que les précédents, de par leur
cohérence, leur précision et leur similarité d’un
témoignage à l’autre.
L’espace et le
temps
Ils sont
d’ordre purement « technique » et concernent
essentiellement la perception de l’espace et du temps. Nous allons voir
que les particularités constantes de cette dernière sont
suffisamment riches pour être à la base d’une tentative de
modélisation.
Mais je
demande au lecteur de garder à l’esprit que si les récits
ainsi que les extraits qui illustreront le modèle que je vais
exposer et qui servira de trame aux chapitres suivants en sont les
bases essentielles, ils peuvent certainement, comme tous ceux qui
précèdent, être abordés ou compris d’une
autre manière et éventuellement servir à
l’élaboration d’un modèle totalement différent.
Une analyse des EMI en termes d’information pourrait par exemple
s’avérer extrêmement intéressante.
Celui que je
vais maintenant proposer rend compte de pratiquement toutes les
particularités « exotiques » rencontrées lors
de la phase de décorporation. Il permet aussi par extension de
comprendre une bonne partie de ce que l’on rencontre lors de la phase
transcendante, et risque donc d’être interprété
comme une tentative d’« explication » définitive des
EMI.
Il n’en est rien, et quel que soit son pouvoir explicatif il peut et doit être remis en question. Je le propose avant tout comme un cadre de réflexion, et je prie le lecteur de rajouter aussi souvent que nécessaire les « tout se passe comme si » avec lesquels je n’ai pas voulu alourdir le texte.
Dans ce livre,
il y a tous les témoignages ou extraits significatifs , en
particulier pour ce qui concerne les perceptions. Comme je le dis dans
l'extrait qui précède, "ces témoignages peuvent
être abordés ou compris d’une autre manière et
éventuellement servir à l’élaboration d’un
modèle totalement différent." Vous avez donc là
toute la matière nécessaire pour vous pencher sur la
question. Si j'ai passé trois ans à décortiquer,
classer etc. près de 400 témoignages, c'est
précisément pour que des personnes qualifiées
puissent y trouver matière à réflexion et
éventuellement proposer leur propre analyse.
Mon commentaire
Il écrit "je n'ai JAMAIS prétendu ni faire de la physique, ni présenter une quelconque théorie, ni une explication"
Je ne lui reproche pas de
prétendre faire de la physique, ni de prétendre faire une
explication.
Et
ça ? : « Comme tant d'autres
amateurs fous de la physique, il se croit en mesure d'élaborer
des hypothèses physiques sérieuses sur la base de
quelques observations approximatives »
Mes critiques sont :
1) Il fait de toute manière une proposition qui, de par son contenu, à rigoureusement parler, a une forme d'explication, et donc, à rigoureusement parler, appartient au domaine de la physique. La question de savoir quelles étaient ses intentions à cet égard n'est pas l'objet de ma remarque.
Et c'est justement ça
le problème: qu'il fasse ce qui au fond n'est rien d'autre que
de la physique (quoi qu'il en pense) sans s'en donner les moyens.
Voir plus
haut, votre critique repose sur un cas très particulier, une
supposition gratuite, et une hypothèse qui n’est pas la mienne
mais la vôtre.
« Sans s’en donner les moyens… ? »
N’ayant pas
l’intention de faire de la physique en présentant un
modèle géométrique qui me semblait très
simple, je n’ai effectivement pas passé un doctorat dans cette
discipline.
Cependant j’ai
essayé de me donner un minimum de moyens. J'ai voulu faire tout
ce travail en "honnête homme", et ai donc fait l'effort de me
renseigner autant que possible sur les applications actuelles du
concept de dimensions supplémentaires. Vous verrez que j'ai mis
en annexe de
Deadline un article (Univers et dimensions) que j'avais
publié en 2002 et qui résume précisément ce
que j’ai pu apprendre et plus ou moins comprendre sur le concept que
j’utilisais.
