Commentaires des textes
de D. Moiseti sur la théorie des
ensembles
par Sylvain Poirier
Avant propos
J'ai
été améné à les examiner du fait du
classement en première position google de son site; il avait
promis de mettre un lien vers ceux qui lui répondraient; il l'a
fait un moment vers ici puis l'a enlevé. Depuis il a
modifié ses textes.
Ainsi il se fait sans cesse réfuter et est ainsi parfois
amené à modifier ses textes mais ce faisant il croit
toujours invariablement avoir raison contre le reste du monde. S'il
était ainsi beaucoup plus intelligent que le reste du monde
comme il le prétend, aux arguments assez forts pour renverser ce
qui a été établi depuis longtemps, son
argumentaire aurait dû être clair, sans faille et
invariable dès lors qu'il l'aurait estimé digne
d'être publié, ce qui n'est pas le cas.
Ce qui suit est une réponse à ce que j'ai pu en lire
lorsque je me suis penché sur ses écrits,
l'été 2006. Il ne vaut pas la peine que je fasse
davantage attention à ses nouvelles versions. Voir d'ailleurs
une ancienne
version de son site. D'après ce
qu'il a dit là, il aurait versé les 1000 euros.
Cependant, il croit toujours avoir raison.
Ses erreurs ont déjà été
décelées par plein de gens très souvent, mais il
s'en moque et continue de mentir effrontément en
prétendant que personne ne lui a trouvé d'erreur.
Commentaire général
Les différents textes manifestent beaucoup d'amateurisme... mais
bon, un esprit naïf, après tout ça permet parfois de
se rafraichir les idées. Je n'énumèrerai pas ici
la liste exhaustive des erreurs ou imprécisions plus ou moins
graves qui figurent dans les textes (ce serait trop long et n'aurait
pas de sens), mais les idées principales qui en émanent,
soit des erreurs fondamentales, soit des idées justes et
intéressantes pouvant correspondre à ce qui est
évoqué ne serait-ce que partiellement, même si cela
nécessitera parfois de les reformuler complètement
Commentaire du texte A (relecture du théorème de
Cantor)
Ce texte essaie de trouver une faille dans la démonstration du
théorème de Cantor, en invoquant certaines idées.
Idées qui peuvent avoir un certain intérêt par
ailleurs, mais qui ici se trouvent utilisées de façon
bien incohérente.
D'abord, il est bien difficile de savoir de quelle idée il veut
parler exactement. Son texte semble d'abord présenter une
alternative dans les manières de définir entre
général (2.1) et local (2.2). Malheureusement, tel que
c'est écrit là, il compare deux choses incomparables:
dans 2.1, comment savoir si une relation donnée a telle
propriété; dans 2.2, il indique une certaine
méthode générale pour définir une relation
particulière. Ces deux questions n'ont pas du tout le même
objet. L'avantage du 2.2 est qu'on pourrait lui trouver un contraire,
à savoir qu'on pourrait envisager la possibilité de
définir un certain objet complexe (par ex. une relation ou une
fonction), non pas comme rassemblement de questions sur chacun de ses
éléments pour savoir si cet élément lui
appartient ou non, mais sous forme d'une propriété
globale de cet objet, à savoir un énoncé qui en
dépend de tout l'objet et dont on montrerait par ailleurs qu'il
en existe une et une seule valeur possible pour laquelle
l'énoncé soit satisfait.
Ces deux choses ne s'opposent pas, mais la première est un cas
particulier de la deuxième. A savoir, toute définition
«locale» d'une relation R peut aussi se voir comme
énoncée comme définition globale, en disant que R
se définit «globalement» comme étant l'unique
relation
qui satisfait un énoncé de la forme (pour tous x,y, (xRy
<=> machin)), où machin est l'énoncé de la
définition locale de R.
Cette distinction est une propriété, non de la relation
en elle-même, mais de la forme de sa définition. Ce n'est
donc pas une propriété intrinsèque (portant sur la
nature) de la relation. En effet, une relation existe, quelle que soit
la manière dont on peut la définir. Si une relation peut
se définir "localement", cela ne l'empêche pas de se
définir aussi "globalement" et inversement. D'ailleurs, si j'ai
défini une application f "globalement", en quoi donc la
définition suivante de l'application g n'est-elle pas locale:
g:x -> f(x) ?
