Les ondes
Est-il encore possible de faire un exposé de vulgarisation sur les ondes sans être bateau ?
Le sujet est tellement ressassé...
Il
y a pourtant quelques aspects essentiels de la physique des ondes qui
ne me semblent pas souvent bien traités ailleurs, du moins pas souvent
de la manière simple et claire, sans trop de formules, que cela
mériterait.
Regardez
une onde qui se déplace. Par exemple, survolant un lac ou une mer
depuis un phare ou un petit avion, vous prenez vos jumelles et vous
voyez dans votre viseur sur la surface de l'eau, des vagues sous
la forme de lignes parallèles (à cause des différences d'éclairages
suivant la pente), qui se déplacent.
Pouvez-vous dire dans quelle direction, dans quel sens et à quelle vitesse les vagues se déplacent ?
Attention, c'est un piège.
En
réalité, l'image qu'on peut avoir d'une onde sous forme des lignes de
creux ou de crêtes qui se déplacent, ne suffit nullement à nous
informer sur la direction et la vitesse de propagation des vagues.
En
effet, voyant les lignes de crêtes orientées dans une direction,
comment peut-on dire dans quelle direction l'onde se déplace ?
Habituellement, elles se déplacent dans la direction perpendiculaire.
Oui mais si on voit l'image en perspective et qu'on a perdu la perpendiculaire, comment peut-on la retrouver ?
Bon,
oublions les problèmes de perspective, et supposons que vous regardez
l'eau directement depuis la verticale, ou bien que vous savez de quel
angle vous regardez et que vous savez tracer la véritable
perpendiculaire telle qu'elle serait physiquement mesurée.
Affichons
sur un écran un film montrant des vagues filmées d'avion, directement
depuis la verticale, ou généralement d'une manière traitée
pour restituer fidèlement les perpendiculaires.
Supposons que les lignes de crêtes apparaissent sur l'écran comme des lignes horizontales.
Alors on peut se dire que la direction de propagation des vagues est la direction verticale de l'écran.
Vous y croyez ? Réfléchissez-y bien...
Prenez
votre souris, déplacez-en le curseur à l'écran de haut en bas suivant
le mouvement des vagues, qui vous apparaissent comme lignes
horizontales qui se déplacent de haut en bas. Pensez-vous que l'image
de votre souris, déplacée verticalement à l'écran, suive effectivement
le mouvement des vagues ?
Raté: les images ont été prises d'avion,
et l'avion se déplace. Vous avez ajouté au mouvement de votre souris
sur l'image la composante "horizontale" (à l'écran) du mouvement de
l'avion. En fait, le mouvement que vous avez représenté par le curseur
de la souris n'est pas physiquement perpendiculaire aux lignes de
crètes.
Bon d'accord, ces conditions expérimentales ne vous
conviennent pas. Changeons-les donc à votre guise: pour vous faire
plaisir, fixons solidement la caméra sur un phare une fois pour toutes,
et redressons là encore l'image pour restituer fidèlement les angles à
la surface de l'eau. Etes-vous cette fois enfin satisfait ?
Voyant
à l'écran les vagues, toutes droites de même direction, chacune étalée
sans faiblir d'une extrémité à l'autre de l'écran, avez-vous enfin
confiance de pouvoir dire dans quelle direction les vagues vont
réellement ?
Je vous laisse réfléchir... réponse plus bas.
Non,
encore raté. Les vagues n'ont toujours aucune raison d'aller
perpendiculairement aux lignes de crète. En effet, à quoi croyez-vous
que ça ait pu vous avancer de savoir que la caméra était
solidement fixée par rapport au sol, si vous ignorez toujours la
vitesse du sol par rapport à la mer ?
En effet, cette mer peut
s'avérer être animée par un courant, donc être en mouvement par
rapport au sol. Et ce courant entraînera les vagues avec lui. La
vitesse réelle des vagues, doit être la somme vectorielle de la
vitesse de la vague par rapport à l'eau, et de la vitesse de l'eau. Si
les lignes de crêtes apparaissent horizontales à l'écran (des vagues
qui approchent et vont déferler), et qu'il y a un courant orienté
suivant cette même "horizontale", la vitesse réelle des vagues n'est plus
dans la direction verticale de l'écran.
