Il apparait dans notre société que le type de comportement de chacun est à peu près dicté par les impératifs de la société: si on travaille plutôt moins d'heures en moyenne que nos grands-pères, on travaille encore beaucoup, mais l'ensemble des types de travail possibles semble réglementé par les structures de la société, surtout dans les structures publiques financées par l'Etat. Et l'augmentation de la consommation semble indispensable pour s'adapter à cette société (voiture, TV...), ce qui semble empêcher de réduire beaucoup la durée du travail. De plus, les études s'allongent et accaparent de plus en plus la vie des adolescents et des jeunes adultes, en des efforts qui ne sont pas forcément toujours sensés et rentables pour leur avenir professionnel. Mais c'est la course aux diplômes, tout le monde a peur d'être au chômage (ou d'avoir plus de risques de l'être) s'il n'a pas son parchemin, et par démagogie on en arrive à brader ceux-ci et à les dévaluer, mais sans que les questions de savoir quelles formations mettre en place, quelles méthodes adopter pour être efficace, et quelle est individuellement pour chaque étudiant la meilleure orientation à suivre en fonction se ses capacités et du marché du travail, soient traitées en profondeur comme elles le devraient. Egalement, on n'avertit pas assez les élèves du fait que l'emploi, c'est d'abord la motivation et l'initiative de l'individu, mais tout est là pour enraciner leur passivité et leur servilité.
Ainsi, tout le système est gouverné par l'inertie, inertie du système subissant le flux d'étudiants, les acceptant ou les refusant en fonction du quart de point obtenu en plus ou en moins au concours, l'inertie des étudiants se reposant sur le système, parfois paresseux et avec une courte vue sur les notes qu'ils obtiennent à leurs exams au lieu de réfléchir à leur avenir professionnel sur lequel on ne les informe peut-etre pas assez.
Voila comment tout le monde a l'air de se comporter, considérant comme dus et comme nouveaux minimums vitaux toute cette inflation.
J'ajouterai ici une remarque sur les rôles
complémentaires
de l'école et de la télévision dans leur objectif
commun de léguminisation des générations
montantes.
Le travail scolaire ennuie et stresse beaucoup d'élèves,
accaparant quasiment toute leur énergie dans un travail qui
paradoxalement,
est essentiellement passif, servile, consistant à faire ce que
le
prof demande, de la manière qu'il demande (direz-vous, comment
un
prof pourrait-il travailler efficacement avec toute une classe sans
imposer
une méthode unique ? C'est donc un obstacle purement technique
lié
au déroulement des cours et à la question du rendement du
processus de correction des épreuves, et ne relève pas
d'une
vraie raison pédagogique) sans aucun travail de groupe ni
aucun échange entre les élèves. Direz-vous,
comment
peut-on classer les élèves en leur mettant des notes si
le
travail est collectif ? -mais le but de l'école n'est-il pas
d'instruire
pour ce qui est utile, ou bien l'objectif est-il de mesurer pour
mesurer,
suivant des critères qui seraient choisis suivant le seul
critère
de leur mesurabilité objective et conforme à
eux-mêmes,
pour qu'ils puissent servir de jugement incontestable qui
déterminera
définitivement le sort professionnel de l'individu
concerné
Ayant ainsi déterminé le type de déroulement des
épreuves
et donc le contenu sémantique des diplômes, on peut en
déduire
le but de l'enseignement, ce qu'il est bon d'enseigner aux
élèves:
c'est de les préparer à cette seule aventure de la vie
qu'est
la réussite des diplômes, aventure dont le principe a si
trimphalement
acquis et justifié son indépendance par rapport au reste
du monde pour les raisons évoquées ci-dessus.
Après
quoi, il est juste d'inscrire dans les lois et les conventions
collectives
que quiconque a eu tel diplome devrait être payé tant,
même
dans le privé bien entendu.
Je ne plaisante pas: en prépa, des professeurs m'ont dit au
sujet des maths hors programme que je fais pendant mon temps libre que
c'est un gaspillage d'énergie car je ferais mieux de me
préparer
à la réussite aux concours. Et il y a d'autres
élèves
ailleurs à qui on dit des choses analogues.
