Ressembler à Dieu (ou: qu'est-ce
que la sainteté)
Un des buts de la vie chrétienne est de faire connaissance avec
Dieu, de connaître et s'imprégner de Son caractère,
d'apprendre à Lui ressembler, de se forger à Son image,
en devenir le
reflet. Un chrétien aura réussi sa vie s'il parvient
à
incarner les caractères de Dieu.
Certains disent que toutes les religions mènent à Dieu,
qu'elles ne sont que des manières différentes d'honorer
le même Dieu. Bien sûr il n'y a essentiellement qu'(au
plus) une entité spirituelle supérieure à toutes
les autres
et qui les englobe toutes du moins par rapport à notre univers
(ou
du moins s'il y en avait plusieurs ils ne se contrediraient pas et ne
dicteraient pas aux hommes plusieurs religions contradictoires).
Cependant, les chrétiens évangéliques en
particulier insistent sur le caractère unique de leur propre
doctrine qui serait d'après eux la seule vraie voie vers Dieu,
en sorte que le Dieu des chrétiens se distinguerait
fondamentalement de tous les autres dieux: c'est le plus grand, le plus
suprême, le plus transcendant, le plus saint, le plus juste, le
plus
véritable et le plus aimant, bref, le plus tout ce qu'on veut.
Comme
le seul moyen effectif de distinguer les différentes religions
les
uns des autres et leur authenticité est d'examiner et de
comparer
le portrait de Dieu qu'elles dressent ainsi que les pratiques et
caractères
que leurs adeptes respectifs sont amenés à
refléter
comme étant les caractères de Dieu dans leur effort de
ressembler à leur Dieu, on peut constater qu'effectivement,
différentes religions diffèrent par des
différences dans leurs portraits de Dieu et dans les
caractères que les adeptes s'appliquent à refléter
à Son service. Si une religion ne possède
pas Dieu, elle en représente du moins une image, un visage.
C'est
ainsi que se définit ce qu'on peut appeler en quelque sorte le
caractère de son Dieu (que Dieu y soit ou non présent
en personne), qui le distingue de celui d'autres religions, même
si cela ne revoie
pas au caractère de Dieu tel qu'il existe réellement.
Sans chercher à faire un comparatif détaillé,
voici quelques-unes des grandes lignes du caractère du Dieu
chrétien, celui auxquels les chrétiens
évangéliques croient
et qu'ils s'efforcent de refléter par leur vie.
La lâcheté
Rappelons que d'ordinaire la lâcheté est ce qui, dans un
contexte d'hostilité, consiste à attaquer violemment,
sans pitié et au mépris de toute considération
humanitaire envers les besoins élémentaires de son
adversaire lorsqu'on est dans une situation de force et soi-même
parfaitement protégé contre tout risque, et à
s'enfuir en évitant soigneusement
toute confrontation quand on est dans toute autre situation.
Le chrétien évangélique croit profondément
à la lâcheté de Dieu dans Sa manière de
s'adresser à l'homme. Cette lâcheté s'exprime par
le fait que Dieu aurait de fortes volontés et exigences envers
l'homme, mais n'aurait pas le courage de venir le lui dire en face.
Dieu ne nous exprime pas en face Sa volonté, parce qu'il
respecte absolument notre liberté. Dieu exige de nous que nous
choisissions à notre propre initative de
L'inviter dans notre vie. Or, pour cela, il est certes indispensable de
désirer
ardemment sa venue, mais cela ne suffit pas : si nous ne sommes pas
absolument
prêts et disposés à Le recevoir dans notre vie, Il
ne
viendra pas. S'il ne vient pas se révéler à nous
dans
notre vie, c'est parce que nous ne le voulons pas à 100%, nous
ne
lui avons pas fait toute la place. Et tant qu'on ne Lui aura pas fait
toute
la place, Il ne viendra pas parce qu'il ne se sentirait pas à
100%
confortable en nous. Pensez-vous, sommes-nous véritablement
disposés à Sa venue ? s'Il venait et qu'il se passe alors
quelque chose auquel nous ne serions pas fin prêts à 100%,
ce serait la catastrophe ! Il risquerait d'y avoir quelque part un
zeste d'idée qui nous gênerait dans ce qu'Il nous
révélerait, nous serions quelque part
légèrement froissés contre Lui, même si par
ailleurs il pourrait y avoir plein d'autres choses qui nous
paraîtraient formidables. Et ces quelques légers
froissement contre Lui seraient totalement insupportables
par Sa Majesté, surtout dans la mesure où, étant
encore sur terre, on aurait encore une chance de le rapporter à
nos semblables qui risqueraient de ressentir notre froissement et de
voir monter en eux des questions embarassantes à Sa
Majesté. C'est pourquoi,
il ne suffit pas de L'implorer ardemment pour toutes les
bénédictions spirituelles que nous espérons de Sa
part. Il est aussi indispensable de veiller à ne laisser aucun
zeste d'impureté dans notre
esprit, pour que rien ne puisse se froisser lors d'une
éventuelle
rencontre.