Je vous vois déjà essayer
de protester: c'est de la triche, ce ne sont pas des conditions
normales. Normalement les vagues sont étudiées dans une eau stable,
sans courant.
Non mais pour qui vous prenez-vous, à vouloir
interdire aux eaux de se déplacer ? En effet, si les eaux étaient interdites
de se mouvoir, elles seraient immobiles et il n'y aurait pas de
vague non plus.
Reprenons le problème. Supposons que vous voulez
déterminer la véritable direction de la vitesse des vagues. Que vous ne
pouvez pas interdire à l'eau d'être animée d'un courant, mais que
vous ne pouvez pas non plus mesurer directement ce courant (on ne vous
permet pas de faire flotter un objet à la surface de l'eau
pour voir comment il est emporté par le courant; de toute façon il
y a du vent, qui risque d'emporter votre objet flottant différemment de
la vitesse du courant).
Pouvez-vous alors malgré cela définir des
conditions expérimentales, qui certes diffèrent un peu des autres
hypothèse implicites ci-dessus, permettant de
déterminer à vue dans quelle direction les vagues se déplacent
réellement ?
Non, ne partez pas en courant. Si, si, la question
a bien un sens, soyez rassuré. Mais si, une solution existe, je
vous assure.
En effet, il ne s'agit pas ici d'une simple énigme
logique futile, mais d'un problème de physique. Géométriquement, on
pourrait considérer que cette question de la direction de la vitesse
des vagues n'a pas de sens, cependant il reste une
signification physique à la propagation des ondes. En effet, les vagues
transportent de l'énergie. Cette énergie des vagues se déplace, dans
une certaine direction. Peut-on alors mesurer la direction de ce flux
d'énergie par une expérience de physique ondulatoire, rien qu'en observant le film des vagues? Un critère
fiable capable à la fois de résister au courant, et à l'effet de
perspective déformant l'image ?
Je vous laisse réfléchir ?
On a besoin d' I**********ES !!!!!!
Vous y êtes ?
Bien entendu, ce sont des intérférences, dont on a besoin.
Considérons
en effet non pas un seul front de vagues, mais deux fronts de vagues de
même amplitude l'une que l'autre et de direction voisine, qui entrent
en interférence.
Comme leurs directions sont voisines, elles ont
quasiment les mêmes caractéristiques, à savoir qu'elles déplacent
l'énergie dans quasiment la même direction, qu'elles soient présentes
séparément ou bien en interférence. Il suffit alors de déterminer la
direction de déplacement de l'énergie avec les interférences, pour
savoir que c'est aussi dans cette direction que l'énergie des vagues se propage
même sans interférences.
Avec les interférences donc, on voit en
certains lieux du paysage la vague se propager normalement, à peu près
de la même façon qu'une vague pure sans interférence: même direction,
même vitesse apparente. Alors, on en déduit que l'énergie des vagues
est également semblable (comme pour toute onde, proportionnelle au
carré de l'amplitude, le coefficient de proportionnalité restant à
déterminer), et se propage dans la même direction, à la même vitesse
que dans le scénario sans interférence.
Mais en d'autres lieux,
l'interférence a annulé les vagues. Plus rien ne se propage. Il n'y a
ni énergie présente, ni propagation d'énergie. Marquons ces franges
d'interférences destructives d'un gros trait de feutre: par là,
l'énergie ne passe pas !
Il reste évidemment une chose à
vérifier: ces franges d'interférences destructives restent-elles fixes
au cours du temps ? Si les sources ayant produit ces deux vagues qui
interfèrent ainsi sont fixes par rapport au sol et agitent l'eau avec
la même fréquence, certainement les franges d'interférences seront
fixes également.
Dans ce cas, la direction de propagation des
vagues, au sens du flux d'énergie mécanique par rapport au sol, est
directement donnée par la direction de ces franges: l'énergie des
vagues ne pouvant pas atteindre ni franchir ces lignes de calme, elle
doit forcément se propager parallèlement à elles !