Ce travail scolaire si intense, donc, pousse à bout les
élèves,
leur donnant la nécessité à passer le reste de
leur
temps à se "défouler" ou se "distraire" par les
méthodes
les plus primaires: se disputer, regarder des émissions
débiles
à la télévision... laquelle, financée par
les
publicitaires et contrôlée par une classe politique
soucieuse
de maintenir son contrôle sur ce cinéma de
démocratie,
est bien payée pour rendre les gens au maximum passifs et
influençables.
Et réciproquement, la débauche de ces loisirs
dégénérés
donne toutes les bonnes raisons du monde aux professeurs pour continuer
à accabler les malheureux élèves de toutes leurs
obligations
sans avoir à y réfléchir: lorsqu'ils sont
livrés
à eux-mêmes, ces abrutis, vous voyez bien à quoi
ils
perdent leur temps ! C'est pourquoi il faut coûte que coûte
les arracher de force de leur passivité ou de leurs idioties en
les contraignant à apprendre quelque chose, n'importe quoi mais
quelque chose. A tout prix quelque chose plutôt que rien ! C'est
indispensable pour qu'ils aient enfin une culture !
On leur dit qu'ils doivent faire tout ce travail pour la "culture",
mot magique dont jamais personne ne sait expliquer ce qu'il signifie,
si
ce n'est qu'il sert de motif pour bourrer de force les pauvres
têtes
de tout et de n'importe quoi.
Faites ceci, ca vous donne une culture- Bof, je ne vois pas- mais si
voyons il en restera toujours quelque chose, c'est mieux que rien...
Mais c'est quoi le rien ? De rester couché ? Si on manque de
sommeil c'est pas plus mal, sinon on ne reste pas couché, on
fait
quelque chose d'autre mais quoi ? Si on regarde des dessins
animés
débiles, effectivement ce n'est pas très bien. Mais
est-ce
de sa faute ?
Il faut se rendre à l'évidence: dans le monde actuel,
il n'y a rien, absolument rien, qui permette de soutenir et promouvoir
d'éventuels projets d'activités instructives suffisamment
intéressantes pour attirer du public plus spontanément
(voire
à la manière d'un loisir) que les rébarbatifs
cours
habituels. Dès lors, de quel droit pouvons-nous conclure comme
d'un
constat expérimental la nécessité d'une si grande
contrainte inhérente au concept même d'éducation,
qui
amène à soumettre TOUS les enfants au joug de ce
système
totalitaire de l'Education Nationale, avec son contrôle sur leurs
faits et gestes durant l'essentiel de leur temps, pouvoir absolu et
aveugle
comme celui d'une machine incapable de voir, d'entendre et de
comprendre
?
Et comment justifie-t-on ce totalitarisme ? Par la
nécessité
de donner à ces enfants une culture. Mais c'est quoi, la
culture, dites ? La définition la plus explicite qu'on m'en ait
donné quand j'étais élève était :
"La
culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié". Mais
comment
donc les élèves se réjouiraient-ils qu'on sacrifie
tout le temps de leur adolescence au nom d'un machin aussi
incompréhensible
? Même lorsqu'un gouvernement veut imposer une réforme
manifestement
aberrante dans une certaine catégorie de fonctionnaires,
provoquant
l'hostilité de celle-ci, il s'excuse de s'être mal fait
comprendre
et promet des explications. Les élèves, eux, n'ont pas
droit
à la moindre explication sur les motifs de leur esclavage sur
laquelle
ils pourraient éventuellement porter quelque jugement critique,
en dehors de quelques principes totalement
éthérés.
L'école et la télévision, servant l'une à l'autre de repoussoir (chacune excusant sa propre médiocrité par celle de l'autre), ne sont ainsi que les deux faces d'une même machine débilisante.
On critique l'idée de laisser aux élèves une
plus
grande marge de liberté, arguant qu'ils ne sont pas assez
responsables
d'eux-mêmes pour prendre spontanément les décisions
raisonnables en vue de préparer leur avenir. Et objectivement,
on
constate qu'ils ne le sont pas. Mais est-ce là une
fatalité
naturelle ?