Egalement, nous ne devons laisser traîner dans notre esprit
aucune idée différente de Ses idées, mais nous
devons nous forger nous-mêmes à Ses idées et Sa
volonté par la lecture de la Bible. Nous devons nous inculquer
nous-mêmes de Ses idées car si jamais nous commettions la
faute de nous laisser imprégner d'idées et de projets
différents des Siens, ce serait perdu, Il ne viendra pas nous
corriger car il ne le peut pas, de peur de nous déplaire, et par
Son infinie bonté nous laissera nous enfoncer sur le chemin de
la perdition éternelle que nous aurons ainsi choisie. Et ce,
même si nous aurons consacré toute notre vie à
chercher
Dieu désespérément, et nous aurons raté
l'adoption
de Ses idées et de Sa volonté pour le seul motif que pour
des raisons circonstancielles nous n'en aurons pas eu connaissance, ou
que nous n'aurons pas eu l'occasion d'être persuadé que
c'était
vraiment la parole de Dieu. En effet, quelles que soient les
circonstances
nous serons toujours responsables de ne pas les avoir suivies, aussi
objectivement
absurde et saugrenue cette option aie pu sembler.
Quant à ceux qui sont sur la voie du salut, et ont donc par
eux-mêmes adopté les idées et projets conformes
à ceux de Dieu par l'assiduité à la prière
et à la lecture
biblique, et que Dieu n'a donc nul besoin de corriger de quelque autre
manière, Dieu n'a pas besoin non plus de faire une
révélation spéciale, parce qu'ils sont
déjà justement sur la voie du salut. La
connaissance qu'ils ont de leur salut leur vient de la
conformité
des idées adoptées à celles de la Bible (sans la
référence de laquelle on ne pourrait évidemment
pas faire la différence puisque l'homme est incapable de
discerner lui-même le vrai du faux) et de leur acte de foi, qui
consiste à choisir de croire sans autre argument, et d'accepter
comme certitude définitive, que ce même acte de foi est la
garantie de leur salut et la preuve que Dieu a agi en leur esprit.
Puisque donc ils ont accepté cette certitude et qu'elle leur
vient de Dieu, Dieu n'a pas besoin de se manifester autrement là
non-plus. Donc comme dans le cas précédent Dieu n'agit
pas explicitement, mais pour des raisons très différentes.
Par contre, le jour où nous passerons de l'autre
côté et que donc nous aurons perdu toute notre force et
tous nos repères terrestres et nous retrouverons sans
défense dans la main toute-puissante de Dieu, là Sa
toute-puissance se révèlera et il sera sans pitié
envers ceux qui n'auront pas adopté Ses idées et suivi Sa
volonté, et les abandonnera en enfer, puisqu'ils n'ont pas voulu
s'inculquer les idées qui sont précisément celles
de Dieu, ce qui implique qu'ils refusent Dieu. Ils pourront alors crier
contre Dieu tant qu'ils voudront, cela n'aura aucune importance parce
qu'il n'y aura personne pour les entendre et poser des questions, pas
même les sauvés malgré l'omniscience de Dieu qui
leur sera alors donnée, qui seront alors divinement
immunisés contre toute question. De même, sur terre, Dieu
se cache de tous ceux qui risqueraient d'être moindrement surpris
ou froissé par Ses idées
et commandements, comme un moyen sûr et fiable de s'immuniser
absolument contre ce risque: ces gens, en cette absence de Dieu qui a
fui tout risque de froissement par manque d'un dévouement absolu
de leur part, pourront dès lors subir tous les malheurs du monde
et crier à Dieu
de toutes leurs forces, cela n'aura plus aucune importance pour Dieu
qui
n'en sera nullement affecté puisqu'étant absent du drame
faute
d'un pouvoir absolu sur la vie et l'âme de ses acteurs Il demeure
irréprochable et pur de toute reponsabilité.