Or ainsi définie, g=f. Peut-être l'utilisation d'une
donnée globalement définie interdit-elle de qualifier de
"local" le résultat ?
On peut même faire mieux:
si on peut définir f par un énoncé global E(f)
(c'est-à-dire qu'il existe un unique f tel que E(f) est vrai) on
peut alors
définir «localement» f(x) «sans utiliser
f» comme étant «l'unique y tel qu'il existe une
application g telle que E(g) et
g(x)=y».
Dès lors, reste-t-il une différence entre
définition locale et définition globale ???
Encore une remarque: une définition "locale" de R est une
définition de R énoncée sous la forme: une
certaine propriété "locale" est vraie quelles que soient
les valeurs des variables. Mais pas n'importe quelle
propriété, mais celle du fait que xRy équivaut
à un certain énoncé. A cette différence
près et l'utilisation de 3 variables au lieu de 2,
l'énoncé de la condition qu'une relation est une relation
d'ordre, serait de cette forme.
La relation d'appartenance n'a pas de définition locale
puisqu'elle n'est pas définie du tout: c'est une notion
première. On pourrait même au contraire la voir comme
cernée par ses propriétés globales, à
savoir l'obéissance aux axiomes de la théorie des
ensembles.
3.2. Je ne vois pas ce que signifie "on ne peut pas dire si A est
nécessairement une relation d'appartenance".
4.2. «la variable h étant muette est quelconque et exige
un
raisonnement d'ordre général»: qu'est-ce qu'un
raisonnement d'ordre général ? Pourquoi l'exiger ? Quel
rapport avec le fait que h est muette ? h ne désigne-t-il pas
une bonne application au même titre que n'importe quelle bonne
application, ou bien y a-t-il deux types d'applications (ou
d'ensembles, ou de relations...), celles qui sont locales et les autres
? Pourquoi multiplier les sortes d'objets mathématiques, comme
si cela ne suffisait pas de distinguer entre les
éléments, les ensembles, les relations et les
applications, qu'il faille en plus distinguer les applications comme ci
et les applications comme ça, et s'interdire de manipuler les
unes comme de vrais objets ?
Ce qui est défini localement étant un cas particulier de
ce qui est défini globalement, la relation de non appartenance,
si on la dit locale, existe donc aussi bien globalement, donc il n'y a
aucune raison d'hésiter à l'utiliser. Et quelle que soit
l'origine (la forme de définition) de quelque chose, rien
n'empêche de travailler dessus comme sur tout bon objet.
Question d'indécidabilité: on peut faire encore plus
simple: si je prends un réel x qui est quelconque, alors je ne peux
pas savoir si x=0 ou s'il est positif, c'est indécidable. Mince
alors, les énoncés indécidables ne coûtent
pas bien cher à ce prix. Mais je ne vois pas le rapport avec le
schmilblick: en logique standard, l'énoncé (A ou non A)
est toujours vrai, même si l'énoncé A est
indécidable. Pourquoi nier l'existence de ce qu'on ne peut pas
calculer ? Si ne nie ce que je ne peux pas calculer, alors je dois
aussi nier l'ensemble des entiers parce que je ne peux pas tous les
énumérer (je peux commencer mais je ne peux pas arriver
à la fin). Si je nie l'ensemble des entiers, je nie aussi
les réels. Nous voilà mal barrés pour faire de la
topologie et de l'analyse...
6.1. «c'est la correspondance x-> f(x) qui définit
l'application» = «définition locale» ???
Rien à voir, il n'affirme rien mais ne fait que du
délayage syntaxique, tout comme plus haut j'ai défini
"localement" g comme étant égale à f quelle que
soit la manière dont f peut être définie ou pas
définie ("quelconque"). Une application existe
indépendamment du fait qu'elle peut ou non se définir par
un énoncé, ce dont on se fiche complètement.