Ainsi que je
l'exprime clairement dans l'introduction à cet article de
vulgarisation, il est destiné uniquement à donner au
lecteur curieux les moyens de réfléchir sur ce que j'ai
traité comme un concept qui peut s'appliquer à
divers domaines :
« Le
texte qui suit ne constitue en aucun cas une tentative de justification
de la modélisation que j’ai détaillée dans cet
ouvrage. Quand cette idée a germé dans mon esprit, il
m’a par contre semblé intéressant et même
nécessaire de ne pas en rester à de vagues idées
géométriques, mais de faire, pour moi-même autant
que pour le lecteur, une synthèse montrant la genèse,
l’évolution, et l’état actuel (qui n’est certainement pas
exhaustif) du concept de dimensions supplémentaires qui a servi
de cadre pour une partie de cette étude. »
Je
précise d'ailleurs, un peu plus loin :
« Un
modèle n’est que ce qu’il est : une hypothèse de
travail qui permet de comprendre et de relier certains faits, de
façon logique et autant que possible simple. La
réalité est en général beaucoup plus
complexe que les modélisations que l’on peut en faire, et cela
est encore plus vrai pour le sujet qui nous intéresse. Je ne
prétends donc pas inventer ou prouver l’existence d’une
dimension supplémentaire, ni essayer de montrer qu’elle est le
« lieu » de la conscience. »
Et plus
précisément, le problème ici n'est pas le fait
qu'il lance des idées (car bien sûr, tout le monde peut
lancer des idées), mais le fait qu'il les envoie à un
public de non-physiciens, qui n'ont pas les connaissances en physique
nécessaires pour l'évaluer, sans être passé
au préalable par le filtre d'une revue critique de physiciens.
Détrompez
vous ! Avant d'avancer et de publier une modélisation qui
pouvait paraître hasardeuse, et ne sachant à qui
m'adresser pour avoir une idée de la validité de mon
raisonnement, j'ai fait part de ce dernier à plusieurs
chercheurs tout à fait honorables et qualifiés, parmi
lesquels un mathématicien du CEA, deux directeurs de recherche
au CNRS, qui ont tous eu à peu près la même
réaction : " je ne connais rien à ces
expériences, mais si ces gens racontent ce que vous dites, votre
modèle tient debout", un polytechnicien physicien des
particules dont la réaction a été (texto) "c'est
pas con, votre truc !", etc.
La
réaction la plus amusante a été celle de la
physicienne américaine mondialement reconnue Lisa Randall (dont
la théorie repose sur une dimension supplémentaire non
compactifiée, et si j'ai bien compris du même ordre
de grandeur que celles que nous connaissons), à qui j'avais
écrit pour lui demander son avis d'experte, en particulier sur
le statut du temps dans son modèle... Sa réponse : " je
crains que les expériences que vous étudiez ne soient
d'ordre simplement psychologique (on ne peut donc la
soupçonner de complaisance…), par contre vos idées sur la
perception de faces cachées depuis une dimension
supplémentaire sont très intéressantes...."
Vous
remarquerez qu’elle parle comme moi de perception et non de
vision.
Dernièrement,
j'ai reçu un courrier de Rudy Rucker, prof de
mathématiques et informatique à l'université de
San José, qui était tombé sur un article en
anglais (traduction de celui auquel vous semblez vous
référer) dans lequel j'exposais succintement ce
modèle, me félicitant pour cette intuition et m'informant
qu'il mettait un lien vers lui sur son Blog. Il est l'auteur,
précisément, d'un bouquin intitulé "la
quatrième dimension" (coll Sciences, Ed. du Seuil), qui est
un exposé du susdit principe, plein de petits exercices amusants
permettant de se faire une idée ludique du sujet. Il aborde le
sujet sous un angle géométrique et général,
et lui non plus n'a pas la prétention de toucher à un
domaine -physique ou cosmologique- qui n'est pas le sien.