Il n'y a pas d'alternative. L'adoption d'idées conformes
à celles de Dieu est in-dis-pen-sable dès maintenant pour
avoir une place avec Dieu de l'autre côté. Et puisque
c'est aussi indispensable aux autres, il est du devoir du
chrétien de tenter de les en persuader par tous les moyens. Tous
les coups sont permis pour y parvenir, y compris jeter tout autre souci
de vérité aux ortis, puisqu'on possède
déjà la vérité (qui par définition
est l'Evangile qui n'a nul besoin d'autre complément ni
vérifications) et que c'est pour la bonne cause: c'est notre
destinée éternelle qui est en jeu qui est bien plus
importante que toutes ces balivernes.
En fait, un des meilleurs moyens pour y parvenir efficacement,
optimisant son effet sur les autres tout en préservant sa propre
foi, est d'adopter soi-même le caractère de
lâcheté de Dieu sur
le terrain de la dialectique.
D'un côté, à celui qui est dans le doute et la pure
naïveté, qui n'affirme rien et est en manque de certitudes
et est prêt pour cela à adopter les vôtres, il faut
lui présenter le message de Dieu avec le plus grand aplomb comme
étant un message certain, radical, vérifié,
absolument fiable et d'une infinie importance, se présentant
soi-même comme témoin de ces choses et garant de leur
véracité.
De l'autre côté, à celui qui commencerait à
présenter la moindre question embarassante ou objection
apparemment solide contre ce message, il faut fuir toute confrontation
dialectique en la rejetant comme vaine et inutile et refuser d'aller
plus loin, invoquant la liberté absolue laissée par Dieu
à chacun de croire ce qui lui plaît, en se retranchant
bien fort derriere le
caractère invérifiable desdites affirmations ainsi
laissé par Dieu pour ne pas nous contraindre, ainsi que
le caractère trop hautement subtil et spirituel du rôle de
Dieu dans la vie des chrétiens pour pouvoir jamais en manifester
effectivement la présence. En effet, dans votre
prédication vous n'aviez finalement nulle autre
prétention de manifestation que celles de la foi et de la
doctrine elles-mêmes lesquelles suffisent à faire un bon
chrétien. Car nous ne sommes pas sensés obtenir de
preuves, ceci afin d'exercer notre foi, car c'est
par la foi seule que nous sommes sauvés. Et puis, la Bible
étant la seule base possible de la vérité puisque
c'est la Parole de Dieu par définition, en dehors de cette base
il n'y a pas de discussion possible puisqu'il n'y a aucune
référence de vérité. Refuser cette base
équivaut à refuser toute discussion, au même titre
celui qui ne cherche pas sincèrement la vérité, la
seule manière valable aux yeux de Dieu d'etre
considéré comme cherchant
sincèrement la vérité étant par
l'acceptation a priori de la Parole de Dieu. Du même coup cela
nous fait gagner du temps en nous permettant de consacrer nos effort
à enseigner ceux qui sont mieux disposés.
Ainsi, comme expliqué plus en détail dans cet autre texte
sur les
promesses de Dieu et la source du vrai bonheur, on fait des grandes promesses aux
nouveaux convertis en se présentant à eux comme leurs
amis en Christ, du font du coeur et pour la vie, comme quoi Dieu sera
avec eux certainement, mais si malgré tous
leurs efforts il s'avère que Dieu n'est pas avec eux, alors on
les
méprise et on se détourne de leur témoignage
contraire à ce qui nous plaît d'entendre, en
considérant leur expérience comme non valable,
malhonnête comme résultat d'une trahison gratuite contre
Dieu (et forcément injustifiable par définition) pour la
seule raison que la sienne est différente et positive. Ainsi je
croyais qu'à partir du moment où je faisais mon possible
pour m'en remettre aux promesses chrétiennes de vie avec Dieu
lorsqu'on se dévoue véritablement à Son service,
ces promesses pouvaient avoir une consistance ne serait-ce que dans la
sagesses d'autres chrétiens qui vivant aussi avec Dieu me
permettraient de mener cette quête de Dieu à bien,
autrement dit, que les témoignages chrétiens de vie avec
Dieu constitueraient une sorte de garantie
que, entouré de telles personnes bénies et
inspirées
de Dieu, Dieu ne m'abandonnerait pas. Maintenant que j'ai
constaté
d'expérience que ce n'était là qu'une vulgaire
arnaque
et que j'essaie de les réveiller sur ce drame et de leur
demander
leur soutien, je n'ai récolté d'eux que total
mépris
et pudique silence.