D'ailleurs,
s'il n'y a pas de courant, on peut aussi bien construire une digue dans
la mer et voir la vague rebondir dessus: si la vague arrive sur la
digue à incidence rasante (donc, avec des lignes de crètes presque
perpendiculaires à la digue), on obtient précisément une interférence
entre onde incidente et réfléchie, comme ce qu'on vient de décrire. La
digue marque une ligne d'interférence constructive (d'amplitude
maximale), et l'énergie ne traverse pas la digue !
Bon, mais ce
n'est pas encore fini: après avoir trouvé le moyen de mesurer la
direction de propagation du flux d'énergie, il reste à en déterminer la
vitesse !
En fait, la solution est essentiellement la même: au
lieu de deux vagues de même fréquence et de direction légèrement
différentes, il suffit de prendre deux vagues pouvant avoir même
direction (ça n'a pas d'importance), mais de fréquence légèrement
différente.
On avait bien pris soin de tracer sur l'image une
fois pour toutes les franges d'interférence des deux vagues de même
fréquence, qui nous ont renseigné sur la direction de propagation de
l'énergie. Cette direction étant connue, nous pourrons maintenant
déterminer la vitesse de propagation de l'énergie dans cette direction.
Avec
deux vagues de fréquence légèrement différente, donc, on a d'autres
franges d'interférence, mais qui se déplacent au cours du temps, comme
si c'étaient elles-mêmes des vagues. Les lignes sur lesquelles les
interférences sont négatives, où les vagues disparaissent, sont
également des lieux sans énergie, où l'énergie n'a pas pu rester.
L'énergie a suivi le déplacement des franges d'interférence, en restant
contenue dans la même bande délimitée par deux lignes de calme.
La
vitesse de propagation de l'énergie des vagues s'en déduit directement:
c'est la vitesse de déplacement des intersections des nouvelles franges
(mobiles) avec les anciennes (fixes) ! On l'appelle la vitesse de groupe.
C'est également la vitesse du déplacement de l'information transmise
par l'onde: si on modifie l'amplitude d'une onde (comme déjà une
interférence entre 2 ondes de fréquence différente constituait une
modification de son amplitude au cours du temps), ce changement
d'amplitude se propage à la vitesse de groupe.
Par ailleurs, la vitesse apparente des vagues (où l'on suit
le sommet d'une vague dans sa direction de propagation), est appelée
la vitesse de phase.
Mais pourquoi deux définitions de la vitesse d'une onde ? Parce que ces deux vitesses peuvent être différentes.
Le
même raisonnement est valable non seulement pour les vagues sur l'eau
mais pour tous les types d'ondes, ce dont on fera la liste plus loin.
Suivant les types d'ondes, il y a des cas où la vitesse de groupe
coïncide avec la vitesse de phase, d'autres cas où elles sont
différentes. De fait, elles sont différentes dans le cas des vagues sur
l'eau.
Leur éventuelle différence vient du fait que deux ondes de différente fréquence, peuvent avoir une vitesse de phase différente.
La vitesse de phase diffère de la vitesse de groupe lorsqu'elle varie suivant la fréquence.
Imaginez
en effet, le long d'un axe, deux ondes de fréquence différente qui se
propagent, mais se déplaçant à la même vitesse (de phase). Alors chaque
lieu d'un type particulier d'interférence (un lieu où elles s'annulent,
ou un lieu où elles s'ajoutent) se propage aussi tel quel à la même
vitesse. Mais si leur vitesse est différente, alors une phase
donnée d'une onde recontrera au cours de son mouvement les différentes
phases de l'autre onde, ce qui correspond à d'autres phases de
l'interférence.
La formule plus exacte est :
Vitesse de groupe = dω/dk
où
ω est la fréquence temporelle (inverse de la période),
k est la fréquence spatiale (inverse de la longueur d'onde),
d désigne la différentielle, autrement dit la différence de valeur entre deux ondes légèrement différentes.