Aucun de ces
spécialistes n’a trouvé d’objection à cette
modélisation. Si cela avait été le cas, je me
serais évidemment abstenu de publier quoi que ce soit la
concernant.
***Soyons bien
clairs*** : si je vous cite des physiciens et
mathématiciens, c’est parce que vous me critiquez sur ce sujet
précis.
J’ai aussi discuté (et je continue) de tout cela, et ceci longuement, avec des psychologues, des philosophes, des théologiens, des neurologues, des spécialistes en théorie de l’information, des anthropologues, etc…
Les critiques
que vous m’adressez peuvent s’appliquer à chacune de ces
disciplines. On pourrait très bien me reprocher de toucher
à la psychologie sans être psychologue, à la
philosophie sans être philosophe, de parler d’information sans
être un spécialiste de cette discipline, etc…
Mettez vous à ma place : j’explore depuis plus de vingt ans un domaine qui semble extrêmement prometteur sur tous les plans (ceux que j’ai cités, mais il y en a bien d’autres).
Aucune
explication ni interprétation émanant d’une quelconque
disciplines n’a pu en trente ans lui apporter un début de
solution. J’en déduis (et je détaille pourquoi dans
« Deadline » ) qu’il s’agit
peut-être d’un phénomène nouveau qui apparaît
sous les yeux de la science.
N’étant spécialiste en aucune des disciplines
sus-citées, j’ai simplement pris le parti d’essayer de montrer
le phénomène EMI sous tous les angles que j’avais pu
aborder en « honnête homme », en
espérant précisément que des spécialistes
qualifiés pourraient, chacun dans son domaine, poursuivre cette
exploration.
Cela peut-il
m’être reproché ?
Ainsi que je
vous le disais dans un précédent courrier, « Vous
avez donc là toute la matière nécessaire pour vous
pencher sur la question. Si j'ai passé trois ans à
décortiquer, classer etc. près de 400 témoignages,
c'est précisément pour que des personnes
qualifiées puissent y trouver matière à
réflexion et éventuellement proposer leur propre analyse. »
La même proposition est évidemment valable pour des
chercheurs de toutes disciplines.
2) Par là, il laisse
ses lecteurs courir le risque de le prendre au sérieux, comme si
cela pouvait avoir un sens physique. Or en l'occurence, sur le site
même de Iands-France, se trouve la Note de lecture par Jocelyn
Morisson, qui appartient au conseil d'administration de Iands-France,
et dont vous pouvez mesurer le décalage avec la forte
prétention d'humilité dont celui-ci vient de se
réclamer :
"Ce que les témoins
disent, après avoir choisi leurs mots et leurs façons de
le faire, le Dr Jourdan nous le découpe en tranches fines,
(...). Mais, et c'est là que le travail de Jourdan prend une
autre dimension - au propre comme au figuré - ils nous
permettent de comprendre aussi ce qu'eux-mêmes n'ont pas vraiment
compris "sur le coup", à savoir que cet ailleurs, il nous est
possible de commencer à le caractériser, à
l'objectiver. "Je voyais les objets en transparence", "je voyais dans
toutes les directions à la fois", "je voyais depuis partout
à la fois", "je me déplaçais comme un zoom
instantané"... Ce genre d'invariant, bien connu des chercheurs
qui s'intéressent à l'EMI, personne ne comprenait
vraiment ce qu'il signifiait, jusqu'à ce que Jean-Pierre Jourdan
nous l'explique par une analogie simplissime : le passage d'une
dimension d'espace N à une dimension N+1.
