Lutte contre les discriminations et défense de la neurodiversité


Voici copie de propos que j'ai un jour écrit dans une discussion de forum qui n'est plus en ligne, qui parlait d'abord de moi et qui a dévié sur l'autisme.

(...)
Mais ceci est aussi l'occasion pour moi de jeter un coup d'oeil plus précis sur des liens intéressants que j'avais vus passer, notamment
http://en.wikipedia.org/wiki/Autism_rights_movement
En particulier j'y trouve cette remarque que je partage à fond :
Citation:
Autistics.Org has responded to Kit Weintraub's wish to remove her son's quirkiness so that he will make friends by saying that when someone is bullied or ostracized for a quality, it is because of people who are intolerant and not the fault of people who are different
développée en bas de la page liée.
Sur cette dernière page se trouve une description de symptomes de l'autisme également d'un tout autre ordre de gravité par rapport aux problèmes que j'ai pu avoir.Shocked

Pour répondre aux remarques suivantes:

Citation:
incapacité à établir des relations avec les pairs, appropriées au niveau de développement


Qu'appelez-vous "les pairs" ? Dans le milieu scientifique, on appelle ainsi les spécialistes du même domaine de recherche. Pendant mon enfance et adolescence, et contrairement aux enfants "normaux", personne dans mon entourage ne partageait mes domaines d'intérêt, de sorte que je n'avais pas de pairs avec qui des relations auraient pu avoir un sens. Le problème était donc d'abord dans mon entourage avant de pouvoir se demander s'il y avait un problème en moi. Ensuite évidemment, quand le développement d'une capacité normale passe normalement par l'entraînement et l'habitude, l'absence d'occasion de l'exercer enlève encore plus tout moyen de juger des potentiels de départ.

Si je vis sur une autre planète que les autres, ça n'a pas plus de sens de me reprocher (ou voir comme pathologique) ma différence que ça n'aurait de sens de reprocher aux autres de ne pas vivre sur la même planète que moi.

Citation:
1. préoccupation circonscrite à un ou plusieurs centres d'intérêt stéréotypés et restreints, anormale soit dans l'intensité ou la nature


Dans mon adolescence on me reprochait de ne pas "être ouvert" aux sujets d'intérêts des autres. Là encore, pourquoi ne pourrait-on pas aussi bien reprocher aux autres de ne pas être ouverts aux miens ?
Mes sujets d'intérêts principaux étaient: la métaphysique (concept de Dieu) - la physique théorique, notamment la relativité générale, et autres mathématiques et un peu de programmation - l'économie, notamment la théorie monétaire. Tout cela que je développais par mes propres réflexions.
Ne sont-ce pas là au moins des domaines vastes et originaux (au contraire de stéréotypés et restreints) qui valent la peine de s'y consacrer ? D'autant plus que c'étaient ainsi plusieurs sujets.

Malgré cela, les gens m'accusaient souvent d'être pathologiquement fermé au niveau de mes centres d'intérêt au nom du fait que mes goûts musicaux étaient franchement orientés vers le classique et que je ne m'appliquais pas tout mon temps à m'abrutir avec successivement, pour toutes les essayer, toutes les merdes horribles de musiques de dingues qu'on voulait m'imposer, et qui m'étaient insupportables. N'est-ce pas plutôt eux, les gens "normaux", qui ont des préoccupations pathologiquement circonscrites à un ou plusieurs centres d'intérêt stéréotypés et restreints, et en plus l'outrecuidance d'accuser de fermeture ceux qui n'ont pas les mêmes centres d'intérêts qu'eux ?
S'ils disent que mes centres d'intérêts sont restreints, n'est-ce pas simplement l'expression du fait que ces sujets n'ont qu'une place restreinte dans leur esprit à eux ?
Pourquoi ne pourrais-je pas, de ma part, estimer pathologiques les intérêts démesurés qu'ont tant de gens pour des sujets ou activités aussi creux (à mon sens) que le football télévisé, la littérature ou le fait de s'exciter sur des rythmes de zoulous à la discothèque ?

Pourquoi considérer comme anormal mon intérêt précoce pour l'économie monétaire où j'ai eu l'occasion de réaliser précisément l'absurdité suicidaire des politiques ruineuses de "relance de la consommation" qui consistent à jeter par les fenêtres les moyens productifs du système économique en espérant que ça le redressera, prolongées par l'absurde principe des retraites par répartition (inique contre la génération suivante), alors qu'on commence enfin à réaliser que nous sommes désormais dans la merde jusqu'au cou à cause de ces politiques suicidaires qui furent largement approuvées électoralement par la stupidité de la génération précédente en matière économique ?