Ainsi, il arrive aux chrétiens, face à une critique
publique, de vouloir répondre en privé à son
auteur. Ceci peut inclure la déclaration fervente et solennelle
que l'on vit soi-même dans la lumière de Dieu et la
relation intime avec JC alors que le critique serait dans les
ténèbres, éventuellement accompagné de
l'ensemble des autres chrétiens qu'il prétend critiquer
en les confondant "à tort" avec le christianisme, et quand bien
même l'ensemble des chrétiens visés le soient
très justement, très radicalement et représentent
au moins 99% des chrétiens. Propos très chrétien,
au vu duquel un chrétien même ne tiquerait pas (sauf
éventuellement la statistique). Mais ensuite, quand il s'agit de
publier quelques propos dont celui-ci pour y répondre, c'est la
plainte et le refus total, étant surpris devant le
sérieux des réponses, et pouvant même
considérer un tel acte de publication comme de
l'immoralité, une attaque personnelle prétexte à
discréditer irrationnellement sans examen le reste d'une
argumentation supposément correcte...
Il faudrait rappeler le caractère
fondamentalement public de toute discussion sur un sujet tel que la
nature véritable de la foi chrétienne, puisqu'il concerne
des millions de gens qui cherchent la vérité et
espèrent ne pas engager leur vie sur une fausse voie, et qu'il
serait donc un mal de vouloir leur cacher des éléments
capables d'alimenter les bases de leur jugement ou de leur choix
à cet égard. Les chrétiens auraient-ils peur du
commandement de Jésus en Mat 5:14-15, Luc 12:2-3 ? Si personne
n'est près de changer de position, à quoi une
correspondance privée pourrait servir sinon à
être publiée ? Et pourquoi faire perdre du temps aux gens
à leur répondre en privé si on n'est pas
prêt d'assumer ce qu'on dit en public ?
L'ambivalence
L'ambivalence est un trouble de la personnalité qui consiste
à avoir non pas une position claire et cohérente mais
plusieurs
volontés opposées, en particulier un mélange
d'amour
et de haine vis-à-vis d'une même personne.
La doctrine chrétienne affirme une ambivalence de pensées
de Dieu envers l'homme, le trouvant à la fois un pécheur
perdu méritant l'enfer, et une créature aimée de
Dieu, que Dieu aime et qu'Il veut sauver. Il était
nécessaire que Dieu exprime contre nous sa haine, mais comme Il
ne voulait pas nous atteindre puisqu'Il nous aime Il a dû
détourner sa haine sur une autre cible afin d'en apaiser le
besoin pressant, faisant crucifier Jésus et lui faisant faire un
tour en enfer pour se défouler. Ainsi en
ce qui nous concerne, l'amour de Dieu pour nous semble avoir
gagné
sauf envers les incrédules qui ne peuvent en
bénéficier. A part ça on est témoins d'une
grande scène de ménage dans la famille de Dieu, et que
Dieu ne peut nous pardonner nos fautes
que parce qu'Il les a subies doublement: d'abord dans leurs
conséquences directes sur les autres, ensuite dans la souffrance
du Christ pour les racheter. La dernière blessure étant
d'autant plus grave que la faute commise était bénigne
(genre impureté des pensées ou autre), ceci
décuple notre devoir de sanctification et de reconnaissance
envers Dieu et pour ce prix rend intolérable tout écart
de notre part par rapport à la droite ligne de la volonté
de
Dieu, ajoutant arbitrairement des commandement supplémentaires
de
consécration à Dieu par rapport au simple respect
d'autrui.
Le chrétien a vocation à incarner l'ambivalence de son
Dieu en appelant "bonne nouvelle" la proclamation de la perdition
éternelle
de tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Et aussi, à faire de
grandes déclarations de ses bonnes intentions au service de Dieu
pour le bien de l'humanité, tout en refusant de faire mission
commune
avec ceux qui ne partagent pas leur religion, et même parfois en
refusant
de soutenir des projets utiles et bénéfiques à
l'humanité pour le seul prétexte que "cela n'avance pas
à la gloire
de Jésus", voire qu'il n'y a pas lieu de chercher à
éradiquer la misère humaine parce qu'elle "a un sens" ou
qu'elle est inévitable, ou qu'elle est voulue par Dieu sinon Il
aurait fait les choses autrement.