Une dimension
supplémentaire. "Tout se passe comme si" les témoins
avaient perçu depuis une dimension qui engloberait non seulement
les 3 dimensions d'espace, mais aussi la dimension temps. Un
témoin a ainsi vu toute sa vie comme un objet dont il pouvait
faire le tour... Ce modèle est extrêmement prometteur du
fait même de cette élégante simplicité qui
caractérise les grandes théories scientifiques. (...) Un
membre au moins de l'assistance a toutefois pris la mesure du
caractère "génial" de cette réflexion : le Dr
Raymond Moody, qui était l'invité d'honneur de cette
journée. Le lendemain, il confiait à l'auteur de ces
lignes avoir été réellement bluffé par
cette présentation, et se proposait de rédiger une
préface à son livre... ce qui est aujourd'hui chose
faite. Une préface dans laquelle le Dr Moody confirme sa
première impression, à savoir qu'il a eu le sentiment de
se trouver devant un nouvel Einstein. N'en jetez plus ! (...) Personne,
aucun scientifique, aucun médecin, ne pourra plus dire "je ne
savais pas..." que l'EMI, loin d'être une hallucination, est bien
une source immense de connaissance, de compréhension de la
conscience et de la nature humaine."
Jocelyn Morisson est journaliste scientifique, et est correspondant local de notre association à Toulouse. Il n’a jamais fait partie du conseil d’administration de Iands-France. Sa note de lecture est très sympathique, mais n’engage que lui. Vous avez suffisamment de critiques à formuler à mon égard sans y amalgamer des écrits qui ne sont pas de ma plume !
Quant
à la prétention d’humilité… Je vous
répète qu’il serait peut-être utile que vous lisiez
mon livre : vous y auriez trouvé en réponse à
la préface du Dr Moody (qui, au passage, a réagi en
fonction de ses compétences, il est psychiatre et philosophe) me
comparant à un
« nouvel Einstein », la note de bas de page
suivante :
« 1
- Note de l’auteur : “Je suis évidemment très
touché par l’enthousiasme de Raymond Moody mais, pour être
à mon tour tout à fait honnête, je dois
préciser que les gens qui me connaissent bien me comparent plus
volontiers à Gaston Lagaffe…” »
3) Il désinforme ses
lecteurs, en ne leur mentionnant pas les difficultés auxquelles
sont assujetties ce modèle sur le plan physique, alors
même qu'il en a eu écho (euh, certes je n'avais pas
précisé l'argument de la décohérence
quantique à l'origine, que voulez-vous, ces choses sont
tellement implicites pour moi... mais de toute manière, comme il
revendique son amateurisme, cela aurait-il changé quelque chose
?) ; leur laissant donc prendre ce modèle comme
éventuellement plausible, dans la mesure où il donne du
point de vue du public en général, et du Dr Moody en
particulier, une forte sensation d'explication; alors qu'à mon
sens, pour les raisons que j'ai exposées ci-dessus, il ne l'est
pas.
A quoi cela sert-il d’avoir à plusieurs reprises précisé et re-précisé qu’il ne s’agissait nullement d’une explication (ni même d’une tentative) ?
An dehors du
chapitre 11 que vous citez plus haut, je répète ces
précautions un peu plus loin (Chapitres15 et 16) :
Le modèle
que je propose repose sur une analogie géométrique,
et j’espère que le lecteur aura bien mis un peu partout les
« tout se passe comme si » dont je l’avais prié de
le parsemer. Je ne suis ni mathématicien ni physicien , ce qui
est bien pratique pour envisager sans trop de complexes l’impossible ou
l’improbable. Même si cette notion n’a de nos jours plus rien
d’exotique, je ne sais ni ne prétends qu’une
énième dimension à 90° de notre espace-temps
existe réellement, qu’elle soit de genre temps, espace ou
bidule. Tout cela n’est pour l’instant qu’une construction
intellectuelle permettant de comprendre et de modéliser les
observations que nous venons de détailler à l’aide d’une
unique hypothèse.
