Introduction au christianisme


J'ai été chrétien pendant un certain nombre d'années, chez les évangéliques. Je savais pourquoi j'étais là, sur quelle motivation se basait ma démarche de venir les écouter. Eux paraissaient savoir et expliquaient pourquoi ils enseignaient, sur quoi se basait la démarche de leur enseignement.

Questions existentielles pouvant mener à la conversion

D'abord, j'avais naturellement reçu ou développé par mes réflexions comme une évidence, l'intuition métaphysique de l'existence de Dieu et de l'immatérialité de l'âme. Cela ouvrait des questions. Des questions qui, contrairement à ces premiers principes généraux, ne trouvaient pas aussi clairement et simplement de réponse dans l'intuition naturelle. Une de ces questions était celle du salut. A savoir, puisque visiblement la vie terrestre est limitée et la vie dans l'au-delà peut être beaucoup meilleure et même une "rencontre avec Dieu", de quelle manière cela dépend-il de notre vie actuelle, et donc comment faire pour mieux s'y préparer ?

Là-dessus venait la constatation d'une sorte de malaise: la majorité des gens semblaient ne se préoccuper nullement de cette question. La question de notre avenir éternel et la possibilité d'y rencontrer Dieu et d'y trouver un bonheur au moins considérablement plus profond et important que ce qui se trouve sur Terre, n'est-ce pas là une question essentielle ?
Ne sont même pas rares les gens qui font preuve de violence, de méchanceté, d'égoïsme, de mensonge et de mépris pour la vérité, voire nient ou ridiculisent directement l'idée d'une vie après la mort à laquelle pourtant ils ne peuvent pas échapper, ce qui pose la question de leur entrée dans un paradis qu'ils ont ainsi méprisé, création supérieure de Dieu qu'ils ont passé leur vie à nier. Comment donc ce paradis auquel ils semblent résolument tourner le dos leur serait-il aussi facilement ouvert ?

De là vient une première tentation de croire que cet avenir ne sera pas égal pour tous, suivant ce qu'on a vécu sur terre. D'ailleurs, comment pourrait-il y avoir un avenir identique à partir de vies différentes ? Le temps et la marge de liberté dont nous disposons sur Terre ne sont-ils pas là pour quelque chose ? Car sinon, pourquoi ne sommes-nous pas déjà dans l'autre monde ? En effet, on sait que l'au-delà possède des ressources bien meilleures que ce monde-ci, quel est donc l'obstacle qui nous retient ? La question de trouver un but à nos actes et un cheminement à notre vie ne se pose-t-elle pas ? Car sinon, d'après quoi prendrions-nous nos décisions ? Ne penons-nous pas de toute manière toujours nos décisions en fonction des conséquences attendues sur l'avenir ? Pourquoi arrêterions-nous donc nos projets à l'étape précise où finira enfin cette emprise du superficiel et du dérisoire où la vie pourra enfin vraiment commencer ? Et ceux qui font le mal en misant tout sur leur petit confort terrestre avec une attitude de mépris insensé face à l'avenir ne s'exposent-ils pas à de graves ennuis ?

De là à croire qu'il y aura d'un côté les gens qui accèderont au paradis et d'autres qui n'y accèderont pas, il n'y a qu'un pas. Il ne reste plus qu'à trouver la condition du salut.

Face à cette question fondamentale, naturelle et légitime du sens de la vie dans la perspective de l'éternité mais auxquels seulement certains sont sensibles, apparaît un deuxième malaise: c'est que la réponse ne vient pas naturellement comme la question. Du moins clairement pas pour tout le monde naturellement. Cela n'est pas si étonnant que cela finalement dans la mesure où la question n'était elle-même pas claire pour d'autres. Le problème c'est qu'il est ici douteux que la réponse éventuelle soit claire pour qui que ce soit, et si elle l'est, pourquoi et comment. Alors se posent les questions: où et comment peut-on trouver une réponse (ou la réponse) ? En soi (par une intuition comparable à celle qui est à l'origine de la question), ou bien à l'extérieur de soi ? Comment peut-on la reconnaître ?

De là vient une deuxième tentation, celle de vouloir chercher et se donner une réponse simple et spirituelle à la mesure de la simplicité et de l'évidence non rationnalisable de la question. Or, ne pas trouver de réponse satisfaisante nous met en une situation de détresse, dans la mesure où, suivant la première tentation, on suppose qu'il est important de trouver la vraie réponse, afin de pouvoir faire réellement un meilleur travail que ceux qui visiblement s'en moquent. Or, il semblerait scandaleux qu'en recherchant les moyens de mieux faire suivant une interrogation légitime et un coeur sincère qui ne nous laissent pas tranquilles et exigent un travail de recherche et d'attention face à cet étrange vide on n'y parvienne pas.

Ce sentiment d'impuissance amène naturellement les gens à se tourner vers Dieu et à attendre de Lui une réponse. Une raison de s'estimer soi-même impuissant et à attendre la réponse de Dieu réside dans le fait que le paradis espéré serait plus grand et plus merveilleux que tout ce qu'on peut imaginer, et que donc Dieu est mieux que nous placé pour nous le donner ou le créer en nous. En effet, il est clair déjà que le monde est vaste et rempli de merveilles innombrables devant lesquels nous sommes bien petits. Puisque ces choses existent, elles sont connues de Dieu, qui est lui-même en position de les contempler. Cela est sûrement caché quelque part dans les profondeurs de notre âme, et le passage dans l'au-delà devrait permettre de le retrouver. De même, les gens qui nous ont précédé ont dû pouvoir y accéder, au moins pour certains. A ces merveilles de notre univers tel qu'il serait plus pleinement perçu depuis l'au-delà s'ajoutent certainement encore les merveilles de l'au-delà lui-même sur lesquelles nous ne savons rien. Tout cela dépasse donc clairement nos forces et notre imagination actuelles, et il semble donc dérisoire de vouloir construire le paradis par nos oeuvres terrestres.