"Question": si pour toute application f on admet "x-> f(x)" comme
définition "locale" de f alors oui, sinon non si j'ai bien
compris la question (s'il y a plusieurs infinis et qu'on n'accepte
comme "local" que ce qu'on peut "calculer" autrement dit des
éléments d'un ensemble dénombrable (l'ensemble des
calculs possibles), ce qui n'appartient pas à cet ensemble
dénombrable ne sera pas localement définissable).
«quel que soit x on peut démontrer que la formule x app
à
f(x) est vraie ou fausse»
On sait logiquement que toute formule qui a un sens est vraie ou
fausse, c'est tautologique sans avoir besoin de vérifier ou
calculer quoi que ce soit sur son contenu. Depuis Gödel qui a su
démontrer qu'un certain énoncé est vrai et
indémontrable, on sait bien qu'il y a une distinction nette
à faire entre vrai est démontrable. Si je dis: soit x un
réel quelconque, alors je ne peux pas dire combien vaut x, ni le
démontrer. Pourtant, quelle que soit sa valeur, elle existe
bien, et j'ai le droit d'écrire des énoncés sur
f(x), qui ont un sens et si f est une application de R dans R et y est
un réel quelconque, l'énoncé (f(x)<y ou f(x)=y
ou f(x)>y) sera toujours vrai sans avoir besoin de connaître
ni x, ni f, ni y.
L'hypothèse du continu: il y a un mauvais réflexe
couramment répandu consistant à utiliser
l'hypothèse du continu. Mais si seulement on ne s'acharnait pas
stupidement pour copier sur les auteurs précédent
à employer pour désigner une chose une notation qui a
été définie comme désignant autre chose, en
l'occurence noter aleph 1 qui a été défini comme
premier ordinal non dénombrable, pour désigner le
cardinal de R, on s'apercevrait que pour les mathématiques
ordinaires on n'a jamais besoin d'utiliser l'hypothèse du
continu (ça ne facilite strictement rien).
(relation de bon ordre sur P(w)) «ni exhiber la définition
locale d'une telle relation».
Toute distinction entre définition locale et définition
globale étant évacuée par les raisonnement
précédents, des études de haut niveau en
théorie des ensembles permettent de découvrir qu'il
existe un énoncé (effroyablement compliqué, qu'il
n'est pas raisonnable de tenter d'écrire ici),
définissant une certaine relation sur P(w), tel que la question
«la relation ainsi définie est-elle un bon ordre sur
P(w)» est indécidable.
«on ne peut démontrer le théorème de bon
ordonnance sans contredire le théorème de Cantor»
?????????
On ne peut pas contredire le théorème de Cantor puisque
c'est un théorème.
Dans ZFC:
Le théorème de bon ordonnance a été
démontré à l'aide de l'axiome du choix. Il ne
contredit nullement le théorème de Cantor.
La question de l'existence d'une définition pour un objet
donné, n'est pas un énoncé mathématique
exprimable dans le langage de théorie des ensembles ordinaire,
c'est pourquoi on ne l'invoque jamais. En logique de haut niveau on
arrive à construire de tels énoncés mais c'est
très difficile et il faut être très fort pour
pouvoir les manier correctement.
Cela est totalement inutile pour le théorème de Cantor,
qui est vrai tel qu'on l'énonce habituellement.
Commentaire du texte B prétendant démontrer que dans
ZFC tous les ensembles infinis sont de puissance dénombrable
Beaucoup d'erreurs dans ce texte, des petites et des grandes, et
éventuellement une ou quelques utilisations naïves de
résultats vrais difficiles à démontrer. Sans
vouloir chipoter sur les détails, je parlerai surtout des
erreurs les plus flagrantes, celles qui jouent un rôle
fondamental dans la structure du raisonnement.
Pour résumer le tout: il prétend démontrer que
tous les ensembles infinis sont dénombables, par un long
raisonnement plein d'erreurs qui utilise plusieurs fois implicitement
l'hypothèse que tous les ensembles infinis sont
dénombrables.
Début du texte: définitions d'apparence bien lourdes et
obscures au premier abord (je ne pinaillerai pas sur les
éventuelles erreurs d'étourderies) pour
dire, si j'ai bien compris, qu'il considère la notion de
relation d'ordre total strict D sur une partie d'un ensemble E, dans
laquelle tout élément majoré a un successeur et
tout élément minoré a un
prédécesseur. La relation de succession étant
notée A.