En effet, comme ω mesure la "vitesse d'évolution" de la phase d'une onde en un point, dω mesure la "vitesse d'évolution" de la différence de phase entre les deux ondes en ce point. Donc, 1/dω
mesure l'intervalle de temps au cours duquel ce décallage fait un tour
complet, autrement dit la durée séparant les passages de deux franges
d'interférence successives en un même point. Par ailleurs, suivant le
même raisonnement, 1/dk mesure la distance entre deux franges d'interférence à un instant donné. La vitesse de déplacement des franges est le rapport distance/durée, donc dω/dk.
On remarque que la vitesse de phase est v=ω/k.
Notant V la vitesse de groupe, ces formules se traduisent de la
manière suivante qui rend compte du lien entre variation de la vitesse
de phase et différence avec la vitesse de groupe: V=v+(dv/d(ln k)).
Concernant les vagues sur l'eau, il y a 3 cas à distinguer:
-
Les cas où la profondeur est beaucoup plus courte que la longueur
d'onde. La vitesse de phase est alors constante (indépendante de la
longueur d'onde), proportionnelle à la racine carrée de la profondeur.
Plus l'eau est profonde, plus la vague avance vite ! C'est ainsi que
les tsunamis, de longueur d'onde nettement plus grande que la
profondeur de l'océan, se déplacent d'autant plus vite que l'océan est
profond, mais ralentissent et donc concentrent leur énergie à
l'approche des côtes.
- Les cas où la longueur
d'onde est plus courte que la profondeur de l'eau. La vitesse
de phase est alors proportionnelle à la période: plus est longue la
durée séparant deux vagues, plus leur déplacement est rapide. La
longueur d'onde est alors proportionnelle proportionnelle au carré de
la prériode. C'est pourquoi la vitesse de groupe est généralement
inférieure à la vitesse de phase. Ainsi, la traînée de vagues
engendrées par un bateau qui passe se présente avec à l'avant les
vagues plus rapides, de plus longues période et de plus grande longueur
d'onde; puis viennent les vagues plus courtes, plus lentes. Mais les
vagues qui s'approchent en premier s'amortissent toutes seules car
elles abandonnent leur énergie aux vagues suivantes.
Ces deux premiers cas se rassemblent en une formule unique: en corrigeant les définitions de k et ω comme étant 2π fois plus grandes (respectivement 2π/L et 2π/T), on a dans le cas des vagues de faible amplitude (faible pente),
ω2= gk tanh (kH).
où g est la pesanteur, H est la hauteur de l'eau, et tanh est la fonction tangeante hyperbolique.
Ainsi, pour une eau peu profonde (kH proche de 0), ω2= gk2H donc v2= gH
Pour une eau profonde (kH>1), ω2= gk.
-
Enfin, il a le cas des ondes de capillarité, de la taille du centimètre
ou plus courtes, où la capillarité de la surface de l'eau devient
importante en comparaison de la pesanteur. Leur vitesse augmente à
nouveau avec leur rétrécissement: ω2 est proportionnel à k3.
Ainsi des petites ondes peuvent finalement aller aussi vite que des grandes, et les accompagner.
Ondes longitudinales ou transversales ?
Il y a dans la nature, diverses autres ondes que les vagues. On va en donner une liste.
On va d'abord en préciser la classification.
Habituellement,
les présentations vulgarisées disent qu'il y a deux types d'onde: les
ondes longitudinales et les ondes transversales; mais que les vagues
sur l'eau seraient une sorte de mélange des deux.
Or, du point de
vue de la physique théorique, une telle affirmation est
complètement hérétique. La vraie classification théorique sur cet
aspect des choses, se définit de la manière suivante.
Chaque onde classique correspond, pour la physique quantique, à un boson, c'est-à-dire une particule de spin entier.
On
classifie donc ces ondes par la valeur de ce spin. Les seules valeurs
possibles des spins des ondes qui existent dans la nature sont 0, 1 ou
2.
En fait, cette classification n'a normalement de sens que
pour les ondes qui se propagent librement dans l'espace à 3
dimensions. On a besoin de supposer que cet espace est isotrope,
c'est-à-dire sans direction privilégiée. Autrement dit, ce ne doit pas
être un milieu matériel dont la structure privilégie certaines
directions pour les propriétés des ondes considérées.