Entre toutes les choses qu'on leur enseigne, il n'y a rien qui puisse
leur suggérer ce à quoi peut ressembler une vie d'adulte
et le monde du travail, illustrant le fait que l'instruction sert
à
quelque chose. Je ne demande pas qu'on motive ainsi chaque leçon
avant de la présenter, car bien sûr l'utilité de
l'instruction
est globale et ne se révèle pleinement qu'à la
fin,
mais de là à justifier l'absence totale d'indications
relatives
aux problèmes de la vie adulte et au rapport avec ce qu'on leur
enseigne, dans laquelle le présent système abandonne les
élèves jusqu'au bac (et même toute la vie !?) comme
s'ils ne pouvaient de toute manière rien y comprendre, il y a un
gouffre.
Mais le monde extérieur à l'instruction n'étant
de toute manière qu'une jungle hostile de lutte des classes et
d'exploitation
d'après la pensée socialiste, la sacrosainte instruction
ne saurait y jeter un oeil sans se souiller, et les professeurs, pour
préserver
leur indépendance absolue face aux forces dangeureuses qui s'y
exercent,
doivent absolument l'ignorer et les élèves de même.
Voici en effet le raisonnement qui serait peut-être à
la
base de l'inconscient collectif, qui sous-tend toute notre
société:
C'est la crasse et la médiocrité intellectuelles qui
ont valeur de science la plus élevée pour comprendre
le monde, car c'est la chose du monde la mieux partagée, et
qu'il ne serait pas juste qu'il en soit autrement, d'après la
Constitution
et la Déclaration des Droits de l'Homme qui disent que tous les
hommes sont égaux.
Donc tout ce qui arrive est d'explication simple, à la
portée
du premier venu. Tout le monde sait ce qui se passe, et pourquoi cela
se
passe ainsi, et agit en conséquence. Même pas la peine de
se poser des questions. Tout ce qui est fait, est fait par des gens qui
savent ce qu'ils font, en sachant toutes leurs conséquences.
Tout
ce qui arrive, de bien ou de mal, est délibérément
voulu.
En particulier, le chômage: c'est un malheur qui touche les
chômeurs.
Il doit y avoir des responsables. Il est clair que ce ne sont pas les
chômeurs
eux-mêmes qui en sont responsables, car ils ne sont pas cons bien
sûr, et ils sont les premiers touchés, donc s'il y avait
du
travail à faire ils le feraient. Donc c'est la faute des
méchants
employeurs qui ne veulent pas leur donner des emplois. Et ils
commettent
cette scandaleuse omission (de donner des emplois) pour leur profit.
Donc
il faut absolument contrarier leurs intérêts, leur mettre
des bâtons dans les roues, bref, mettre un frein à leur
immobilisme,
pour que leur volonté recule afin que celle des chômeurs
avance
(puisque tout ce qui n'est pas voulu par les uns est voulu par les
autres).
Donc il ne faut pas servir les employeurs en formant les jeunes aux
savoirs-faire
demandés par les employeurs. Et pour être sûr d'y
parvenir,
le meilleur moyen est d'enfoncer à coup de faucille (couper les
têtes qui dépassent) et de marteau dans le crâne des
jeunes, des montagnes d'ordures intellectuelles, des choses qui n'ont
aucun
sens et aucune utilité: ce sera pour eux la meilleure science
face
au monde, confirmant ainsi l'hypothèse dont nous sommes partis.
(Au fait, comment sommes-nous sortis de l'âge de pierre ?)
Comment dans ces conditions l'élève peut-il se motiver
lui-même au travail et choisir les filières de ses
études
en toute responsabilité, en vue notamment trouver à
l'avenir
un emploi qui lui convient ?
Voilà l'alternative actuelle du problème de la contrainte
dans l'instruction par rapport à la liberté des
élèves
dans leur parcours scolaire: faut-il que l'aveugle soit dirigé
dans
tous ses mouvements par un autre aveugle, ou bien faut-il le laisser se
diriger seul ? Ou encore quel juste équilibre faut-il trouver
entre
ces deux extrêmes ?
Vous aurez compris, je ne crois pas qu'entre ces deux bêtises
de même espèce on puisse trouver la recette d'un "juste
équilibre"
qui s'en distingue. Mais il est de la responsabilité des adultes
de travailler à inventer, construire et développer ce qui
n'a encore jamais existé: une vision du monde, je ne sais quoi
de
riche, de diversifié et de stimulant, semence adressée
aux
jeunes générations, à partir de laquelle
pourraient
enfin germer en eux des projets d'avenir. Afin qu'au lieu d'être
des aveugles guidés par d'autres aveugles face au monde d'adulte
où ils se préparent à entrer, ils commencent
déjà
à entrevoir quelque chose, aidés par des professionnels
aux
connaissances et compétences plus diversifiées
qu'aujourd'hui.