De là à croire que l'accomplissement de la condition du salut est elle-même l'oeuvre de Dieu, il n'y a qu'un pas. Ici apparaît déjà la possibilité alternative à la doctrine chrétienne à laquelle j'adhère à présent, à savoir que puisque cela ne dépend pas de nous, cela ne dépend pas non plus du fait qu'on s'en occupe ou pas, donc que le salut est donné à tous sans condition. Mais revenons à l'hypothèse qui m'a amené à suivre le christianisme. A savoir qu'il y aurait une condition mais qu'elle serait hors de porté de l'oeuvre humaine. De même que les principes de métaphysique ne peuvent être produits par la raison mais seulement appréhendés par elles. Cependant nous devons avoir une chance de la satisfaire, et cette chance ressemblerait à l'objet recherché, à savoir un don de Dieu qu'il serait l'affaire de l'homme d'accepter. Cela ne devrait pas être trop compliqué mais être une simple acceptation parce que l'origine de la question et la bonne volonté de bien faire sont des choses simples, et qu'aucune démarche sophistiquée ou improbable ne saurait ressembler ou se mesurer au but recherché. Le fait que la réponse ne nous paraisse pas évidente contrairement à la question semble indiquer que par nous-mêmes nous serions incapables de la découvrir et par suite de la satisfaire, tandis qu'un grand nombre de nos contemporains ainsi que nous-mêmes par nos propres défauts manifestent un comportement qui en semblerait indigne. Face à cette impuissance et cette tentation du désespoir, la réponse devrait être donnée par Dieu, et n'être pas cachée mais accessible à tous afin que l'injustice d'une recherche désespérément infructueuse ne sévisse pas.

Ainsi sommes-nous prêts à écouter l'enseignement de la doctrine chrétienne, écoute entreprise comme aboutissement d'une démarche effectuée non sans avoir opté en chemin pour un certain nombre d'hypothèses supplémentaires relativement arbitraires mais néanmoins a priori plausibles et naturelles par rapport aux seules évidences de la métaphysique.

Comment je me suis converti

J'ai été initié à l'Evangile personnellement par Samuel L'Hermitte, bien avant qu'il n'élabore son site web. Il semblait animé d'une foi chrétienne authentique et profonde, ayant connu Dieu personnellement: la profondeur de son témoignage était bouleversante. Il disait avoir vécu lors de sa conversion une brève expérience de rencontre avec Dieu, sorte de "contact physique" fantastique ou quelque chose de ce style, et depuis il vivait par la foi car, disait-il, c'est ainsi qu'on doit vivre sans exiger des expériences supplémentaires. Il se levait tôt pour prendre au moins une heure tous les matins à faire son "culte personnel" (lecture biblique et prière), cependant il a eu des problèmes avec ses enfants, les deux plus âgés étant loin de refléter le modèle d'une bonne éducation, pour ne pas dire plus (à moins que ce soit non sa responsabilité mais un mauvais coup du Destin qui ne lui a pas donné des enfants sages, mais il a indiqué explicitement n'avoir pas pris de temps pour les loisirs de son fils). Pour lui, ces problèmes étaient des "épreuves" très dures à accepter parmi d'autres. Fervent, chaleureux, accueillant et animé de profondes convictions, Il ne ressemblait pas à l'image du fou abruti sous laquelle il se présente en fait par ce site web qu'il a élaboré par la suite, même si ce site n'est finalement que l'expression fidèle de ses convictions. C'est pourquoi j'ai été choqué lorsque je vis ce qu'il avait mis en ligne, je lui ai signalé qu'il n'abordait pas le problème de manière sensée, et risquait de rebuter ses lecteurs par l'impertinence et la mauvaise approche de cette présentation. Il ne tint pas compte de ma critique et garda sa présentation. Maintenant que je suis revenu de tout ça, je vous invite à aller voir son site, cela vous vaccinera. Prenez garde cependant à votre navigateur: son site est tellement lourd d'animations (depuis sa création, je lui avais signalé aussi), que pour y aller en toute sûreté il vaut mieux fermer toutes les autres applications et fenêtres de navigateur, puis après la visite, tout refermer et rebouter l'ordinateur (non je ne pense pas qu'il y ait de virus, ce n'est pas son intention en tout cas).
Il était venu assister à mon baptème à l'église évangélique de Grenoble. Et voilà finalement ce qu'il répond à mon site.

J'ai plusieurs fois observé des chrétiens de différentes tendances voulant contester entre eux et défendre leurs positions respectives: ils considéraient la Bible comme représentant la base de toute discussion et de toute vérité, le critère de vérité ultime pour juger le bien-fondé de leurs doctrines et pratiques religieuses.
Pourquoi ?

Parce que, d'après ce que la Bible dit d'elle-même, elle est inspirée par Dieu, au-delà de l'inspiration et de la sagesse que nous pouvons avoir nous-mêmes. Cette inspiration aurait ainsi été réservée à quelques hommes qui auraient eu le privilège d'en prendre note, puis aurait été éteinte définitivement... jusqu'au retour supposé du Christ dans un avenir indéterminé, parce qu'elle serait déjà complète et suffisante pour notre salut depuis la vie du Christ il y a 2000 ans. Parce que le Nouveau Testament se base sur la venue du Fils de Dieu, sauveur du monde.
Mais encore, pourquoi croire tout cela, au-delà d'un raisonnement qui se mord la queue ?

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