Je ne fais
qu’essayer de comprendre une éventuelle logique sous-jacente
à des témoignages multiples et cohérents entre
eux, en menant jusqu’au bout l’hypothèse de base de ce livre :
ces personnes décrivent, chacune à sa manière,
quelque chose de réel. S’il s’avère un jour qu’ils ont
rêvé ou halluciné (ce qui, au vu de l’accumulation
de témoignages concordants, m’étonnerait), tout cela
n’aura été qu’un exercice intellectuel, une
récréation qui aura au moins servi à faire sourire
les spécialistes de ces disciplines, et à éviter
que mes neurones et les vôtres ne rouillent. Dans le cas
contraire, ils ont peut-être accidentellement été
les jouets d’un phénomène qui pourrait
révéler une nouvelle loi de la nature, et sont les
premiers témoins de son émergence dans le champ de la
science. Dans l’attente d’une certitude, quelle qu’elle soit, cela ne
coûte rien que de continuer à les écouter. (ch 15)
(....)
Les
déclarations les plus extraordinaires voire les plus absurdes en
apparence trouvent une certaine logique et deviennent
prévisibles dans le cadre que je propose, même si ce
dernier, je le répète, doit pour l’instant être
considéré comme une tentative schématique. (ch
16)
Je reprécise plus loin (dans la conclusion) qu'il s'agit essentiellement de modéliser une acquisition d'information (j'ai d'ailleurs été contacté par un universitaire spécialiste de l'information, qui a trouvé cette modélisation particulièrement intéressante et est prêt à participer à une recherche dans ce sens). Je précise d'ailleurs que la notion de perception "depuis" une dimension supplémentaire peut parfaitement résulter de notre organisation cognitive :
Parmi les invariants que nous avons mis à jour, les particularités perceptives sont particulièrement intéressantes, aussi bien par leur originalité que par leur cohérence interne. Nous avons mis en évidence le fait qu’il s’agissait plus que probablement d’une acquisition globale d’information plutôt que d’une simple perception au sens que nous donnons habituellement à ce mot, ce qui, autant que bien d’autres aspects de ces expériences, pourrait intéresser les cognitivistes et les spécialistes de l’information, qui pourraient étudier les EMI sous cet angle de vue.
Si le modèle que j’ai exposé est un premier exemple de ce qui peut être fait dans ce domaine, il existe certainement d’autres manières d’interpréter la non-localité spatiale et temporelle qui caractérise les EMI. Le fait que, mis à part l’apport d’information inconnaissable du sujet, les modalités perceptives lors d’une EMI soient similaires à nos représentations mentales globales me semble une piste intéressante qui pourrait, par analogie, aider à la compréhension de notre organisation cognitive cérébrale.
Un texte en soi n’a pas de signification. Il en acquiert une quand on le lit, c’est le regard que nous portons sur lui qui met en relation les lettres, les mots, les phrases, les idées. Ce regard est responsable de l’unité de la compréhension de l’ensemble, il se comporte comme un relais entre le texte et sa signification.
Il
serait donc possible, pour approcher la notion d’ « unité
de l’expérience subjective », d’envisager que notre
cerveau soit câblé ou organisé d’une manière
simulant une dimension supplémentaire, permettant un «
regard global » qui aurait pour effet de permettre la mise en
relation consciente d’états simultanés dans des zones
distantes. Ce regard depuis cette dimension supplémentaire,
réelle ou simulée se comportant comme un miroir mettant
chaque zone en relation avec toutes les autres.
De nombreuses autres pistes existent certainement. J’espère que chacun, selon son centre d’intérêt, aura pu trouver dans ce travail suffisamment d’éléments pour stimuler sa curiosité et son besoin de comprendre.
Pour terminer, et en attendant que vous ayez enfin lu la totalité de mon livre, ce qui vous donnera peut-être une vision plus complète de la manière dont j’ai traité le sujet des EMI, (et éventuellement envie de vous pencher sur le sujet de manière constructive) vous pouvez en avoir une première idée en allant sur le site que je lui ai consacré : http://www.deadlinelelivre.fr
Vous verrez que je parle très peu du modèle qui a suscité votre ire, et que ces expériences posent beaucoup d’autres questions, toutes passionnantes et prometteuses.
Au plaisir d’en reparler avec vous !
Dr Jean-Pierre Jourdan