Je ne prétends pas, loin de là, rejeter ainsi la valeur
éducative de tout le contenu des matières actuellement
enseignées,
mais exprimer qu'elles gagneraient à être mises en
perspective
par d'autres connaissances, afin de faire un meilleur tri de ce qui est
vraiment utile en fonction des intérêts et des besoins.
J'avoue que cela pose des problèmes techniques: les professeurs
ne sont pas divisibles à l'infini pour suivre le parcours
personnel
de chaque élève, ni toute l'évolution
économique
du marché du travail... mais si on réduit le nombre
d'heures
de cours obligatoires pour chaque élève, cela ne
donne-t-il
pas quelque marge ? A cela on peut ajouter l'arrivée des
technologies
de l'information, qui certes ne sont pas à l'heure actuelles
suffisamment
développées pour se substituer à, ou
démultiplier
par gains d'échelle, ou délocaliser
géographiquement
pour regrouper par options, certaines parties du travail des
professeurs,
mais on peut penser que ce sera réalisable à l'avenir.
Ce n'est certes pas simple; l'avenir reste entièrement à
inventer; mais cette difficulté ne doit pas excuser la
superficialité
paresseuse des opinions immobilistes actuelles. Car sinon, à ce
compte-là on en serait aussi bien restés à
l'âge
de pierre.
Si je comprends bien l'idee qu'il y a derriere ces propositions, il s'agit de rendre l'education plus efficace en adaptant les themes et le niveau des enseignements selon (1) les eleves, (2) la situation geographique et (3) le "type" d'etablissement prive/publique. L'idee est louable, Pangloss n'aurait pas souhaite autre chose, mais je suis fermement oppose a ces principes liberaux (et oui!) car ils ne tiennent pas compte du fait que chacun veut toujours tirer la couverture a lui... tant pis pour les autres si ils ne tirent pas assez fort!Donc, point par point:
- supprimer le college unique: le college unique c'est la seule et unique garantie que TOUT LE MONDE sache lire, ecrire, compter et ait deja entendu parler d'histoire, de litterature... je ne vais pas faire la liste exaustive. Il me semble indispensable que l'Etat garantisse a (et aussi oblige) ses sujets ces rudiments d'education.
- ne pas se cacher de faire des classes de niveau: par pitie non! Ne serais-ce que d'un point de vue personnel, je suis tres heureux que tout au cours de ma scolarite, j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens beaucoup plus "brillants" que moi, ils m'ont souvent appris et toujours motive. Et je ne suis pas moins content d'avoir de tres bon copains qui etaient des cancres complets -visses au radiateur, incappables d'ecouter en cours- car je me rends compte avec le temps qu'ils ne reussissent pas moins bien leur vie professionelle que moi! Aussi d'un point de vue plus global, la classe de niveau officielle, et donc encourragee, c'est foncer tete baissee vers de tres grandes injustices. Par exemple, qui est-ce qui decide "qui va ou?" Et moyennant finance ou service rendu on pourrait pas changer de classe? Et les profs alors, les bons pour les bons, les crasses pour les cancres? Parce que vous croyez que ca va leur faire plaisir aux profs d'aller expliquer les polynomes a la classe "zeros en maths"?
- supprimer le caractère national uniforme des diplômes: Un diplome national (et a plus forte raison encore international) c'est la garantie de voir ses competences reconnues ailleurs que dans son petit (ou grand) patelin et donc de se voir donner la liberte d'aller travailler (ou etudier) ailleurs en etant traite (remunere) equitablement! Je ne detaille pas plus ce point mais etant expatrie aux USA, j'en ai toute une tartine sur ce sujet...