Ce n'est
manifestement pas le cas des vagues sur l'eau, qui ne se déplacent que
dans le plan horizontal. Excluons ce cas pour l'instant, nous y
reviendrons.
Considérons donc, dans l'espace isotrope à 3 dimensions, un appareil qui émet une onde dans une certaine direction.
Imaginonsque
l'onde soit émise à la fréquence d'1 Hertz, autrement dit une
oscillation par seconde. Un appareil récepteur mesurant à l'arrivée le
champ de l'onde émise, trouvera une valeur positive à chaque battement
de son métronome (aux secondes entières :t= 0 ou 1 ou 2 ou 3), mais une
valeur négative aux temps demi-entiers (t= 0,5 ou 1,5 ou 2,5....).
La
question est: lorsqu'on fait pivoter progressivement d'un demi-tour cet
appareil
autour de l'axe de propagation de l'onde qu'il émet, combien de fois
l'onde émise change-t-elle de signe, parmi les mesures successives
aux secondes entières ? Ce nombre de changements de signe définit le
spin de l'onde.
Il
y a les ondes de spin 0, dites "longitudinales": elles ne sont pas
affectées par la rotation de l'émetteur autour de la direction de
propagation de l'onde. C'est le cas des ondes sonores, qui se propagent
dans tous les milieux matériels: air, liquides, solides.
Elles se définissent par les fluctuations de pression, or dans les gaz
et les solides la pression est indépendante de la direction.
Généralement, la vitesse du son ne dépend que du milieu, et non pas de
la longueur d'onde.
Il y a celles de spin 1, dites
"transversales", qui changent donc une fois de signe. Intuitivement,
elles expriment un mouvement perpendiculaire à la direction de
propagation. Mais ce n'est qu'une intuition. Ainsi, les ondes
électromagnétiques sont de spin 1: elles se définissent par un champ
électromagnétique dans lequel les vecteurs de champ électrique et
magnétique sont dans le plan d'onde, donc orthogonaux à la direction de
propagation. Pourtant, elles peuvent se propager dans le vide, sans
support matériel. De même, dans les solides il y a un autre type de son
qui est transversal. Ainsi en sismologie on définit différents types
d'ondes sismiques: les ondes longitudinales et les ondes transversales
se propagent dans le sol à des vitesses différentes.
Enfin, il y
a les ondes de spin 2, avec pour unique exemple le cas ondes
gravitationnelles. Ces ondes ne sont donc ni longitudinales ni
transversales, mais elles changent de signe dès qu'on les fait pivoter
d'un quart de tour. Imaginez en effet deux étoiles de même masse qui
tournent l'une autour de l'autre. Au bout d'un demi-tour de leur
période de rotation, elles se sont échangées, revenant à la même
disposition des masses. Donc l'onde gravitationnelle émise par ce
système a déjà subi une période complète, autrement dit a déjà changé 2
fois de signe.
Une autre manifestation du spin 2 du champ
gravitationnel s'observe sous forme de l'effet de marée: en une journée
(un tour complet de la Terre sur elle-même) il y a eu 2 marées (la mer
est montée et descendue 2 fois).
Revenons
aux vagues. Comme elles ne se propagent que dans un plan, les
définitions ci-dessus ne s'appliquent pas telles quelles. Néanmoins, on
peut les adapter. La notion de spin peut se définir de manière plus
abstraite, indépendante du nombre de dimensions de l'espace de
propagation. Au lieu d'une rotation autour d'un axe, on peut employer
une symétrie, et voir si lors de cette symétrie l'onde change de signe
ou pas. On n'a plus comme spin un nombre entier, mais le caractère pair
ou impair. Le spin 2 devient indistinguable du spin 0.
Suivant
cette définition, les vagues sont clairement des ondes longitudinales:
elles sont invariantes par symétrie autour de l'axe de propagation. En
effet, cette symétrie n'est qu'une symétrie dans le plan horizontal, et
non plus une symétrie axiale dans l'espace: on ne peut pas échanger les
rôles de la mer et du ciel !
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