Comment les chrétiens peuvent-ils supporter cette situation,
d'"aimer" les autres tout en étant impatient qu'ils soient
autrement
qu'ils ne sont, en croyant que s'ils ne se convertissent pas dans cette
vie (et il n'y a en fait quasiment aucune chance qu'ils se
convertissent
quoi que vous fassiez), ils iront en enfer ? Ce doit être une
obsession, n'est-ce pas
? Un désir impossible ?
Mais comment est-ce vraiment de l'amour, alors que la
compréhension d'autrui est ainsi masquée et
écrasée par ce désir qu'ils soient
autrement ? Comment un tel amour peut-il être serein et donc
sincère et
profond ?
La susceptibilité
Rappelons le mécanisme de la susceptibilité humaine.
En bref, être susceptible c'est se vexer quand on nous fait une
critique.
Plus précisément, c'est l'erreur qui consiste à se
confondre avec ce qu'on pense et les actes qu'on fait, en sorte qu'une
critique contre ce qu'on pense ou contre ce qu'on a fait est
interprété comme une critique personnelle contre soi.
Difficile pourtant de ne rien trouver de perfectible dans nos actes.
C'est interpréter la critique, soit comme visant soi et
s'apparentant donc à de la méchanceté sous
prétexte d'autre chose, soit comme du moins une chose blessante
même si la cause est autre. C'est l'attitude qui consiste
à croire l'autre bête
et méchant parce qu'il nous critique. Bête parce qu'il
pense
autre chose que soi, alors qu'on pense avoir raison puisque par
définition, si on ne pensait pas avoir raison on penserait
autrement.
Mais comment pourrait-on espérer un jour s'améliorer si
on toute tentative d'analyser les causes de nos erreurs et d'en tirer
leçon pour s'améliorer est à chaque instant
interrompue par la
crainte d'être dévalorisé ?
Celui qui est susceptible a la hantise d'avoir tort, parce que, quelque
part, il croit que sa propre opinion est déjà
forgée pour l'éternité puisque conforme si ce
n'est à la vérité, du moins à l'univers de
ce qu'il se trouve en comprendre, en sorte que si jamais il avait tort,
la valeur des jugements qu'il est en mesure d'avoir serait
anéantie pour l'éternité. Il ne peut
simplement pas s'imaginer capable de penser un jour autre chose que ce
qu'il
pense au moment considéré, ne pouvant concevoir que
puisse
survenir un nouvel évènement, argument, intuitition,
expérience ou tout autre apprentissage, capable de lui donner
une nouvelle compréhension lui faisant défaut et
remettant en question ses présentes
idées.
Celui qui est susceptible et reconnu comme tel peut encore avancer une
défense consistant à dire que l'erreur vient de l'autre,
qui nous confond avec notre erreur et n'a pas pris la patience
suffisante pour nous expliquer les choses gentiment et patiemment.
Voire, qui interprète les choses de travers et nous attribue des
erreurs qui ne sont pas les nôtres, ou encore blesse notre bonne
foi qui veut ne croire que ce qui est vrai et ne "mérite" donc
pas d'être accusée d'erreur.
Cependant, il arrive qu'on se
trouve quasiment contraint de confondre quelqu'un avec son erreur et de
le mépriser pour cela, par l'obstination qu'il affiche à
rejeter toute entreprise de discernement qui serait nécessaire
pour pouvoir justement respecter la personne et l'aider à
quitter son erreur. Car on ne peut aider quelqu'un que s'il le veut
bien et ne nous insulte pas à cause de nos bonnes intentions
à son égard. Il tient absolument à s'identifier
à son erreur, il a décidé de faire peser tout le
poids de sa personne dans la balance pour qu'on dise qu'il a raison.
Dès lors, il est humainement impossible aux autres de le
respecter, puisque par son insistance et son obstination dans l'erreur
il oblige les autres à le confondre personnellement avec cette
erreur; et ce faisant, dès lors que les autres ont pris
clairement conscience du fait qu'il est dans l'erreur, il force
mécaniquement les autres rejetant cette erreur, à le
rejeter personnellement aussi.
Sur la personne de Dieu, la question de la susceptibilité est
quasiment sans objet, dans la mesure où Dieu ne se trompe
jamais. Du moins sur le plan de la connaissance parce que sur le plan
des oeuvres il est bien difficile de trouver de véritable motif
de satisfaction à Son égard dans ce qui nous entoure.