- réduire la portée des "contrats" entre l'Etat et les établissement privés...: Je ne suis pas specialiste du sujet mais les contrats entre l'Etat et les etablissements prives servent, tout en ouvrant la porte a autre chose que le public, a s'assurer que les programmes sont compatibles, que les professeurs sont competents (au moins du point de vue de leurs diplomes mais nous nous rejoignons la dessus, ce n'est pas tout)... et ainsi de suite.Au bilan, je suis fermement oppose a vos propositions, elles sont pleines de bonnes intentions mais je les pense (et je crois l'avoir montre) dangereuses car faciles a pervertir: - les professeurs vont choisir les "bonnes classes",
- les riches (ou influents) se verront mieux places,
- les regions de France pourraient devenir inegalement reconnues selon le prestige de leurs diplomes.
Le systeme d'education Francais a deja sa dose d'elitisme (et tant mieux car il faut bien s'occuper de l'elite quelle que soit la definition qu'on mette derriere ce terme...) mais je ne pense pas utile d'en rajouter.Annecdotes:
- Le pere d'un ami a un CAP d'electricien et pas le Bac, il a fait s'arracher les cheveux a ses parent et ses profs mais en 69 il est rentre a la fac de math parce qu'a ce moment tout le monde pouvait, il a eu la chance de rencontrer un prof qui a cru en lui et quelques annees (et nuits blanches) plus tard il a eu son agregation... il enseigne les maths depuis dans les classes litteraires car il aime les eleves qui n'aiment pas les maths. - Un pote de prepa qui s'est vu reffuser son passage en 5/2 a integre une ecole "sur dossier" apres un passage d'un an en Fac, il est ingenieur depuis plusieurs annees et il fait mieux son boulot que beaucoup de mes autres amis reconnus tres brillants. Voila donc une filiere elitiste (celle qui forme les ingenieurs en France) qui n'a meme pas su reconnaitre un de ses valeureux elements.Voila, j'avais besoin de dire tout ca (au moins) et j'espere que meme sans tout ce que je n'ai pas eu le courrage d'ecrire, j'ai reussi a faire valoir mon point de vue.
Ma reponse:
Eh ben alors, c'est apparemment a l'ecole qu'on vous apprend a
raisonner comme un pied de cette maniere ? Dites, vous vous imaginez
peut-etre que j'aurais rate ce lavage de cerveau, ce ramassis de
pseudo-arguments et que j'aurais encore quelque chose a en apprendre ?
Pour certains des points ci-dessus, je trouve qu'il serait interessant,
pour mieux les eclairer, de les traduire dans un autre registre, ce qui
donnerait par exemple:
- La Restauration Nationale unique, gratuite et obligatoire avec son plat quotidien national unique est la seule et unique garantie que TOUT LE MONDE recoive les apports nutritionnels dont il a besoin en lipides, glucides, protides, ainsi qu'en vitamines A,B,C et j'en passe. Il me semble indispensable que l'Etat garantisse a (et aussi oblige) ses sujets de recevoir tous les apports alimentaires necessaires et equilibres.Si vous trouvez cette comparaison inadequate, eh bien tant pis pour vous, moi j'estime avoir vraiment reflechi a la question a fond et pouvoir conclure que cette comparaison est vraiment adequate. Cependant je concois fort bien que vous soyez incapable de vous en rendre compte. La raison en est la suivante: le caractere ridicule d'une Restauration Nationale comme evoquee plus haut ne parait evident que dans la mesure ou nous disposons d'une autre experience, de restauration privee, a laquelle il est possible de la comparer. Seulement, nous ne disposons pas, dans le monde, d'une education privee digne de ce nom a quoi il soit possible de comparer notre Education Nationale pour pouvoir dire qu'elle est mieux: mieux peut-etre, mais mieux que quoi ???? La question n'a pas de sens, dans la mesure ou, vous seriez peut-etre tente de comparer a des systemes existants a l'Etranger, aux USA ou ailleurs, mais ce n'est pas ma reference non plus. nouveau systeme politique que je projette de mettre en place, et toute l'experience passee est pour moi vaine.
- Ne pas se cacher de reserver une table pour ses amis ? par pitie non! Ne serait-ce que d'un point de vue personnel, je suis tres heureux que tout au cours de mes repas, grace a la distribution autoritairement aleatoire des sieges, j'ai eu l'occasion de rencontrer des ministres, des savants, des clochards et des pickpockets dont je garde un souvenir inoubliable. Et je ne suis pas mecontent d'y avoir rencontre des gens maigrichons qui vomissaient chaque jour le plat national du jour, car je me rends compte avec le temps qu'une fois quitte le pays ils pouvaient reconstituer une aussi bonne constitution physique que moi. Cela m'a appris a mieux tolerer et ne pas m'offusquer devant les gens aux gouts differents, qui ne supportent pas les memes aliments que moi.