Petit détail: je n'ai pas trouvé la définition de
la notion d'"élément initial" et "élément
final", mais bon, on comprend.
Autre petit détail: le
raisonnement voulant montrer qu'ils sont distincts est partiel: si
E={m,n}, il n'existe pas de a tel que (m,a) D et (a,n)∈
D. Il faut aussi prévoir le cas (m,n)∈D. En effet, m est
inférieur à tout élément du domaine de D
sauf lui-même et il en existe, donc n convient car sinon c'est un
autre élément a, auquel cas (a,n)∈
D ce qui contredit l'hypothèse que n ne convient pas.
Bon, passés les préliminaires d'explicitations de
définitions on entre dans les choses sérieuses
2.6.1 est faux, puisque dans R4, B s'exprime au moyen de D qui se
définit comme étant A∪ B, donc qui dépend de B.
Inutile de chercher à mieux faire, il y a des contre-exemples
(plusieurs possibilités pour B correspondant à un
même A, dans le cas d'un ensemble E infini). On peut les trouver
à partir des exemples donnés ci-dessous 2.6.3.
2.6.3 Lemme: en un certain sens il est vrai, mais en un certain sens
seulement. Par exemple au sens où l'ensemble ZxZ muni de l'ordre
lexicographique serait classé dans le cas 4; l'ensemble de ses
éléments positifs serait
classé dans le cas 2; il existe des intervalles bornés
dans cet ensemble qui sont infinis mais qui sont dans le cas 1.
2.7. "Soit E={a,b,c,d,...} où a,b,c,d sont distincts"
équivaut à dire que E est dénombrable.
De manière générale il faut beaucoup se
méfier des pointillés en mathématiques !
Ceci ne donne pas une définition de A.
Plus précisément, en l'absence de l'axiome du choix, il
peut exister un ensemble infini E sur lequel il n'existe aucun ordre
total, par exemple l'ensemble quotient de R par la relation
d'équivalence (x-y∈Q). Alors la construction tombe à
l'eau.
3.1. Tout ensemble de type I (cas 2,3 ou 4 de 2.6.3) est aussi de type
F en changeant l'ordre (voir intervalles de ZxZ).
3.2. On ne peut pas utiliser la récurrence sur des ensembles
inconnus, mais seulement sur N (ou tout ensemble isomorphe à N)
et sur les ensembles totalement ordonnés finis. Utiliser la
récurrence c'est supposer que l'ensemble est fini ou est N (avec
l'ordre ordinaire de N; par contre la récurrence est
déjà fausse avec l'ensemble des éléments
positifs de ZxZ bien qu'il soit dénombrable). Donc tout ce qui
suit est faux.
Remarque: on peut encore trouver d'autres exemples de tels ordres. Par
exemple RxZ muni de l'ordre lexicographique convient: tout
élément a bien un successeur et un
prédécesseur. Il n'est pas du tout isomorphe à
ZxZ, bien qu'il lui ressemble assez...
Commentaire du texte C sur des idées de nombres
infinitésimaux
4)a) "Supposons que la rupture...soit limitée par 2 points". Tel
que c'est écrit, c'est la supposition d'une chose fausse. A
moins, et c'est bien sûr l'objet de la discussion, de se placer
dans un autre cadre (parler d'autres objets) que ce qui était
annoncé. Et le problème est de savoir lequel. Dur, dur,
de chercher à découvrir "ce qu'on voulait dire en
réalité" en énonçant des trucs fantaisistes
rigoureusement absurdes. Car ce n'est pas seulement l'expression d'un
rejet qu'on peut "en un certain sens" trouver légitime sur la
base d'un certain "sens physique", de la distinction
mathématique entre intervalle ouvert et intervalle fermé
qui est (déjà assez explicitement par "points les plus
proches" de ce qui par définition devait être l'unique
exception !) discutée ici, mais en plus, sa conjonction avec son
contrepied exact (certes bien difficilement évitable sur le plan
mathématique) aussitôt énoncée dans le
même paragraphe "entre ces deux points il y avait une
infinité de points". En effet alors, "que sont devenus" cette
infinité de points dans dans cette arbitraire négation de
leur existence qu'on vient de commettre ?