Seulement pourrait-on discuter la question de la patience de Dieu face
à nos erreurs, savoir dans quelle mesure nos erreurs peuvent
l'affecter ou au contraire être bénignes.
Par contre, dans l'oeuvre d'incarnation du caractère de Dieu
par le chrétien, la susceptibilité prend un sens nouveau.
La susceptiblité du chrétien dans son effort de
refléter Dieu, c'est se vexer de la part de Dieu quand on fait
une critique contre son Dieu.
Plus précisément, c'est l'erreur qui consiste à
confondre Dieu avec ce qu'on pense soi-même de Lui et les actes
qu'on pense qu'Il a faits, en sorte qu'une critique contre ce qu'on en
pense ou contre ce qu'on
pense qu'Il a fait est interprété comme une critique
personnelle
contre Dieu. Difficile pourtant de ne rien trouver de regrettable dans
ce
monde que Dieu a fait.
C'est interpréter la critique, soit comme visant Dieu et
s'apparentant donc à de l'impiété sous
prétexte d'autre chose, soit comme du moins une chose blessante
contre Dieu même si la cause est autre. C'est l'attitude qui
consiste à croire l'autre bête et méchant contre
Dieu parce qu'il critique l'image qu'on se fait de Dieu. Bête
parce qu'il pense autre chose que Dieu (à ce qu'on croit), alors
qu'on pense avoir raison puisqu'on croit penser comme Dieu
et que par définition, Dieu ne se trompe jamais.
Mais comment pourrait-on espérer un jour guérir la
misère du monde si toute tentative d'en analyser les causes et
d'en élaborer des solutions est à chaque instant
interrompue par la crainte de
critiquer l'oeuvre de Dieu ?
Le chrétien a la hantise d'avoir tort au sujet de Dieu comme
s'il s'agissait de dire que Dieu a tort, parce que, quelque part, il
croit
que sa propre opinion au sujet de Dieu est déjà
forgée
pour l'éternité puisque conforme si ce n'est à la
vérité de Dieu, du moins à l'univers biblique qui
est le seul moyen à sa disposition qu'il envisage pour Le
comprendre. Si jamais ce message
biblique avait tort, non seulement la valeur des jugements qu'il a
l'habitude
d'émettre sur la base biblique à laquelle il est
habitué
serait anéantie, mais, puisque le chrétien croit que
c'est Dieu qui l'a guidé à être chrétien en
réponse à ses prières (en lui donnant la Bible et
en l'amenant à y croire - puisque ne sachant finalement pas
pourquoi il y croit sa foi est un mystère pour lui, donc un
miracle), l'idée même que Dieu puisse veiller
sur notre destinée éternelle (idée réduite
en attendant, à notre destin terrestre et l'idée que Dieu
nous guide ici bas sur Ses voies), semblerait anéantie
définitivement.
Il ne peut simplement pas s'imaginer capable de penser un jour Dieu
autrement
que ce qu'il en pense au moment considéré, ne pouvant
concevoir
que puisse survenir dans ce monde ou dans l'autre un nouvel
évènement, argument, intuitition, expérience ou
tout autre apprentissage, capable de lui donner une
nouvelle compréhension de Dieu lui faisant défaut et
remettant
en question les idées qu'il a présentement à Son
égard.
Le chrétien peut encore avancer sa défense consistant
à dire que l'erreur vient du non-croyant, qui confond la
véritable
idée chrétienne de Dieu avec les défauts qu'il a
eu
l'occasion d'observer chez des "mauvais chrétiens" et dont ce
non-croyant
a lui-même continué à aggraver l'idée
jusqu'à
l'absurde en l'interprétant de travers et n'a pas pris la
patience
suffisante pour faire la part des choses tranquillement et recherchant
ce
qu'il pouvait se trouver de meilleur parmi les divers individus et
mouvements
chrétiens (ou de se rappeler tout simplement que le
christianisme c'est le bien par définition au vu de quelques
versets bibliques bien suaves !).
Cependant, il arrive qu'on se trouve
quasiment contraint
de confondre Dieu avec l'image lamentable que les chrétiens
s'évertuent
à en refléter et de Le mépriser pour cela, par
l'obstination
que les chrétiens affichent à rejeter toute entreprise de
discernement entre Dieu et ce qu'ils en racontent, qui serait
nécessaire
pour pouvoir justement respecter Dieu et la personne des
chrétiens,
aidant ces derniers à quitter leurs erreurs. Car on ne peut
aider
quelqu'un que s'il le veut bien et ne nous insulte pas à cause
de
nos bonnes intentions à son égard. Ils tiennent
absolument
à leurs erreurs, ils ont décidé de faire peser
tout
le poids de Dieu dans la balance pour qu'on soit d'accord avec eux.