Citation:
s'il ne comprend pas que les autres peuvent ressentir autre chose que ce que lui ressent

Quand on n'est pas dans la norme, que personne ne ressent la même chose que soi, on est bien forcé de s'apercevoir de ce fait. Certes ce n'est pas la même chose que de savoir comprendre tout seul au fur et à mesure ce que chaque autre ressent effectivement. Mais ce qui est grave, c'est de la part des personnes qui sont dans la norme, quand elles ne TOLERENT pas que d'autres puissent avoir un ressenti qui n'est pas dans la norme.
Il est trop facile de se prétendre mieux apte à comprendre que les autres ressentent "autre chose" que ce qu'on ressent, quand cet "autre chose" qu'on comprend a la chance de n'être en fait pas aussi "autre" que dans le cas de celui auquel on se compare ainsi.

Et ceux qui écrivent tous ces caractères de l'autisme d'après ce qu'ils en ressentent, comprennent-ils que les autistes eux-mêmes peuvent légitimement ressentir autrement cette question ?

Citation:
Un enfant normal va comprendre petit à petit qu'on ne dit pas tout haut ce qu'on pense tout bas. Par exemple, il va chuchoter à sa mère que la dame en face dans le bus pue. Il aura conscience qu'il ne faut pas que la dame entende sa remarque.
L'enfant Aspie ne va pas être en mesure de saisir la situation et va faire la remarque sur un ton normal. Il ne comprend pas que l'expression d'un fait (la dame pue) peut être inadéquat. C'est la vérité, on la dit, il n'y a rien de mal à ça.
D'ailleurs, il n'a pas conscience de pouvoir blesser quelqu'un, vu qu'il aura un mal fou à comprendre qu'une autre personne peut avoir des sentiments, et ensuite quels peuvent être ces sentiments. Il n'a pas conscience que "toute vérité n'est pas bonne à dire".


Pourquoi regarder comme pathologique cette tendance à ne pas chercher à corrompre les questions de déclarations et de vérité en fonction de paramètres sentimentaux et autres complaisances ?
Pourquoi vouloir confondre les questions de vérité et celles de sentiments, jusqu'à prétendre que qui ne se soucie pas des sentiments d'autrui dans l'acte d'énoncé de ses déclarations, nierait l'existence de ceux-ci ?
Et avec ça on avance que mes opinions sur certains sujets auraient le tort d'être conditionnées par des paramètres sentimentaux de complaisance (alors que ce n'est pas, ou du moins ce n'est plus, le cas) ?

Oui, on m'a assez reproché pendant mon enfance de parler trop franchement sans me poser de questions de politesse quand des cadeaux ou des plats ne me plaisaient pas.

On pourrait aussi considérer qu'il n'y a pas de problème à laisser la dame dans le bus être au courant qu'elle pue, ça peut lui être utile pour arriver à puer moins la prochaîne fois et ainsi faciliter ses chances de socialisation. Certes ce n'est pas celui qui lui a dit qui en bénéficiera, mais c'est un autre problème.

Voir par ici pour de plus amples réflexions.

Quoi qu'il en soit, j'estime cet oubli beaucoup moins pathologique que la tendance couramment répandue chez un grand nombre d'enfants, à prendre un malin plaisir à humilier et persécuter celui qui ne leur ressemble pas, et plus précisément celui qui est meilleur qu'eux, par le moyen qui consiste à feindre de croire à son sujet le contraire de ce qu'on en pense en réalité (ou comme une manière pour eux de refouler la vérité qu'ils ne veulent pas admettre).

Certes, le démocratiquement correct interdit d'appeler pathologique une tare couramment répandue, et oblige à réserver le qualificatif de pathologique à ce qui est plus rare, quand bien même ce ne serait pas une tare en soi-même mais seulement le déclencheur de problèmes venant des tares de la majorité.

Quand à manquer d'empathie, de compréhension des relations sociales et du fait que d'autres personnes peuvent avoir des sentiments et lesquels, les plus réprochables à cet égard ne sont-ils pas ceux qui prônent la mixité sociale obligatoire à l'école (carte scolaire...), inconscients des conséquences dévastatrices de leur politique productrice d'inégalités sociales artificielles entre ceux qui sont comme les autres et ceux qui ne le sont pas, ainsi que des souffrances terribles de cette sorte d'esclavage que consitue la pratique de la moquerie et autres persécutions par le grand nombre sur ceux qui se trouvent isolés et différents ?


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