b) Hypothèse alternative, certes conforme aux concepts
mathématiques standard mais d'où est déduit
suivant une logique non élucidée un énoncé
à la signification a priori non définie: le graphe "ne
peut être représenté". Le sens de cet
énoncé est non défini dans la mesure où en
langage mathématique on parle d'objet mathématique, par
exemple ici on semblait être parti d'une bijection entre le plan
et l'ensemble des couples de nombres réels; le graphe de f
étant une partie de R2 , est par cette bijection
traduit en une partie du plan.
Comme donc rigoureusement parlant le graphe de f définit une
partie du plan au sens mathématique traditionnel, à
savoir une partie de l'ensemble mathématique dont les
éléments sont les points du plan, on peut imaginer
qu'à l'expression "être représenté dans le
plan" il a voulu donner un sens différent, sans doute quelque
chose de "plus physique", et notamment plus visuel. Quelque chose qui
ressemble à une image fidèlement visible, et non pas
seulement schématiquement visible comme se définit
traditionnellement la géométrie à savoir l'art de
faire des raisonnements justes sur des figures fausses, par exemple en
distinguant symboliquement intervalles ouverts et intervalles
fermés par la forme de leurs crochets.
Mais alors on se ramène à un autre problème: ne
pas seulement parler de partie d'un ensemble mathématique, mais
confronter le problème de ce qu'est la fonction qu'on veut
représenter, à un tout autre problème, celui de
"ce qui peut se voir".
Or, il existe bien un concept mathématique d'image visuelle,
hélas peu connu à cause des difficultés
mathématiques dont on l'entoure habituellement (à mon
avis à tort): celui d'une fonction Lebesgue-mesurable, ou plus
précisément de classe d'équivalence de fonctions
mesurables qui ne diffèrent l'une de l'autre que sur une partie
négligeable.
Une telle fonction, multipliée par la mesure de Lebesgue, donne
une autre mesure au sens de la théorie de la mesure, à
savoir la mesure de la quantité de lumière émise
par toute partie du plan "colorié par cette fonction" et
"éclairé uniformément" par la mesure de Lebesgue.
De cette manière, un intervalle (ou disque ou tout ce qu'on
veut) fermé et un intervalle ouvert ne sont pas visuellement
distinguables. Mais alors il ne faut pas se tromper de raison: ce n'est
pas parce qu'un intervalle ouvert (ne contenant pas sa limite) se
découvre une nouvelle borne (qui lui appartient) un peu plus
loin, mais c'est parce que le même point limite peut être
considéré indifféremment comme appartenant ou
n'appartenant pas à l'intervalle, sans que cela ne fasse aucune
différence visible. Du moins, tant qu'on n'éclaire pas
l'image par une lumière qui se concentre exactement en le point
qui pose problème (éclairage en mesure de Dirac).
Par cette interprétation donc, adieu la possibilité de
représenter
"fidèlement" une fonction discontinue par une valeur en un point
différente de la limite commune à gauche et à
droite: on aura beau la
représenter graphiquement "sans problème" et "par la
même méthode" que toute autre fonction, le résultat
graphique obtenu ne permettra pas de découvrir l'existence de
cette discontinuité parce que le point d'exception en b est
"trop petit pour être visible à l'oeil nu" (puisqu'il est
infiniment petit): on ne le verra pas et le graphique fera
apparaître la fonction comme continue.
(Note: certes cette interprétation ne s'appliquerait pas telle
quelle ici dans la mesure où le graphe de la fonction
étant d'épaisseur nulle serait déjà
invisible; mais on peut tout de même l'appliquer en coloriant
d'une couleur le dessous de la fonction).
Dans la suite, il donne à demi-mots des notions d'Analyse Non
Standard sans la nommer, qu'il mêle d'incohérences de son
cru. Puis il critique l'Analyse Non Standard, pour un motif absurde:
"ne se justifie que si ZFC n'est pas contradictoire". Aucun
problème puisque ZFC n'est pas contradictoire. Et même
s'il l'était, ça ne changerait rien au statut de
l'Analyse Non Standard, à savoir qu'elle n'apporte aucune
contradiction par rapport aux mathématiques standard. Et quand
bien même les mathématiques standard seraient
contradictoires, ce n'est sûrement pas en ajoutant des axiomes
aussi trivialement auto-contradictoires que ceux proposés dans
ce texte, que ces contradictions auront des chances d'être
résolues.