Par consequent, les reservations de tables d'amis officielles, et donc encouragees, ou les menus speciaux differenties pour les gens d'age ou de constitution physique differente c'est foncer tete baissee vers de tres grandes injustices sociales. Par exemple, qui est-ce qui decide "qui mange quoi ?" et "qui mange avec qui" ? Et moyennant finance ou service rendu on pourrait pas manger mieux, ou avec des personnes plus agreables ?
Je reconnais ainsi que, bien sur, les choses ne sont pas toujours
simples, et je ne veux pas tout detruire mais tout reconstruire sur de
meilleurs bases politiques. Ayant la pensee tres abstraite, ma seule
reference de comparaison valable est un ideal nouveau qui emergera du
projet que voici, et ca risquerait parfois de
n'avoir aucun sens d'appliquer les idees sur l'education figurant sur
la presente page faute des structures necessaires pour les supporter,
que vous pouvez trouver sur l'autre page.
Autres remarques et suggestions:
Le but du college unique serait de garantir que tout le monde sache lire, ecrire et compter ? A mon epoque c'etait l'ecole primaire qui avait cet objectif. Or, si certes il restait une minorite qui ne le savait toujours pas en arrivant au college unique, et si le college unique s'adresse a ceux-la qui ont besoin d'apprendre a lire, que viennent y faire ceux qui le savent deja ?
Ah oui bien sur au fait, tout ca c'est l'apport de la reforme nationale de la lecture globale issu de l'elucubration de quelque ministre qui a permis que plus personne ne sache lire a la sortie de l'ecole primaire, et ce malgre les tentatives de resistances des instits qui savaient bien que ce serait nul mais n'avaient pas le droit de dire, ils devaient s'ecraser et appliquer la reforme afin de ne pas compromettre leur carriere, Education Nationale oblige.
Il y a des choses vraiment nuisibles dans l'enseignement. Par exemple, j'avait ete carrement traumatise par les obligations de lecture auxquelles j'etais astreint, d'"oeuvres" nulles et chiantes comme Madame Bovary, ou debiles comme Les Robots. Je trouve ca inadmissible de contraindre les malheureux eleves a subir de tels supplices absurdes et destructeurs. Cela est bien sur propre au caractere national de l'Education qui a le genie de n'etre jamais responsable des erreurs tyranniques qu'elle instaure, au nom du fait qu'etant nationale et non privee, elle ne fait pas ca pour le profit, donc elle est parfaitement innocente de toute sa debilite...
De meme qu'il n'y a a priori aucune impossibilite a faire varier les
plats independamment des tables ou on mange, autrement dit, manger des
choses differentes que d'autres qui mangent a la meme table, je ne vois
pas pourquoi il devrait y avoir un probleme a avoir des camarades qui
ne suivent pas exactement tous les memes cours que soi: on pourrait
suivre des cours communs avec les uns, d'autres cours communs avec les
autres. Ainsi on se ferait encore plus d'amis aux gouts et capacites
differents, sans avoir besoin de tout apprendre au meme rythme qu'eux.
Pour ce qui est de la gestion du personnel enseignant, vous continuez a
raisonner conformement aux coutumes bureaucratiques et administratives
de la fonction publique et n'avez evidemment pas de mal a imaginer les
derives qui en resulteraient, oubliant que je compte rompre avec tout
ca aussi. Bon, ca ne fera pas plaisir aux profs d'expliquer les maths a
ceux qui n'y comprennent que dalle. Mais, d'une part, est-ce vraiment
indispensable de toujours le faire ? Je ne le pense pas, mais encore
une fois, je ne propose nullement un quelconque elitisme, une
quelconque selection autoritaire. Je propose que chacun reste libre, et
que, si un investisseur-orienteur du nouveau syteme politique liberal
dont je reve, estime qu'il serait malgre tout vraiment utile
d'enseigner les maths a tel cancre pour lui permettre de decrocher un
meilleur metier a l'avenir, a lui de financer cet enseignement et
mettre en oeuvre pour cela les rouages du marche : recherche de profs
competents pour cette mission, offre de salaire adapte a la difficulte
de cette noble tache. Donc, dans la mesure ou cet enseignement serait
vraiment utile, je ne vois pas ce qui l'empecherait d'avoir lieu, et
encore mieux que dans le systeme actuel. De plus, ca permettrait
d'encourager l'etude approfondie des cas particulier et eviter les cas
ou ce serait un gaspillage inutile pour tout le monde (lassant pour les
profs, pour les eleves etc), et chercher alors des filieres plus
adaptees.