Dès
lors, il est humainement impossible aux autres de respecter Dieu. En
effet, puisque par leur insistance et leur obstination dans l'erreur et
leur propre exemple montrant qu'étant si dévoués
à Dieu
et au respect scrupuleux de Ses pensées et de Sa volonté
ils continuent de suivre cette erreur, les chrétiens obligent
les autres à confondre personnellement Dieu avec cette erreur.
Ce faisant, dès lors que les autres ont clairement conscience de
cette erreur, le resultat de l'oeuvre de ces chrétiens est de
forcer mécaniquement les autres rejetant cette erreur, à
rejeter personnellement Dieu aussi.
La corruption
La corruption est le comportement biaisé d'un agent qui est
mandaté par une autorité pour porter un jugement
impartial sur un sujet
donné, notamment pour juger ou comparer des gens, mais qui
accepte
de se laisser détourner de sa mission véritable en
inclinant
son jugement en faveur de ceux qui lui accordent (ou lui promettent)
des
avantages personnels en échange.
La corruption devient totale et irrémédiable lorsque
l'agent a complètement oublié sa mission première
qui n'existe plus pour lui, et que les avantages personnels qui lui
sont accordés par les protagonistes sont devenus son seul
critère de jugement,
le seul objet de son attention, la seule chose dont il reconnaisse
l'existence.
Elle tourne au ridicule lorsque, tout critère de jugement
authentique demeurant absent, les avantages personnels qui
déterminent le jugement ne sont même plus réels
mais réduits à de simples flatteries et des promesses
sans aucune garantie tangible ou vérifiable.
Comme nous allons voir, le Dieu de la Bible que les chrétiens
évangélique cherchent à imiter par leur vie est
caractérisé par une corruption totale et
irrémédiable qui tourne au ridicule.
Dieu y est corrompu dans son jugement, du fait qu'il ne juge pas les
hommes selon la justice mais suivant leur foi ou piété,
la manière dont ils l'ont flatté et dit du bien de Lui.
Il a complètement oublié le jugement véritable,
puisqu'Il condamne éternellement même celui qui a
très peu péché (tout le monde en fait, puisque
Paul a écrit que tous les hommes sont pécheurs) pour le
simple fait de ne s'en être pas remis à Son pardon. Cela
tourne au ridicule puisque ce que Dieu attend de l'homme se
réduit à de simples louanges verbales qui même avec
la plus grande sincérité affichée n'ont aucune
raison de se maintenir dans l'éternité, surtout si comme
cela se produit ces louanges sont en grande partie arbitraires, forcées par
des techniques mensongères (au risque de se retrouver
ensuite tellement dégoûté d'avoir fait confiance
à tort à ce qu'on croit être Dieu pour nous avoir
laissé croire un message biblique source de tant d'erreurs, que
cette confiance en Dieu basée sur du sable et effondrée
ne puisse plus se reconstruire ensuite), et non l'expression de
quelques motifs
profonds et véritables, tandis qu'inversement si quelqu'un n'a
pas loué Dieu dans cette vie cela ne devrait pas
l'empêcher de le faire ensuite.
De semblable manière ce Dieu nous appelle à Le suivre
dans Sa corruption, en nous appelant à adhérer à
Sa doctrine "par la foi", pour des raisons de personnes en
court-circuitant toute procédure de discernement rationnel et
équitable de la vérité. Il nous appelle à y
adhérer non parce qu'elle est vraie mais parce qu'elle nous
apporte des avantages personnels pour l'éternité. Cette
corruption tourne au ridicule dans la mesure où il ne s'agit
même pas d'avantages réels vérifiés et
assurés, mais de promesses d'avantages sensés se
réaliser uniquement de l'autre côté.
Plus généralement, dans ses diverses proclamations, le
chrétien a abandonné tout souci de discernement attentif
et impartial de la vérité, et conditionne toutes ses
pensées et affirmations au seul critère de "plaire
à Dieu" en "amenant des âmes au Seigneur", plus
précisément d'après ce dont il a entendu dire qui
devait plaire à Dieu et amener des âmes au Seigneur, sans
qu'il ait
lui-même pris soin de vérifier l'authenticité de
ces affirmations.