Je reconnais qu'il y a un certain malaise dans la présentation
usuelle de l'Analyse Non Standard, à savoir sous forme d'un
système d'axiomes contre-intuitif et surtout accompagné
de nouvelles règles de formalisation contre-intuitives. Je pense
qu'il s'agit d'une option malheureuse choisie par les auteurs à
ce sujet, qui ont cru bon (à tort à mon avis) de se
concentrer sur la présentation d'un système prêt
à l'emploi à utiliser "bêtement" et formellement
suivant la même tendance que tant d'autres recettes de calcul
adorées des étudiants qui veulent pouvoir réussir
leurs examens sans avoir compris leur cours, d'une manière
coupée de sa justification logique qu'on essaie de cacher sous
le tapis.
Au contraire, je pense que c'est du côté de sa
justification logique qu'il y a les idées les plus
enrichissantes permettant enfin de commencer à former une
intuition de ces notions mathématiques d'infiniment petit ou
grand, certes de toute manière pas simples du tout. A savoir, la
connaissance du théorème de complétude en
théorie des modèles et son application aux modèles
de la théorie des ensembles, que ce soit la théorie ZF ou
n'importe quelle autre. Et en particulier le fait que toute
théorie axiomatique consistante comportant la notion de
l'ensemble des nombres entiers, admet des modèles non standard,
c'est-à-dire peut admettre des univers dans lesquelles ce qui
est utilisé comme ensemble des nombres entiers est en fait, vu
de l'extérieur, un ensemble plus grand que N,
c'est-à-dire un ensemble comportant au-delà des entiers
"standard" (normaux) d'autres entiers "non standard"
c'est-à-dire plus grand que tous les entiers standard.
Un chose essentielle à comprendre là, c'est la
duplicité des points de vue: la notion de nombre infiniment
grand n'existe pas comme notion première, mais n'est qu'un
"épiphénomène intersubjectif", de comparaison
entre deux points de vue. A savoir, entre le point de vue de celui qui
voit un certain élément n de ce qui joue le rôle
pour lui d'ensemble des nombres entiers, et dont il n'a aucun moyen de
distinguer d'avec les entiers normaux (en effet quand un nombre est
trop grand il est normal de pas "avoir le temps" d'en évaluer la
grandeur pour vérifier par un procédé
limité s'il est ou non réellement fini), et donc pour qui
il n'existe qu'une sorte d'entiers conformément aux conceptions
classiques, et n en fait partie; et le point de vue de celui qui voit
cet élément n comme n'étant pas du tout un nombre
entier mais un élément d'un gros système
algébrique étrange comprenant certains
éléments qui sont les images des nombres entiers
mais aussi d'autres éléments; pour lui il existe aussi
une seule sorte d'entiers conformément aux conceptions
classiques, mais dont cette fois n ne fait pas partie.
"le rang n d'une décimale peut être aussi grand qu'on
voudra, il existe des décimales situées
au-delà...".
Bien sûr, par exemple celle située au rang n+1.
"...que l'on dira à l'infini"
Ah bon ? Ya comme qui dirait un ordre des quantificateurs à
corriger.
Certes, c'est en substance sur la base de ce genre de jeu mais
réécrit beaucoup plus proprement, que l'existence de
modèles non standard d'une théorie des ensembles peut se
démontrer.
"comme on ne peut donner le rang d'une décimale à
l'infini on le dira inaccessible"
Par définition, toute décimale à un rang, que ce
rang soit un entier standard ou bien un entier non-standard. Un rang
peut être standard mais trop grand pour pouvoir être
donné concrètement. C'est ainsi que comme il se doit il
est impossible de définir intrinsèquement une quelconque
différence rigoureuse entre entiers standard et entiers
non-standard.