Reconnaissance nationale des diplomes: la encore, les problemes que vous imaginez en cas de diversite des formations proviennent uniquement des aberrations administratives et bureaucratiques restantes dont vous etes incapable d'envisager une seconde qu'on puisse oser s'en liberer. En effet, vous semblez concevoir un diplome comme une sorte de droit, de privilege servant a reclamer son droit devant un employeur aveugle et bureaucratique incapable d'evaluer quelqu'un en dehors de ces bouts de papier appeles diplomes. Vous n'imaginez pas qu'une competence, voire mieux, des differences individuelles, puissent avoir une realite en dehors de ces bouts de papier, et etre reconnues comme telles. Vous semblez reduire l'individu a son diplome, et supposer que l'employeur le fera aussi. De plus, vous supposez que les employeurs seront aveugles et n'auront aucune idee de la valeur reelle des diplomes auxquels ils se fient, et rejetteront aveuglement les diplomes emis par des entites qu'ils ne connaissent pas et dont ils se moqueront pas mal... je ne nie pas que de tels problemes puissent se produire actuellement, avec les problemes d'expatriation, mais j'ai confiance que cela se resoudra necessairement a l'avenir, pour les raisons suivantes:
1) Il est dans l'interet economique des entreprises de recruter avec le meilleur discernement possible les gens ayant reellement les meilleures capacites productives. Il faudrait vraiment etre con comme une administration pour ne pas chercher les gens de valeur dont la formation et le diplome serait delivre par une entite depourvue du "droit de certification" officiel, si c'est malgre cela une evaluation pertinente
2) Les moyens technologiques de se reperer dans une jungle de certifications diverses arrivent: moyens informatiques, bases de donnees... voir ma theorie politique qui precise comment la question des diplomes peut etre geree. Des lors aussi, chaque etudiant a interet a suivre les filieres et passer les tests reconnus par le plus de monde, et la encore, les moyens informatiques lui permettront de savoir lesquels ce sont
3) Il est heureux qu'un diplome particulier ne doive pas necessairement etre reconnu partout, mais uniquement la ou la qualification correspondante est utile. Ainsi une grande diversite de diplomes permet aux uns d'etre reconnus et trouver un emploi par-ci, aux autres d'etre reconnus par-la, chacun a sa place, la ou il est vu comme le plus utile pour la bonne marche de la societe. Tandis qu'un diplome universel ferait que ceux qui l'ont seraient reconnus partout, ce qui n'aurait aucun sens car ce serait l'embarras du choix et on ne saurait plus ou aller, on pourrait se dire que chacun ira la ou il lui plait mais c'est absurde car si tous les diplomes convient une meme place et y ont egalement droit car ils ont le meme diplome, comment sera choisi l'heureux elu qui aura droit de decrocher le poste, si ce n'est en vertu d'autres diplomes ou n'importe quoi ? Tandis que ceux qui n'ont pas le fameux diplome universel seraient condamnes au chomage a tout jamais, n'etant reconnus nulle part. Ce qui est, la encore, absurde et destructeur.
Quant au fait que ce mammouth de l'Education Nationale soit incapable de discerner les veritables qualites des eleves a cause de son systeme d'evaluation monolythique et totalitaire, je ne vous le fais pas dire. Elitiste, moi ? Depuis quand ??? Je suis pour la liberte en general, sans passer outre les realites economiques, et ca passe par la diversite liberale des evaluations possibles, laissant libre tout investisseur d'investir dans les etudes d'un etudiant en accord (contrat) avec lui s'il croit que ce sera utile, ce qui veut dire que si l'un refuse a tort de le faire, ou sous conditions non acceptees par l'etudiant alors qu'il serait possible d'etre plus conciliant, il suffit qu'il y en ait un autre plus intelligent pour le faire suivant un meilleur contrat.