Et pour poursuivre son objectif d'"amener des âmes au Seigneur",
il emploie envers les autres la même démarche de
corruption en leur faisant miroiter les promesses de sa doctrine, et
appelant à renoncer pour cela à toute entreprise de
discernement impartial de la vérité.
La dégénérescence de cet appel à la
corruption qui caractérise l'esprit chrétien (et plus
généralement l'esprit de spiritualité)
va même parfois encore un peu plus loin lorsqu'il demeure fier de
lui-même face à son échec patent. A savoir, lorsque
l'homme de spiritualité, après avoir invité un
malheureux "pour son bien" à croire quelque chose de faux qui,
soit est manifestement faux suivant l'expérience de celui-ci et
n'est donc pas crédible, soit que même en parvenant
à le croire cela échoue à le rendre heureux.
Qu'alors celui qui a prodigué ce mauvais conseil demeure
sûr de lui-même et conquiert la
sérénité par la bonne conscience d'estimer avoir
accompli son oeuvre de s'être porté en aide à
quelqu'un en lui prodiguant ses leçons de croyances, alors
même ces leçons n'aident en rien la personne à
laquelle elles s'adressent mais ne font que la ronger de
culpabilité (le tort de n'être pas assez "spirituel" pour
y croire ou pour en tirer le bien-être promis). Ainsi le riche en
sainteté et en sérénité continue de
s'enrichir de sainteté et de sérénité en la
volant à ceux qui en sont pauvres.
Les caprices, l'aveuglement
Une chrétienne m'a écrit, en reponse à mon texte
sur la volonté de Dieu où je suggérais de faire
des économies d'échelle dans la manière de
transmettre le message:
"il faut que l'Esprit de Dieu agisse en même temps (et pour
cela que nous portions l'arche sur nos épaules...) fallait
écouter...après tout : c'est notre créateur non ?"
Ainsi donc l'Esprit de Dieu ne peut pas agir en quelqu'un qui se
serait
seulement renseigné par Internet, si des chrétiens ne
sont pas sur son dos à le
harceler bêtement et aveuglément de leur témoignage
qu'ils exigent de croire sur parole sous peine de se rendre coupable
d'une injure personnelle contre ces "témoins", en se foutant pas
mal comme ils le font si bien des objections qu'il pourrait y avoir
à repondre, en se retranchant lâchement derrière
les oeuvres insondables du St Esprit et la liberté de le refuser
tout aussi insondable de la part de leur interlocuteur.
Alors là ce Dieu est vraiment bas dans ses caprices. Ces
chrétiens tiennent absolument à jouer petit, à
gaspiller leurs forces pour l'honneur
d'un dieu du gâchis et du chantage aux bons sentiments de qui on
a en face
de soi aux mépris d'une recherche lucide et honnête de la
vérité. Ils passent tellement leur vie à excuser
les plus énormes tares réelles
de leur Dieu au nom de sa supposée grandeur suprême qu'ils
ne connaissent pas (non qu'elle n'existe pas mais elle ne se manifeste
pas a ma connaissance dans leur temoignage), que cette vie en Christ
est en réalité ni
plus ni moins qu'une
vie dans l'abjection et ils ne s'en apercoivent pas, ils sont aveugles.
"ou on aime la volonté de Dieu ou on n'aime pas"
On aime ou pas les commandements de tel bouquin à la con dont
il nous est échu par hasard l'idée et saugrenue de
s'acharner à croire qu'il
nous vient de Dieu, envers et contre toutes les évidences du
contraire que
Dieu nous a permis de constater...
Ou plutôt, on aime ou on n'aime pas foncer tête
baissée dans toutes
croyances aussi réellement absurdes qu'elles soient sous
prétexte qu'on a
eu un jour le malheur de s'imaginer qu'elles nous sont dictées
par Dieu.
"donc les moyens des hommes pour
travailler à son oeuvre , Dieu n'en veut pas"
Et les moyens par lesquels les chrétiens en sont
arrivés à s'imaginer que la
Bible est la parole de Dieu, ils ne sont pas humains peut-être ?
Autres caractères à developper
L'irresponsabilité (le fait de rejeter sur les autres la
responsabilité de ce dont on est en fait au moins partiellement
responsable)
Le délire (paranoïa)
Le réductionnisme, l'obsession
(liste non exhaustive)
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if I did believe... (... I would not worship that horror.)"