3. ... "il s'agit d'une définition en soi"
Ben non, justement c'est le contraire: on peut toujours par exemple
appeler "très petit" ce qui est inférieur à 10-5,
"très très petit"ce qui est inférieur à 10-50,
"extrêmement petit" ce qui est inférieur à 10
puissance -10100.
Par contre, "infiniment petit" ne se définit pas. Parce que
justement, si on pouvait trouver une différence formelle absolue
entre les nombres finiment petits et les nombres infiniment petits,
ça ferait exclure les derniers du titre de nombre appartenant
à l'ensemble jouant le rôle d'ensemble des réels
dans le modèle non standard de la théorie des ensembles
dont on était partis, de sorte que ces objets ne seraient pas
arrivés suivant les définitions de départ.
4. Absurde: on ne peut pas en même temps définir un nombre
x "accessible" comme cas particulier de nombre "amputé de ses
décimales à l'infini" et parler de sa différence
avec un nombre y qui a des décimales à l'infini.
Car si x n'avait pas de décimales à l'infini et donc y-x
consistait en les décimales à l'infini de y, on tomberait
vite dans des contadictions dès que x est un nombre irrationnel:
car, soit y-x n'a pas de première décimale non nulle
(absurde), soit elle en a une à un certain rang n non standard
auquel cas y n'aurait pas de dernière décimale non nulle
avant n (parce que x est irrationnel), ce qui est absurde aussi. A cela
s'ajoute (si l'on n'était pas encore convaincu)
l'impossibilité de considérer le développement
décimal de 2x-y < x mais infiniment proche de x.
Non, pour éviter les contradictions tout en mêlant les
réels standard et leurs différences avec les réels
non standard il faut respecter la situation décrite en Analyse
non standard: certes tout réel non standard y dont la partie
entière est un entier standard est infiniment proche d'un unique
réel standard x, mais ce dernier se définit alors (pour
pouvoir donner un sens à l'expression y-x) comme l'unique
prolongement "standard" de la suite des décimales de rangs
standard de y aux rangs non standard; or ce prolongement ne se fait
jamais par une simple suite de zéros, sauf bien sûr dans
le cas où x n'a qu'un nombre fini (standard) de décimales
non nulles.
C. Conclusion
Les axiomes 3.1 sont rigoureusement auto-contradictoires, à
moins bien sûr de redéfinir le symbole
d'égalité d'une manière qui reste à
préciser. L'interprétation la moins auto-contradictoire
de cette section consisterait en un appel à revenir aux bons
vieux pixels finiment petits, bien loin des tentatives d'approche de
l'analyse non-standard qui ont été
présentées juste avant. Cette interprétation est
encore plus clairement ressemblante à ce qui est
évoqué par la suite.
Quand à la salade de confusions avec les
phénomènes physiques liés à l'approche de
la constante de Planck (comme "infiniment petit") ou de la vitesse de
la lumière (comme "infiniment grand") qui ne sont même pas
l'inverse l'un de l'autre, hum hum.
Rappelons enfin la dissymétrie fondamentale entre les
décimales avant et après la virgule: standard ou pas
standard, tout réel admet un "premier chiffre"
c'est-à-dire de rang le plus élevé avant la
virgule, mais pas toujours de dernier chiffre.
A moins qu'on remplace l'étude des nombres réels par
celui des nombres p-adiques bien entendu (mais c'est alors après
la virgules qu'il y a nécessairement un dernier chiffre; les
deux algèbres ne pouvant pas être mélangées).
Remarquons aussi que la définition de "infiniment grand"
à l'aide de l'écriture décimale tourne en rond: un
réel est infiniment grand si et seulement si le rang de son
premier chiffre est un entier infiniment grand, ou si et seulement si
sa partie entière est un entier infiniment grand, c'est kif-kif
(la considération de l'écriture décimale n'apporte
rien; le rang du premier chiffre d'un nombre est simplement la partie
entière du logarithme décimal de ce nombre).
Voir ma présentation des fondements des
mathématiques, travaille de synthèse où je
présente les mathématiques "élémentaires"
(théorie des ensembles) retravaillées à la
lumière de connaissances de plus haut niveau.
Lien externe:
Voir l'article Wikipedia sur les pseudo-mathématiques